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faux prophète

  • Le faux prophète Benoît XVI

    Que le dernier évêque de Rome soit bien intentionné quand il prêche la paix ou la pauvreté, cela importe peu, car l'enfer est pavé de bonnes intentions. Il doit y avoir aussi des apôtres bien intentionnés de la démocratie, qui ne se contentent pas de faire miroiter l'enrichissement aux pauvres : cela ne fait pas moins d'eux des imbéciles dangereux, servant l'intérêt des cyniques à faire gober aux peuples l'utopie démocratique.

    L'évangile ne départage pas les imbéciles des cyniques, car au fond c'est la même bêtise qui les anime.

    La parole de Dieu ne plaide pas ; elle ne cherche pas à convertir comme le pape : elle est un glaive, une arme entre les mains du Juste pour qu'il frappe l'iniquité.

    L'incitation à la paix, au mépris de l'argent : tous les beaux discours du pape n'ôtent rien au fait que je suis Français, vivant dans un pays dont les édiles se disent athées ET guéris des vieilles croyances désuètes, MAIS pourtant n'hésitent pas à faire garder leurs biens et entreprises colonialistes par des officiers catholiques romains, confortés dans leur superstition par un clergé appointé par l'Etat. Que fait le pape, si ce n'est prêter son sceau et son goupillon à un tel crime contre l'Esprit ?

    - Faisant le constat de l'ignominie du monde actuel, pas une fois l'évêque de Rome dans son homélie de Noël ne mentionne Satan, ni l'apocalypse, qui fournit aux apôtres le sens de l'histoire.

    - L'homme est tout entier empli de lui-même et ne laisse pas de place à Dieu, critique le pape. Bon sang, mais l'homme moderne est ainsi fait à cause de l'Eglise romaine, dont les plus terribles idéologies modernes portent la marque : Rome est la première cause de l'enivrement de l'homme par ses propres oeuvres, aussi nulles soient leurs causes et leurs buts.

    Le pape prône la paix et la pauvreté, quand on retrouve à l'avant-poste de la violence militaire et de la finance ploutocratique... le parti démocrate-chrétien, grand pourvoyeur de charniers, par qui essentiellement le pape conserve le peu de crédit qu'il a.

    Que l'évêque de Rome démissionne donc incessamment de cette charge pontificale ubuesque, s'il y a un peu de responsabilité dans sa caboche, et puisque ses ouailles ne l'applaudissent que pour mieux rester sourdes à ses exordes sur la pauvreté et la paix. En France, le parti démocrate-chrétien, plus limité qu'ailleurs dans son crédit, est la lie de la société civile française, de sorte que chaque fois qu'un démocrate-chrétien ouvre la bouche il en sort un mensonge, à commencer par cet accouplement insane de la démocratie et du christianisme.

    Si le Messie avait trompé le peuple avec la promesse mensongère d'une démocratie "à venir", il serait un prophète semblable à Staline, Hitler ou Barack Obama. Si les démocrates-chrétiens n'étaient des chiens serviles, ils ne cèleraient pas que la démocratie est une pure spéculation libérale, indexée à la pire doctrine économique de tous les temps.

    Benoît XVI ne dit mot de Satan parce que celui-ci est confortablement installé dans Rome, d'où s'est répandue une parodie de christianisme de plus en plus grossière, jusqu'au plaidoyer pour la fornication dont les encycliques des derniers papes sont ourlées, plaidoyer pire au regard de l'Esprit que les viols ou les attentats isolés. Ce plaidoyer en faveur de la fornication est à peu près du niveau de la rhétorique psychanalytique, dont peu savent qu'elle n'a rien de juif, mais correspond à la subversion du christianisme par la philosophie catholique romaine.

    - Enfin l'évêque de Rome parle dans son discours de "l'hypothèse dieu" : c'est une expression théologique réservée à Satan ou à l'homme, sur qui pèse la lourde hypothèque de son conditionnement naturel, doublé de l'argument totalitaire du droit naturel ou de la morale pure antichrétienne.

    Cette expression trahit de la part de Joseph Ratzinger qu'il est lui-même beaucoup trop empli, non de dieu mais d'une fonction juridique antichrétienne. C'est l'auto-persuasion qu'il a un rôle ou une fonction à jouer sur la scène du monde qui rend principalement l'homme aveugle à dieu, et l'en détourne pour se conformer inconsciemment au destin. On ne peut entrer dans la Jérusalem céleste que par la voie de l'histoire et de l'apocalypse ; l'ordre ou l'équilibre humain trouve sa solution finale dans l'étang de soufre et de feu. La sous-estimation de Satan : c'est en résumé le rôle joué par l'Eglise romaine dans l'histoire ; le sort de la bête et du faux prophète sont bel et bien liés dans l'apocalypse.