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luc ferry

  • Mandela, piège à nègres

    Le décès du leader politique sud-africain Nelson Mandela est l'occasion d'un déferlement de bigoterie religieuse dans la presse capitaliste. Ce dernier adjectif s'impose, car le rôle dévolu à Nelson Mandela, comme Barack Obama, est avant tout de "blanchir" le pouvoir occidental en lui prêtant une intention fraternelle, ou celle de s'amender - bonnes intentions dont l'enfer de l'ordre mondial est pavé.

    Les nègres ne servent pas seulement à faire les sales boulots dont les blancs ne veulent pas, désormais ils servent aussi de paratonnerre au néo-colonialisme.

    Décriée le plus souvent dans les médias, l'éthique judéo-chrétienne continue de servir de modèle à une stratégie de tartuffes. Les partis noirs radicaux ont d'ailleurs été parmi les premiers à prendre leur distance avec Barack Obama et à distinguer non seulement l'arnaque, mais ses dangers.

    D'une manière générale, cette façon de coloniser l'Afrique sans le dire ne fait qu'accroître l'irresponsabilité politique.

    Je décerne la palme du panégyrique le plus crétin au philosophe kantien Luc Ferry, ô combien typique de la tartufferie judéo-chrétienne laïcisée ; ce dernier se félicite du progrès accompli en matière d'antiracisme ainsi : - Nos grands-parents, dit-il, pouvaient tenir autrefois des propos qui relèveraient aujourd'hui des tribunaux... sans d'ailleurs aucune méchanceté.

    L'absurdité du propos de Luc Ferry tient à ce qu'il applique la théorie de la relativité aux valeurs morales (d'une certaine façon, il n'a pas tort, car la théorie d'Einstein n'a de sens que sur le plan moral et non physique).

    Nos aïeux étaient racistes, mais pas méchants. Conclusion logique, sans doute peu kantienne : l'antiracisme est sans effet contre la haine. De fait, les manifestations de haine ne sont pas rares de la part de certains militants antiracistes. D'une certaine façon, l'invention d'un nouveau péché permet de braver l'ancienne précaution morale.

    La réalité du temps de nos aïeux proches dans le temps est celle d'un colonialisme extrêmement brutal (200.000 pour rétablir l'ordre républicain en Algérie), au nom des valeurs républicaines. Bien sûr, la cause de ce colonialisme n'a rien à voir avec les préjugés racistes ; la meilleure preuve en est que les valeurs républicaines se sont imposées dans les provinces françaises avec une brutalité aussi grande.

    Maintenant, disons d'où vient le préjugé raciste, historiquement. Il a bien sûr une cause juridique. Le relever permet de comprendre que ce type de préjugé n'est pas spécialement le fait des classes populaires : il fut inculqué aux classes populaires par leurs élites, afin de les associer à la défense de tel ou tel type de propriété ou de territoire. Si l'on peut entendre certains Israéliens tenir des propos extrêmement racistes, cela n'a rien à voir avec le judaïsme, mais avec le mysticisme patriotique dans lequel l'Etat israélien est englué, et par lequel il se consolide. De même l'encerclement par les Prussiens donna l'idée aux élites françaises d'inculquer au populo la haine du Boche.

    Traduit par des autorités morales dont l'autorité est la plus dépourvue de légitimité, le péché nouveau de "racisme" est interprété comme "la peur de l'autre". C'est parfaitement faux, historiquement : le préjugé raciste traduit essentiellement la peur de l'autre, "en tant qu'il représente une menace pour la propriété".

    Le racisme n'est qu'un préjugé ; par conséquent, en tant que tel il est superficiel et peut-être remplacé par n'importe quel autre - le sentiment de supériorité du tenant des valeurs laïques, par exemple, à l'égard des mahométans, des chrétiens ou des juifs.

    L'humanisme qui repose sur l'antiracisme est donc le plus frelaté.

    La tactique des idéologues libéraux, dont Luc Ferry fait partie, consiste à noyer le poisson, c'est-à-dire à occulter le fait social de la violence des riches, pointé par Jean-Jacques Rousseau, et d'autre part une erreur dont J.-J. Rousseau n'est pas exempt, bien qu'il n'a pas été témoin du développement de la violence des banquiers et des industriels capitalistes qui fonde les nations post-modernes, à savoir qu'il n'y a pas de remède social à la violence sociale ; c'est à quoi tient le mensonge particulier de l'éthique judéo-chrétienne, d'ailleurs : prétendre qu'il existe un remède social au fait de la haine sociale, alors que les évangiles disent tout le contraire.



  • Le hasard, dieu, la science

    A propos d'une interview du philosophe de plateau télé Luc Ferry, en duo avec les savants de plateau télé Igor et Grichka Bogdanov sur le hasard, dieu et la science (Figaro magazine, 25 oct. 2013).

    Je qualifie Luc Ferry de "philosophe de plateau télé" puisqu'il pratique une discipline proche du yoga ou du sermon du curé en chaire le dimanche : les philosophes sont hors du jeu technocratique et n'ont qu'une influence marginale désormais ; tout au plus ils lui fournissent une caution intellectuelle, en parfaits irresponsables, jouant ainsi le rôle de bouffons du souverain peuple, dépourvus d'effet comique. Appelé aux fonctions de ministre de l'Education naguère, L. Ferry y a joué son rôle de ministre d'une grande nation technocratique : il a prononcé des discours.

