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  • Satan ou la Culture

    Je propose cette définition chrétienne de la "culture" : Ce qui sépare l'homme de Jésus-Christ.

    La culture empêcha ainsi Judas Iscariote de suivre Jésus-Christ jusqu'au bout. La culture peut se résumer à l'argent, comme dans le cas du jeune homme riche mentionné dans l'évangile de Marc, ou encore de la société occidentale judéo-chrétienne, dont on voit que le mobile principal est l'argent, c'est-à-dire le plus anthropologique qui soit.

    Si les "sciences humaines" sont aussi honorées dans la société occidentale, en dépit de l'impasse à laquelle elles conduisent, c'est pour la raison que l'argent est devenu le principal MODE DE JUSTIFICATION. A peu de choses près, est juste l'homme dans nos sociétés à mesure des biens qu'il possède ; quel meilleur exemple que l'abolition du clivage sexuel par l'argent ?

    Notons ce phénomène : à mesure que les contours de la notion de culture se sont estompés, le mot "culture" a pris de l'importance - une importance mystique, pour ne pas dire superstitieuse. On parlera par exemple avec déférence d'un "homme de culture", sans bien savoir ce que recouvre la notion de culture. Cela fait penser au bourgeois gentilhomme de Molière et son ravissement de découvrir qu'il a manié la prose sans le savoir. Entre l'homme cultivé et l'homme inculte, la différence s'est donc estompée.

    Rares sont les philosophes qui, à l'instar de Nietzsche, ont fait un effort pour définir et préciser cette notion de culture, pour la préciser avec un minimum de rigueur. Nietzsche n'est pas seulement un cas isolé, il est aussi censuré comme si sa rigueur était devenue excessive ou impardonnable ; pourtant, c'est Nietzsche qui a raison du point de vue culturel : une culture qui n'a pas de limites équivaut à la barbarie, c'est-à-dire au point où nous sommes parvenus, dont les massacres entre peuples européens du XIXe et XXe siècles sont le témoignage.

    La culture occidentale moderne - mettons le cinéma ou la musique, pour prendre deux éléments promotionnels caractéristiques - a ceci de particulier qu'elle "magnétise" plutôt qu'elle plaît vraiment, opérant comme la lumière des phares sur les papillons.

    On conçoit donc qu'il y a quelque chose de "positif" qui nous sépare de dieu et de sa parole ; c'est le sens caché du récit de la Genèse, et on pourrait prendre le "fruit défendu" (figue ou pomme) comme le symbole de la culture ; la culture est une façon discrète d'exalter ou de faire-valoir le péché. Pourquoi cette discrétion ? Parce que la culture, telle que nous la connaissons, a été inventée par de soi-disant chrétiens, et non par des athées déclarés comme Nietzsche, franchement hostile à Jésus-Christ et ses apôtres.

    Le caractère subversif de la culture occidentale, sa fonction d'exaltation discrète du péché, est d'ailleurs largement ce qui la prive de produire les fruits de la culture païenne, telle que Nietzsche rêva de la restaurer.

    Les djihadistes mahométans nous semblent révoltés contre la culture occidentale moderne, bien plus que par un autre mobile. A cet égard, ils ressemblent beaucoup aux milices communistes issues du prolétariat, et leur erreur est sans doute la même : comme la nature, la culture a horreur du vide, de sorte que l'on ne peut détruire une culture sans y mettre autre chose à la place. A la place de la culture bourgeoise inique qu'elles ont détruite, les milices communistes ont instauré une culture bureaucratique et égalitaire qui ne valait guère mieux. Par quoi les milices mahométanes veulent-elles remplacer le veau d'or qui règne sur les nations occidentales judéo-chrétiennes ?

    La même erreur consiste, de la part de certains chrétiens, à vouloir anéantir le pouvoir de Satan sur leurs actions, d'un seul geste ou à l'aide de quelques exercices. C'est sans doute sous-estimer le maître de la destinée humaine, mal le connaître, et s'exposer à l'échec. Prenons la musique, par exemple, en qui les femmes trouvent souvent le réconfort et un remède à leur inquiétude native : on aura tort de s'en priver complètement, presque autant que de se priver d'une nourriture véritablement spirituelle. Il faut, comme le héros grec Ulysse, ne jamais perdre à l'esprit le but et ne pas se laisser entamer par les échecs ou les détours.

    Ce que Jésus-Christ propose, c'est la vérité, face à laquelle toute forme de culture fond comme neige au soleil - voyez comme la culture se nourrit du rêve, ne peut se résoudre à y renoncer, tandis que la science réduit le rêve au bête murmure des organes. De même la mort fait office d'argument culturel : on augmente ses mérites, tandis que du point de la vérité et des évangiles, la mort est la sanction des erreurs humaines.