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Thésée et les thésards

Cherchant à me procurer "Les Métamorphoses" d'Ovide à la bibliothèque de mon quartier, je ne parviens pas à dénicher autre chose qu'une pochade d'un certain Lucien d'Azay, délayant Ovide sur trois cent pages, genre :

- Les pétasses romaines du Colisée ne valaient pas mieux que les paroissiennes de St-Germain l'Auxerrois en 2011. Evidemment, si on cherche à prouver l'éternel retour et toutes les métamorphoses diaboliques à l'infini PAR LA FEMME, on n'aura guère de mal, vu l'invincible passion des femmes pour les choses domestiques.

Ou encore :

- Les hommes habitués au plaisir, comme Ovide, sont ceux qui le méprisent le plus, tandis que les peine-à-jouir s'en font tout un monde. Bien qu'il vaut mieux connaître la recette des curés catholiques ou des psychanalystes concurrents pour avoir autant de clients, ce n'est pas franchement une nouveauté d'apprendre ça : une fois repu, on a moins d'appétit. Un affamé peut se figurer le monde comme un sandwich géant. L'univers pour une ado en rut, est comme une femme plus ou moins consentante les jambes écartées, l'"origine du monde" comme disent les pédés avec déférence ou humour.

D'ailleurs ce d'Azay n'ose même pas dire que le féminisme est comme l'emballage publicitaire. C'est le dernier truc à la mode qui peut rendre une femme en pantalons désirable, parfois au point de la reproduction.

Les commentaires de L. d'Azay au lieu du texte d'Ovide, quelle dégringolade et quelle censure ! Ce qui est rassurant, c'est que la littérature commerciale de d'Azay reste dans les rayons et n'est empruntée par personne.

Bonne comparaison de Francis Bacon entre la science et labyrinthe. D'abord il faut rappeler que, pour Bacon, l'abondance de bouquins dans les bibliothèques prouve plus sûrement la médiocrité humaine que la science humaine. Pourquoi tous les problèmes scientifiques ne sont-ils pas résolus en trois ou quatre générations par l'homme ? D'abord Bacon croit au diable, ensuite il croit à l'appui du diable sur la génération et la métamorphose, de sorte qu'Ovide n'est qu'un suppôt de Satan un peu plus brillant que les autres, dont la fortune critique excède celle d'un Julien d'Azay ou d'un Jean d'Ormesson.

Le labyrinthe, donc, représente les deux aspects sous lesquels se présente la connaissance : celui d'un écheveau inextricable de fils, impossible à démêler. Et autant, dans ce cas, se contenter de "cueillir les roses de la vie", de n'être que l'"usufruitier" d'Ovide, comme L. d'Azay. Mais aussi l'aspect d'un domaine, où, tout d'un coup, au lieu de l'obcurantisme maçonnique ou mathématique de Dédale, on touche à la vraie lumière.

"La société est désespérante", disent les anarchistes avec raison ; il n'y a que le sexe, l'argent et la grande bouffe qui comptent pour elle, tous les trucs rassurants que, amalgamés, elle nomme "Dieu" ou "l'Etat", "la République". Eliminons d'abord toutes les choses que les grenouilles de bénitier font pour se rassurer, à commencer par la culture, et on sera moins désespéré, à chaque carrefour persuadé que le minotaure nous y attend.

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