    Si j'estime juste de réagir, c'est parce que ce digne représentant de l'ordre public, athée comme il se doit (ou c'est préférable), répand un certain nombre de mensonges sur le christianisme, avec la caution de prélats catholiques romains. "Le Figaro magazine" est d'ailleurs depuis une quarantaine d'années un repaire d'occultistes, portant différents masques, tantôt ouvertement satanistes comme feu Louis Pauwels, tantôt démocrates-chrétiens, se servant du christianisme comme d'une propagande au service des élites capitalistes françaises.

    - Le mérite des frères Bogdanov, tout d'abord est de rappeler, s'agissant d'Albert Einstein, que celui-ci, lorsqu'il mentionne "dieu", évoque une sorte de "grand architecte de l'univers" ; A. Einstein est allemand et non juif comme certains propagandistes tentent de le faire croire, un descendant de Pangloss-Leibnitz et non un disciple de Moïse.

    Il ne peut d'ailleurs en être autrement, s'agissant d'un mathématicien ou d'un juriste. Et Luc Ferry tente de faire passer pour chrétienne une "idée de dieu" juridique, introduite frauduleusement par les clercs du moyen âge et perpétuée ensuite par le philosophe allemand E. Kant. Du préjugé mathématique ou juridique découle une conception uniforme de l'univers, régi de la particule aux astéroïdes les plus importants par des lois ou une architecture en principe univoque (666). Tandis que pour les juifs et les chrétiens, a contrario, l'antagonisme des forces cosmiques empêche de déduire des lois mathématiques de la nature uniformes ou une philosophie naturelle éternelle, telle que celle des anciens égyptiens, des brahmanes indiens suppôts de Satan (ou bien encore de F. Nitche).

    - "Le hasard se définit par opposition au déterminisme (...)" L. Ferry

    Faux : les lois mathématiques, probabilités ou statistiques, ne peuvent se passer de la notion d'aléa. Or ce sont des lois qui permettent, à l'instar de l'astrologie auxquelles elles se sont substituées dans le registre moral ou politique, de prévoir ou de prédéterminer les événements. Autrement dit l'idée de destin antique (sur lequel s'appuie le culte de Satan), liée à l'astrologie, a pris dans les temps modernes technocratiques l'aspect des statistiques mathématiques modernes. Contrairement à l'affirmation du philosophe kantien, hasard et déterminisme sont liés. Luc Ferry défend ici subrepticement une conception totalitaire de la liberté, comme étant liée au hasard.

    - "Mais le front du hasard recule à mesure que la science progresse. (...)" Grichka Bogdanov

    Plus logiquement, les frères Bogdanov défendent dans un premier temps une conception matérialiste du hasard proche de celle d'Aristote : plus la science progresse, plus la "part de hasard" diminue. Aristote fait en effet valoir que la science naturelle, c'est-à-dire l'observation attentive de la nature, réduit d'autant plus la croyance dans le mécanisme du hasard, tant la nature paraît organisée de façon à ne laisser aucune place à l'indétermination ou au hasard (c'est tout le problème de la science naturelle évolutionniste : la place qu'elle accorde au hasard et à l'idéologie mathématique en fait une parente de l'idéologie kantienne - en principe un savant naturaliste doit se montrer le plus réticent à l'explication du hasard). Le hasard est donc lié à l'imperfection du prisme humain et sa difficulté à ne pas succomber à des mirages.

    Mais cette conception justifie de la part d'Aristote la méfiance vis-à-vis des spéculations algébriques ou mathématiques, nécessairement hasardeuses. L'indétermination n'est pas "une marge de liberté" selon Aristote, comme elle l'est pour L. Ferry, mais le résultat de l'ignorance. Les frères Bogdanov, pour leur part, ne paraissent pas se douter qu'une science qui veut réduire la part de hasard au maximum, doit se baser sur l'induction et non sur l'outil mathématique spéculatif. Expérimentalement, ceci ne veut pas dire grand-chose : "ce que l'on appelle l'espace-temps résulte du big-bang qui s'est produit il y a 13 milliards 820 millions d'années" ; cela n'explique en rien comment la matière peut-être issue de ses conséquences, que sont le temps et l'espace.

    - "Pouvoir choisir entre le bien et le mal implique qu'il y a des possibles dans le monde, la tradition chrétienne arguera donc de la Providence, l'histoire répondant au dessein de Dieu, lequel a eu cette bonté vis-à-vis des humains de leur accorder une marge de liberté (...)." L. Ferry

    Ici Luc Ferry s'exprime de façon lapidaire sur des notions qu'il ne maîtrise ni ne définit, et prête au christianisme un raisonnement qui n'est pas le sien. On pourrait ironiser sur la démocratie de la même manière : la démocratie implique qu'il y a des possibles, c'est ce qui explique que les démocrates s'accommodent d'Etats providentiels totalitaires, dans lequel l'individu n'a même pas le choix des arts ou des sciences qu'il souhaite étudier. La notion de providence est une notion essentiellement païenne et non chrétienne. Ici L. Ferry confond, sans doute intentionnellement, la subversion du christianisme par les élites occidentales, avec le christianisme lui-même. Il est facile de vérifier en lisant le nouveau testament qu'il est pur de toute notion éthique ou providentialiste. L. Ferry fait d'ailleurs référence à une conception hégélienne de l'histoire ("l'histoire répondant au dessein de dieu"), sans aucun rapport avec le nouveau testament, mais beaucoup plus conforme au millénarisme national-socialiste ou démocrate-chrétien. L'ex-évêque de Rome Joseph Ratzinger était imbibé d'une telle philosophie : si elle engendre aussi bien des croyants comme J. Ratzinger, que des athées comme Luc Ferry, c'est avant tout parce que le raisonnement hégélien, comme tout raisonnement providentialiste, a pour effet de cautionner l'élite intellectuelle et politique. 

