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  • L'Europe babylonienne

    Dans le prolongement de l'Allemagne nazie et de son symbolisme satanique, les apôtres du Christ se trouvent désormais confrontés à une Europe babylonienne, appuyé sur un symbolisme équivalent. Il nous instruit sur la capacité extraordinaire de blanchiment de l'éthique moderne, puisque celle-ci, en même temps qu'elle paraît condamner le nazisme, reproduit un millénarisme équivalent, fondé sur la même science-fiction, où les paradoxes et spéculations mathématiques jouent un rôle déterminant, de même que le négationnisme historique, notamment l'occultation dans l'instruction civique républicaine de la cause économique et coloniale dans le déclenchement des dernières guerres civiles qui ont ravagé l'Occident.

    Je signale un article assez détaillé sur le symbolisme satanique de la monnaie européenne, à cette adresse ; cet article ne doit pas faire oublier que la bestialité occidentale est multiséculaire et qu'elle a engendré le monstre "Etats-Unis", surpuissant et qui s'avance déguisé sous les oripeaux de la démocratie-chrétienne.

    http://schoenelblog2.blogspot.fr/2012/06/la-monnaie-europeenne-et-ses-symboles.html

    - Gardons-nous d'employer contre la démocratie-chrétienne satanique les mêmes moyens qu'elle. Laissons-lui l'usage exclusif des missiles, de la monnaie, et du stratagème du droit international des nations, afin que le cynisme de la démocratie chrétienne apparaisse le plus clairement aux yeux des gentils. L'éthique est à l'intérieur de ces empires malades, comme un cancer qui les dissoudra mieux que les actes de résistance violents. Rome, matrice de ces empires païens, est morte empoisonnée par sa propre éthique.

  • Apocalypse de Matthieu

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    Comme Jésus, sorti du temple, s'en allait, ses disciples s'approchèrent pour lui faire remarquer les constructions du temple. Prenant la parole, il leur dit :

    "Vous voyez tout cela, n'est-ce pas ? Je vous le dis en vérité, il n'y sera pas laissé pierre sur pierre qui ne soit renversée." [1]

    Lorsqu'il se fut assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples s'approchèrent de lui, à part, et lui dirent :

    - Dites-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de votre enlèvement et de la fin du monde ? [2]

    Jésus leur répondit : "Prenez garde que nul ne vous induise en erreur. Car BEAUCOUP VIENDRONT SOUS MON NOM, disant : "C'est moi qui suis le Christ." [3] Et ils induiront un grand nombre en erreur. Vous aurez à entendre parler de guerres et de bruits de guerre : voyez ! n'en soyez pas troublés, car il faut que tout arrive ; mais ce n'est pas encore la fin. En effet on se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, et il y aura des pestes, des famines et des tremblements de terre par endroits : tout cela est le commencement des douleurs. [4]

    Alors on vous livrera à la torture et on vous fera mourir, et vous serez en haine à toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi beaucoup failliront ; ils se trahiront les uns les autres et se haïront les uns les autres.

    Et il s'élèvera plusieurs faux prophètes qui en induiront un grand nombre en erreur. Et à cause des progrès croissant de l'iniquité, la charité d'un grand nombre se refroidira [5]. Mais qui persévèrera jusqu'à la fin sera sauvé. Et cet évangile du royaume sera proclamé dans le monde entier, en témoignage pour toutes les nations ; et alors viendra la fin [6].

    Quand donc vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, dressée en un lieu saint [7], - que celui qui lit comprenne ! - alors, que ceux (qui seront) dans la Judée s'enfuient dans les montagnes ; que celui (qui sera) sur la terrasse ne descende pas prendre ce qu'il y a dans sa maison ; et que celui (qui sera) dans les champs ne revienne pas en arrière pour prendre son manteau.

    Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat ; car il y aura alors une grande tribulation, telle qu'il n'y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura plus. Et si ces jours n'avaient été abrégés, nul vivant n'échapperait ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés.

    Alors si quelqu'un vous dit : "Voici le Christ ici !" ou "là !" ne le croyez point. Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes, et ils feront des grands miracles et des prodiges jusqu'à induire en erreur, s'il se pouvait, les élus mêmes. Voilà que je vous l'ai prédit. Si donc on vous avait dit : "Voici qu'il est dans le désert !" ne partez point ; "Voici qu'il est dans le cellier !", ne le croyez point. Car, comme l'éclair part de l'orient et apparaît jusqu'à l'occident, ainsi sera l'avèvement du fils de l'homme. Où que soit le cadavre, là se rassembleront les aigles.

