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subversion

  • Subversion du christianisme

    L'essayiste Jacques Ellul impute la subversion du christianisme depuis le moyen-âge à l'Eglise catholique et sa doctrine imitant l'islam, ou complètement sous son influence. On peut noter comme une curiosité que Thomas d'Aquin, symboliquement décrété docteur majeur dans l'Eglise catholique, est plus "islamiste" qu'Averroès, dans la mesure où ce dernier traduit mieux Aristote, en particulier la méfiance de ce dernier vis-à-vis des matières spéculatives telles que l'algèbre ou le droit.

    La critique d'Ellul, doublement dirigée contre l'Eglise romaine et l'islam, était prédestinée à faire florès aux Etats-Unis où les catholiques sont peu représentés dans les élites, et les préjugés raciaux importants, comme dans toutes les nations où la science juridique tient les foules en respect, non comme en France où l'on a mieux conscience que le jugement d'autrui implique une forme d'aliénation mentale, et que la conscience scientifique s'érige contre le lien social.

    C'est ce qui fait de Moïse une des premières consciences scientifiques de l'humanité : le fait qu'il discrédite le lien social où Satan se tient tapi. Les Juifs ont restauré le lien social contre leurs prophètes ; c'est ce que leur reproche Jésus-Christ. La méthode des prêtres juifs a été reprise ensuite par l'Eglise catholique.

    La critique de Jacques Ellul n'est pas fausse, dans la mesure où l'islam fait place au droit naturel, que le Messie, anarchiste, ne cesse de remettre en cause en raison de la justification du péché et de la mort à laquelle les païens procèdent en indexant leur conscience au droit naturel.

    Où le jugement d'Ellul est faux, c'est qu'il est psychologique et non historique. Comme un musulman, comme un catholique romain, il se situe sur le plan psychologique ; celui-là même que le point de vue authentiquement chrétien de Shakespeare s'efforce de faire voler en éclat, au profit de l'histoire. L'Eglise romaine a toujours comploté pour empêcher l'histoire : c'est la marque de fabrique de la doctrine catholique romaine.

    C'est ce qui permet à Ellul, après avoir démontré la subversion catholique romaine, par imprégnation de l'islam, de blanchir subitement l'Occident, comme si l'Eglise romaine n'en était pas la matrice, et que l'Occident ne continuait pas de se conduire exactement selon son faux pas.

    Sur le plan individuel seul, la responsabilité est pleine et entière. Le monde seul oblige Thomas d'Aquin à subvertir le message évangélique pour y ajouter ce qu'il juge opportun. Tout mensonge est une concession au monde, et il importe de ne jamais le traduire comme un souhait de dieu.

    On peut se passer d'inculper l'islam pour examiner le procédé de la subversion. L'obligation de travailler est la principale cause pourquoi les foules se détournent de dieu dans les temps modernes. La consécration du travail est donc là où les esprits sataniques ont agi principalement, contre l'Esprit et la lettre des évangiles. La bourgeoisie libérale chrétienne est décrite comme une puissance infernale déterminante par les meilleurs théologiens pour cette raison ; parce qu'elle a rétabli l'esclavage de l'homme, son attachement viscéral à la terre, contre le Messie.

    Pourquoi les philosophes antiques sont beaucoup plus misogynes que les nôtres : parce qu'ils n'ont pas du travail ou du labeur une très haute idée, c'est mathématique. Pour Aristote ou Démocrite, par exemple, le travail est bon pour les animaux, et non pour les personnes humaines. Le travail est un mal nécessaire, et donc le philosophe doit s'efforcer d'échapper à ce mal nécessaire pour pouvoir penser autrement que selon lui, qui ne serait pas penser, mais vouloir en vain ; sinon, tant qu'à faire, autant travailler comme boulanger ou cordonnier. Voilà ce que pensaient Aristote et bon nombre de philosophes antiques du travail. Le libéralisme consiste à l'aide de quelques sophismes évolutionnistes à enchaîner le travail à la pensée. Le nazisme ne se dégage pas de l'influence libérale. Pratiquement le nazisme est une manière de vouloir pratiquer le libéralisme avec honnêteté.

    Pour que vous sachiez, enfants, entre les mains de qui vous êtes, et qui a l'odeur immonde du Danemark.