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Dans la Matrice

"J'ai bien le droit de..." : il n'y a pas plus débile que cette expression banale du credo existentialiste. Quand j'entends cette pétition dans la bouche d'un gosse de plus de trente ans, j'en conclus qu'il n'a pas encore été déniaisé, et je remercie mon paternel de m'avoir fait lire les fables de La Fontaine quand j'avais dix ans. C'est un antidote à la tartufferie des droits de l'homme encore plus efficace que Karl Marx.

"J'ai bien le droit de..." est très proche de l'argument publicitaire cosmétique "Parce que je le vaux bien !", par lequel la femme-féministe s'affirme comme un objet sexuel de luxe, une putain intouchable, hormis par le gratin de la politique ou du clergé. Si l'existentialisme est pire que le nazisme, c'est parce que l'immondice en est mieux caché.

L'apprentissage naturel du cynisme par les gosses de banlieues les prépare mieux qu'un école de commerce à la compétition capitaliste, sur fond de droits de l'homme républicains parfaitement hypothétiques. Ne reste plus à ces gosses qu'à savoir manipuler les droits de l'homme à leur tour de façon cynique pour devenir des prédateurs encore plus redoutables, à l'instar des politiciens.

Bien que le clergé chrétien renégat a préparé la tartufferie existentialiste, le christianisme est un message qui exclut le raisonnement en termes de droits, typiquement païen ; mieux vaut dire, typiquement théocratique, car de nombreux penseurs païens ont vu les limites du raisonnement juridique, quand c'est la caractéristique d'un régime théocratique de le prolonger à l'infini.

En termes de droits, et donc d'obligations. La spiritualité n'est une obligation pour personne. De même qu'elle n'assure aucune position d'ordre juridique à quiconque. Jésus communique son expérience d'un Esprit divin, non pas abstrait, mais étranger aux préoccupations humaines, purement gratuit physiquement et moralement. C'est Satan au contraire qui, pour le chrétien, est source de droits et d'obligations, donne avant de reprendre, comme Balzac le souligne bien ; le pacte passé avec Satan est identique au pacte passé avec la Nature.

Avant que le Christ ne vienne communiquer son expérience de dieu, la loi de Moïse, déjà, ne faisait naître aucun droit ; de sorte que le dieu des anciens Hébreux s'était penché sur eux en échange de la plus complète abnégation de leur part, les disposant à l'Esprit tout en les désarmant pour la vie. Les complaintes de Job vont dans ce sens : la Nature sacrée des païens lui paraît une matrice moins dure et inique que le dieu des Juifs. Beaucoup d'hommes ne renoncent-ils pas à Dieu pour une formule maternelle de l'amour ? Le judaïsme, et Jésus-Christ encore plus nettement, disent que cette formule matricielle est totalement illusoire. La connotation jurique ou mathématique de ces prétendues spiritualités suffit à indiquer leur caractère d'hypothèse religieuse absurde, de subversion de l'esprit.

La terre et la mer passeront avant que la parole du Christ ne passe. Enfants, n'écoutez pas les vieillards, qui ont payé leur confort intellectuel du prix de votre esclavage.

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