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culture

  • Satan dans l'Eglise

    - Je ne suis pas croyant, mais je suis très attaché à la culture catholique… je me pose des questions…

    Il ne se passe pas une semaine sans que je lise ou entende ce propos dans la bouche d’un journaliste ou d’un essayiste. L’incendie récent de vieilles cathédrales gothiques stimule ces professions de foi identitaire.

    L’approfondissement de la Foi, exigé par le Messie de ses apôtres, permet de reconnaître dans cette sorte de discours le satanisme le plus répandu et le plus actif, notamment en France et en Italie, dans tous les pays de « culture catholique » - étiquette absolument dénuée de sens spirituel.

    Ajoutons que la « culture catholique » et l’islam sont deux phénomènes identiques, très proches du nationalisme laïc.

    Ladite « culture catholique » ou « culture chrétienne » est en réalité un produit dérivé de la philosophie animiste de Platon.

    La religion des Pharisiens, ennemis de Jésus-Christ du temps de sa vie publique, peut elle-même être définie comme un judaïsme identitaire, c’est-à-dire un judaïsme coupé de la Foi des prophètes juifs, un judaïsme institutionnel.

    Comme l’homme se nourrit de pain et de vin, le chrétien se nourrit de la Parole divine. Il est donc le plus éloigné de l’idée de pain mystique ou de vin mystique, d’art mystique, de culture mystique.

    Le satanisme identitaire a un équivalent aux Etats-Unis, une formule encore plus grossière, qui tient compte de la culture particulière de cette nation "ultime" ; connue sous le nom d’« évangile de prospérité » et propagée par les fameux « télévangélistes » ; après le sacerdoce, le mariage, voici la martingale élevée au rang de sacrement.

    Avant d’être confirmés dans la Foi par l’Esprit, les premiers apôtres eux-mêmes ont fait le pari de suivre Jésus, aveuglément, comme des enfants suivent leurs parents. La Foi donne la vue aux aveugles, qui ne se laissent pas abuser par le faux-semblant satanique de la "culture chrétienne", du "génie du christianisme", de "l'évangile de prospérité", de la "démocratie chrétienne"...

  • Culture de Vie ?

    L'affaire Vincent Lambert, du nom de cet homme grabataire, maintenu artificiellement en vie, illustre parfaitement comment la "culture de mort" s'avance sous le masque de la "culture de vie".

    On touche ici au coeur de l'apostasie démocrate-chrétienne.

    Un homme de bon sens, je ne dis pas "un chrétien", fera d'abord cette observation que Vincent Lambert est maintenu artificiellement en vie, selon une machinerie médicale, c'est-à-dire humaine. Parler de "vie" au sens absolu n'a guère de signification. La vie empiète sur la mort et réciproquement.

    L'authentique "culture de vie" païenne, dont la "morale du surfeur" fournit un bon exemple contemporain, s'oppose à la souffrance. F. Nietzsche prône ainsi un art permettant de tenir la souffrance à distance (son erreur est de croire que la tragédie correspond à cette sorte d'art).

    De ma connaissance de l'art, je déduis que l'art du sculpteur est de ceux qui correspondent le mieux au rôle que Nietzsche a voulu réassigner à l'art (en vain).

    La culture de vie païenne autorise à mettre un terme à la vie quand cette dernière comprend trop de souffrances. Bien sûr il s'agit là d'un critère largement soumis à l'appréciation personnelle ; les ressources humaines sont inexplicables par le seul registre de la psychologie ou de la biologie. L'instinct de survie ne permet pas de caractériser l'homme contrairement aux autres espèces.

    Quoi qu'il en soit, la culture de vie païenne ne consiste pas dans la défense fanatique d'un principe abstrait.

    Quelle est donc cette mystérieuse "culture de vie" que des groupes de pression démocrates-chrétiens, voire des prêtres soi-disant chrétiens, invoquent pour s'opposer à ce que les médecins cessent de nourrir l'organisme souffrant de Vincent Lambert ?

    On doit remarquer ici que c'est exactement la même "culture de vie" qui justifie l'opposition de groupes de pression similaires à la peine de mort.

    En langage chrétien authentique : "vie", "royaume", "guerre", ont un sens spirituel ou métaphysique. Il va de soi que la guerre de l'amour prônée par Jésus-Christ ne justifie pas l'emploi d'armes. Pour la même raison, la "vie éternelle" n'est pas la vie biologique. Il n'y a donc pas de "culture de vie chrétienne" - l'expression est entièrement dépourvue de signification.

    Les chrétiens fidèles doivent voir dans le détournement de la Parole une manifestation de Satan, comme elle paraît plus évidente dans les "croisades" ou les guerres dites "de religion", qui opposèrent violemment les chrétiens entre eux.

    La puissance de Satan éclate aux yeux de tous ou presque dans les crimes pédophiles commis contre les plus faibles, mais cela ne doit pas faire oublier que Satan possède presque tout le monde, hormis les chrétiens que le contre-feu de la foi préserve.

    L'histoire de toutes les Eglises chrétiennes sans exception, nous disent les prophéties, est celle d'une résistance à Satan qui se termine par la victoire de ce dernier.

    Toi, catholique romain éclaboussé par les crimes de tes prêtres ; toi, luthérien vautré dans la doctrine sociale chrétienne, que vas-tu faire de la défaite de ton Eglise ?

    Mettre le feu à toutes les cathédrales gothiques de France, symboles du triomphe de Satan, n'aurait aucun effet. Seules les portes du cénacle de la Foi prévalent contre l'enfer.

  • Culture de Mort

    Tâchons de donner un peu de consistance à la notion de "culture de mort", car cette expression est souvent employée à tort et à travers dans un but polémique.

    La "culture de mort" dans la Bible, l'ancien testament comme le nouveau, est une notion liée au péché, ainsi qu'à l'antichristianisme et son avènement (nombre de la bête 666) ; et encore à la "femme-piège" (Eve, ou encore la grande prostituée décrite dans l'apocalypse de Jean). La misogynie antique (juive, grecque ou chrétienne) a souvent pour cible la "culture de mort".

    Tout soldat ou guerrier est bien sûr nécessairement mû par une "culture de mort", c'est-à-dire sous l'emprise d'un mysticisme macabre. C'est souvent le cas aussi des prostituées, compte tenu du risque important de mourir que la prostitution fait courir.

    Dans ces cas-là, on peut parler de "religion de la bonne mort".

    Notons ici que les soldats "affranchis" de la culture de mort, et en quelque sorte "athées", tels les mercenaires, qui ne combattent pas pour des principes, l'argent ou le pur plaisir de tuer représentent un substitut.

    Notons encore que l'exaltation du "travail humain", typiquement moderne dans la mesure où aucun philosophe antique n'a exalté la condition humaine ou l'esclavage comme les "modernes", l'exaltation du travail est un des volets de la culture de mort.

    Voilà pour des aspects saillants et facilement repérables de la "culture de mort", qui ne concernent directement qu'une petite partie de la population.

