Les jeunes femmes belles et intelligentes savent que la beauté est une malédiction, comme un sort qui leur aurait été jeté à la naissance, les exposant à la cupidité de leurs congénères des deux sexes. On ne courtise pas une belle femme en lui disant qu'elle est belle, on lui rappelle la malédiction qui la frappe.
Une jeune femme belle et intelligente est une sorte de mouton à cinq pattes, car l'intelligence s'augmente de l'expérience, c'est-à-dire d'erreurs que l'on est capable de ne pas répéter, et une jeune femme est, par définition, inexpérimentée. Avec l'expérience viennent les premières rides, le premier affaissement de la chair ; de très belles femmes peuvent prendre comme une bénédiction les premiers signes d'altération de leur beauté.
La beauté n'a d'ailleurs pas plus d'existence concrète que le zéro ou l'infini. Je me souviens encore avec amusement d'un camarade d'étude, plutôt beau garçon, qui s'était entiché d'une femme mûre, non pas positivement laide, mais très commune et déjà marquée par l'âge. Il ne cessait de s'extasier sur la beauté de son amante, ce qui faisait bien rire sous cape son entourage. Comme quoi les philtres d'amour existent bien, ou plutôt l'amour est un philtre.
Deux mots sur les femmes qui utilisent la beauté comme une arme, afin de combler le déséquilibre entre les sexes plus efficacement que tel ou tel discours de victimisation féministe. Ces femmes qui chassent plutôt qu'elles ne sont chassées paraissent supérieures, mais, comme toutes les armes, le maniement de la beauté n'est pas sans risque.
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