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espèce

  • Espèces

    On peut dire de l'espèce humaine qu'elle a le don de s'abaisser en-deçà des autres espèces animales, ainsi que le monde moderne en fournit l'illustration, tout comme elle a le don de s'élever au-dessus.

    Certains physiciens de l'Antiquité en déduisent l'insuffisance de la science naturelle pour expliquer l'homme, sans pour autant passer par l'hypothèse religieuse de l'âme, de l'identité ou de la personnalité juridique, qui ne sont que des explications de l'homme par lui-même.

    On peut dire de l'homme par rapport à la femme la même chose que de l'espèce humaine en particulier et des autres espèces animales en général, à moins que cet homme n'ait été élevé contre-nature. L'homme est pire ou meilleur que la femme, mais rarement en accord avec elle.

    Cela est nié par ceux qui attribuent, suivant une explication religieuse abstraite, une volonté propre à l'espèce animale, détachée de la nature.

    "La femme est l'avenir de l'homme." est une pensée mystique évolutionniste. A priori la femme est au-dessus de l'homme ; cela se conçoit sur le plan de la médiocrité. A priori, dans la science évolutionniste spéculative, l'espèce humaine se situe au-dessus des autres espèces animales ; cela se conçoit du point de vue social, dans lequel la médiocrité coïncide avec la vertu.

    Ce slogan illustre donc le préjugé social de la science évolutionniste, ainsi que sa tendance à abolir le sexe et les différences biologiques. L'homme moderne rit volontiers de la monarchie de droit divin des pharaons ; il ne se doute pas que le lien entre la démocratie et le darwinisme est encore plus risible, s'il est permis de rire d'une philosophie naturelle particulièrement désastreuse.

    Si la science et l'art modernes sont aussi désespérément nuls, cela s'explique par l'amalgame au moyen-âge de deux logiques radicalement opposées. La logique païenne, conservée par exemple à travers la philosophie de Platon, et la logique chrétienne. Les moines inventent ainsi une philosophie chrétienne de toutes pièces, contre l'esprit et la lettre des évangiles. En principe, sans cette trahison de l'esprit, la philosophie naturelle n'aurait jamais dû évoluer, car il n'y a pas de nécessité ni de volonté dans le christianisme d'établir une correspondance entre les croyances scientifiques communes (darwinisme) et l'ordre légal et éthique en vigueur (monarchie de droit divin/nazisme/démocratie...). Pour le dire autrement, l'exercice des arts libéraux est démoniaque aux yeux des chrétiens ; c'est ce qui explique que le peintre A. Dürer a placé aux pieds de Lucifer les instruments symboliques des arts libéraux ("Melencolia").

    Le christianisme n'est pas une foi "pure", comme la foi mathématique, sans cosmologie. Mais la cosmologie chrétienne, indiquée par exemple par l'épiphanie de la naissance de Jésus, diffère de la cosmologie platonicienne ou pythagoricienne, inspirée de la cosmologie solaire des Egyptiens, dont le nombre 666 est représentatif dans le christianisme. Si ce nombre est dit "un nombre d'homme", c'est précisément parce que le système du zodiaque fournit une "philosophie naturelle" satanique où la foi et la raison sont parfaitement imbriquées, d'une manière que le néo-paganisme moderne ne parvient pas à égaler, et d'une manière que le christianisme ne devrait surtout pas chercher à concurrencer. Il subsiste une part de foi dans le rapport entre le savant païen (que Nitche a cherché à imiter) et la Nature. Celui-ci s'incline devant la Nature, et les arts libéraux païens également - c'est ce qui permet leur retenue. Tandis que la foi ne cohabite pas avec la raison dans le christianisme : dieu assure une unité parfaite de la vérité, tandis que la division de la foi et de la raison, essentiellement païenne ou allemande, s'explique par le rapport du savant païen avec la nature, qui est aussi un fossé infranchissable. Sur ce rapport sont fondés les rapports sociaux subalternes. Tandis que le christianisme ne permet de consolider aucun ordre humain. C'est là son avantage sur le plan scientifique. Car la philosophie naturelle est la cause de très nombreux anthropomorphismes. La philosophie naturelle "gèle" la science. Pas question de métaphysique dans le culte satanique égyptien ou brahmanique repris par Nitche (Zarathoustra = Satan = Prométhée) : non pas parce que la métaphysique n'est pas scientifique, mais parce qu'elle est "trop peu humaine" en quelque sorte, et risquerait de faire voler en éclat la philosophie naturelle sur laquelle s'appuie le système des lois civiles et politiques.

    La philosophie naturelle est donc la clef de la tyrannie. De tous temps. Elle définit les limites d'un inconscient qu'il est interdit de dépasser. La tyrannie prend dans l'ère chrétienne la tournure d'un totalitarisme, en raison d'une philosophie naturelle démentielle, du salut de l'homme par l'homme à l'aide de la démocratie. La clef du totalitarisme se situe dans l'institution catholique romaine. On peut théoriser que dans une institution chrétienne, quelle qu'elle soit, les pires éléments - c'est-à-dire les moins chrétiens - prendront rapidement l'ascendant sur les plus fidèles à la parole divine. La caractéristique du totalitarisme est bien celle du double discours et de la ruse, à quoi la tyrannie n'était pas auparavant obligée.

  • Exit Darwin

    L'observation de l'infériorité de l'espèce humaine sur le plan de l'organisation, comparée à l'espèce animale, est dissuasive de croire dans le transformisme. Le propre de l'homme est de pouvoir rire du paradoxe des institutions humaines.

    Toutes les utopies politiques, qui postulent la possibilité d'un monde parfait, grâce à la découverte par l'homme de la recette de l'harmonie qui règne au sein des espèces animales, toutes ces utopies qui ont permis de justifier les ravages subis par l'espèce humaine au cours des derniers siècles, constituent à la fois un préjugé favorable au transformisme, en même temps qu'un encouragement à la bestialité humaine.

    Non seulement l'utopie nazie, dont l'argument darwinien est le plus évident, mais aussi le stalinisme et, surtout, principalement, le libéralisme. Non seulement parce qu'il est l'idéologie la plus résistante, donc la moins mal adaptée à la gouvernance mondiale, mais encore parce qu'il a postulé d'abord l'idée d'équilibre d'une organisation humaine fondée sur le commerce et ce qu'il y a de plus bas dans l'espèce humaine. La doctrine libérale est la moins idéologique parce qu'elle mise tout sur l'instinct humain.

    L'effondrement des structures libérales, s'il se confirme, traduirait l'échec de l'homme à se soumettre pour le besoin de la collectivité à un sadisme et un masochisme qui n'effraient pas les espèces animales. L'idéologie libérale est le dernier soutien de la démonstration transformiste, qui accorde à l'homme une position avantageuse au sein des espèces, bien qu'il ne la mérite pas selon les critères d'évolution retenus par les biologistes évolutionnistes.

    Parmi les philosophes des Lumières, le seul qui aurait sans doute cru dans l'évolution, c'est Diderot. Autrement dit le seul à ne pas reconnaître que les démonstrations économiques libérales sont pour la plupart d'entre elles de purs sophismes.