    - La mort est un principe de précaution contre la vie : par ce biais on peut comprendre pourquoi l'Etat moderne, hyper-policé, qualifié par certain de "totalitaire", repose sur la culture de mort. Rien d'étonnant à ce qu'une partie de la population dont l'existence est protégée par un Etat de type totalitaire soit proche du suicide ou développe une culture proche du suicide, comme on peut l'observer ici ou là.

    Comme la fourmilière, qui recèle la philosophie naturelle du régime totalitaire, est organisée en différentes castes, remplissant différentes fonctions, la fourmilière humaine est conçue de sorte qu'une large majorité des sujets obéit à la culture de mort (privée du savoir-vivre), tandis qu'un petit nombre seulement peut se permettre de vivre, affranchi de la norme.

    Précisons encore que la culture de mort étatique moderne n'est pas seulement observable dans l'aspect "hyper-sécuritaire" des politiques libérales, mais aussi dans les risques inconsidérés des politiques libérales, tout aussi macabres. Autrement dit l'incitation (puritaine) à ne pas vivre, et l'incitation (libertine) à jouer sa vie sur un coup de dé, c'est-à-dire à la gaspiller, sont deux méthodes complémentaires, qui se justifient et se facilitent l'une l'autre.

    Dieu est mort... mais il a été remplacé dans le cadre de l'Etat de droit totalitaire par la Mort, qui n'est pas moins susceptible de fournir d'appui à la religion et au fanatisme, pour ne pas dire que c'est l'inverse qui est vrai. Le fanatisme religieux obéit à la Mort, quel que soit le déguisement de celle-ci.

  • Dans la Matrice

    La "culture de masse" est typiquement occidentale dans la mesure où elle se développe parallèlement au gouvernement des nations occidentales par leurs élites industrielles et bancaires.

    Il convient d'ajouter que le mobile politique démocratique repose largement sur cette "culture de masse". Autrement dit, la foi et l'espoir dans la démocratie s'appuient sur la culture de masse. Ce n'est pas un hasard si l'intelligentsia démocrate-chrétienne est en première ligne pour promouvoir la culture de masse et lui attribuer une dimension humaniste qu'elle n'a pas.

    Un autre phénomène observable est la similarité entre les différentes cultures de masse, soviétique, nazie ou démocrate-chrétienne, par-delà les divergences idéologiques superficielles. Le motif nationaliste guerrier est notamment préservé dans ces trois versions.

    Le type du "super-héros", caractéristique de la culture de masse américaine, incarne un héroïsme très différent de l'héroïsme exalté par la mythologie grecque.

    On ne peut manquer d'observer que le rôle assigné au "super-héros" de "sauver le monde", qui débouche sur une moraline infantilisante, est diamétralement opposé à l'énoncé du salut juif ou chrétien; le "monde" est en effet synonyme de l'enfer dans la Bible, et s'il y a bien un super-héros dissuasif de vouloir "sauver le monde", c'est Jésus-Christ. La société obéit à Satan selon les évangiles, de sorte que le péché est la pierre angulaire du monde ou de l'Humanité. La peinture de Jérôme Bosch propose une représentation du monde aussi proche de la lettre et de l'esprit évangélique que la culture de masse démocrate-chrétienne s'en éloigne.

    Si l'on veut découvrir le sens apocalyptique de l'Histoire, on doit le chercher à l'opposé du sens du vent indiqué par la démocratie chrétienne libérale. 

  • Culture de mort = 666

    La fascination qu'exercent le cinéma et la télévision, en particulier sur les femmes et les jeunes enfants, les vieillards, est analogue à la fascination qu'exerce la mort sur les mêmes catégories.

    L'homme moderne a déjà un pied dans la tombe, car sa culture le soumet à la certitude de sa fin prochaine.

    Dès lors que vous posez comme l'apôtre Paul l'équation du péché et de la mort, vous êtes certain de rencontrer l'hostilité de tous les hommes d'Eglise qui ont signé un pacte avec la bête de la terre et se prosternent devant elle.

  • Culture de mort - définition

    J'ai fait le rapprochement précédemment entre le mystérieux nombre 666 et la "culture de mort". J'expliquais notamment comment les écritures juives mettaient déjà en garde, de façon prophétique, contre l'avènement de la culture de mort.

    L'expression "culture de mort" reste relativement indéfinie ; on comprend bien pourquoi certains groupes militaires, notamment ceux dit "d'élite", peuvent se réclamer ouvertement de la mort, par-delà les idéologies et religions variées dont ils se revendiquent par ailleurs. De même certains groupes de musiciens affichent leur culte de la mort, de façon quasiment publicitaire.

    Mais quelle nation affiche ouvertement son culte de la mort ? Le communisme ne le fait pas, malgré les centaines de millions de victimes de la politique soviétique ; l'Etat islamique embryonnaire, qui procède de la guérilla et de la menace, ne le fait pas non plus ; le régime nazi ne met pas principalement en avant cet aspect-là ; la République laïque française, en dépit de son développement sanglant et brutal, ne se revendique pas non plus de la mort ; quant à certains avocats du capitalisme, on les entend parfois proclamer : "Le capitalisme, c'est la vie !", ce qui n'est pas une preuve, mais indique que la mort n'est pas forcément un emblème qui rassemble les foules.

    Je dois ici mentionner que "culture de mort" n'est pas synonyme de "culture païenne" ou de "culture satanique". Les prophéties apocalyptiques ne sont pas banales ; elles ne mettent pas en garde contre un danger évident, une idolâtrie païenne parfaitement reconnaissable, mais contre une menace sournoise. La plupart des groupes de rock soi-disant "sataniques" sont d'ailleurs incompétents à ce sujet. L'intérêt de Nietzsche est limité aussi pour cette raison qu'il n'est pas représentatif de la menace sournoise annoncée par les prophètes et par l'apôtre Paul, honni par ce suppôt de Satan.

    COMMENT RECONNAÎTRE UNE CULTURE DE MORT ?

    La culture de mort n'est pas reconnaissable à ses emblèmes ou aux déclarations de ses représentants. Comme la culture de vie, la culture de mort est psychologique, c'est-à-dire qu'elle vise à raffermir la volonté. On ne peut pas réduire la "culture de mort" au suicide.

    Je propose cette élucidation, en espérant qu'elle sera bien comprise :

    - en quoi et pourquoi la mort peut-elle paraître un absolu désirable ? La mort peut paraître grande et belle aux personnes qui souffrent et qui n'espèrent plus dans le terme de leur souffrance. A ces malheureux, la mort peut apparaître comme une délivrance, "calme, luxe et volupté" ; certaines personnes qui goûtent "la quiétude des cimetières" ont peut-être ainsi déjà une partie de leur volonté dans la tombe.

    - par conséquent, on reconnaît une culture de mort à l'apologie de la souffrance, c'est-à-dire à l'incitation au sacrifice d'une partie de la population (souvent la plus pauvre et la plus démunie). C'est le soubassement odieux nécessaire pour conférer à la mort une dimension mystique, de passage vers autre chose.

