L'évêque de Rome J. Ratzinger a partiellement appuyé ses dernières encycliques philosophiques sur une pensée germanique moderne nettement athée (Horkheimer, Adorno, Popper) ; pratiquement cette casuistique moderne de la charité, de la foi ou de la liberté n'a été approuvée en France que par "Les Temps Modernes", gazette dont l'effort consiste à répandre la philosophie bourgeoise allemande en France par des moyens où la propagande médiatique joue le premier rôle.
La France est sans doute le pays le moins prédisposé à recevoir cette pensée totalitaire germanique comme une pensée véritable. L'esprit français parviendra vite à la conclusion que rien d'autre ne soutient les "temps modernes" que le néant. L'erreur de Nitche est de ne pas discerner que la modernité est le résultat, non seulement de l'entortillement sur elles-mêmes des valeurs de la civilisation, jusqu'à faire des élites modernes captieuses et irresponsables les détentrices des valeurs civilisatrices, sous la forme de concepts éthiques creux et adaptés aux nouvelles modalités de prédation des élites, mais que les temps modernes résultent aussi de la négation de la parole divine et de l'esprit chrétien. Un chrétien n'a pas moins de motifs de discerner dans l'hégélianisme la subversion de la vérité, qu'un suppôt de Satan n'en a d'accuser Hegel d'inverser les valeurs, et d'affecter à l'histoire un mouvement, et un terme à ce mouvement, on ne peut plus macabres. Cette cinématographie totalitaire de l'histoire est la plus imperméable à la critique, à l'instar de tous les objets d'art qui n'ont qu'une vocation décorative.
Les temps modernes constituent une bulle spéculative. Les fonctionnaires de la casuistique moderne ne seraient rien sans l'appui des institutions capitalistes.
Par de telles références à la pensée athée, l'évêque de Rome déborde du cadre de la tradition catholique qui a servi de justification pendant plus d'un millénaire à l'introduction dans le christianisme d'une rhétorique anthropologique essentiellement païenne (Dante est un cas typique, que le motif existentialiste coupe de la théologie authentique). Involontairement ou maladroitement, J. Ratzinger trahit ainsi l'origine judéo-chrétienne de l'existentialisme moderne athée. Bien loin de répondre aux accusations de Nitche, il corrobore ainsi la doctrine antichrétienne.
L'indéfinissable modernité, en dehors des cris hystériques de louange que l'homme moderne s'adresse à lui-même, expose l'homme moderne à la folie. Le sevrage de la modernité s'opère par le retour à la réalité.