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  • Exit Darwin

    Nous abordons ici la question du transformisme darwinien à travers celle de l'antispécisme à la mode.

    On peut définir l'antispécisme comme la volonté d'accorder aux espèces animales subalternes les mêmes droits qu'à l'homme, en réaction aux traitements brutaux que les animaux subissent, notamment dans le cadre de leur élevage dit "intensif" par l'industrie agro-alimentaire.

    Il est frappant de constater -je le prends comme un indice d'erreur-, que les reportages prétendument scientifiques dédiés aux espèces animales et à leur comportement sont de plus en plus teintés du sentimentalisme qui unit certaines personnes à leurs "animaux de compagnie" - sentimentalisme qui est d'ailleurs souvent la cause des sévices infligés aux animaux et aux enfants. Comme le darwinisme est le cadre scientifique de ces reportages, il est logique qu'on soupçonne un "biais" dans l'hypothèse transformiste (la place du hasard dans cette hypothèse scientifique le fait soupçonner aussi).

    Mais revenons à l'antispécisme : il contient l'illusion, encouragée dans les régimes dits "démocratiques", du progrès juridique à l'infini ; autrement dit les défenseurs de la cause antispéciste ferment les yeux sur le fait que les lois ne protègent pas parfaitement contre l'abus, la violence ou la brutalité. Ainsi que le souligne Marx, les grands principes juridiques abstraits sont les meilleurs alliés du capitalisme ; ces grands principes abstraits jouent de fait pour le citoyen lambda le rôle que joue la religion de rassurer et entretenir l'espoir.

    L'attitude qui consiste à nier le moindre droit aux espèces animales subalternes, et celle qui consiste à vouloir leur conférer un statut égal à celui de l'espèce humaine, bien qu'on peut croire ces attitudes radicalement opposées, en réalité sont proches. On passe d'un extrême à l'autre. Cet "extrémisme" traduit l'immoralité grandissante de l'Occident, immoralité à laquelle la théorie darwiniste a servi de nombreuses fois de justification. Autrement dit, l'idéologie est un succédané de la morale et le darwinisme un des piliers de l'idéologie occidentale moderne ; l'hypothèse darwiniste a en effet une aura scientifique que la démocratie ou la psychanalyse n'ont pas, ou dans une moindre mesure.

    Cette immoralité ou absence de mesure se traduit aussi sur le plan des moeurs par la coexistence et la justification mutuelle du libertinage et du puritanisme.

    La plupart des idéologies modernes occidentales présentent cet aspect paradoxal. Des essayistes superficiels étudieront les deux aspects comme s'ils étaient opposés, alors qu'ils sont comme tenon et mortaise, ou bien les deux faces d'une même médaille.

    La culture occidentale se trouve fragilisée et comme rongée de l'intérieur du fait de ce paradoxe. Cela rend la propagande nécessaire afin de compenser la faiblesse du raisonnement.

    En l'occurrence le darwinisme règle le problème de la condition humaine en postulant un progrès de l'espèce humaine dans une direction tout-à-fait vague, quand elle n'a pas un aspect de science-fiction, exploité par l'industrie du divertissement. L'idéologie du progrès évolutionniste, présente aussi bien dans le nazisme que dans la propagande capitaliste ou démocrate-chrétienne, ou encore communiste, cette idéologie demeure une référence dans les régimes technocratiques, mais elle est en danger d'être remise en cause par tous ceux qui, à l'extérieur ou à l'intérieur de ces régimes technocratiques, voient en eux un système totalitaire.

  • Voeux pieux

    Comme une dizaine de millions de Français, j'ai regardé les voeux du président E. Macron pour l'année 2018. Ils témoignent selon moi de l'importance de la religion dans la culture contemporaine. En effet le discours du président est un discours entièrement mystique.

    Ayant l'habitude des sermons "démocrates-chrétiens" (habitude prise pendant l'enfance), je discerne dans le sermon présidentiel un avatar des sermons démocrates-chrétiens. Emboîtant comme ses prédécesseurs le pas des Etats-Unis en matière économique et politique, il n'y a rien d'étonnant à ce que le président adopte aussi la rhétorique démocrate-chrétienne cauteleuse.

    Cette rhétorique vise notamment à dissimuler que l'Etat est un monstre froid. C'est en quoi la démocratie-chrétienne s'oppose nettement à la parole de Dieu ; nulle part on ne trouve dans les évangiles de tentative pour faire passer l'organisation politique pour ce qu'elle ne peut pas être. La "solidarité" existe au sein de l'espèce des loups, dont l'organisation clanique ou familiale n'est pas moins "froide et monstrueuse" pour autant.

    Les personnes sentimentales sont les premières victimes d'une organisation froide et monstrueuse, portant le masque de la fraternité ou de la solidarité: aussi les chrétiens fidèles à la parole de Dieu ne doivent-ils pas tremper dans l'hypocrisie démocrate-chrétienne, qui a d'abord pour effet d'affaiblir les faibles.

    Le mysticisme démocrate-chrétien s'organise autour de la notion d'Avenir. Tandis que les peuples païens connaissaient la Nature et le Destin, les peuples modernes connaissent l'Avenir et le Hasard, perspective aussi tronquée et courte qu'elle paraît infinie - perspective macabre.

    Qu'est-ce que cet Avenir insondable ? C'est un ersatz de la notion de Salut chrétien : une transposition sociale impossible du message évangélique - impossible car proscrite par la parole de Dieu, qui interdit de se soumettre à l'esprit du Temps.

    Les chrétiens sont les mieux placés pour s'opposer à l'abus de confiance que représentent les sermons démocrates-chrétiens, car ils peuvent les confronter aux vérités évangéliques. Les "oeuvres ne sauvent pas" dit Paul de Tarse, et cela condamne ABSOLUMENT l'entreprise démocrate-chrétienne. Et cela explique encore l'effort des prêtres démocrates-chrétiens pour trahir Paul ou le diffamer autant que possible.