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Quelle connerie, la vie !...

Les plus émouvantes atrocités commises par l'espèce humaine n'ont jamais empêché les coeurs les mieux accrochés de continuer à battre, ni les volontés les plus solides de rester solides.

L'homme moderne sait bien que "le spectacle doit continuer" - sa survie en tant qu'homme moderne en dépend.

Cette réaction est bien naturelle, car la vie contient l'atrocité. Qui aime la vie sans sa part d'atrocité est comme un homme amoureux qui ne retient d'une femme que ses qualités, et ferme les yeux sur ses défauts. Les "amoureux de la vie" ressemblent à s'y méprendre aux cocus.

La vie est bête, stupide comme un cheval. C'est pourquoi l'effort de la pensée tend dans deux directions opposées à la vie : la mort, d'une part, travestie dans les régimes totalitaires en Avenir souriant - ce nouveau Moloch est terrible, si l'on ouvre les yeux, au lieu de se laisser bercer par la musique comme un petit con.

La mort, d'une part, et dieu d'autre part, un dieu étranger à la vie et à la mort, tel le dieu des chrétiens qui nous parle d'un Amour que l'homme ne peut comprendre, étant donné qu'il est fait de chair et de sang, charrié par la vie comme un fétu de paille, jusqu'à l'aval de la mort. Le Dieu d'amour contre le Moloch de l'avenir - la vie n'est qu'une étincelle.

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