Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Athéisme(s)

S'il a pu autrefois s'élever au niveau de la critique, l'athéisme ne paraît plus que superstition désormais. Pour décrire l'athéisme religieux voire dévot, on pourrait parler "d'athéisme porteur d'espoir". La cause de cette culture athée est sociale ; son clergé les fonctionnaires en charge de l'instruction des jeunes Français. Suivant l'observation de Marx ou Péguy, le curé s'est métamorphosé en instituteur ; il faut mentionner ici une nouvelle étape de la métamorphose : la publicité, qui au cours des dernières décennies a ôté aux milices enseignantes une part de leur pouvoir de modeler les consciences.

- Ni les philosophes des Lumières, ni la Révolution française ne sont "athées" au sens où on l'entend communément aujourd'hui. L'esprit chrétien de la Révolution française, suivant la thèse hégélienne, n'en est pas moins contestable - mais elle ne l'est pas plus.

On ne rencontre plus d'athée comme Diderot, espèce en voie de disparition. L'athéisme de Diderot ne s'oppose pas directement à la foi chrétienne de Rousseau ou au déisme de Voltaire. Diderot confronte la doctrine catholique aux écritures saintes et met ainsi la doctrine catholique en face de certaines contradictions manifestes. Cette méthode de contestation, mise en oeuvre par plusieurs philosophes des Lumières (Voltaire souligne ainsi l'incohérence théologique des propos de B. Pascal) est complètement désuète ; plus aucun athée ne procède ainsi, car la plupart des athées aujourd'hui sont des dévots, ignorant à la fois les évangiles et la doctrine catholique romaine. En s'embourgeoisant, le savoir est devenu une vague culture, offrant peu de résistance à la propagande cinématographique.

Il convient de parler d'athéismes "au pluriel", car il existe plusieurs types de "consciences athées" différentes, voire opposées. L'athéisme-satanisme de Nietzsche (contre-culture relativement vivace aux Etats-Unis) met en lumière cet aspect ; en effet, du point de vue nitchéen, c'est le christianisme qui est un athéisme, et le satanisme qui est une religion authentique, rationnelle et bénéfique du point de vue social. L'intérêt de Nitche (par rapport à Diderot),  tient à ce qu'il est un doctrinaire. Son éducation protestante lui permet de comprendre l'absurdité de la notion de "culture chrétienne". Le mépris du Messie des chrétiens pour la culture est, de fait, absolu.

L'athéisme comme produit ultime de la culture chrétienne est la forme d'athéisme désormais la plus répandue, la plus proche de la superstition. C'est un tel athéisme que la notion de laïcité recouvre ; le nom de "pacte bourgeois" conviendrait mieux à la laïcité, ses curés et ses adjudants. Cette culture n'ira pas au-delà de la faillite des banques.

L'athéisme de Marx, enfin, est une notion incertaine, même si les staliniens croient dur comme fer dans cet athéisme. Marx est avant tout un esprit critique ; par conséquent, si l'esprit critique est un don humain, on peut dire Marx "athée" ; mais si vous pensez comme moi que l'esprit critique est une chose divine, dans ce cas la réputation d'athée faite à Marx est abusive.

Il convient de se demander ici si Satan ne confère pas aussi l'esprit critique ? La réponse chrétienne est : non : Satan est ce dieu qui ne tient pas à ce que ses fidèles en sachent trop sur lui. La science dispensée par Satan se limite au savoir-vivre, c'est pourquoi une majorité d'hommes sensés se prosternent devant lui. 

Les commentaires sont fermés.