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Contre Einstein

- De tout temps la science a eu un impact sur la théologie, et la théologie un impact sur la science. Si la théologie semble avoir été mise entre parenthèses depuis un ou deux siècles en Occident, c'est parce que le progrès scientifique est devenu peu à peu un objet de foi.

Autrement dit, religion et foi sont amalgamés dans la "culture scientifique" moderne ; l'expression même de "culture scientifique" est une expression plus religieuse que scientifique, bien qu'elle soit largement admise. Il n'est pas rare que telle hypothèse scientifique moderne soit doublée d'un "credo" religieux ; ainsi certains théoriciens du transformisme biologique (évolutionnisme) professent simultanément leur foi dans la démocratie.

On peut le constater en les étudiant, tous les savants modernes, qualifiés de promoteurs ou pères de la science moderne, étaient également "théologiens", c'est-à-dire préoccupés par des questions théologiques et la correspondance de leurs hypothèses scientifiques avec la bible. On peut citer les hypothèses du mathématicien Galilée sur la forme de l'enfer ; on pourrait citer une foule d'exemples. Ces préoccupations théologiques ne signifient pas que tous ces savants étaient des théologiens rigoureux, mais témoignent de la conscience de l'interaction entre la science et la foi religieuse ou la théologie.

- Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que des questions d'ordre religieux ou théologique aient été posées à A. Einstein, mathématicien connu pour une théorie relativement obscure dite de la "relativité". C'est plutôt le contraire qui est étonnant, à savoir que le célèbre mathématicien n'ait accordé qu'un intérêt limité à la théologie. A. Einstein est un homme de son temps, contemporain de nouvelles croyances et religieuses telles que la foi dans le progrès social ou la démocratie. Ses opinions sur le christianisme, le judaïsme, et même Spinoza qu'il disait admirer, sont assez vagues et contradictoires.

- Je ne crois pas que A. Einstein soit le "génie de la science", proclamé tel un peu partout, y compris dans l'université. A. Einstein est certainement l'héritier des mathématiciens et des mathématiques modernes (XVIIe) et sa théorie de la relativité confère aux technocraties modernes une sorte d'aura scientifique. L'objection scientifique n'est pas tant contre Einstein lui-même que contre les "mécaniciens" et la validité de la modélisation mathématique de l'univers. La "géométrie algébrique", rhétorique pure, véhicule un préjugé en faveur du temps, préjugé que la science d'Einstein porte à son paroxysme. Bien sûr aucun esprit scientifique ne peut souscrire au dogme sur lequel l'hypothèse d'Einstein débouche, suivant lequel le prisme humain, l'intelligence humaine, contient l'univers, sous le seul prétexte qu'elle en contient une définition.

"Je ne crois pas à l'immortalité de l'individu, et j'estime que l'éthique est d'un usage strictement humain, sans autorité supérieure à l'homme derrière." A. Einstein

Profession de foi athée assez banale. Einstein n'admet pas l'autorité supérieure de la nature en matière d'éthique, ce qui peut sembler curieux pour un physicien et est sans doute caractéristique de la culture bourgeoise moderne et de sa foi dans le progrès. Il n'y a pas "d"éthique chrétienne", car il n'y a pas d'éthique ou de morale "universelle".

 

Commentaires

  • Sais pas d'où tu tiens ta trad de la phrase de Bébert mais j'ai mis une plombe à piger ( l'homme derrière?????) qu'il parle d'une autorité supérieure qui se trouverait placée au-dessus de l'homme, située par-delà voire au-delà (parce que derrière hein bonjour la tentation...! je guess que not' Captain a du s'en tartiner le pourtour anal). En anglais ça doit ressembler à de l'hébreu, j'imagine. Du coup me suis fait une entorse au cerveau sur ta conclusion (sauf la dernière phrase).
    Au demeurant comme disent les huissiers, me semble que le mécano-rabbin Isaacovitch vise plutôt dieu que la nature, juif nullissime au point de confondre les deux, œuvre et créateur, que donc il ressemble à mon cul comme deux gouttes d'eau (mon cul est ardemment moderne hardement progressiste et chaudement démocrate quand il s'exprime ) et que s'il ressemblait à celui de Pénélope on dirait quand il passe c'est un joli coco Rico le mécano, que donc donkey Albert Hermanovitch Einstein est un âne boche, ce que confirment ses professeurs du Luitpold Gymnasium de Munich duquel il fut proprement viré vers 1895. Pour moi le zig a Inventé sa théorie (ex se fingit velut araneus) pour relativiser ses opinions politiques de crétin pacifiste (pléonasme) hypocrite à conseiller ENTRE GUERRE! à un jouvenceaux d’Athènes de ne pas hésiter à prendre les armes pour défendre sa patrie et la Zivilisatione (la petite histoire veut que l'écho (lié) lui a répondu en grec ONE (âne)).
    Il aurait bien pour lui d'avoir détesté les "sciences humaines" mais comme c'était pour des raisons foireuses (prétentieuses et fausses) : Exit le juif errarant.
    C'était pas le titre de ta note à l'origine?