    - outre la maladie, le travail au sens biblique du terme, est la première cause de souffrance. A tel point que la quête de confort moderne peut passer pour une façon inepte et égoïste de surmonter la condition humaine et ce qu'elle a de plus pénible. La sacralisation du travail est donc le corollaire de l'apologie de la souffrance humaine. Le fameux slogan nazi, "Arbeit macht frei", est typique de cette sacralisation. Les chrétiens ne nient pas que le travail est utile, voire indispensable, mais ils refusent absolument d'accorder une valeur spirituelle au travail ou à la souffrance.

    Le caractère de culture de mort du nazisme est donc reconnaissable à travers ce slogan ; mais aussi du communisme, dans lequel la force de travail de l'ouvrier revêt une dimension quasi-sacrée ; ou encore de la démocratie-chrétienne à travers sa "doctrine sociale".

    Il convient bien sûr de s'attarder plus particulièrement sur cette dernière, dans la mesure où elle est la plus subversive, énonçant au nom du Christ la doctrine la plus antichrétienne.

     

     

  • Culture de mort

    D'un point de vue anthropologique ou social, la vie possède un caractère sacré quasiment absurde ; le suicide est ainsi perçu comme un blasphème contre la société, surtout si le candidat au suicide est jeune et bien portant. L'éthique stoïcienne, qui permettait ou recommandait le suicide afin d'éviter une grande souffrance était une éthique plus individualiste et moins animale.

    - Du point de vue chrétien, la vie n'est pas aussi sacrée, car elle peut mener au néant ; c'est le cas de Judas, dont Jésus-Christ nous dit que la vie fut inutile, car elle ne le mena pas à la foi. Le suicide et la mort sont une forme de jugement que Judas s'est appliqué à lui-même.

    Le point de vue chrétien est moins éloigné du point de vue antique que du point de vue moderne, marqué par l'anthropologie et la considération excessive des questions sociales, en quoi la philosophie moderne est en rupture avec la philosophie antique.

    Dans la culture de mort antichrétienne, la souffrance est exaltée, et par conséquent la vie au-delà même de ses limites et du bonheur. Jésus-Christ dit dans son sermon : "Heureux les affligés", et non pas "Heureux ceux qui s'affligent eux-mêmes".

    Ce ne sont pas les Evangiles qui exaltent la souffrance, mais les régimes socialistes : le communisme, la démocratie-chrétienne, les phalanges de soldats incités à se sacrifier pour un intérêt supérieur ; la ruse de certains clercs vendus à tel ou tel potentat n'est pas à mettre au compte des Evangiles, puisque ceux-ci nous préviennent contre la ruse du clergé.

    D'une certaine façon, dans la culture de mort, on peut dire que la vie perd son sens, bien qu'elle ne soit pas directement décriée.

    La mort est aussi ce qu'il y a, dans la vie ou l'existence, de plus humain, tout comme le hasard. On peut faire le parallèle avec les questions économiques ; les périodes de vaches grasses sont celles qui paraissent le moins le fait de l'activité humaine ; elles semblent un bienfait de la nature. L'or noir, qui façonne l'économie moderne, est un don de la nature ; que le cadeau soit empoisonné ou pas, l'humanité en est tributaire. Tandis que l'activité économique périclite à cause de l'homme ; son action, néfaste, est plus visible dans ce cas-là. Beaucoup de systèmes mis en place par l'homme pour améliorer le rendement de l'économie, ont eu l'effet contraire en définitive.

  • Satan ou la Culture

    Je propose cette définition chrétienne de la "culture" : Ce qui sépare l'homme de Jésus-Christ.

    La culture empêcha ainsi Judas Iscariote de suivre Jésus-Christ jusqu'au bout. La culture peut se résumer à l'argent, comme dans le cas du jeune homme riche mentionné dans l'évangile de Marc, ou encore de la société occidentale judéo-chrétienne, dont on voit que le mobile principal est l'argent, c'est-à-dire le plus anthropologique qui soit.

    Si les "sciences humaines" sont aussi honorées dans la société occidentale, en dépit de l'impasse à laquelle elles conduisent, c'est pour la raison que l'argent est devenu le principal MODE DE JUSTIFICATION. A peu de choses près, est juste l'homme dans nos sociétés à mesure des biens qu'il possède ; quel meilleur exemple que l'abolition du clivage sexuel par l'argent ?

    Notons ce phénomène : à mesure que les contours de la notion de culture se sont estompés, le mot "culture" a pris de l'importance - une importance mystique, pour ne pas dire superstitieuse. On parlera par exemple avec déférence d'un "homme de culture", sans bien savoir ce que recouvre la notion de culture. Cela fait penser au bourgeois gentilhomme de Molière et son ravissement de découvrir qu'il a manié la prose sans le savoir. Entre l'homme cultivé et l'homme inculte, la différence s'est donc estompée.

    Rares sont les philosophes qui, à l'instar de Nietzsche, ont fait un effort pour définir et préciser cette notion de culture, pour la préciser avec un minimum de rigueur. Nietzsche n'est pas seulement un cas isolé, il est aussi censuré comme si sa rigueur était devenue excessive ou impardonnable ; pourtant, c'est Nietzsche qui a raison du point de vue culturel : une culture qui n'a pas de limites équivaut à la barbarie, c'est-à-dire au point où nous sommes parvenus, dont les massacres entre peuples européens du XIXe et XXe siècles sont le témoignage.

    La culture occidentale moderne - mettons le cinéma ou la musique, pour prendre deux éléments promotionnels caractéristiques - a ceci de particulier qu'elle "magnétise" plutôt qu'elle plaît vraiment, opérant comme la lumière des phares sur les papillons.

    On conçoit donc qu'il y a quelque chose de "positif" qui nous sépare de dieu et de sa parole ; c'est le sens caché du récit de la Genèse, et on pourrait prendre le "fruit défendu" (figue ou pomme) comme le symbole de la culture ; la culture est une façon discrète d'exalter ou de faire-valoir le péché. Pourquoi cette discrétion ? Parce que la culture, telle que nous la connaissons, a été inventée par de soi-disant chrétiens, et non par des athées déclarés comme Nietzsche, franchement hostile à Jésus-Christ et ses apôtres.

    Le caractère subversif de la culture occidentale, sa fonction d'exaltation discrète du péché, est d'ailleurs largement ce qui la prive de produire les fruits de la culture païenne, telle que Nietzsche rêva de la restaurer.

    Les djihadistes mahométans nous semblent révoltés contre la culture occidentale moderne, bien plus que par un autre mobile. A cet égard, ils ressemblent beaucoup aux milices communistes issues du prolétariat, et leur erreur est sans doute la même : comme la nature, la culture a horreur du vide, de sorte que l'on ne peut détruire une culture sans y mettre autre chose à la place. A la place de la culture bourgeoise inique qu'elles ont détruite, les milices communistes ont instauré une culture bureaucratique et égalitaire qui ne valait guère mieux. Par quoi les milices mahométanes veulent-elles remplacer le veau d'or qui règne sur les nations occidentales judéo-chrétiennes ?

