"L'homme est un loup pour l'homme." : qu'est-ce qu'un chrétien peut ajouter de plus à cette description lapidaire de la civilisation ?
Et comment décrire la décadence, quand les loups ne sont plus vraiment des loups mais des bêtes bien plus sournoises ? Un homme d'élite admiré en France (Clemenceau) a comparé la démocratie au règne des poux - ils opèrent la même besogne que les loups, mais d'une manière plus subtile.
De la civilisation ou de la décadence, le chrétien ne doit pas trop se préoccuper mais suivre la voie que les évangiles lui montrent, viser ce chemin de crête qui surplombe la civilisation et la décadence un peu plus bas.
Un prêtre chrétien plein de zèle (Calvin) faisait le reproche à ses ouailles de passer plus de temps à lire des ouvrages techniques médiocres qu'à lire les évangiles. En revanche, du point de vue de la civilisation, il est inutile que la plupart des hommes et des femmes sachent lire car cela ne fait que contribuer à la décadence.
Commentaires
Au final, notre époque se résume à une lutte titanesque (apocalyptique même) entre l'ignorance et la connaissance (et je parle là de la connaissance vraie, la connaissance fausse n'étant que de l'ignorance déguisée) puisque c'est là à la fois le point fort de ce que l'on appelle communément le "système" (qui est en résumé, l'appareil financiaro-étatico-médiatique) que de cultiver l'ignorance et le faux savoir afin de perdurer et mieux encore qu'une partie de la population donne leur consentement à un tel système. Mais c'est aussi son point faible car la connaissance vraie le rend incroyablement fragile, d’où sans doute toute cette campagne contre les "fakes news".
H. Arendt fait remarquer que, si l'on peut dissimuler la vérité, parfois pendant un temps assez long, on ne peut pas détruire la vérité, de sorte qu'elle finit par rejaillir un jour ou l'autre.
- Shakespeare reprend dans "Hamlet" la métaphore du rideau ou de la tenture (derrière laquelle se cache Polonius) devant l'entrée du Temple de Jérusalem, qui se déchire lorsque le Christ expire. Jésus-Christ dévoile en effet toute la vérité, qui était jusque là restée en partie ignorée du peuple juif, à cause de son clergé.
Or le personnage christique nommé Hamlet dévoile aussi un mensonge qui constitue le socle de la culture occidentale, mensonge incarné par Polonius. Ce mensonge consiste dans l'éviction de l'Esprit de Dieu (le spectre, père de Hamlet) au profit d'une alliance entre Claudius (pouvoir politique) et Gertrude (l'Eglise).
Tous les personnages d'ecclésiastiques-intrigants politiques dans le théâtre de Shakespeare sont sataniques, qu'ils aient réellement existé (Th. Wolsey, Th. More...) ou bien qu'ils soient des personnages de fiction (Polonius).
Shakespeare était sans doute bien inspiré quand il a crée cette pièce qui reste encore d'actualité - ce qui n'est pas rien ! C'est somme toute un complot contre le christ dévoilé toute cette histoire.
On peut aussi dire que tout ce que nous avons gagné en matérialisme, en science, etc. nous l'avons perdu dans le vrai esprit religieux.
Hamlet, dont la personnalité a fait l'objet d'un si grand nombre d'études -et ce dans le monde entier- que l'on pourrait remplir une grande bibliothèque, ce personnage a parfois été décrit comme un personnage satanique.
Ici on doit se souvenir que Jésus-Christ lui même fut décrit comme quelqu'un de satanique, ennemi de Dieu, par les pharisiens qui complotèrent son assassinat. Aux yeux des Romains (païens), Jésus-Christ passe seulement, si je puis dire, pour fou ; ils se moquent de lui mais ne le prennent pas au sérieux, contrairement aux pharisiens acharnés à le faire exécuter, à l'issue d'un procès truqué.
Les évangiles et l'apôtre Paul (également poursuivi par la vindicte des Juifs) le soulignent à maintes reprises : le danger pour la vérité chrétienne, l'antichristianisme vient principalement du coeur de l'Eglise, c'est-à-dire de la communauté de ceux qui se disent chrétiens. Or nous vivons une époque d'apostasie que l'on peut résumer en un mot : "démocratie-chrétienne" ; jamais régime politique n'a sans doute été autant consolidé par la ruse, dissimulant ce que l'autorité politique brutale et directe ne dissimule pas (l'iniquité).