Vanter les mérites du tchador en tant qu'arme de séduction pour les femmes qui le revêtent est l'argument le plus astucieux de la défense. Comme la morale capitaliste est largement fondée elle-même sur la séduction et la suggestivité, elle reste sans voix contre le "sexy tchador". Ne reste plus qu'à organiser un concours de beauté entre femmes iraniennes et femmes californiennes pour trancher le débat.
Les adeptes du voile pourraient même pousser le bouchon plus loin et avancer que la chirurgie esthétique est elle aussi pour certaines femmes un masque intégral.
La séduction des fillettes exploitées par la presse féministe (les magazines féminins sont certainement le groupe de pression féministe le plus puissant), à l'opposé du modèle musulman, est d'ailleurs relative ; on doit éprouver la sensation d'avoir déjà un pied dans le cercueil en serrant contre soi un mannequin de Karl Lagerfeld, dont les défilés de haute couture font penser à des danses macabres.
Là où les femmes musulmanes qui défendent le port du voile et les féministes qui s'en offusquent se rejoignent presque, c'est pour peindre les hommes comme des brutes épaisses contre qui il convient de se protéger. Pour moi qui me suis toujours assez soigneusement gardé des principes féminins, c'est une idéologie assez difficile à gober !
Bref, on est typiquement dans le débat de société débile dont les politiciens et les journalistes font leurs choux gras, et où on n'est pas étonné de voir une grenouille de bénitier laïc du calibre d'Elisabeth Badinter s'engouffrer.
Cette tactique a déjà été employée par Jacques Chirac naguère pour jeter de la poudre aux yeux de son électorat, et je me souviens de deux jeunes juives télégéniques fraîchement converties à l'islam, escortées de leur paternel athée, qui se répandaient dans les médiats avec leur numéro cocasse sous le prétexte habituel de donner de l'étoffe au débat démocratique. Rebelote avec Sarkozy, même si celui-ci avec son conseiller Bauer délégué aux questions de sécurité intérieure est bien placé pour savoir que les jeunes femmes musulmanes ne posent aucun problème d'intégration dans la société française, au contraire de leurs frangins parfois cagoulés.