    La même erreur consiste, de la part de certains chrétiens, à vouloir anéantir le pouvoir de Satan sur leurs actions, d'un seul geste ou à l'aide de quelques exercices. C'est sans doute sous-estimer le maître de la destinée humaine, mal le connaître, et s'exposer à l'échec. Prenons la musique, par exemple, en qui les femmes trouvent souvent le réconfort et un remède à leur inquiétude native : on aura tort de s'en priver complètement, presque autant que de se priver d'une nourriture véritablement spirituelle. Il faut, comme le héros grec Ulysse, ne jamais perdre à l'esprit le but et ne pas se laisser entamer par les échecs ou les détours.

    Ce que Jésus-Christ propose, c'est la vérité, face à laquelle toute forme de culture fond comme neige au soleil - voyez comme la culture se nourrit du rêve, ne peut se résoudre à y renoncer, tandis que la science réduit le rêve au bête murmure des organes. De même la mort fait office d'argument culturel : on augmente ses mérites, tandis que du point de la vérité et des évangiles, la mort est la sanction des erreurs humaines.

  • Résurrection

    Avant de pouvoir ressusciter, encore faut-il vivre, ce que la culture moderne ne permet pas selon une ruse de Satan (ruse dont le nom de code est 666). La culture moderne contraint l'homme à la fuite, et c'est dans cette mesure qu'il ne vit pas, mais que le néant l'aspire petit à petit. L'existence moderne ressemble à celle du soldat, concentré sur des détails, mais à qui le sens général des choses échappe, et que l'on caricature justement comme "la chair à canon".

    - Il existe deux voies pour échapper à la condition absurde de l'homme moderne ; la première voie est la voie de Satan ; elle permet à l'homme de se décharger d'un poids de souffrance inutile pour jouir raisonnablement.

    - La seconde voie est la voie de Dieu ; elle permet à l'homme de trouver l'amour véritable en le débarrassant de toutes les illusions amoureuses engendrées par Satan à travers l'Eglise romaine et son clergé fornicateur.

    L'inertie du monde et de la culture modernes tiennent à ce que peu d'hommes font un choix véritable, préférant se laisser conduire bêtement par le hasard.

  • Science ou culture ?

    Complexe, sophistiquée, voire "énigmatique", la culture moderne est comparable à la prestidigitation ou la magie. La démonstration du "progrès moderne" est presque un tour, qui consiste à attirer l'attention du public sur un détail frappant, faisant échapper l'ensemble à une étude ou un examen moins superficiel.

    Un examen moins superficiel permet par exemple de discerner que le dit "progrès technologique" dont se prévaut l'homme moderne n'en est pas un ; le progrès technologique n'est pas une question d'imagination, ni de "progrès de la conscience humaine" - il est surtout une question de temps. Le temps est le principal artisan d'un progrès technologique qui ne répond pas aux aspirations essentielles de l'individu, mais tout au plus au besoin d'organisation sociale.

    Sous l'angle social, on comprend que la notion de "progrès moderne", aussi vague soit-elle, puisse être érigée en religion moderne, avec tout ce que cela comporte de censure de l'esprit critique scientifique.

    Il y a, comme vis-à-vis de la prestidigitation, trois attitudes possibles vis-à-vis du progrès ou de la culture modernes. D'abord il y a l'attitude de l'initié, en charge de la "démonstration du progrès", plus ou moins rusé ou habile, escroc intellectuel ou s'abusant lui-même. Cette démonstration est largement rhétorique : on constate en visitant un musée d'art dit "moderne" que cet art se dispense rarement d'un discours destiné à démontrer sa supériorité.

    Ensuite il y a l'attitude des foules, nombreuses, fascinées par la culture moderne comme on peut l'être par un tour de magie, parce que celui-ci opère un divertissement de l'esprit. Dans une large mesure, le divertissement est un plaisir d'esclave, car son besoin naît du désir d'échapper à une contrainte subie par ailleurs. L'oisiveté, au sens donné par la philosophie grecque à ce terme, est la plus éloignée du divertissement, dans la mesure où elle ne suscite pas, chez un individu en bonne santé, le besoin de divertissement. Ici il faut dire que la "culture de masse" est la trahison évidente de l'objectif démocratique officiel ; cette "culture de masse" n'est d'ailleurs pas assumée par les élites politiques et culturelles, bien qu'elles en dépendent et en assurent la promotion, directement ou indirectement.

    La dernière attitude est l'attitude contestataire, minoritaire, dite de la "contre-culture". Elle prend plusieurs directions différentes ; tout d'abord on peut dire qu'une certaine "maturité" en est le facteur psychologique déclenchant. Un individu immature ne résiste pas, en effet, à la fascination, pour ne pas dire qu'il s'y expose volontairement. De même l'esprit scientifique méprise le spectacle de la magie ou de la prestidigitation. Il en tire la leçon une fois pour toute que l'esprit humain se laisse duper facilement, voire qu'il peut en tirer un certain plaisir.

    Nietzsche, "au nom de Satan", c'est-à-dire de la culture antique païenne, s'oppose frontalement à la culture moderne, à qui il fait le grief d'être une source de bonheur et de poésie très limitée, d'avoir perdu "la recette du bonheur" contenue dans l'art antique. Il est vrai que le divertissement est une forme de jouissance particulièrement passive ; dans la société occidentale bourgeoise, la sexualité est pratiquement devenue "un divertissement obligatoire", c'est-à-dire un motif obsessionnel bien plus qu'une véritable source de contentement ou de satisfaction. La philosophie ultra-réactionnaire de Nietzsche parle beaucoup de jouissance et de bonheur, tout en abordant très peu le sujet de la sexualité. Il faut dire que Nietzsche, méprisant la faiblesse, était lui-même très malade, c'est-à-dire très faible. Sa philosophie est une manière d'antidote pour lui-même. Nietzsche n'est pas le seul réactionnaire, réfractaire à la culture moderne : l'intérêt ou l'essentiel de son propos tient dans l'accusation lancée au christianisme (plus ou moins étayée), d'avoir détourné la culture de son but véritable - à savoir le plus grand bonheur.

    Incontestablement le "christianisme", au sens le plus large, n'est pas sans conséquence ou sans influence sur la culture occidentale moderne. Même l'athéisme aujourd'hui a, bien souvent, une "racine chrétienne", dans la mesure où l'athéisme résulte de l'émancipation d'une force naturelle supérieure.

    Mais le propos de Nietzsche fait abstraction ou ignore qu'il n'y a rien de "culturel" dans le christianisme, ni par conséquent de "moderne". La "parole de Dieu" n'est d'aucune époque ; les évangiles sont essentiellement eschatologiques, c'est-à-dire qu'ils annoncent la fin prochaine des temps. On peut faire du message chrétien ce qu'on veut, le détourner complètement de son sens, comme on peut le faire avec n'importe quel texte, néanmoins on ne peut associer le christianisme aux "temps modernes", dans la mesure où la notion de "temps", qui joue dans la culture moderne un rôle déterminant, ne joue aucun rôle dans le christianisme, puisque l'amour chrétien est "hors du temps" - la discrimination chrétienne de l'amour charnel s'explique par exemple de cette façon. Autrement dit, il est très difficile de traiter le christianisme comme un "phénomène culturel", pour le condamner comme pour en faire l'éloge (cf. Chateaubriand et son "Génie du christianisme"), puisque celui-ci se présente essentiellement comme une vérité qui met un terme à la culture et à la célébration de tel ou tel "mode de vie".

