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Satan dans l'Eglise

Satan dans l'Eglise peut se résumer à la "démocratie-chrétienne", c'est-à-dire au capitalisme, comme celui-ci est un projet de société païen sous le masque chrétien.

Le projet démocratique est doublement étranger à la conscience païenne, qui se distingue par une éthique et une morale rationnelles, excluant l'utopie égalitaire et le millénarisme national-socialiste, et d'autre part il est étranger au message évangélique sur lequel il est impossible de fonder un quelconque "projet de société", notamment en raison de la place qu'un tel projet accorde nécessairement à l'inconscient collectif.

Fidèle à l'évangile, la théologie de saint Paul s'appuie au contraire sur la conscience individuelle ; elle et un amour purifié de l'éthique, c'est-à-dire ne faisant aucune place à l'érotisme et à la justification de l'homme par l'homme, qualifiée dans la révélation de "fornication". Le catholicisme, l'universalisme de Paul de Tarse est dépourvu de point commun avec le principe divisionnaire démocratique, non moins identitaire que le nazisme.

De façon volontairement lapidaire, je viens d'énoncer ici différents motifs qui permettent de distinguer les faux prophètes les plus grossiers, et les théologies les plus mensongères. Les enfants élevés au sein de ce mensonge sont les premières victimes de ce plan démoniaque, dont le caractère pédérastique est particulièrement net dans les grandes nations "démocrates-chrétiennes" ; "pédérastique", c'est-à-dire régressif sur le plan de la conscience.

- La subversion du christianisme est un phénomène caractéristique de l'histoire moderne, de sorte que l'on peut dire, contrairement à certain théoricien de la subversion du christianisme par les Eglises institutionnelles, que la spécificité du paganisme occidental est de faire obstacle à l'Esprit de dieu. La mer rouge séparait le peuple hébreu des Egyptiens ; l'étang de feu sépare les chrétiens du plan démocratique. Dans le christianisme, histoire et mythologie se rejoignent.

- L'apôtre Paul promet à ceux qui demeurent fidèles à la parole de dieu, qui est son Esprit, la conscience absolue.

Les preuves de la subversion démocrate-chrétienne sont partout, plus ou moins flagrantes. La négation de Satan en est une, évidente, comme si le chemin de l'homme vers la vérité et la pleine conscience n'était pas constamment entravé par l'agitation du monde, ainsi que Jésus-Christ lui-même tout du long de sa vie publique, s'est heurté à Satan. La conciliation du message évangélique avec un projet de société, quel qu'il soit, entraîne inéluctablement la négation plus ou moins radicale de l'antéchrist. Les sectes sataniques répandues aux Etats-Unis, surtout dans les jeunes générations, ne font que proclamer tout haut des principes qui animent plus discrètement leurs élites bourgeoises ; ce n'est pas sans rappeler le propos de l'anarchiste Léon Bloy : "A quoi sert de se familiariser avec le culte le plus ésotérique de Satan, les tables tournantes et les messes noires, quand l'organisation du commerce lui rend gloire partout, du matin au soir ?"

- Cette subversion du christianisme à laquelle le clergé romain médiéval a activement contribué par sa philosophie platonicienne, et qui consiste "grosso modo" à réduire le message évangélique au plan éthique, on en retrouve le procédé plus récemment dans la psychanalyse. Au cours de ses études, Carl Jung, après avoir reconnu la parenté de la médecine de l'âme du psychanalyste avec celle du confesseur catholique romain, autrement dit sur le plan médical la "culture de vie" que celui-ci transmettait à travers divers sacrements, met petit à petit à jour que la science moderne, et non seulement l'inconscient collectif, repose sur les mêmes hypothèses que l'inconscient et la science du moyen âge. Il  peine à se l'avouer, mais on peut l'ajouter : les alchimistes du moyen âge sont mieux conscients que nos savants modernes de la détermination chimique, matérielle, de la psyché. La matière vivante détermine toute volonté, et non l'inverse. On a là toute la philosophie naturelle, et son recyclage à l'infini, contre laquelle Shakespeare s'est dressé, au nom du christianisme. Car, bien sûr, elle n'a rien de chrétien, pas plus que la démocratie, qui n'est autre qu'un phénomène psychologique. La tentative de Jung pour concilier l'éthique païenne et la charité chrétienne ne repose sur aucune base scientifique sérieuse. De façon plutôt cocasse, certains psychanalystes s'obstinent dans une description psychiatrique de Hamlet, quand l'intention manifeste de Shakespeare est de montrer que son héros, vit dans Elseneur entouré de possédés : Ophélie, son père, son frère, le tyran Claudius, la reine Gertrude, tous sont animés par une impulsion inconsciente, dont ils sont incapables de reconnaître le caractère démoniaque ; ce sont des marionnettes. Or pour le chrétien, il faut être fou pour aimer la vie et ne pas se révolter contre la condition humaine.

Neurasthénique, Hamlet ? Il faut l'être du point de vue de la culture de vie médicale ou païenne pour mépriser la vie. Pratiquement, Shakespeare sait que l'Eglise romaine a réduit le sacerdoce du prêtre à une médecine de l'âme, et que c'est un crime contre l'Esprit de l'avoir fait. Il montre aussi que c'est l'élite qui requiert particulièrement la cure, car c'est sa position sociale qui la fragilise spirituellement et l'expose à la mélancolie. Pusillanime, Hamlet ne l'est pas non plus ; son comportement illustre la prudence scientifique. Quant au désir de vengeance qui animerait Hamlet selon d'autres encore, il ne résiste pas à une simple lecture de la pièce, dépourvue de ressort psychologique ; comment un tragédien, qui n'accorde à la psychologie ou au langage aucun esprit, pourrait-il écrire sur les passions humaines, aussi répétitives et ennuyeuses que la musique, et sur lesquelles tout a été dit depuis le mythe biblique d'Adam et Eve, ou celui d'Oedipe ?

Hamlet est doté de l'esprit qui consiste à voir le monde comme un enfer, irrémédiable parce qu'il est fermé à la force de l'esprit, et se consolide de cet hermétisme, comme la matière vivante elle-même, et les mirages qui ne font que la prolonger de façon virtuelle.

 




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