Dans sa lettre aux Galates, l'apôtre Paul accuse l'apôtre Pierre de n'avoir pas compris la nouveauté du message évangélique, par rapport à la loi juive, et de se comporter de façon ambiguë vis-à-vis des juifs et des gentils : "Mais lorsque Céphas (Pierre) vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il était digne de blâme."
L'apôtre Paul prétend détenir de l'Esprit de dieu lui-même la vérité sur le sens du sacerdoce nouveau qui, pour le dire vite, fait de chaque homme ou de chaque femme un apôtre ou un prêtre à part entière. Paul abolit ainsi la fonction sacerdotale au nom de l'Evangile. Peu de temps avant de retourner au père, on vit en effet le Messie recommander à ses apôtres de ne plus lui donner du "maître", mais de l'appeler leur "frère".
On trouve dans les différentes épîtres, outre le détail de la dispute avec Céphas, de nombreuses explications à la signification du sacerdoce nouveau que le chrétien qui veut travailler au règne prochain du Christ ne peut se dispenser de lire. J'insiste sur le terme "prochain", car la perspective d'un temps infini est faite pour anéantir la foi chrétienne dans le salut, la noyer dans l'action sociale ; les païens ne requièrent nullement l'aide ou l'apport du christianisme dans le domaine de l'action sociale, et quand l'antichrist Nietzsche accuse l'action sociale chrétienne d'être le principe même de la décadence, il a parfaitement raison... si ce n'est qu'on ne voit nulle part aucun apôtre prôner l'action sociale, c'est-à-dire le service du monde.
"Pour nous, nous sommes Juifs de naissance, et non pécheurs d'entre les Gentils. Cependant sachant que l'homme est justifié, non par les oeuvres de la Loi, mais par la foi dans le Christ Jésus, nous aussi nous avons cru au Christ Jésus, afin d'être justifiés par la foi en lui et non par les oeuvres de la Loi [comment le clergé soi-disant chrétien peut-il justifier l'action sociale, si ce n'est comme une oeuvre de Loi]. Or si, tandis que nous cherchons à être justifiés par le Christ, nous étions nous-mêmes trouvés pécheurs..., le Christ serait-il donc un ministre du péché ? Loin de là ! Car si ce que j'ai détruit, je le rebâtis, je me constitue moi-même prévaricateur, puisque c'est pas la Loi que je suis mort à la Loi, afin de vivre pour Dieu. J'ai été crucifié avec le Christ, et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. Je ne rejette pas la grâce de Dieu ; car si la justice s'obtient par la Loi, le Christ est donc mort pour rien."
Paul définit l'ancienne Loi comme une pédagogie. Le peuple juif élu a été soustrait à la loi naturelle commune comme une première étape nécessaire. Il lui oppose la foi communiquée par le Messie et la parole divine comme un perfectionnement non nécessaire, mais indispensable pour parvenir à l'amour et au salut.