    Le chrétien se trouve donc, comme l'homme de science, en position de "contre-culture", si l'on prend ce mot dans le sens de "l'irréligion".

     

  • Culture de Mort

    Si la culture moderne est une culture de mort, c'est avant tout parce qu'elle est irriguée par l'argent, signe de mort.

    C'est la première observation qu'un défenseur de la "culture de vie" devrait faire : la dépendance à l'argent de la civilisation dite "moderne", et l'extrême sacralisation de la propriété. Cette mystique coïncide avec la consécration par la bourgeoisie du rêve, car l'excitation sexuelle que procure le rêve, et celle que procure l'argent sont de même rang, inférieur à l'art.

    La véritable signification de l'art surréaliste est un chant d'amour pour l'argent, et l'âme porcine des peintres et poètes surréalistes n'est pas difficile à deviner.

    Molière est un bon antidote à un crevard comme Dali, grâce au personnage d'Harpagon, dont l'empêchement à jouir est fortement souligné - à cause de la peur.

    Pourtant le suppôt de Satan Nietzsche, chantre de la culture de vie satanique ou païenne (swastika), ne soulève pas ce problème de l'argent ; cela aurait eu pour effet de démolir sa démonstration que le judaïsme et le christianisme sont des cultures de mort... à cause du veau d'or.

    Le pape zazou François Ier, chantre lui aussi de la culture de vie (?) suivant une vieille ruse catholique romaine, ne met pas non plus en cause l'argent, ou très légèrement ; il cite bien Karl Marx, mais la citation est tronquée ; pointer du doigt l'argent aurait aurait pour effet de couper l'Eglise romaine de la "civilisation occidentale", essentiellement bourgeoise et capitaliste. Le pape François Ier se contente de faire taire les démocrates-chrétiens qui, en période de vaches grasses, font la démonstration que le capitalisme a été inventé par des "judéo-chrétiens" (Shylock et ses partenaires). 

    Les évangiles ne donnent aucune prise à une quelconque doctrine sociale, ni ne permettent de fonder aucune culture ; ils expriment le souverain mépris de la terre, comme la matière dont les hommes sont formés, n'ayant pour s'en libérer que la parole et l'esprit de dieu, devant prouver que l'amour existe, alors qu'en apparence tout n'est que relations sociales.

  • Kiss the Devil

    - Qui aimera le Diable ? Qui chantera sa chanson ? Qui aimera le Diable et sa chanson ?

    J'aimerai le Diable. Je chanterai sa chanson. J'aimerai le Diable et sa chanson.

    - Qui aimera le Diable ? Qui embrassera sa langue ? Qui embrassera le Diable sur la langue ?

    J'aimerai le Diable. J'embrasserai sa langue. J'embrasserai le Diable sur la langue.

    Eagles of Death Metal

    On raconte que les assaillants musulmans du Bataclan, à Paris (11e), ouvrirent le feu sur l'auditoire des "Eagles of Death Metal", alors que ce groupe de musiciens américains, originaire de Californie, jouait les premières notes de "Kiss the Devil".

    On remarque d'abord qu'il s'agit-là d'un cantique religieux. Sa formulation répétitive en témoigne, ainsi que l'invitation à l'adoration. Que les musiciens ou leur auditoire aient eu foi dans le diable ou non est un autre problème ; ce n'est pas tant le diable ou dieu qui est recherché dans la religion que le rituel et ses vertus réconfortantes. La plupart des religions sont "anthropologiques" et non "théologiques", visant d'abord à satisfaire le besoin humain.

    Au premier abord, la logique de l'affrontement entre des djihadistes mahométans et des suppôts de Satan paraît simple. En effet, le saint Coran des mahométans dénonce largement l'hypocrisie des "gens du Livre", juifs et chrétiens, qui se réclament du livre mais se comportent comme des infidèles. "Ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Thora et à l'Evangile et ce qui vous a été descendu de la part de votre Seigneur." (sourate al Ma'-idah)

    C'est tout juste s'il est accordé à une petite minorité de chrétiens et de juifs le respect fidèle de la parole de dieu. En cela le Coran n'est pas loin d'être accordé à l'Evangile et aux apôtres, qui prophétisent que, si beaucoup sont appelés, peu seront élus. Le Coran est accordé à l'ancien testament des juifs, où la colère de dieu contre son peuple est maintes fois illustrée.

    Or, le rituel satanique des "Eagles of Death Metal" et leurs adeptes, s'il n'est pas représentatif de tous les Français, ou de tout l'Occident, est sans doute un phénomène assez répandu pour donner raison au Coran et sa dénonciation de la trahison des "gens du Livre" ; en effet, nombreuses sont les nations occidentales qui se disent "judéo-chrétiennes" - à commencer par les Etats-Unis. La transe musicale, en général, est un rituel satanique. On rapporte d'ailleurs que les soldats américains qui se battent au Moyen-Orient sont galvanisés à l'aide de produits stupéfiants et de musique rock satanique.

    On peut mentionner d'autres pratiques beaucoup plus anciennes trahissant un culte satanique derrière l'apparence du "judéo-christianisme". Les cathédrales gothiques sont un exemple d'art dont la justification évangélique est impossible.

    Apparemment, la confrontation entre l'islam et l'Occident a une certaine logique ; mais, à y regarder de plus près, la confusion est grande en ce qui concerne les deux religions qui s'opposent ici - l'islam d'une part, et la culture satanique occidentale d'autre part, dissimulée le plus souvent derrière une étiquette judéo-chrétienne.

    (A SUIVRE)

     

     

  • Pour ou contre Arendt ?

    Fodio, lecteur attentif de ce blog, m'a fait remarquer au cours d'une conversation que mon avis au sujet d'H. Arendt a varié au fil du temps ; naguère je la qualifiais de "dinde", avant de rédiger ultérieurement des commentaires de "La Crise de la Culture" nettement plus favorables. Qu'en est-il exactement ?

    J'ai découvert H. Arendt à travers la presse démocrate-chrétienne, spécialisée dans le faux et l'usage de faux, les citations tronquées ; j'ai eu tout d'abord une idée d'Arendt assez éloignée de la réalité, soulignant les aspects les plus insignifiants. Le premier mobile de la démocratie-chrétienne est le pacte Atlantique, c'est-à-dire un pacte militaire néo-nazi, qui ne doit surtout pas apparaître comme tel ; tous les autres mobiles sont annexes.

    H. Arendt est une essayiste réactionnaire inspirée par Nietzsche ; elle est plus franche et plus lisible que son amant nazi Heidegger qui s'efforça de faire oublier son appartenance au parti d'Adolf Hitler par diverses habiletés rhétoriques.