    Aussitôt après la tribulation de ces jours, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera pas sa clarté, les astres tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme, et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec grande puissance et gloire. Et il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre.

    Du figuier apprenez cette comparaison : Dès que sa ramure devient tendre et que ses feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. Ainsi, lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que l'événement est proche, aux portes. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées.

    LE CIEL ET LA TERRE PASSERONT [8], mais mes paroles ne passeront point.

    Quant à ce jour et à l'heure, nul ne les connaît, pas même les anges des cieux, mais le Père seul. (...)

    Matt. XXIV, 1-36

    Scholies :

    [1] L'architecture est un motif apocalyptique récurrent. L'architecture symbolise pour les chrétiens la volonté des religions païennes démoniaques de s'organiser selon la nature, au mépris du dieu véritable.

    L'effondrement du temple de Jérusalem est significatif de la trahison des clercs juifs d'alors, du détournement de la loi de Moïse de sa vocation spirituelle, pour l'assujettir aux besoins humains et absoudre la justice des hommes du péché dont elle est porteuse, et de la mort qu'elle répand en toute légalité.

    Jésus-Christ et saint Paul ont ainsi débouté la morale de ses droits. Ainsi que des vipères sournoises l'insinuent, l'apôtre Paul n'a pas plagié la religion juive, mais fondé au contraire un sacerdoce nouveau (cf. épître aux Hébreux). L'évangile enseigne qu'une "pierre spirituelle" viendra ébranler l'organisation humaine à la fin des temps, comme la parole de Jésus, qui est l'esprit de dieu, a renversé le temple des scribes et des pharisiens.

    [2] La préoccupation apocalyptique des apôtres depuis Jésus-Christ jusqu'à nous s'explique facilement, par la vision chrétienne réaliste d'une fin du monde, aussi imminente pour chaque apôtre que sa propre mort ; l'au-delà païen n'est qu'une illusion d'optique, dont l'adaptation à chaque régime politique au cours du temps, dévoile l'effet de mobilisation générale. La culture de vie païenne et l'art le plus abstrait ont pour seule vocation d'occulter la destination macabre du plan humain.

    [3] Jésus réitère plusieurs fois son avertissement contre les faux prophètes soi-disant chrétiens. La principale source d'erreur viendra d'hommes qui se disent ses apôtres. Cet avertissement place les chrétiens dans une position qui exclut le militantisme et toute tentative de rendre les paroles du Christ, qui sont l'esprit de Dieu, plus séduisantes afin d'emporter la conviction. Si l'Esprit divin était séduisant, il serait un système, décelable à son caractère éthique ou moral. La démocratie-chrétienne actuellement charrie le plus grossier négationnisme de la parole divine, accouplé sans gêne à des symboles babyloniens. Tout en blâmant les anciennes croisades, la démocratie-chrétienne en ourdit de nouvelles. Quelle sorte d'artisan de paix peut accepter que le christianisme soit utilisé à des fins militaires ? Pourquoi les propriétaires ne défendent-ils pas la propriété en son nom, celui de leur race ? Même les athées ou les antichrists, artisans sincères de paix, feraient bien de se poser la question. Car en pointant dieu comme le motif de la guerre, non seulement on accuse trois mille ans de retard intellectuel sur Homère, mais on ne participe pas à la paix, mais bien à la guerre, qui manifestement requiert les prétextes les plus sournois.

    [4] La douleur n'est pas tant le mal dont telle femme accouchant souffre personnellement, mais plus généralement elle signifie la condition humaine, fruit du péché du début jusqu'à sa fin, irrémédiable sans le secours de l'esprit de Dieu. Il n'y a pas plus d'incitation à la douleur dans le christianisme que d'incitation au bonheur ou à l'hédonisme, dont les théoriciens les plus subtils discernent qu'ils sont, douleur et bonheur, comme tenon et mortaise. Les rituels sacrificiels païens ont pour but d'invoquer la clémence de dieux qui se confondent avec la nature ; ils ne sont ainsi que le prolongement des arts libéraux et de la vie domestique.

    [5] L'équation du mensonge et du mal (iniquité) est ici indiquée. Cela explique pourquoi le dévoilement de la vérité est une mission charitable pour les chrétiens, et amour et vérité se confondent dans le christianisme. La doctrine démoniaque de Platon, annexée sans motif légitime par le catholicisme romain, dans laquelle bonté et beauté se valent, est contraire au message chrétien.

