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  • Pour une nouvelle critique

    Ça fait beau temps déjà que le Nouveau Roman a été relégué au rayon des vieux accessoires de mode. Il ne laisse plus guère baba que quelques bobos imbus, sans vouloir faire mon dada. Alain Robbe-Grillet, à 81 ans, posa délicatement ses fesses dans le confortable fauteuil de Maurice Rheims à l’Académie française. Elle, se joue des modes. Point à la ligne.

    Je ne peux m’empêcher néanmoins de feuilleter le Journal de Catherine Robbe-Grillet. On dit que les contraires s’attirent, alors qui sait, peut-être la femme d’Alain est-elle lisible ? Ce journal ne dépasse pas l’horizon de leurs premières années de mariage. Catherine a recopié quelques cahiers qu’elle remplissait avec soin quand elle était quasi-jeune fille. La vie d’une lesbienne modérée accouplée à un bandemou sado est assez dépourvue de péripéties, tout compte fait. Trop de remous noient le bourgeois… Et son Nouveau Roman ?
    «Il pourrait rester des heures entières, allongé sur son lit à regarder les mouches voler au plafond, occupation pour laquelle il est très doué. Mais comme cela lui donne mauvaise conscience, il ne s’abandonne pas trop à ce genre d’exercice, quoi qu’il affirme que c’est dans ces moments d’inactivité complète qu’il fait ses romans, ce que je n’ai jamais essayé de contester.» Nous dit Catherine à propose d’Alain, et tout s’éclairçit.

    J’aime le charme post-soixante-huitard de cette note de bas de page : «Alain me disait hier qu’il plaisait aux pédérastes (1), qu’il avait eu des propositions non déguisée de L.-P. Q., de M.S. et de C.B.»

    (1) Maintenant on dirait plutôt “homosexuels”.

  • GRAND JEU CONCOURS

    À peine lancée, Pink-TV est déjà dans la merde. D’abord Pink-TV ne trouve pas de films pornos lesbiens à programmer, car c’est un genre qui n’existe presque pas (sans déconner ?). Hélas, pour ça, je ne peux pas faire grand-chose. Je n’ai même pas besoin de films pornos pour être excité, c’est dire mon inexpérience.

    Ensuite, Pink-TV n’a pas de slogan… Ou plutôt si, elle en a un, mais il est nul : « PINK-TV, LA LIBERTÉ, ÇA SE REGARDE ». Pour des gays, toujours à la pointe du bon goût et du raffinement, c’est un peu éculé comme devise quand même, non ? D’où l’idée que j’ai de ce grand jeu-concours, que je lance aujourd’hui, avec un gros saucisson sec bio à gagner à la clef : «Donnons un slogan (digne de ce nom) à Pink TV !»

    Propositions de slogans branchés :

    «Pink-TV, la télé sans fil (désolé)» (M.)

    «C'est quand tu recevras la facture que tu sauras vraiment qui sont les enculés...» (Laurent Ruquier)

    «Pink-TV : La Gaule aux Pédés !» (J. Lang)

    «Pink-TV, la chaîne des gens différents qui aiment les gens pareils» (Lingane)

    «Constiped today ? Watch Pink-TV !» (Rocco)

  • Eros et Lapinos

    Je sais pas si c’est la grisaille ou quoi, mais j’ai davantage le nez dans le journal en ce moment, à lire les gros titres, que l’œil au ras de la page à reluquer les filles. Méconnaissable, je suis. Victime aussi d’un phénomène curieux. D'une de ces lois injustes de la nature qui veut que plus vous êtes aimé, plus on vous adore. En ce moment, je n’ai qu’à me baisser pour les ramasser, les filles. Un peu de calcul : j’ai prolongé mon bail chez Isabelle, malgré le retour promptu de son mec de Lisbonne. Officiellement parce que mademoiselle ne se satisfait pas d’un homme harassé par un turbin aussi lucratif qu’inintéressant. Officieusement, parce qu’elle voudrait bien qu’il se décide à lui passer la bague au doigt. La concurrence peut inciter un homme de pouvoir tel que Philippe à se décider plus vite.