    La critique du totalitarisme au XXe siècle se fonde souvent sur Nietzsche pour la raison qu'il n'y a pas d'adversaire plus radical de la culture moderne que ce moraliste allemand (francophile). Les critiques marxistes du totalitarisme sont plus rares, dans la mesure où l'intelligentsia stalinienne (Sartre, Beauvoir, Althusser, etc.) s'est arrangée pour ne donner de la critique marxiste qu'une version tronquée, épargnant l'intellectualisme moderne.

    H. Arendt voit dans le phénomène de la culture de masse, dont elle tente de cerner les tenant et aboutissant, un phénomène totalitaire. La culture de masse est la marque du totalitarisme, quelle que soit la coloration politique mise en avant par le régime en place. Or la culture de masse est bel et bien caractéristique de la culture occidentale "judéo-chrétienne".

    La mise en cause du "judéo-christianisme" en tant que ferment de la culture de mort moderne est beaucoup moins nette de la part de H. Arendt qu'elle n'est de Nietzsche.

    Cependant le reproche que l'on peut faire à H. Arendt, comme à Nietzsche d'ailleurs, est d'éluder la responsabilité des élites politiques et culturelles. Avant toute chose, le cinéma, proposition principale de la culture de masse totalitaire, est un instrument de propagande militaire et policière entre les mains des élites politiques. S'il y a "masse", c'est donc d'abord en vertu des élites et des modalités de la politique moderne. On voit bien comme la "masse", son caractère quantitatif, est doublement adapté aux méthodes administratives de l'Etat moderne comme au capitalisme.

    Au niveau journalistique, le problème de la culture de masse totalitaire est abordé actuellement à travers le reproche du "nivellement par le bas" lancée à l'institution scolaire ; s'il n'y a pas de remède politique à ce nivellement, c'est bien pour la raison du profit de la culture de masse en termes d'aliénation et de gouvernement des masses.

    H. Arendt, à l'instar de Nietzsche, est donc capable de discerner le plan catastrophique du progressisme hégélien, institué religion d'Etat par les élites bourgeoises occidentales (dotées de puissants moyens de censure afin d'empêcher la critique de l'idée de progrès moderne de toucher les consciences) ; mais cette critique réactionnaire est dépourvue de moyens politiques pour empêcher les catastrophes d'advenir. Elle fait penser à Cassandre dans la mythologie, capable de prévoir le pire, mais non d'en dissuader ou de l'empêcher.

    Contrairement à la mythologie, qui est une théologie, Nietzsche et Arendt sont dépourvus de conscience historique véritable. Prouver que la perspective progressiste hégélienne n'est que pure rhétorique judéo-chrétienne ne suffit pas à prouver que l'histoire n'est qu'un fantasme judéo-chrétien.

     

  • Bêtise laïque

    On peut définir la culture laïque comme "une culture de la libre-pensée obligatoire" ; cette définition caricaturale permet de souligner la bêtise laïque, en même temps qu'elle est un paradoxe élevé au rang de doctrine ; et même l'origine chrétienne de la laïcité est perceptible.

    En effet, en ce qui concerne ce dernier aspect, nulle religion n'a jamais paru plus proche de la libre-pensée que la religion de Jésus-Christ, qui attisa contre lui pour cette raison la vindicte des représentants de la religion juive et des autorités civiles et militaires romaines.

    La figure de Jésus-Christ libre-penseur est si frappante, soulignée d'ailleurs par les épîtres de Paul, que son assassinat a pu être approuvé par des doctrinaires partisans de l'ordre public, en l'absence même de motif de condamnation légale valable (!) ; F. Nitche est peut-être le plus célèbre, mais surtout le plus franc d'entre eux, qui désigne Jésus-Christ comme un anarchiste. A l'inverse, nombreux sont les doctrinaires révolutionnaires, sincèrement chrétiens ou non, qui se sont servi de l'argument de la libre-pensée chrétienne contre l'autorité de l'Eglise catholique (afin de mettre sa doctrine en porte-à-faux) ; on pourrait multiplier les exemples, contentons-nous de citer Diderot (athée), Rousseau (chrétien), d'Holbach, ainsi que Marx plus récemment.

    La logique de purge du judaïsme et du christianisme, correspondant au voeu de Nitche ou d'athées militants voudrait qu'on instaure un régime théocratique, proscrivant la libre-pensée au lieu de la promouvoir. Nitche en est parfaitement conscient.

    Aucun homme de loi, aucun politicien honnête et compétent ne parviendra en effet à justifier le besoin de la libre-pensée sur le plan politique et social. Si les espèces animales fournissent des exemples d'organisations politiques parfaites, c'est bien parce que la volonté animale est exclusivement tendue vers la jouissance, à l'exclusion de tout principe ou de toute chose métaphysique. Les Anciens en tiraient une leçon sur le rapport de la bêtise et de la politique, et de cette leçon une double limite, haute et basse, assignée à la politique.

    Mais l'éradication de la libre-pensée par le biais de la théocratie s'est avérée inefficace chaque fois qu'elle a été tentée (Napoléon, Hitler). La bourgeoisie libérale a mis en place une stratégie bien plus efficace ; principalement en réduisant la liberté à la liberté de jouir, en quoi le libéralisme excède toutes les sortes de cultures barbares du passé, et le Dr Johnson n'a pas déduit pour rien de sa lecture du "Marchand de Venise" que "le libéralisme est l'invention de Satan". Sur le plan juridique, la bourgeoisie libérale a choisi de mettre en place une théocratie qui ne dit pas son nom, que l'on peut qualifier d'anthropothéocratie. La ruse est grossière puisqu'il s'agit d'inciter le citoyen d'une nation anthropothéocratique à renoncer à la liberté, non pas au nom du droit divin représenté par une caste particulière de prêtres et de princes, mais au nom d'une volonté générale qu'une caste de hauts fonctionnaires prétend incarner. L'arcane est à la fois grossière et instable - on le voit à travers cette "laïcité sacrée" dont chaque citoyen propose une définition conforme à son désir ou presque.

    Cette anthropothéocratie a grand peine, de surcroît, à dissimuler qu'elle est un culte du veau d'or. L'Ancien testament renferme à cet égard une information historique majeure. On y voit le peuple de dieu se scinder de l'ancienne Egypte, pure théocratie, pour affronter une idole, qui en son sein même sème la discorde, à savoir le culte du veau d'or.

    Ce n'est pas un hasard si le régime laïc, soi-disant favorable à la liberté d'expression, se garde d'envisager l'argent comme un instrument d'aliénation et de fanatisme, de sorte qu'à de rares exceptions le culte du veau d'or est la religion la mieux protégée par le régime de libre-pensée laïc.

  • Choc des Cultures

    Comme je le disais récemment à un militant et parvins sans trop de peine à le convaincre, rien n'est plus stupide que d'opposer à la guerre la culture. C'est aussi stupide que d'opposer le sexe à la guerre. Sans incitation au sacrifice militaire, il n'y a pas de culture, et c'est la raison pour laquelle il n'y a pas de culture chrétienne possible - tout simplement.

    Ne perdons pas de vue, et c'est particulièrement valable dans les temps modernes, que si les actes de guerre sont accomplis par des loups, ils sont commandités par des renards "cultivés".