    - "D'un point de vue épistémologique, la causalité n'est donc qu'une méthode de travail scientifique, et non pas ontologique (...)" L. Ferry

    Ici L. Ferry aborde un sujet qu'il maîtrise un peu mieux ; un sujet primordial sur le plan de l'histoire des sciences. L'ontologie est bien abandonnée au profit de l'étude des causes, mais non pour une raison "scientifique" comme le prétendent Ferry et Karl Popper (exemple type du faux savant ou de l'imposteur faisant foi dans l'université), mais pour des raisons TECHNOCRATIQUES. La science polytechnique ou technocratique n'a d'autres finalité que l'efficacité. L'assimilation de la technique à la science est une ruse des élites occidentales. Par conséquent la scission entre l'ontologie et la science résulte d'un artifice, et non d'une démarche scientifique. Le polytechnicien ou l'ingénieur, au contraire du savant véritable, s'accommode de l'idée d'infini ou d'indéfini.

    (A SUIVRE)

     

  • Sainte Laïcité

    Sans l'Education nationale, puissance militante, l'idée laïque qui repose sur un discours historique entièrement truqué ne résisterait pas aux nombreuses critiques scientifiques que l'on peut formuler à l'encontre de l'argumentaire laïc, qui repose entièrement sur une casuistique juridique.

    Trois idéologies ont successivement servi de cadre à l'éducation des jeunes Français : le catholicisme romain, la franc-maçonnerie et le stalinisme, cédant dernièrement comme l'union soviétique à la détermination religieuse des marques de fabrique publicitaires, devenues les signes distinctifs religieux les plus courants. Ces trois idéologies ont des caractéristiques similaires ; en tant que doctrines à vocation institutionnelle, leur cohérence repose sur le négationnisme de l'histoire ; c'est ce qui explique, par exemple, que K. Marx soit "persona non grata" dans l'Education nationale ; les fonctionnaires staliniens ont veillé à ce que sa critique drastique de l'Etat républicain n'y paraisse pas.

    A une jeune immigrée roumaine qui me faisait part de son étonnement que la France soit une république plus soviétique que la Roumanie, j'ai répondu que cela s'explique par le monopole de l'Education nationale. J'ai omis de lui conseiller la lecture de Lénine, qui s'incline devant le primat de la France de Colbert en matière de totalitarisme centralisé.

    Le nationalisme, qui s'appuie aux Etats-Unis sur une multitude de sectes, s'appuie en France sur une secte unique et une biographie de la France républicaine qui présente de nombreuses analogies avec certaines biographies de la Vierge Marie ; née dans le sang, la France républicaine n'en est pas moins immaculée de conception. Main dans la main, on voit que les élites républicaines laïques françaises et démocrates-chrétiennes allemandes (le national-socialisme est moins discrédité en France grâce à saint Jean-Paul et à sainte Simone) tentent la difficile transposition du culte de la Vierge France en culte de la Vierge Europe.

    Enième "philosophe aux caniches" après le crétin boche Schopenhauer, Luc Ferry justifie le monopole de l'Education nationale par son rôle de "ciment national" (sic). On ne peut pas avouer plus directement l'usage religieux de l'Education nationale laïque. Voilà un philosophe républicain de plus qui tente de nous faire croire que ce n'est pas l'argent et la propriété qui constituent le liant de la nation, et que le dépôt de garantie de la foi laïque n'est pas dans les banques. A quel sorte de Persan veut-on faire croire ça en dehors d'Ali Baba ?

    Le ciment vanté par Luc Ferry est le matériau qui a le moins de traçabilité. Les Français exigent pour leurs steacks des références qu'ils ne réclament pas pour la laïcité, substance conçue par quelques cacouacs alchimistes dont la phraséologie donnera la nausée à n'importe quel esprit un tant soit peu français. Ces cacouacs voudraient qu'on boive leur bain de bouche et qu'on le prenne pour un grand cru.

    Il est pratiquement impossible de trouver à la laïcité des racines en France, comme aux idéologies qui l'ont amené. Je ne prétends pas que tout ce qui n'est pas français est mauvais, mais que le paysan veille à ne pas épandre sur son champ n'importe quoi. Bien qu'il soit assez allemand, il n'est pas permis de faire de Voltaire le père de la laïcité. Celui-ci est persuadé de la nécessité de l'encadrement religieux des masses populaires, et l'idée d'un enseignement neutre ou libre ne peut naître que dans une cervelle de teuton. Voltaire n'est pas assez allemand non plus pour être aussi imperméable à l'histoire et à la science qu'un authentique laïc. Voltaire n'est pas prêt à assumer la triple sclérose du jésuitisme, de la franc-maçonnerie et du stalinisme, comme Sartre. Voltaire n'est qu'un franc-tireur jésuite rêvant de prendre la place du général des Jésuites après avoir fait la démonstration de sa supériorité intellectuelle. Voltaire n'ignorait pas que l'académisme ne pouvait qu'engendrer l'imbécillité.