    Où en étais-je ? Ah, oui, il y a Diane, besogne à temps partiel, elle aussi, mais qui s’avère de plus en plus gourmande. Avant-hier, sous prétexte que je lui avais fait une remarque désobligeante sur sa tenue vestimentaire – en réalité un compliment déguisé –, elle m’attendait à la sortie du boulot, en jupe courte et porte-jarretelles, avec un petit bibi rose sur la tête. Je l’avais à peine reconnue et prise par le bras pour l’escorter vers un arrondissement plus hospitalier qu’elle me susurrait déjà des mots cochons à l’oreille.

    La dernière en date, c’est un modèle charmant, de l’Académie de peinture simpliste (APS), fondée l’année dernière avec quelques nostalgiques du Beau. Après deux heures passées à épouser fidèlement ses pleins et ses déliés émouvants, ramassé mes cliques et mes claques et balayé un peu la sciure, je m’en vais par la rue des Martyrs vers de nouvelles aventures (sous l’œil bienveillant des mânes de Géricault et de Chassériau), en sifflotant gaiement, pas mécontent d’un de mes croquis, quand ce modèle me met le grappin dessus et m’entraîne chez lui, c’est charmant mais un peu sombre, sous prétexte de poser rien que pour moi. Finalement, c’est moi qui pose pour elle, car elle manie assez bien le pinceau elle aussi. À moitié nu seulement, car je n’ai pas l’habitude. La séance est plutôt chaste, finalement, mais je gage que ce n’était pas la dernière, ni le point de vue final de notre relation toute fraîche.

    Un peu plus et je me plaindrais d’avoir des courbatures. Je me console en me disant que je passerai l’hiver au chaud, quoi qu’il arrive, sauf qu'il se peut bien qu’elles me filent toutes entre les jambes, jalouses les unes des autres, et que le cercle vertueux soit brisé. Curieux tout de même que mes yeux cernés d’homme comblé soient plus attirants que mes yeux brillants de fièvre après quelques jours d’abstinence.

    Il y a quinze ans, quand je matais les filles à la dérobée, mes roustons congestionnés s’entrechoquant douloureusement au moindre faux mouvement, j’étais loin de soupçonner une autre dure loi de la nature. Je me figurais alors que lorsqu’une de ces créatures dotées de toutes les vertus daignerait se pencher avec sollicitude et des gestes doux sur le nœud de mes problèmes, je connaîtrais enfin la sérénité, je pourrais m’adonner entièrement à des tâches plus spirituelles. Naïf que j’étais ! Plus on baise, plus on a envie de baiser, et inversement… Aujourd’hui, il n’y a que l’état de moine ou celui de lapin qui me paraît raisonnable. Et dans dix ans ? On verra bien.

  • Mon rapport sur l'antisémitisme

    Il y a d’abord eu l’affaire Marie-Léonie, brave fille qui, ne sachant trop comment attirer l’attention de son amant, simula sur elle une agression antisémite dans le RER.

    Le truc était assez grossier, mais les amateurs du genre ne peuvent s’empêcher de sursauter dès qu’une porte claque dans un film d’horreur, ainsi journaux et télés se jettèrent sur l’appât comme des morts de faim. Concert de cris d’orfraie. Depuis, Marie-Léonie s’est fait gourmander par Ivan Levaï chez Mireille Dumas, et, c’est promis, elle ne recommencera plus.

    Ensuite ce fut l’incendie criminel du centre social juif de la rue de La Roquette ; ça semblait plus sérieux, un officiel israélien fit même le tour des décombres, l’air grave. Il faut dire qu’il était écrit sur les murs : « Le monde sera plus pur quand il n'y aura plus de juifs. » Quand on découvrit que le coupable était le portier séfarade du centre, il fallut faire le deuil de tout antisémitisme, une fois encore ; ce n’était que de l’humour noir juif. La précision de l’origine séfarade du pyromane par les médias me laisse tout de même un peu songeur…

