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Marx contre Ratzinger

Un Français en viendra vite à défendre le premier contre le second, en raison de la solide résistance de la pensée française à la culture juridique boche que le pape Ratzinger tente de plaquer sur le livre le moins juridique de tous les temps : l'évangile. Toutes les préventions occidentales contre la science juridique, communément assimilée en France à la chinoiserie, proviennent directement ou indirectement de l'évangile.

Indirectement, je veux dire par là lorsque Daumier figure la magistrature française comme une volée de cacouacs diaboliques. Au nom de quoi ces branleurs jugent-ils ou dirigent-ils ? Au nom de l'intérêt général. Et il n'y a aucun moyen de calculer celui-ci sans être inique. D'une société mue principalement et de façon flagrante par le principe de la compétition, on voudrait nous faire croire qu'elle peut être aussi "juste" ? Cela revient à prendre les Français pour des bovidés allemands. Et c'est exactement ce que les autorités républicaines françaises s'appliquent à faire, parvenant encore à attirer trente-six millions de Français aux urnes, afin de départager deux experts-comptables.

L'histoire de France enseigne d'ailleurs que le mensonge, inhérent au droit, est une des premières causes du populisme et des révoltes sanglantes du peuple.

Indirectement ou directement, quand le chrétien Léon Bloy rappelle cette vérité qu'il n'y a pas de pauvres sans un décret des riches. C'est-à-dire que les riches s'appuient sur la doctrine sociale, et cette doctrine sociale sur le droit. L'inégalité sociale ne fonde pas moins l'organisation sociale que la différence des sexes.

L'égalité, parfaitement théorique ou mathématique, ferait perdre à la société sa raison d'être si elle pouvait être atteinte. "L'argent n'a pas d'odeur" signifie qu'il représente sous l'aspect de saintes espèces la réalité la plus putride et malodorante. C'est la sauvagerie puritaine des prêtres de Babylone que l'argent figure.

La doctrine de Marx selon laquelle il n'y a pas de progrès possible selon le droit, mais le maintien de l'iniquité sous une forme plus subtile, ne contredit en rien l'évangile. Elle est attestée par l'histoire qui montre le progrès de l'iniquité au cours des derniers siècles, à mesure que la toile du droit s'est étendue, jusqu'à placer les élites occidentales crapuleuses en position de donner des leçons d'éthique au monde.

Où le pape voit-il des raisons évangéliques de s'incliner devant de telles autorités ? Elles sont toutes juridiques, et c'est la peur qui incline au droit ; celle-là même à laquelle le Christ incite apôtres à ne surtout pas céder.

Une personne morale est, dès le départ, une personne qui tremble. Tôt ou tard elle finit par s'écrouler. Il ne faut pas voir le Christ, ni Marx, comme les démolisseurs de systèmes fondés sur le mensonge. Marx montre la tendance du capitalisme à s'autodétruire, plutôt qu'il ne cherche à le détruire. Jusqu'à un certain point, la société occidentale s'accommode très bien de l'autodestruction, et on ne peut pas dire que la corruption dérange l'élite républicaine tant que ça, ni l'art le plus périmé.

Non, le Christ et ses apôtres exhorte ceux qui le peuvent à ne pas demeurer sous l'édifice des certitudes juridiques ou anthropologiques et leurs arcanes, enflant jusqu'à faire de l'humanité une assemblée d'ectoplasmes, qui croient vivre, alors qu'ils ne font la plupart du temps que tisser leur linceul. La grande complicité des gens de robe, clercs ou femmes, avec la mort, explique que ceux-ci ont à la bouche, comme des serins, la culture de vie la plus idiote et païenne.

Au moins Hitler avait le mérite de ne pas tromper le monde, en proclamant son principe païen, contrairement aux démocrates-chrétiens qui le cachent.

 

 

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