    Voltaire est plus près de ces héritiers allemands des Lumières, capables de discerner que la religion moderne laïque n'est qu'une version sécularisée de la religion catholique romaine. Ainsi la supercherie philosophique de Hegel qui consiste à poser la coïncidence de l'histoire et du mouvement institutionnel indiqué par l'appareil d'Etat et ses fonctionnaires n'est pas l'invention de Hegel, mais un subterfuge ancien de l'Eglise romaine, où réside la formule du totalitarisme. Ce subterfuge est celui qu'aucun apôtre chrétien n'a été capable de battre en brèche avec la même force que Shakespeare. Il consiste pour l'Eglise romaine à se présenter comme une institution historique. Le principe du droit moderne décadent est ainsi posé, non pas comme le prétend F. Nitche en vertu d'un mouvement évangélique populaire, mais afin de satisfaire un besoin ecclésiastique élitiste. Il en est très exactement de même aujourd'hui de la moraline compassionnelle laïque : non pas destinée aux victimes, mais d'abord à leurs ayant-droits supposés. Hegel, le "grand Hegel", comme on dit avec déférence sur la radio allemande "France-Culture", n'a fait que donner à la doctrine romaine catholique une couleur allemande protestante, mettant ainsi un terme définitif au luthéranisme, dont Marx est à peu près le seul à prolonger l'ouvrage de déconstruction juridique. Nitche, quant à lui, se contente de rappeler que Satan est le seul dieu dont la magistrature et les magistrats relèvent.

    L'Eglise romaine prive le droit de son sens naturel, d'une part, et l'histoire de son sens eschatologique juif et chrétien. Il n'en fallait pas plus pour promouvoir l'anthropologie comme religion.

    La prétendue "neutralité laïque" dissimule un principe relativiste, c'est-à-dire le comble du fanatisme religieux. Il n'y a que l'aliéné mental à être persuadé de l'objectivité de son optique subjective, et à cet égard les dogmes d'Einstein ont la même valeur frauduleuse de cadre scientifique que l'hégélianisme dans le domaine de l'histoire. L'argument laïc fait long feu, qui consiste à reprocher à l'islam, au judaïsme, au christianisme, voire au paganisme authentique de Nitche de se référer à des vérités extérieures à l'homme et au système légal, sans jamais fournir l'élucidation de la vérité supérieure siégeant à l'intérieur de l'homme et au milieu des lois ; une vérité dont la psychologie de Nitche dévoile qu'elle n'est autre qu'une volonté d'anéantissement de soi, de sorte que l'homme moderne n'est pour Nitche qu'un crucifié dans l'espoir d'un utopique salut. Et l'on constate effectivement que le seul moyen pour un sectateur du principe laïc de sortir du registre masochiste pour pouvoir jouir, est de piétiner la sacro-sainte neutralité laïque. Cette religion anémiante a en outre pour effet de tripler la valeur érotique des gadgets capitalistes.

    Cette vérité ou cette liberté intime que le régime laïc cultive, autrefois présenté sous la forme la plus inconsistante de l'âme, peut se définir aujourd'hui comme une variable de temps et d'espace, que la thérapie freudienne se fait fort de réaccorder quand le métronome est bloqué (la médecine de l'âme n'est une science que pour les peuples pour lesquels la musique est un art supérieur, et le monde antique préférait à juste titre la gymnastique du corps à celle de la musique). Or on ne peut pas se fier, lorsqu'on est sain d'esprit, à une variable comme à une vérité ; pas plus qu'on ne peut se fier au jugement d'un aliéné mental, qui demain ne sera sans doute pas le même qu'il est aujourd'hui. Le principe laïc a pour effet d'imposer la mode comme une vérité.

    Marx est non seulement conscient que la dialectique de Hegel n'en est pas une, c'est-à-dire que la succession d'états d'âmes différents n'est pas une dialectique mais une partition de musique romantique, mais également du rôle joué par la révolution industrielle dans la sécularisation opérée par Hegel de l'anthropologie catholique romaine. C'est un "détail" que Nitche omet afin d'inculper le christianisme. La bourgeoisie industrielle n'a cure d'une religion catholique romaine qui ménageait une large place au paganisme afin de satisfaire les besoins d'une aristocratie, dont le pouvoir reposait sur la propriété foncière et non sur l'asservissement du prolétariat. D'une certaine manière, c'est le même problème que pose l'islam aux autorités morales aujourd'hui.

    La nécessité s'est donc fait donc sentir d'arracher le paysan à ses valeurs traditionnelles pour le rempoter dans le culte identitaire et les valeurs anthropologiques abstraites fournies par Hegel, à une matrice légale et non plus à une matrice naturelle plus physique. Sartre n'a aucun besoin de dieu pour prêcher le socialisme étatique - c'est-à-dire le totalitarisme - aux ouvriers de Billancourt. Rien n'est plus gênant pour un prêcheur qu'un dieu qui n'est pas le veau d'or, c'est-à-dire la providence sous la forme d'une idole. Sans la providence, le prêcheur ne peut plus se présenter comme un homme providentiel.

