L'Ethique "made in USA" vous interdit de pisser sur un cadavre, mais pas de tuer un homme en vie.
Ce qui est fascinant dans cette éthique, plus encore que dans le régime néo-païen nazi, finalement assez banal, ce sont les déclarations "judéo-chrétiennes" des dirigeants de cette nation, qui viole, tue et pille légalement, par conséquent, au nom d'un christianisme qui condamne quiconque porte les armes ou emprisonne à l'enfer ; un christianisme qui ne permet d'agréer aucun droit, et proscrit absolument de servir deux maîtres. L'invention des "valeurs chrétiennes", géniale du point de vue démoniaque, repose en grande partie sur l'amalgame du judaïsme et du christianisme, dont l'absurdité est assez facilement compréhensible.
Les bandes de soldats en vadrouille, qui tuent on ne peut plus lâchement, compte tenu de la modernité de leurs armes, n'ont pas, eux, d'éthique, mais l'assassin raffiné, lui, en a une. Si on ne devait enseigner qu'une matière à Harvard, il faudrait enseigner l'éthique. Elle permet en effet non seulement de déléguer la basse besogne du crime légal à des trouffions, mais de jeter en outre l'opprobre sur les exécutants en cas de bavure.
Cette passion de l'éthique se retrouve en effet chez les assassins raffinés. Ils ne savent pas exactement laquelle, tous ne se réclament pas ouvertement de Satan, mais une loi supérieure leur ordonne d'accomplir leurs crimes comme des rituels sanglants éthiques. Ils tuent avec soin et méticulosité.
Un autre aspect caractéristique de cette éthique égyptienne sous l'appellation chrétienne (je dis "égyptienne" parce que les Egyptiens avaient un sens de l'ordre social, décliné selon la nature, d'une grande rigueur artistique), c'est son culte de la mort, qui pour les païens est une étape transitoire vers un monde meilleur. L'injonction est ici de la ministre Hillary Clinton à traiter mieux les cadavres que les personnes vivantes, à l'opposé du Christ : "Laissez les morts enterrer les morts."
Etre enterré vivant, ce qui fait horreur a priori, est pourtant le procédé de cette éthique sournoise, sorte d'adaptation progressive, tout au long de la vie, à l'état de cadavre ; une éthique primitive et tribale dont la persistance s'explique du fait de son usage pour le maintien de l'ordre public.
(L'"au-delà" est une science-fiction, et le christianisme ne fait pas de place à la morale, donc au temps. La théorie d'Einstein n'a aucune valeur pour un chrétien et il devrait d'ailleurs en être de même pour un juif ou un musulman : c'est une théorie égyptienne. Concrètement, elle consiste à envisager le cosmos comme l'avenir de l'homme. Ce qui nourrit les fantasmes du citoyen des Etats-Unis totalitaires, le voyage dans le temps, situe le mobile scientifique de cette nation au niveau de son éthique.)