    Avant, il y eut “Phinéas”. Sous ce pseudo biblique se cachait un jeune homme dont l’éducateur regretta dans “Le Monde” qu’il n’ait pas su tirer meilleur profit de ses talents de graphiste, sans rire, bien sûr, car on ne rit pas dans “Le Monde”. Ce lascar peinturlurait de croix plus ou moins bien gammées les tombes du cimetière juif le plus proche. Mais, comme il ne se passe pas un week-end sans qu’une bande de gugusses désœuvrés ne vandalise un cimetière, qu’il soit juif ou chrétien, ça minimise un peu la portée du geste de ce Phinéas. En tout cas, grâce à la complaisance des journaux et des télés, Phinéas a obtenu enfin ce qu’il voulait, faire parler de lui, sans passer par “Koh Lanta” ni la “Star Academy”.

    Et puis, malgré tous leurs efforts, les enquêteurs n'ont toujours pas retrouvé ne serait-ce qu'un bout de l’ADN de Le Pen dans le cimetière de Carpentras.

    Comment n’en conclurerais-je pas que l’antisémitisme bat de l’aile ? Mais ne soyons pas inquiet, Dominique de Villepin se fait fort de rapiécer cette bannière effilochée pour la faire flotter de nouveau au sommet de la Chiraquie gaullienne !
    Pas mal occupé en ce moment à dédicacer son dernier livre (et à écrire le prochain, “Le Marabout et la Morue”, sur l’évolution de l’Islam en France), il a préféré envoyer Jean-Christophe Rufin se battre à sa place, le chargeant d’un rapport sur la "Lutte contre le racisme et l’antisémitisme", un vrai chantier, selon les propres termes du ministre-poète-chevalier. C’est très chic pour un homme politique, depuis Mitterrand et Orsenna, de se payer les services d’un larbin qui a obtenu le prix Goncourt. Jean-Christophe Rufin s’en est-il mieux tiré qu’un vulgaire préfet, fait-il moins de fautes d’orthographe dans son rapport que Luc Ferry naguère dans les siens ? That is the question…

  • Révisionnisme ?

    Je me réveille ce matin décidé à parler du révisionnisme et des révisionnistes sur mon blogue. Allez savoir pourquoi ? Mystères de la conscience, arcanes du cortex. À me colleter avec la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, en évitant les provocations inutiles et les faux-semblants. Quand soudain, j’entends une petite voix à l’intérieur de moi-même, une petite voix qui me dit : «Lapinos, Lapinos, tu es fou, tu te prends pour Tintin ou quoi ? Tu veux prendre des coups de bâtons comme Faurisson ?» C’est mon instinct de survie qui s’est réveillé et qui me parle avec fermeté.

    J’hésite, ne sachant pas encore très bien qui va l’emporter, de Tintin ou de l’instinct de survie, quand j’aperçois Marjolaine qui vient à ma rencontre, boulevard des Capucines. Marjolaine de Marjolaine et les Millionnaires bien sûr, je n’en connais pas d’autre.
    Sa casquette de baise-baul ne m’a pas empêché de la dévisager et de la reconnaître. Elle porte une culotte de cheval moulante et des bottes. Elle agite dans sa main quelque chose que je prends d’abord pour une cravache mais qui n’est qu’en fait qu’un gros porte-clefs. D’un pas nonchalant, on dirait qu’elle rentre chez elle. Elle n’a pas l’air pressée, s’ennuirait-elle ?

    Hélas, je n’ai pas vraiment le temps de m’arrêter, et le problème avec Marjolaine, selon moi, c’est qu’elle manque d’exotisme, elle s’est trop bien acclimatée, jamais elle n’étouffe un petit rire coquin du bout des doigts comme font les autres Asiatiques et c’est ce qui fait leur charme.

    Mais, comme je ne suis pas bégueule, je me retourne quand même sur la chute de reins du tonnerre de Marjolaine. Peut-être que sans elle j’aurais parlé du révisonnisme et des révisionnistes, après tout.