    La mythologie antique permet la comparaison de l'Etat moderne totalitaire, à quoi la religion laïque s'efforce d'enchaîner l'homme, au dieu des enfers Hadès et sa prodigalité légendaire. Sous prétexte de libérer l'homme du destin ou de dieu, l'Occident moderne n'a de cesse de lier l'homme à l'origine et la fin abstraites de sa servitude.

  • La Croisière s'amuse encore

    Pour le philosophe-cabot Luc Ferry, il faut s'interroger sur la mondialisation qui prive les institutions politiques françaises du pouvoir d'agir. Et le sage d'ajouter que ce problème d'impuissance serait par-delà la droite et la gauche. Diantre, ça ne rigole pas alors... D'autant moins que Ferry pense avoir dépassé-là le seuil de ce qu'il convient de dire en présence des électeurs : à savoir que déposer son bulletin dans l'urne est comme pisser dans un violon. Une majorité des Français s'en est aperçu sans doctorat de philosophie et la connerie mêlée de morgue de Ferry est invraisemblable, comme s'il partait du principe que les téléspectateurs ont tous subi une lobotomie.

    Une majorité sait même que nous sommes surendettés et que les campagnes coûtent un paquet de pognon (plus d'un milliard d'euros pour la campagne de Mme Bachelot). Autant faire construire une ferme à Carla Bruni ou lui acheter un carrosse comme la reine d'Angleterre plutôt que claquer ce fric en affiches ou en spots télé consternants.

    *



    Ferry découvre la mondialisation plus d'un siècle et demi après que Marx en a annoncé la mécanique dévastatrice : "Le Capital est le pire ennemi du Capital." Ferry est en outre la caricature du philosophe existentialiste dépeint par le même Marx comme le nouveau clergé de la nouvelle Eglise chargée d'abrutir les populations de slogans à l'échelle mondiale.
    Un peu moins crétin que Ferry, notre Pangloss-Attali national. Celui-ci a théorisé l'alternance gauche-droite il y a plus de quinze ans comme le mode politique le mieux adapté à la croissance capitaliste ; de fait les Etats-Unis sont dotés d'un tel moteur à deux temps pour accompagner la croissance et la Chine souffre de ne pas en être équipée, la principale fonction du socialisme étant d'anesthésier le monde ouvrier (de là vient que les Chinois ne tiennent pas de discours hypocrites sur les droits de l'homme, l'écologie, etc.). Il est donc impossible de sortir de la fiction droite-gauche, de traverser le miroir pour penser le moyen d'éviter les effets nuisibles de la mondialisation. Cette fiction est exactement de la même nature (religieuse) que la projection économique capitaliste, et on ne peut les dissocier.


    L'idée de Ferry c'est d'arrêter la mobylette pour mieux calculer à quelle vitesse elle roule. On peut poser le problème en termes marxiste : Aucune religion n'est capable d'écrire sa propre histoire, c'est-à-dire de porter un regard critique sur elle-même, et la religion existentialiste moins que les autres (pour un chrétien, elle pue le satanisme à plein nez, non seulement à cause du nazisme, mais précisément à cause de son caractère occulte).

    "Miroir, dis-moi qui est la plus belle ?" Le système politique français n'a pas d'autre fonction que de renvoyer aux Français la plus belle image d'eux-mêmes.
    En témoigne aussi le fait que les partis d'extrême-droite ou d'extrême-gauche ne sortent pas non plus du mode binaire du cadre politique psychologique, quoi qu'ils en profitent directement beaucoup moins ; pas plus Besancenot que Le Pen (celui-ci est juste un peu plus avisé lorsqu'il remarque que l'alternance gauche-droite est devenue région-nation ; depuis que la lutte des classes a pris fin en France vers le milieu du XIXe siècle, ce système binaire a connu d'ailleurs plusieurs mutations).

  • Hegel = SS

     

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    Jean-François Copé, le "vautour de Meaux" qui rêve d'être calife à la place du calife, relie pertinement la question de l'identité nationale à la religion existentialiste.

    Mais on ne risque pas de voir J.-F. Copé sur le marché de Meaux expliquer à ses électeurs en quoi consiste l'existentialisme, car de toutes les religions, Marx démontre que l'existentialisme est la plus ésotérique. En matière de religion en effet, qu'importe le vin de messe, pourvu qu'on ait l'ivresse ; "existentialisme" : le mot à lui seul suffit à faire se pâmer les femelles dévotes. Les magiciens qui dévoilent leurs trucs n'ont pas de public. Aux yeux des pharisiens, Jésus est trop explicite : il déchire le voile de la religion et la prive de sa fonction (pas de fonctionnaire sans jargon ésotérique).

    Parmi les docteurs angéliques de la religion existentialiste : la figure d'âne bâté d'Heidegger, membre du parti nazi, afin de mieux rappeler comme la bourgeoisie libérale a su garder du nazisme ce qui lui a paru utile, fustigeant avec d'autant plus de vigueur les moustaches du Führer ; d'ailleurs toute tentative de comprendre l'histoire : clouée au pilori de la censure (Censuré par ex. Drieu La Rochelle qui a reconnu dans le nazisme un capitalisme ordinaire dès 1940 - de ce point de vue, Drieu est plus communiste qu'un syndicaliste qui signe des accords avec un patron gaulliste). Au vrai le principal tort d'Hitler aux yeux des bourgeoise libéraux est d'avoir péché par excès de franchise.