    La belle rhétorique de Platon est en réalité un discours de santé publique. Shakespeare a flétri Platon et les humanistes néo-platoniciens de son temps, en comparant le platonisme à une rose, resplendissante mais bientôt exposée à la vicissitude du temps, comme tout bien moral, relatif ou temporaire. F. Bacon prononce cette phrase terrible contre les moralistes, derrière l'apparente bonhomie, où il les compare à des plantes ou des graines odoriférantes, qui ne libèrent leur parfum et le meilleur d'elles-mêmes que quand on les broie. Parce qu'elle est intemporelle et non abstraite, la vérité chrétienne diffère de la vertu morale et politique platonicienne. Non seulement la vertu est changeante, mais elle constitue souvent un masque de beauté contraire à la vérité.

    La vertu peut aussi bien avoir le charme de la charogne, selon l'aveu ou l'expression de Baudelaire, précisément parce que la vertu est toute relative, et comme la nature qu'elle reflète, contient la mort, dont l'esthétique est reconnaissable dans les objets d'art les plus décoratifs, comme la musique ou le cinéma. Cette charogne charmante est représentée dans l'apocalypse par une prostituée, vêtue de pourpre et d'écarlate, significative d'une vertu inique et vieillie, tenant un vase plein d'immondices et de blasphèmes.

    [6] Fin du monde et de l'iniquité coïncident dans le christianisme. C'est pourquoi la fin du monde est une bonne nouvelle dans le christianisme, puisqu'elle coïncide avec le jour de la résurrection des morts de tous les saints de l'Eglise chrétienne. La fin du monde n'ouvre pas sur la perspective d'un au-delà païen ou moral, virtuel, dont la formule juridique ou mathématique trahit le caractère fonctionnel ou anthropologique (d'ordre moral). La fin du monde fait place à la vérité et à la justice divine, dépourvue du caractère éthique. La justice des hommes est symbolisée dans l'apocalypse de Jean par le cavalier noir, porteur d'une balance qui signifie la puissance destructrice de l'homme contre lui-même.

    [7] Le prophète Daniel a interprété le songe du roi de Babylone Nabuchodonosor sur la succession des empires jusqu'à la fin des temps. "L'abomination de la désolation" est lorsque le mensonge est partout, jusque dans la bouche des prêtres censés parler au nom de la vérité.

    "(...) De l'une d'elle sortit une corne, petite, qui grandit beaucoup vers le midi, vers l'orient et vers le glorieux pays. Elle grandit jusqu'à l'armée des cieux ; elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et les foula aux pieds. Elle grandit jusqu'au chef des armées et lui enleva le culte perpétuel, et la corne a jeté la vérité par terre ; elle l'a fait et elle a réussi.

    Et j'entendis un saint qui parlait : et un autre saint dit à celui qui parlait : "Jusqu'à quand durera ce qu'annonce la vision touchant le culte perpétuel, le péché de désolation, ainsi que l'abandon du sanctuaire et de l'armée pour être foulés ?" Il me dit : "Jusqu'à deux mille trois cent soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié." Daniel (VIII, 9-14)

    [8] "Le ciel et la terre passeront" : on peut mesurer grâce à ces paroles l'ineptie de l'écologie chrétienne, et l'idolâtrie païenne de la terre-mère que la rhétorique démocratie-chrétienne cache en réalité, fanatisme de propriétaire terrien que l'on est assuré de retrouver derrière chaque chrétien qui prétend porter les armes au nom de Jésus-Christ.

    (à suivre)

  • Lake of Fire

    On one hand there are people who do trust the World. On the other hand you have fewer people who do trust God. Let's mention the category of people who are committing suicide as the category of 'neutral people' who decide to stop fighting.

    Why cannot we follow two masters, the World AND God, and make a beautiful World FOR God, for example? What kind of God asked us to build a beautiful World - but the ugly World himself? This dream of beauty or perfection is necessary for today, isn't it? And today is far away from God: today is just a song.

    People who do trust the World and wish it as beautiful as possible, and people who do trust God, are separated by a lake of fire, as Jewish were separated from the Egyptians in Ancient Times by the Red Sea, after Egyptians doors were marked with a cross, which is the brand of people who do believe in the World.

  • Christianisme et islam

    Le rapprochement de l'islam et du christianisme sous la bannière d'un syncrétisme confortable est aussi néfaste que la théorie du choc des cultures, prônée par des imbéciles qui ignorent que la culture est un principe essentiellement païen, qui piétine la spiritualité chrétienne aussi bien que juive. En outre, quel savant se rangera du côté de la culture, sachant son caractère religieux et la fonction d'asservissement des masses par leurs élites à l'aide de la culture.

