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Le Christ anarchiste

"On peut établir une équation parfaite entre le chrétien et l'anarchiste : leur but, leur instinct, ne tend qu'à la destruction. Il suffit de parcourir l'histoire pour trouver la preuve de ce principe : il y apparaît avec une terrible clarté. (...)" F. Nitche

- Qu'est-ce que l'anarchiste chrétien cherche à détruire, d'abord par amour de soi, afin de permettre l'amour d'autrui ? Ce que l'anarchiste chrétien cherche à détruire, c'est tout ce qui dans l'esprit humain fait obstacle à la vérité, y compris la culture de vie satanique. L'anarchiste chrétien peut même se passer de Nitche pour détruire tout ce qui, sous l'apparence de l'Eglise chrétienne ou de la moraline catholique, n'est que la plus basse anthropologie. Il le peut grâce à l'esprit de dieu, qui l'a charitablement prévenu contre la synagogue de Satan, c'est-à-dire de l'intensité accrue de la subversion du christianisme à l'intérieur même de l'Eglise, dont la multiplicité des schismes témoignent, comme les lézardes dans la civilisation témoignent du sable sur laquelle elle repose. Nostalgiques et futuristes de la grande cause humaine s'entre-égorgeront en son nom. Ils le font déjà. Le seul mérite de Nitche est de se battre pour l'ordre à l'arme blanche, comme le guerrier taliban, et non avec les armes modernes. De choisir sa mort plutôt que de la subir. 

- Parcourir l'histoire pour y trouver des preuves : comme tous les Allemands, Nitche confond l'histoire avec l'archéologie. Sa manière psychologique d'aborder l'histoire est du niveau des sociologues qu'il exècre, incapables de comprendre qu'en matière de doctrine sociale, tout n'est que recyclage. La méthodologie de la culture de mort est indiquée dans l'évangile, dont Nitche se refuse à accepter le sens : il s'agit pour les assassins juifs et romains de crucifier la vérité en dernier recours, comme la solution ultime pour protéger le monde, leur monde. Comme seuls ils en sont capables. A mesure que l'esprit de vérité progresse, le monde ne peut faire autrement que s'en défendre en s'appuyant sur un mensonge toujours plus grand. Shakespeare, en écrivant ses tragédies, a bien conscience que les forces qui concourent à étouffer la vérité sont, dans le monde moderne, bien plus puissantes que celles qui visaient au même but dans l'antiquité, où on ne discerne pratiquement aucune trace d'anthropologie, sauf sous la forme modeste des petites recettes d'Epicure pour souffrir le moins possible. Nitche lui-même est beaucoup trop sincère pour que le public ait le droit de le lire tel quel.

Par conséquent, où la destruction s'accompagne d'un but social, comme c'est le cas de l'ouvrage technocratique sanglant du stalinisme, de l'hitlérisme, et surtout du libéralisme qui a déclenché les deux premiers, il n'y a pas de volonté chrétienne. L'anarchiste chrétien ne détruit jamais pour reconstruire. Il n'a pas besoin, sachant que les cathédrales gothiques sont édifiées en l'honneur de Satan, de les démanteler, puisque son esprit lui permet de voir à travers les choses périssables.

- A propos d'instinct de destruction, Nitche n'est pas à une contradiction près, puisqu'il passe une partie de son temps à dénier tout instinct au christianisme. Il doit vouloir dire que les chrétiens sont des parasites. Mais dans ce cas il faut être un naturaliste particulièrement rêveur pour oublier que les plus grosses bêtes finissent souvent entre les mandibules de petites bestioles, suivant la loi de nature. Sans ces insectes, pas de métempsycose.

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