    *

    L'imposture d'Heidegger va jusqu'à changer le matérialisme d'Aristote, savant grec des moins religieux, en culte de la loi et de la mort pour officier de la SS.

    L'"être-soi" selon Hitler ou Goering, étant donné le sacrifice au veau d'or de la nation que leurs suicides représentent (aucune idée de la sorte chez Aristote, pour qui la politique est du domaine de l'anthropologie et donc des matières relatives), cette idéologie rappelle d'autres péripatétismes imbéciles de clercs mélancoliques du moyen âge, raillés par Rabelais sous le nom d'Alcofribas Nasier (homologue de Finkielkraut ou Luc Ferry aujourd'hui) ; l'idéologie nazie rappelle aussi la religion de la "bonne mort" calviniste ou janséniste, le fait une fois encore de grammairiens débiles (La leçon à en tirer, c'est que l'oppression politique a pour effet de transformer la science en grammaire et en mathématiques pythagoriciennes.)

    Blanchis Heidegger et Arendt. Et Céline ou Le Pen ? Pas assez universitaires ! Trop populaires ! Hitler lui-même ne reçut l'appui des cartels allemands que parce qu'il paraissait s'interposer entre le Kapital boche et les Bolcheviks. La peur du Russe, fantasme d'hypocondriaque allemand, prolongée aujourd'hui par BHL et son parti-pris d'alliance avec le Kapital yankee, alors même que la société yankee montre des signes d'hystérie satanique plus nets que la Russie : animisme freudien, goût pédérastique et hypocondriaque pour les armes à feu, convergence du puritanisme et de la pornocratie, substitution du cinéma à l'art et à la science, sidération mathématique et juridique, substitution du culte génétique de la famille au christianisme, enfants-rois martyrisés, livrés à la superstition du Père Noël, du rockn' roll et des vampires...

  • Reader digest

    Petit bouquin publié en commun par le primat des Gaules Mgr Barbarin et le philosophe kantien Luc Ferry. Comme la théologie proposée dans ce bouquin n'est pas à proprement parler satanique comme celle de Jean Guitton ou de Fabrice Hadjadj (journaliste au "Figaro" et qui pousse le judéo-christianisme, non sans un certain brio qui rappelle Guitton, à son point d'absurdité ultime), j'en propose un résumé (amélioré) :

    - La Charité domine sur les autres vertus théologales que sont l'Espérance et la Foi, qui tendent à s'abolir ou à se concentrer dans la Charité jusqu'à l'unité de l'amour. Dieu est amour, "ontologiquement", et cet amour n'est pas une relation humaine. L'Espérance et la Foi en revanche sont inscrites dans le temps, autrement dit "virtuelles". La trinité chrétienne se comprend en termes de potentiel et concerne le Salut. Probablement Thomas d'Aquin est-il gêné par le dualisme de la doctrine platonicienne pour dégager clairement le sens virtuel de la trinité. Poussé à la gnose par Platon. Mais Kant bien plus encore que Thomas d'Aquin !

    Fort bien, l'explication (historique) du paradoxe Dieu unique/Dieu trinitaire. Le seul "hic", c'est qu'elle remonte au XIIe siècle. Elle est déjà contenue dans la théologie paulinienne de Joachim de Flore ! Quelle spirale !

    J'ouvre à cet égard une parenthèse pour dire que le polythéisme grec n'est pas lui-même étranger à l'idée de potentiel historique contenue dans la trinité chrétienne, dans la mesure où on voit bien que chacun des douze dieux olympiens a une fonction, et de plus en plus précise.

    Comment donc expliquer par ailleurs que Mgr Barbarin comme Luc Ferry soient parmi les défenseurs les plus ardents de la religion laïque et de ses principes judéo-chrétiens fondamentalement antitrinitaires ? Religion si peu historique qu'on discernerait assez aisément son caractère spirituel luciférien si même elle n'avait servi encore de prétexte à des hécatombes.

    Il faut pour tenir ce double langage d'une théologie orthodoxe et classique, et en même temps s'acoquiner avec l'esprit du monde, beaucoup de lâcheté et d'hypocrisie de la part de Ferry et de Barbarin. Ils feignent d'ignorer que le combat spirituel est inséparable de la vision historique de la trinité dont ils dissertent.

     

  • Brave New World

    Si l'Education nationale venait à faire naufrage, pour une raison ou une autre, il s'ensuivrait une phase de progrès considérable pour notre pays, un progrès qui peut se résumer ainsi : la chute du capitalisme.

    Contrairement à ce que certains gauchistes un peu primaires pensent, le totalitarisme ne s'élabore pas dans les commissariats de police, ni même à l'Elysée ou à l'Assemblée nationale, mais bien à l'école, de la classe maternelle à l'Université. L'école polytechnique de Palaiseau est emblématique de cet enseignement totalitaire fondamentalement ésotérique. Dans leurs uniformes ridicules qui évoquent les fables anticipatrices d'Huxley ou Orwell -on pense aussi aux médecins des pièces de Molière-, les élèves de l'X s'exerçent à manier une géométrie algébrique, un langage dont ils ignorent le préambule et la fin. Les mathématiques 'nouvelles' capitalistes (pythagoriciennes en réalité, et on ne peut plus archaïques), se vantaient récemment à la Une des magazines spécialisés de leurs dernières avancées dans le domaine de la... cryptographie. Albert Einstein, Henri Poincaré, 'nullibissimes' sophistes, sont idolâtrés dans ces milieux imprégnés d'un mysticisme d'informaticiens détraqués.

