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alternance

  • La Croisière s'amuse encore

    Pour le philosophe-cabot Luc Ferry, il faut s'interroger sur la mondialisation qui prive les institutions politiques françaises du pouvoir d'agir. Et le sage d'ajouter que ce problème d'impuissance serait par-delà la droite et la gauche. Diantre, ça ne rigole pas alors... D'autant moins que Ferry pense avoir dépassé-là le seuil de ce qu'il convient de dire en présence des électeurs : à savoir que déposer son bulletin dans l'urne est comme pisser dans un violon. Une majorité des Français s'en est aperçu sans doctorat de philosophie et la connerie mêlée de morgue de Ferry est invraisemblable, comme s'il partait du principe que les téléspectateurs ont tous subi une lobotomie.

    Une majorité sait même que nous sommes surendettés et que les campagnes coûtent un paquet de pognon (plus d'un milliard d'euros pour la campagne de Mme Bachelot). Autant faire construire une ferme à Carla Bruni ou lui acheter un carrosse comme la reine d'Angleterre plutôt que claquer ce fric en affiches ou en spots télé consternants.

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    Ferry découvre la mondialisation plus d'un siècle et demi après que Marx en a annoncé la mécanique dévastatrice : "Le Capital est le pire ennemi du Capital." Ferry est en outre la caricature du philosophe existentialiste dépeint par le même Marx comme le nouveau clergé de la nouvelle Eglise chargée d'abrutir les populations de slogans à l'échelle mondiale.
    Un peu moins crétin que Ferry, notre Pangloss-Attali national. Celui-ci a théorisé l'alternance gauche-droite il y a plus de quinze ans comme le mode politique le mieux adapté à la croissance capitaliste ; de fait les Etats-Unis sont dotés d'un tel moteur à deux temps pour accompagner la croissance et la Chine souffre de ne pas en être équipée, la principale fonction du socialisme étant d'anesthésier le monde ouvrier (de là vient que les Chinois ne tiennent pas de discours hypocrites sur les droits de l'homme, l'écologie, etc.). Il est donc impossible de sortir de la fiction droite-gauche, de traverser le miroir pour penser le moyen d'éviter les effets nuisibles de la mondialisation. Cette fiction est exactement de la même nature (religieuse) que la projection économique capitaliste, et on ne peut les dissocier.


    L'idée de Ferry c'est d'arrêter la mobylette pour mieux calculer à quelle vitesse elle roule. On peut poser le problème en termes marxiste : Aucune religion n'est capable d'écrire sa propre histoire, c'est-à-dire de porter un regard critique sur elle-même, et la religion existentialiste moins que les autres (pour un chrétien, elle pue le satanisme à plein nez, non seulement à cause du nazisme, mais précisément à cause de son caractère occulte).

    "Miroir, dis-moi qui est la plus belle ?" Le système politique français n'a pas d'autre fonction que de renvoyer aux Français la plus belle image d'eux-mêmes.
    En témoigne aussi le fait que les partis d'extrême-droite ou d'extrême-gauche ne sortent pas non plus du mode binaire du cadre politique psychologique, quoi qu'ils en profitent directement beaucoup moins ; pas plus Besancenot que Le Pen (celui-ci est juste un peu plus avisé lorsqu'il remarque que l'alternance gauche-droite est devenue région-nation ; depuis que la lutte des classes a pris fin en France vers le milieu du XIXe siècle, ce système binaire a connu d'ailleurs plusieurs mutations).