  • 17, 27 ou 37

    Pour elle je suis Jeudi. Elle, c’est Diane, une fille un peu déboussolée qui partage sa semaine avec cinq mecs différents. Cinq parce qu’elle est juive (russe) et préfère s’abstenir le samedi. Et puis parce que Mardi l’a quittée lundi dernier, après un esclandre, une scène de jalousie incroyable qui a rameuté les voisins. Pourtant elle a pris soin de louer un appartement bien insonorisé. Il l’a frappée au visage et puis il s’en est allé, en la traitant de tous les noms : «Morue ! traînée ! salope ! connasse !», et même «Sale Juive !». Après tout ce qu’elle avait fait pour lui ! C’est cette dernière injure qui l’a le plus touchée, me dit-elle, et je l’embrasse aux commissures de sa tuméfaction (sur le front).

    Maladroitement, pour la réconforter, je lui dis aussi que c’est pas grave de se faire larguer par quelqu’un qui a l’injure aussi pauvre. Mais ça ne la fait même pas sourire. Il lui en reste cinq, mais ça ne fait rien, elle est triste quand même. Elle me parle de ses qualités. Je ne connaissais pas du tout Mardi, juste son nom et son âge, que j’ai vite oubliés, parce que même si je ne suis pas trop jaloux, j’ai quand même peur de me mettre à gamberger si je fais la connaissance de Lundi, Mercredi, Vendredi et Dimanche. De me mettre à faire des comparaisons… Et, bien sûr, Diane n’a pas la photo de ses six amants dans son salon, côte à côte sur un guéridon.
    Je soupçonne qu’elle a une petite préférence pour Dimanche, car c’est le seul qui ait été présenté à ses parents. Mais la rencontre fut peut-être fortuite. Car Diane aime à dire qu’elle n’a aucun compte à rendre à ses parents à qui elle ne doit que la vie, après tout.

    Comme Diane ne manque pas d’éthique, elle n’a jamais trompé Mardi et il a toujours su qu’elle était polygame. Sauf la première semaine, peut-être. Non, ce qui a mis Mardi en pétard, c’est juste qu’elle lui a demandé la semaine dernière de ne pas venir parce qu’elle était malade, il est venu quand même et elle a refusé de lui ouvrir. Alors il a cogné violemment dans la porte. Elle l’a ouverte, et a dit : «Tu ne vas pas me cogner, quand même, Pierre ?», et il l’a cognée quand même (au front).

    Diane a eu 27 ans le mois dernier, c’est ce qui explique qu’elle soit un peu paumée. Si j’avais eu le choix - je ne l’ai pas eu puisque je suis tombé raide dingue amoureux du cul de Diane en un éclair, posé à l’arrière du scoutère de Mercredi -, eh bien si j’avais eu le choix, j’aurais préféré une nana de 17. Pressée de découvrir la baise, n’ayant pas encore feuilleté Marie-Claire ni Cosmo et élevé ses exigences à une hauteur qui me dépasse.
    Diane rêve en effet d’un super Samedi qui nous réunirait tous, dans le désordre la culture de Dimanche, la voiture de Vendredi, le chibre de Mardi, ou le mien, l’entregent de Lundi, de Mercredi la galanterie.
    Ou une fille de 37, prête à oublier ces lectures pieuses avant qu’il ne soit trop tard et à se laisser besogner enfin par un mec fruste. Je ne parlerai pas des filles de 47, pas si pervers.

    En plus, à 27 ans, les filles sont complètement bioniquées. Pourquoi diable Diane échapperait-elle à la règle ? Dix ans de spermicides et autres infanticides divers et chimiques, ça fait dix ans qu’elle prend les pilules qu’on lui ordonne. Il n’y a pas que les poulets et les cyclistes que ça fait débloquer, les hormones, bien sûr - faudrait être “directeur marketing” chez Roussel pour prétendre le contraire.

    Vous me direz que quand on aime, on admire. Justement, au début j’admirai l’anticonformisme de Diane. Ainsi, quand je lui demandai de me sucer, elle refusa. Catégoriquement. C’était la première fois que j’essuyai un tel refus, définitif en quelque sorte. Bizarremment, je vis là une preuve de son indépendance d’esprit. J’admire Diane aussi, parce que moi, à partir de trois, je fais des confusions. À la limite de la goujaterie. Par exemple, j’intervertis les positions préférées des unes et des autres. Ou pire, leurs prénoms. Même si je n’y mets aucune malice, c’est pas très poli. Diane, elle, c’est une métaphore, ne servirait jamais un couscous à Vendredi qui préfère les tripes à la mode de Caen. Elle a sûrement des trucs mnémotechniques, mais n’importe, elle se débrouille vraiment comme si elle avait une tête bien faite et pas une tête bien pleine. Et quand on permute les journées, c'est déjà arrivé, je vous dis pas le bordel !