    Un militant anarchiste pacifiste dont le nom m'échappe, proposa de ne pas opposer de résistance aux troupes allemandes. Son argument : la supériorité de la culture française sur la culture allemande, celle-là devant s'imposer sur celle-ci. En somme ce militant anarchiste pariait ironiquement que les Allemands deviendraient français rapidement. On peut trouver l'argument bancal, voire grotesque, mais les prétextes invoqués pour déclarer la guerre à l'Allemagne, destinés à masquer sa nécessité en termes économique, le sont tout autant.

    En réalité, c'est exactement l'inverse qui s'est produit - les troupes allemandes ont été défaites, mais la culture allemande a envahi la France. Le triomphe de l'économie coïncide avec celui de l'Allemagne, et c'est bien sûr une régression dans la mesure où cette économie n'en est pas une.

  • Exit la culture

    Le goût d'un néo-païen pour le cinéma - mettons Hitler - trahit l'influence sur lui de la culture chrétienne médiévale. Un païen authentique a bien trop de goût pour apprécier le cinéma, que Nitche aurait regardé comme une manifestation de l'art judéo-chrétien le plus efféminé. Disons que le "surhomme" n'a pas besoin de se mentir à lui-même, il rejette ce type de "couverture sociale" en quoi consiste le cinéma, qui est une forme d'onanisme intellectuel ou de prière.

    Ce qui est notamment intéressant chez Nitche, c'est la sûreté de son goût, dans une culture moderne où les mille façons de mourir l'emportent sur toutes les autres religions. L'analogie, par exemple, entre démocratie et cimetière, est évidente du point de vue nitchéen. L'intérêt festif pour la guerre de 14-18, non seulement est le meilleur moyen d'occulter l'histoire et les causes réelles de ce conflit meurtrier, mais il traduit une fascination macabre, démocratique, pour de jeunes connards patriotes transformés en martyrs.

    Il faudrait situer Nitche à l'extrême opposé de Baudelaire, si ce dernier faisait l'apologie de la laideur et de la charogne, de la drogue, mais Baudelaire constate plutôt ce bouleversement esthétique qu'il ne le salue. Baudelaire exprime d'ailleurs son dégoût de la démocratie. La mentalité de Baudelaire est d'ailleurs très proche de celle de Hitler, en raison de cette bipolarité païenne et chrétienne.

    On peut voir Rimbaud comme une sorte de jeune SS, sacrifié à la poésie de Baudelaire ; ce qui plaît d'ailleurs le plus souvent chez Rimbaud, ce n'est pas Rimbaud mais le martyr, la victime. La foule aime le sang, elle aime les hosties, et le prêtre moderne est là pour lui enseigner à ne pas désirer plus. Ni Rimbaud ni les jeunes SS ne rêvaient de finir écrabouillés.

    Qui sait à quel fléau apocalyptique il faut rattacher la culture moderne, sorte de cérémonie funèbre d'un art qui fut autrefois vivant ? A l'odeur de décomposition du Danemark ? Au cheval pâle, que la mort chevauche, du quatrième sceau de la vision de Jean ? 

  • Progrès & Football

    Si le progrès est chose pratiquement invisible, dont il ne faut pas s'attendre à des manifestations publiques (gare aux politiciens qui invoquent le "sens de l'histoire"), c'est en raison du goût de l'homme pour la culture avant tout. Il n'y a aucun exemple de société qui ne soit pas d'abord sous l'influence d'une culture, et n'entretienne avec elle le même rapport qu'un morceau de fromage avec la cloche qui le recouvre.

    Les cultures progressistes sont les plus laides et les plus artificielles, car elles méconnaissent simultanément le principe de la culture et celui du progrès. Les cultures progressistes privent l'homme à la fois d'une philosophie naturelle véritable comme elles le privent d'une théologie véritable, proposant à la place un existentialisme douteux - ce que le crétin occidental ultime appelle une "play list", c'est-à-dire un choix de morceaux de musique sur lesquels il va danser, jusqu'à s'essoufler, avant de crever ensuite quand il sera bien cuit.

    A un dieu invisible tel que l'est le dieu des chrétiens, dont la présence n'est pas aussi palpable que celle que Satan, correspond cette chose invisible qu'on appelle le progrès, qui sans ce dieu n'aurait pas traversé l'imagination humaine, contredisant l'art comme l'idée de liberté contredit celle d'éducation.

    La plus grande folie est de croire au progrès sans croire en dieu, car cela revient à tout miser sur le néant ou sur l'avenir, deux idoles du panthéon des cultures progressistes.

  • Culture de vie

    "Culture de vie" : l'expression sonne bien, elle a le charme des slogans positifs, surtout dans un monde efféminé et vieilli, pour ne pas dire atteint par le gâtisme.

    On entend parfois ce slogan dans la bouche de chrétiens : pourtant, il ne saurait y avoir de culture de vie chrétienne - l'arrière-plan biologique de cette idéal réactionnaire, dont Nietzsche a expliqué et justifié le mobile antichrétien et antijuif, exclut de le confondre avec la spiritualité chrétienne, pure et fondée sur la méfiance de la chair et des femmes, enclines à inventer des stratagèmes pour vampiriser les hommes.

    La vie éternelle, dont parlent les évangiles, ne peut fonder une quelconque culture humaine. Les tenants chrétiens de la "culture de vie" sont les rois des imbéciles : ils ignorent doublement de quoi est faite la culture, et que le christianisme implique le renoncement à la fortune. Ce sont les rois des imbéciles, et ils exposent leurs enfants à cette imbécillité dangereuse.

    La "culture de mort" dominante en Occident, s'explique par le fait que le christianisme ne permet pas de cautionner une culture conservatrice, ainsi que l'est nécessairement la culture de vie. Sur ce point, Nietzsche se trompe légèrement : la culture égyptienne est une culture de vie beaucoup plus pure que la culture grecque, dans laquelle on peut légitimement soupçonner l'influence de la métaphysique juive, notamment chez Homère.

    La culture judéo-chrétienne occidentale est essentiellement une culture de mort, et la "modernité" un concept dépourvu de sens en dehors des élites représentantes et actionnaires de l'éthique chrétienne. Et la culture de mort judéo-chrétienne est essentiellement truquée, dans la mesure où la parole de dieu ne fonde aucune culture, c'est-à-dire aucun discours anthropologique ; il ne peut pas y avoir, par exemple, de psychologie chrétienne ou d'art chrétien, et de cette impossibilité résulte la fragilité et l'arbitraire de la culture occidentale. Les tenants de la culture de vie chrétienne impossible sont en réalité des nostalgiques de la vertu, ce qui encore une fois peut se comprendre, compte tenu de l'état de corruption avancée de la société, mais n'a rien de chrétien - et celui qui n'est pas avec le Christ est contre lui et sera traité en adversaire.