    Le christianisme de K. Marx est même reconnaissable à ce qu'il se situe délibérément à l'extérieur de la culture. Comme le reconnaît Lénine, dès lors que le communisme est retombé au niveau de la culture prolétarienne, il perd tout le sens émancipateur et libérateur voulu par Marx, pour se situer au niveau de la morale catholique désuète et perméable à un élitisme aussi pervers que la monarchie de droit divin.

    La manière dont l'éthique moderne divinise le peuple au lieu du monarque, procédé totalement étranger au marxisme, s'avère même plus dangereux que l'ancien régime théocratique. "L'anthropothéocratie" est la clef des charniers ou du cannibalisme moderne, et elle est pratiquement synonyme de la culture ou du totalitarisme.

    Quelle que soit son étiquette, chrétienne, musulmane ou laïque, l'agent culturel aujourd'hui est un tartuffe qui dissimule que la guerre est un événement culturel aussi fondateur que le coït ou le viol.

    Cette vérité chrétienne ou marxiste que la propriété n'est qu'un vol déguisé, est la plus destructrice de l'artifice ou l'opium de la culture. Diaboliser l'élitisme comme fait le marxisme ou le christianisme ne revient pas à diviniser le peuple, mais à pointer du doigt la principale source du mensonge et de l'iniquité, à savoir l'élitisme ou le cléricalisme.

    C'est donc le caractère moral de l'islam qui constitue un obstacle pour un chrétien ou un catholique à la reconnaissance d'un dieu universel par l'homme. Si, aux yeux du Christ, le criminel ou la femme adultère sont plus proches de dieu que le jeune homme riche et dévôt, la raison en est d'un dieu chrétien qui, contrairement à celui de la théocratie égyptienne ou romaine, ne prolonge ni ne justifie l'ordre social. Un musulman doit comprendre que si sa religion justifie un mode de propriété quelconque, elle est analogue au paganisme égyptien et sera son tombeau, comme c'est le destin des fils de la terre d'être aspirés par elle. Il n'est pas bien difficile de deviner qu'un dieu qui permet de justifier la propriété, n'est que le fruit du fanatisme d'un clergé démoniaque, puisqu'il est possible en érigeant l'homme au rang de dieu, d'aboutir au même fanatisme religieux.

    Débordant même les limites temporelles du christianisme, on peut voir que le mépris de l'éthique est la condition "sine qua non" de la métaphysique et de l'expérience de dieu. L'infâmie des chiens libéraux ou de la racaille démocrate-chrétienne est telle qu'elle consiste à couper l'homme de la métaphysique, afin de mieux l'exploiter. C'est la recette de base du totalitarisme. Si le chrétien Samuel Johnson voit dans le libéralisme l'oeuvre du diable, c'est pour la raison que le libéralisme est une culture de vie qui abolit le péché originel.

     

  • O Tempora, O Mores

    L'édifice social n'a rien de bien édifiant. Cependant la lâcheté incite l'homme à trouver même dans les ruines un certain charme, et l'art moderne possède la même vertu que la chirurgie esthétique des bonnes femmes.

  • Fulcanelli

    ...est le nom d'emprunt d'un érudit ou d'un groupe d'érudits qui a enquêté sur le symbolisme des cathédrales gothiques.

    Les rumeurs d'apocalypse, auxquelles internet et l'industrie du divertissement yankee contribuent largement depuis plusieurs années (sans oublier la justification du pacte militaire entre les Etats-Unis et Israël par une théorie eschatologique grand-guignolesque), ces rumeurs suscitent des tentatives d'élucidation des textes apocalyptiques non moins diverses que l'origine des rumeurs.

    Le regain d'intérêt pour l'érudition de ce Fulcanelli vient de cercles qui cherchent à accorder leur pressentiment apocalyptique avec les données de la science moderne. On pourrait parler de religion "new age", si le "new age" ne manquait d'une définition précise. On peut trouver cette religion fantaisiste et en rire, mais il faut dans ce cas aussi se moquer d'Isaac Newton et de ses convictions sur l'apocalypse, ou de sa volonté d'ériger son principe d'attraction universelle en manifestation divine. Ces conceptions sont assez proche du mode de pensée "new age". Bien que ne partageant pas les convictions ésotériques de Newton, je me garderais de m'en moquer en raison de leur influence sur l'inconscient du citoyen moderne.

