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Dans la Matrice

Dans la technocratie où nous sommes, la plupart des hommes ne savent plus faire la part du diable et de dieu. D'autant moins que des théologiens chrétiens sournois s'efforcent de démontrer que le diable n'existe pas, réinventant ainsi de toutes pièces le christianisme, au mépris du peuple et du savoir le plus élémentaire. De brillantes civilisations se sont prosternées devant la nature et ses démons, lui ont rendu un culte beaucoup moins vil et hypocrite que le culte de l'argent, mais le diable n'existe pas pour le journaliste moderne démocrate-chrétien.

Je dis "dans la technocratie où nous sommes", car la technocratie est sans aucun doute la première raison d'étouffer le christianisme, au profit de la formule démoniaque qui sévit aux Etats-Unis, derrière l'étiquette chrétienne et les serments sur la Bible. La multiplication des sectes sataniques dans cette nation, produit dérivé des fantasmes de l'Europe baroque, n'est certainement que la partie émergée de l'iceberg, car ce n'est pas la tactique du diable d'avancer à visage découvert.

Comme je l'expliquais à un ami musulman récemment, curieux de la science chrétienne du diable, la technocratie consiste dans l'absorption des puissances élémentaires de la nature : eau, feu, air, terre, au profit de la société. Ou plutôt : la technocratie est la conséquence ultime du procédé artistique banal qui consiste à imiter la nature. Ce procédé devient ésotérique ou absurde dès lors qu'il n'est plus seulement un moyen pratique d'existence, mais une fin en soi. Tel est le fond de la culture technocratique, à commencer par l'art cinématographique démoniaque, qui propage une fausse idée de la liberté, sous forme du hasard, qui ne fait que recouvrir un déterminisme naturel. L'instinct est alors élevé au rang d'instrument de libération (tout au plus le cinéma peut-il engendrer l'instinct de la catastrophe naturelle, dont les espèces animales sont dotées).

L'art chrétien s'est occupé de reconnaître jusque dans la physiologie humaine ces deux aspirations contradictoires ; l'une terrestre et animale qui sert le dessein du diable ; l'autre céleste et divine par laquelle l'individu peut s'arracher à l'espèce et à l'exigence collective de puissance, pour apprendre peu à peu où réside la vraie force.

A cet égard je signale aux musulmans qui ne le comprennent pas toujours bien, ou qui pourraient mieux le comprendre en lisant Averroès, le christianisme n'implique pas une idée transcendante de dieu, comme "extérieur au monde". Si le "logos", terme grec dont les chrétiens se servent pour parler de dieu, n'était qu'idéal pur ou langage, alors il serait une puissance, conçue au contraire en termes technocratiques, comme la fin ou l'origine de l'énergie vitale.

Les sciences morales et politiques se situent au niveau de l'animalité, selon Aristote, et la technocratie ne fait que les amplifier. Cette animalité entraîne la condamnation chrétienne de toutes les utopies morales ou politiques, décuplées par la technocratie. Ces utopies signifient l'emprise croissante de Satan sur le monde. En même temps que les codes de plus en plus sophistiqués dont elles se servent indiquent un processus d'autodestruction quasiment cancéreux.

 

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