    Même si la banqueroute de la France, riche pays de cocagne, a des causes extérieures, chacun sait que la responsabilité de nombreux polytechniciens est engagée dans ce gaspillage de ressources humaines invraisemblable. Si les polytechniciens étaient plus malins, ils s'arrangeraient pour que l'arrogante stupidité d'un Jacques Attali, celle d'un Jean-Marie Messier, ne s'étale pas au grand jour. Le marchand de tapis volants Sarkozy paraît intelligent à côté de ces branleurs-là et leurs bouquins torchés pour les clients de la Fnac.

    C'est à l'école qu'on fabrique un gardien de camp de concentration, un escroc tel que Daniel Bouton, ou un soldat qui part en Afghanistan défendre une cause dont il ignore tout, pour quelques euros de plus, au risque de détruire des familles innocentes, y compris la sienne lorsqu'on doit rapatrier son corps dans un sac en plastique.

    *

    L'Education nationale entretient l'uniformité des croyances, qu'elle appelle pompeusement 'science'. Elle inculque des réflexes militaires qu'elle dit relever de l''Education civique', prétend inculquer l'esprit critique alors qu'un élève de terminale est incapable de se prononcer sur la fonction de l'algèbre sophistiquée qu'on lui enseigne, à raison parfois de dix heures par semaine, algèbre qui ne lui sera d'aucune utilité dans la vie courante, pas plus que dans sa vie spirituelle, et très rarement dans son métier.

    Sans compter la condamnation de principe d'Hitler, assortie de l'admiration pour Napoléon qui précéda le premier dans le massacre de civils, avec un caractère de terrorisme aggravé de la part des soldats de l'Empire N. : paradoxe qui révèle le caractère de propagande que revêt l'enseignement de l'Histoire en France qui dissimule que Napoléon représente un exemple pour l'Allemagne 'prussienne' puis hitlérienne.

    Je reviens souvent à cet exemple de l'algèbre, car il est particulièrement révélateur de la 'foi du charbonnier' laïque. Un adjudant fournit plus d'explications sur le sens des pompes qu'il ordonne à un trouffion d'exécuter, qu'un professeur d'algèbre n'en donne à un de ses élèves qu'il exerce à résoudre des équations à deux ou trois inconnues.

    Le 'savant' Claude Allègre s'est fait un devoir, pour tenter de combler les graves lacunes des lycéens dans le domaine des sciences physiques, chimiques, biologiques, d'écrire des ouvrages de vulgarisation scientifique. Fort bien jusque-là, même si Allègre est complètement hypocrite sur les raisons qui ont mené à une telle ignorance, au sein même d'une institution où les mathématiques sont censées être reines et les filières dites 'scientifiques' captent les éléments les plus disciplinés. C'est dans ce type d'ouvrage que Claude Allègre ose utiliser une explication telle que 'la dualité onde-particule dans la physique quantique, c'est un peu comme Dr Jekyll et Mr Hyde' ????? Pour faire prendre au sérieux à un enfant à l'esprit normalement constitué des sophismes tels que 'le chat de Schrödinger' ou la théorie d'Einstein, il faudrait soi-même être un peu plus sérieux que Claude Allègre, pontife laïc qui n'a pas pigé le paradoxe qu'il y a à vouloir éclairer une algèbre pythagoricienne fondamentalement cabalistique. Le dédoublement de Jekyll et Hyde dépasse lui-même, Allègre paraît l'ignorer, le cadre divertissant de la littérature dite 'fantastique'.

    Aussi grossier soit-il dans sa pensée, et vulgaire dans ses manières de parvenu, le baron Ernest-Antoine Serpillère lui-même possède cet instinct de conservation de l'Education nationale, muraille de Chine du Capital français. Idem pour le bouffon de Jacques Chirac, le philosophe de plateau télé Luc Ferry ; lui aussi, aussi kantien soit-il, devine que grâce à l'Education nationale le capitalisme français est le mieux protégé d'Europe (après la Finlande) contre la colère des ouvriers de l'industrie, celle des stagiaires exploités, des travailleurs clandestins, des chômeurs, des agriculteurs et des pêcheurs surendettés, des étudiants ou des fils d'immigrés qui sentent qu'on les mène en bateau, etc.

    S'il y a bien un champ d'action ouvert d'ores et déjà, 'hic et ubique', à la Révolution, bien plus que le terrain électoral avec ses 'check points', les plateaux de Michel Drucker, Frédéric Taddéi ou Laurent Ruquier, c'est bien le terrain de l'Education nationale, Léviathan miniature où s'ébattent les futurs consommateurs et agents du capitalisme. En un sens Lénine ne bénéficiait pas d'un terrain aussi favorable à la Révolution. Par ailleurs, Lénine était beaucoup moins soumis aux diktats de la pensée laïque, ayant lu Marx, qu'Olivier Besancenot et Alain Krivine, agitateurs d'idées depuis x-années. (A suivre)

     

  • Mes vœux pour 2008

    En essayant d’être un peu moins pieux dans mes vœux que le président de la République et un peu plus précis :
    Je souhaite aux rares lecteurs de ce blogue qui me comprennent, en majorité des chiites de sexe masculin, d’après mes statistiques, une bonne et sainte année 2008 !