    L'intérêt de la science de Fulcanelli me paraît assez limité. Disons pourquoi. Cet auteur dévoile une sorte de science occulte chrétienne, plus ancienne que celle de Newton (occulte en son temps), puisque médiévale et comme incrustée dans la pierre des cathédrales.

    Je ne vois pas là un grand "scoop". Non seulement le symbolisme païen des cathédrales a été détaillé auparavant, mais il persiste dans l'Eglise moderne, puisque les vêtements sacerdotaux des évêques, crosse, mitre et anneau, clament haut et fort ce que les Français depuis Voltaire connaissent sous le nom de religion ou morale de Pangloss, dont l'usage pratique est, pour un clergé au service de l'oppresseur, de justifier la douleur et le travail du peuple, procédant ainsi à une extraordinaire revalorisation de la condition humaine, qui constitue la flatterie essentielle des régimes socialistes totalitaires. J'insiste ici sur le fait que le millénarisme nazi n'est qu'un produit dérivé de la religion de Pangloss, mieux adapté aux évolutions technologiques : cela permet en effet de comprendre qu'un régime théocratique ou totalitaire n'est pas tant attaché à la notion de dieu qu'à celle d'éthique ou de morale, dont la philosophie nazie se gargarise tant qu'elle peut.

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    Pour revenir aux cathédrales, si l'on prend l'exemple de la basilique de Barcelone, dite de la "sainte famille", qui se veut une moderne imitation des lieux de culte gothiques. Son architecte Gaudi lui a donnée une forme païenne encore plus saillante, si je peux dire, que les anciens modèles. Ses flèches ressemblent d'ailleurs à des épis de maïs ("corn", en anglais), comme certaines basiliques indiennes.

    Dans l'Allemagne férue d'architecture, comme tous les peuples efféminés, on trouve bien des spécialistes avant Fulcanelli à évoquer le caractère érotique ou phallique des cathédrales, et de l'architecture en général, à commencer par G.W.F. Hegel, dont Marx a montré que la science n'est qu'un grand corps caverneux juridique, et les petites chapelles existentialistes adjacentes proches de l'onanisme.

    De Babel à l'effondrement du temple de Jérusalem, puis de la Synagogue de Satan, sans compter que les Egyptiens sont connus pour n'avoir jamais été égalés dans ce domaine, par leurs saintes écritures juifs et chrétiens sont assez prévenus contre l'architecture. Les laïcs républicains qui cultivent la science politique (pas plus française que la choucroute ou le couscous) ignorent-ils que l'Eglise romaine a inventé ou réinventé la franc-maçonnerie bien avant la République ? Je ne crois pas que leur ignorance en matière d'histoire aille jusque-là.

    C'est donc par là que Fulcanelli, il me semble, aurait dû commencer ; par souligner le paradoxe du mariage entre une spiritualité chrétienne, qui dénie tout sens spirituel ou sacré à l'architecture comme à la science juridique, avec ces disciplines païennes, sous la pression politique et sociale. L'Allemand Albert Dürer a au contraire placé les instruments de l'architecture aux pieds de Lucifer, ce qui permet de le distinguer nettement, comme Shakespeare, de l'ésotérisme chrétien médiéval.

    Fulcanelli aurait dû commencer par là, parce qu'il résulte de la christianisation de systèmes de pensée païens un symbolisme ou un art qui risquent fort d'être incohérents, et témoignent plutôt comme dans le poème de Dante, d'un mélange téméraire de paganisme "virgilien" et d'éléments apocalyptiques chrétiens, les plus radicalement opposés au paganisme romain, comme les juifs rejettent le nationalisme et l'éthique allemande modernes, dont la fonction sous-jacente est la défense de la propriété.

    F. se concentre sur la chimie, en particulier la fameuse métamorphose du plomb en or, dont on peut douter qu'elle a jamais réussi. Mais il n'explore pas, du moins à ma connaissance, le rapport entre l'alchimie et la métamorphose du vin et du pain en corps et sang de Jésus-Christ, opérée par le prêtre romain lors de la messe. La métamorphose est typique, non seulement de la manière dont la vérité prend, dans les régimes théocratiques, la forme dogmatique abstraite, c'est-à-dire juridique ou anthropologique, mais aussi de la continuité que le "new age" postule entre les mondes mystiques ou surnaturels, et la nature elle-même, tandis que le surnaturel chrétien ou juif renverse au contraire l'ordre naturel élémentaire.