    Je me demande parfois s’il ne faudrait pas que je lui fasse un enfant dans le dos.

  • La Matonne des lettres

    Certes, ils n’ont pas inventé la poudre, Jourde et Naulleau. Moi, ça fait des lustres déjà que je ne peux plus voir Philippe Sollers autrement que comme le “Maquignon des Lettres”. Le truculent Jean-Edern Hallier, qui connaissait Sollers comme s’il l’avait fait (d’ailleurs il l’avait fait), lui décerna ce titre jadis. Ils n’ont pas inventé la poudre, mais le crépitement du bois dont ils se chauffent est un réconfort dans cette période glaciaire. On leur conseillerait volontiers dans leur dernier pamphlet de s’éparpiller un peu moins, de ne pas trop s’attarder à distribuer les taloches jusqu’au fond de la classe, à Yann Moix, Sébastien Lapaque, Christine Angot, Douin, Rozynès, et tutti quanti… C’est leur côté “prof”, à Jourde et Nolleau, appliqué. Mais Josyane Savigneau, la directrice du Monde des Livres, elle, mérite un traitement particulier, pas de doute, ce portrait en “Matonne des lettres”. Le ton est celui de l’ironie douce-amère, les détails sont soignés :

    «(…) Comme on le voit, la découverte du “Monde” se confond souvent avec celle de fâcheuses coïncidences. Ou alors de rencontres fortuites sur un plateau de télévision, comme en un certain 4 octobre 2001 où, les yeux écarquillés par l’heure tardive et l’incrédulité, les téléspectateurs de “Campus” eurent droit à une interview d’Edwy Plenel par Josyane Savigneau à l’occasion de la sortie des “Secrets de jeunesse” du premier nommé. L’émotion de ce grand moment de télévision et de déontologie était trop forte : l’entretenu ne put retenir quelques larmes. Même Staline, Mao, Enver Hodja et leurs plus zélés thuriféraires auraient reculé devant de pareils procédés.

    (…) Mais ces méthodes un rien contestables, iront jusqu’à prétendre certains, se trouvent toujours placées au service d’une bonne cause : “Edwy Plenel. Pour un “humanisme politique”, contre le rejet de l’autre”, annonçait le supplément en première page à propos de “La Découverte du monde”. Vous, je ne sais pas, mais moi, des mots d’ordre d’une pareille radicalité me donnent envie de descendre sur le champ dans la rue, banderole et pavé à la main. POUR-UN-HUMANISME-POLITIQUE/CONTRE-LE-REJET-DE-L’AUTRE ! (…) En gros, quiconque ne goûte pas le contenu du Monde des livres est non seulement un ennemi de la liberté, mais probablement un adhérent en puissance du Ku-Klux-Klan.»


    On va me dire que je retarde, car Petit déjeuner chez tyrannie et Le Crétinisme alpin (Nolleau puis Jourde) datent de 2003. C’est vrai, je ne les ai découverts que lors de leur parution récente en livre de poche – je devrais faire davantage attention aux librairies que je fréquente. Ce n’est pas si grave car les rentrées littéraires se suivent et se ressemblent. J’en étais resté au précédent pamphlet de Jourde et Nolleau, le meilleur, auquel on pourra se référer dans cent ans lorsqu’on se penchera sur la littérature de notre époque : un pastiche très drôle de Lagarde et Michard : BHL, PPDA, Camille Laurens, Beigbeder, Labro, Villepin, Nothomb, Sollers bien sûr, aucune de ces baudruches littéraires ne résiste à l’aiguillon de nos deux pamphlétaires réunis. Quand la promesse d’un deuxième tome sera-t-elle tenue ?