  • Cette citation d'Einstein illustre à quel point la religion est tributaire de la science, et vice-versa. Par "religion", j'entends la morale commune, ou l'éthique. Le relativisme occidental en matière d'éthique (perceptible à travers l'évolution de la morale) renvoie à la théorie de la relativité d'Einstein.
    - Ici Einstein dit une chose, sans paraître s'en rendre compte, qui aurait fait sursauter tous les théologiens et tous les savants depuis l'Antiquité la plus reculée jusqu'au XIXe siècle. L'opinion d'Einstein est que la nature n'est pas une autorité supérieure en matière d'éthique et de morale. Nietzsche exprime, non une opinion, mais une doctrine rationnelle, diamétralement opposée. Il est inutile de se prosterner excessivement devant la nature, dit Nietzsche, la jouissance que nous retirons de la nature forme une sorte de garde-fou ou de limite à une dévotion excessive (= rejet du masochisme sur le plan psychologique), mais seul un furieux crétin pourrait prétendre, ajoute Nietzsche, que la nature (vivante) ne forme pas une limite à la pensée humaine, et par conséquent qu'elle est une "autorité supérieure". Pour Nietzsche l'éthique est aussi "d'un intérêt strictement humain" (= elle n'a rien de "transcendantal"), mais en revanche il est strictement dans l'intérêt de l'homme et des sociétés d'admettre qu'ils sont limités, en conscience et en puissance.
    - Pour l'anecdote, la nullité des théories d'Einstein m'a été démontrée lorsque j'étais encore très jeune, 17-18 ans, par un moine capucin catholique. Au cours des années qui ont suivi, j'ai pris conscience que l'aisance de ce moine à démontrer que les théories d'Einstein n'étaient que des syllogismes, une démonstration rhétorique sans prise avec la réalité, venait de sa propre familiarité avec le syllogisme, dont l'histoire remonte en Occident à la démonstration (rhétorique) de l'existence de dieu. La pseudo-science d'Einstein est très proche, culturellement, de la philosophie médiévale catholique. C'est pourquoi on peut dire que la culture moderne est essentiellement catholique et médiévale. L'homme moderne adore la science comme l'homme du moyen-âge adorait dieu. Napoléon est un connard quand il s'inquiète de la disparition de dieu et de la religion : comment va-t-on mener le peuple à l'abattoir sans l'aide de dieu et des prêtres, se demande l'auguste boucher ? Les ingénieurs militaires avaient trouvé la solution depuis pas mal de temps déjà à la mort de dieu : changer le mot, et faire de la balistique une science supérieure (les mathématiques dites modernes dérivent de la balistique).

  • Dans ma tribu un exemple illustre parfaitement ton propos. Un frère de ma mère, ingénieur des ponts et chaussées issu d'un fonctionnaire républicain laïque (sous-préfet allié à la résistance et fusillé par la milice de Papon en 43 en guise de représailles suite à l'assassinat à Paris d'un chef local de la milice dont le nom m'échappe) et du côté de la femme de ce dernier (ma grand-mère maternelle) d'une famille montilienne (Montélimar) de socialistes anticléricaux (le credo de mon arrière grand-père, le grand-père de ma mère et son vrai "père" (spirituel) puisqu'elle n'avait que 3 ans à la mort de son géniteur, qui m'a été scandé avec le lait: je ne crois pas en dieu mais je me comporte pas plus mal que si j'y croyais), donc mon oncle ingénieur, colonel de réserve, piqué de mathématiques modernes ( et même pire, m'a un jour confié qu'il s'intéressait à une sorte de thèse mathématique extra-terrestre) joueur d'échec émérite classé national et foudroyé il y a quelques années par un AVC au cours de ce qui fut son dernier tournoi) a épousé à la fin des années 50 une jeune professeur de mathématique catholique fervente issu d'un milieu paysan bourguignon voire morvandiau (là je pense à Autun son école militaire où Bonaparte fit un séjour et au mont Beuvray (Bibracte) haut lieu de culte druidique et lieu probable de rassemblement des troupes de Vercingétorix lors de son ultime bataille contre César) ; bref, la balistique épousait la religion et vise Versailles. Au cours d'une de nos dernières disputes politiques, y a de ça une vingtaine d'années, j'avais conclu en disant qu'il était plutôt anarchiste et me souviens qu'il l'avait admis en souriant, l'air flatté et ça nous avait réconciliés avant de passer à table (j'avais émis des doutes quant au bien fondé du sacrifice de son père à la mère patrie, m'avait gentiment dit que ça méritait une baffe dans la gueule), à table où il nous commenta joyeusement les dessins de Cabu dans le charlie Hebdo que j'avais apporté, faisant rougir ma tante et sourire ma compagne du moment. A noter que religion et mathématiques modernes se confondaient déjà chez ma tante ce qui faisait d'elle l'autorité morale de toute la famille. Au cours des repas de famille il suffisait qu'elle rougisse (elle ne jugeait jamais et parlait peu) pour qu'on sache qu'on avait passé la ligne blanche. Dans les derniers temps de sa vie mon oncle m’accueillait joyeusement d'un ha voilà l'élément perturbateur auquel je répondais nous sommes tous des éléments perturbateurs tonton, ce qu'il admettait volontiers en souriant. Il faut dire qu'il avait été terriblement puni dans son orgueil de père, sa fille (ma cousine, mon âge) l'espoir de toute la famille, brillante et attachante, lui fut enlevée par le ciel ou l'enfer à 25 ans, accident de canoë kayak. Il ne s'en était jamais tout-à-fait remis. Ma tante en revanche fut remarquable dans l'épreuve.

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