Dans le fait de prendre le mariage ou le couple au sérieux, on reconnaît le refus de sortir de l'enfance, typique des Allemands.
J'ai l'impression d'être à Berlin quand j'entends dans Paris l'écho de ces manifestations "pour" ou "contre" le mariage gay, dont l'hystérie est facilement repérable, et le truc "binaire", blanc ou noir.
Les Français se moquent doublement de ces carnavals sinistres : d'abord parce que le "sinistre" est le dernier genre dans lequel les "gays" devraient éviter de donner - autant faire la "gay-pride" en costume-cravate de fonctionnaire de Bercy. La seule chose qui soit vraiment sérieuse, dans cette... civilisation, c'est l'argent. Les gays auront beau faire grise mine, et enfiler le costard de demi-deuil du mariage, ils ne seront jamais aussi sérieux que l'argent. Le carnaval est fait pour dissimuler ou oublier le côté sinistre de la société, pas pour souligner ses efforts répétitifs et vains en matière d'éducation, de lutte contre le crime, de culture, etc.
Par ailleurs le Français est pragmatique, et vouloir "sauver la civilisation", c'est comme vouloir redémarrer une bagnole fracassée au fond d'un ravin. Il y a de l'acharnement thérapeutique à vouloir sauver la France. Et cet acharnement thérapeutique est entièrement sentimental.
De plus les personnes qui pensent en termes de civilisation (toutes les bonnes femmes, plus ou moins) sont extrêmement ennuyeuses, puisque le raisonnement de la civilisation est entièrement dépourvu d'imagination. Les civilisations se font et se défont toutes seules, presque naturellement ; c'est le destin, et il n'y a, pour vouloir apporter leur pierre au destin, que des crétins dont Satan se moque bien. Satan rit jaune de ces connards qui s'agitent en vain, comme des particules élémentaires dans un tube.