    Le rêve de l'homme est de prendre ses quartiers dans le temps : écoutez plutôt la parole divine qui vous dit que le réalisme est de penser que cela ne sera jamais possible. A la fin, les suppôts de Satan s'entre-tueront sous le prétexte de la préservation de leur culture et de leurs valeurs, qu'ils se cachent sous le masque de la religion de démocrate-chrétienne, ou bien celui d'une autre religion moins subtile. Le chrétien n'a pas besoin d'une culture, conservatrice ou moderne, puisqu'il a Dieu - il voyage léger.

  • Amour est mort !

    Un athée rigoureux se doit de faire la démonstration que l'amour est une illusion ou un point de perspective abstrait, dépourvu de consistance physique ou naturelle comme l'infini ou le zéro.

    Cette démonstration conduit à tenir les espèces animales pour supérieures à l'espèce humaine, puisque les loups ne sont pas victimes de l'illusion amoureuse et des dégâts qu'elle entraîne. Le socialisme se nourrit de l'illusion amoureuse, et tous les régimes totalitaires modernes sont socialistes. L'amour est une arme de destruction massive.

    Le rapport entre l'homme et la femme est analogue au rapport entre la nature et la culture. La culture est faite de ruses, d'astuces ingénieuses pour se protéger de la nature.

    Une telle disposition rend, sur le plan social nécessairement "sexiste", l'amour impossible entre  les sexes opposés. La culture est entièrement paradoxale comme l'espèce humaine, dépendant de la nature en même temps qu'elle souffre à cause d'elle, maudissant et bénissant la condition humaine pratiquement au même instant. L'espèce humaine est répugnante à qui aime la logique, voire la raison, car celle des espèces animales paraît plus droite.

    C'est le fait des cultures artificielles d'abolir la différence sexuelle, c'est-à-dire des cultures où la conscience s'est perdue de la supériorité de la nature sur la culture. Le christianisme, accusé parfois d'être la cause de l'invention du progrès et de cette culture artificielle ne l'est pas. Le christianisme n'est ni sexiste, ni antisexiste, ni conservateur ni moderne, puisque la dernière chose à quoi on peut employer les évangiles, c'est à fonder une société nouvelle.

  • Culture scientifique

    Du point de vue scientifique, l'idée de "culture scientifique" ne veut rien dire. Quel peintre se contenterait du vernis ? Quel savant s'abstiendrait de soumettre à la critique les données de la science ?

    De temps en temps, une étude statistique publiée dans tel ou tel journal sérieux fait état des lacunes des Français en matière de "culture scientifique", de leur retard à adhérer au transformisme darwinien, par exemple, voire à ce qu'il est convenu d'appeler la "révolution copernicienne". En somme, de nombreux Français "mal éduqués" s'en tiennent à l'observation de la course du soleil et prêtent peu l'oreille aux explications avancées par Galilée de la stabilité des choses terrestres, en dépit d'une vitesse de rotation de la terre hallucinante.

    Un tiers des Français pencherait plutôt en faveur de l'immobilité de la terre ; d'ailleurs, je crois qu'on pourrait aussi compter un autre tiers de Français, en quelque sorte le "ventre mou", qui adhèrent à la révolution copernicienne comme à un article de foi, ignorant le détail des "preuves" fournies par Galilée. Je mets "preuves" entre guillemets, car il s'agit d'une démonstration théorique, et non d'une preuve expérimentale, contrairement à celle de la rotondité de la terre. Le physicien moderne H. Poincaré indique même que Copernic ne fournirait qu'une méthode de calcul. 

    Ces statistiques sur la culture scientifique ont le don de déclencher des réactions mi-inquiètes, mi-vexées, de la part des autorités en charge d'inculquer aux Français une culture scientifique digne de ce nom. Elles fournissent l'occasion à ces élites françaises d'enfourcher leur dada favori : les problèmes de méthode et de pédagogie. Mettez trois ou quatre bonnes femmes un peu cultivées ensemble, et très vite elles se mettront à disputer de questions pédagogiques, comme si la pédagogie était une science.

    - Qu'est-ce qui cloche dans la méthode ? Il ne vient pas à l'esprit de ces élites qu'il s'agit peut-être là d'un problème de discipline, primo, et secundo que la discipline, si elle est une vertu sur le plan culturel, n'est pas forcément une qualité scientifique. Les Français manquent peut-être de discipline en comparaison, mettons, des Japonais ? Vu le goût pour les gadgets dans cette nation, et la cohésion sociale dont elle fait preuve, à la limite du fanatisme, je parierais que sa "culture scientifique" est exemplaire.

    Les élites françaises ont souvent un raisonnement qui devrait les inciter à se déporter aux Etats-Unis, au Japon ou en Allemagne.

    *

    Plus sérieusement, le crédit accordé à la "culture scientifique" est une caractéristique du totalitarisme. Tout en rejetant le monopole scientifique du clergé catholique romain, à travers l'idée de "culture scientifique" se perpétue le même mouvement de développement conjoint de la science et de la religion ou de la morale. Le "comité d'éthique scientifique" n'est que la reformulation du tribunal d'inquisition. On comprend pourquoi, depuis l'Egypte antique, les élites considèrent le langage comme une chose sacrée : il leur permet de projeter un monde à leur image, et de soumettre le peuple à cette cinématographie.

    Le comité d'éthique scientifique représente, à l'instar de son modèle, une double menace pour la morale et pour la science. Sur le plan scientifique, il fait germer l'idée que le progrès scientifique coïncide avec le progrès technique. Sur le plan moral, il remet les rênes entre les mains des élites politiques, dont les intérêts économiques et stratégiques sont primordiaux.

    La science humaniste authentique contient une mise en garde contre l'art et la technique que la science moderne s'est efforcée d'occulter, ainsi que l'aspect chrétien de la volonté de progrès scientifique, qui reflète le caractère apocalyptique du christianisme, la dimension de révélation ultime de celui-ci. Si un chrétien ne peut croire un seul instant dans l'idée de progrès social, c'est parce qu'il croit dans la science et au dépassement nécessaire de la technique et du plan social culturel. Ainsi le savant humaniste Francis Bacon fait observer que le progrès technique n'est qu'une question de temps, et qu'il n'est donc pas un véritable progrès.

    La science moderne a pris un chemin de traverse extrêmement dangereux en prenant à la fois ses distances avec le rationalisme païen, d'une part, qui visait un ordre politique équilibré, appuyé sur une philosophie naturelle cohérente, et récuse l'idée de progrès scientifique ou social, et d'autre part avec la logique chrétienne apocalyptique, insouciante des sciences humaines ou morales. De là l'absurdité particulière du savant moderne et des théories scientifiques modernes, relevée par exemple par George Orwell dans sa critique du totalitarisme. Dans le domaine de l'art, on a pu observer ce phénomène avec les "surréalistes" débiles, ou d'un cynisme exacerbé comme Salvador Dali. S'il y a un courant artistique qui correspond à l'idée de "cancer artistique", c'est celui-là. Il y est fait moins de publicité, mais l'on retrouve dans la science une même tendance "surréaliste".

    Nitche, au nom de l'antichristianisme, fut capable de discerner et qualifier la culture moderne de "culture de mort", mais non de s'y opposer efficacement ou d'en élucider le sens véritable.