    Je souhaite en particulier du courage à tous ceux qui ont un tant soit peu une âme d’artiste, pour qui le spectacle quotidien de la société démocratique et capitaliste est par conséquent un véritable crève-cœur ; ceux qui lorsqu’on leur parle d’art contemporain ont envie de sortir leur revolver et de se mettre une balle dans la tête, ceux qui se sentent menacés par toute cette vulgarité dont Sarkozy est en quelque sorte l’apothéose, véritable juke-box à débiter des slogans démagogiques.

    (Au passage j’en profite pour donner ce petit truc perso : dans les moments de faiblesse, les jours où la conjuration des démocrates-crétins évolutionnistes vous semble quasiment invincible, lisez une page ou deux d’Alphonse Allais, ce Normand - presque athée mais si humain -, qui sut dissimuler son désespoir derrière une désinvolte ironie, avec une élégance toute aristocratique : une vraie leçon de maintien !)

    *

    Donc, prions mes frères pour qu’il y ait en 2008, dans le désordre mais non sans une certaine cohérence : moins de cinéma français prétentieux (pléonasme), moins de football et de rugby, moins de romans de Johnatan Littell, moins d’académiciens gâteux, moins de sermons ineptes de Finkielkraut ou de Luc Ferry, moins d’aides publiques pour l’art contemporain - le besoin de subventionner la connerie ?! -, moins de royalties pour Pinault & Arnault, ces deux “patrons” épais, moins d’abonnés au Monde et au Figaro, moins de téléphones portables et d’i-pods dans les oreilles des jolies filles qui prennent le métro, moins de femmes qui se prennent pour des “gauleiters” et moins d’hommes qui se prennent pour des “gretchens”, moins d’écologistes “high tech”, moins de blogues citoyens, moins d’ahuris qui se prennent en photo les uns les autres, moins de touristes et d’écoliers qui tuent le temps au Louvre, moins de préjugés déguisés en antiracisme, moins d’hommes battus par leurs femmes, moins de censure sous couvert de libéralisme, moins d’interventions de Xavier Bertrand dans les médias, moins de femmes qui vont se faire avorter aux Pays-Bas parce qu’elles ont été engrossées par leur voisin, moins de mépris de la part de renégats démocrates-chrétiens vis-à-vis de musulmans croyants, moins de foi naïve dans les “Valeurs actuelles”, moins de philosophes dépassés et plus d’historiens modernes, moins de journalistes et plus d’honnêtes gens, moins de publicité partout, moins de vieilles théories scientifiques positivistes caduques, moins de pornographie sous couvert de féminisme et de lutte contre la pédophilie, moins de puritanisme capitaliste “Hygiène-capote-pilules”, et au contraire plus d’érotisme et de femmes voilées…, plus de gestes gratuits et moins d’attrape-couillons…

    En gros : moins de gaspillage et plus d’économie.

    Courage et… espoir ! Vu que la bêtise occidentale a atteint son apogée aujourd’hui, elle ne peut que décliner demain.

  • Politique libérale

    On se demande comment améliorer les résultats à l'Université, les performances des étudiants ? On ne se le demandera pas longtemps, la solution est toute trouvée : il suffit d'appliquer la recette qu'on a appliquée au baccalauréat et dans quelques années les statistiques seront brillantes.

    Cette politique a en outre l'avantage de faire l'unanimité, des libéraux de droite aux libéraux de gauche en passant par les démocrates-chrétiens.

    Les syndicats communistes de l'enseignement ont la réputation d'être marxistes, mais ils ne se sont jamais réellement opposés à l'introduction de la culture bourgeoise dans les écoles, les mathématiques préférées au latin, l'anglais au grec, les baskets en plastique Nike préférées à l'uniforme, l'autorité de l'élève préférée à celle du maître, Harry Potter préféré à Kipling, les gadgets informatiques préférés à l'effort d'apprendre à écrire, la propagande démocratique préférée à l'Histoire, la vieille philosophie ringarde préférée aux sciences humaines modernes... Ces syndicats sont en réalité bien plus proches de l'esprit de mai 68, du libéralisme de gauche de Cohn-Bendit, qui incarne le social-traître contemporain à la perfection, l'antimarxisme, incapable d'exprimer de façon cohérente autre chose que ses "désirs" sexuels.

    Les syndicalistes de l'Education nationale sont opposés à Sarkozy et à Pécresse par principe, mais il ne faut pas leur demander pourquoi.

    Le démocrate-chrétien Xavier Darcos est probablement plus intelligent que Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse et Benoît Julliard réunis, mais on peut compter sur lui pour ne surtout pas essayer de changer le cours des choses et pour cautionner mollement toutes les réformes "libérales" de ces charlatans.

    *

     Dernière minute : j'apprends que Luc Ferry approuve chaudement la réforme Sarkozy-Pécresse. Tout est dit. Si ce crétin exemplaire de Luc Ferry approuve la réforme, c'est forcément que c'est la plus idiote possible, à la fois nocive pour l'humanisme et pour notre économie.