Symbole de chasteté
Visitant le Louvre avec des confrères, me raconte un pote prof d’histoire, rendus devant les Giotto racontant la vie de saint François d’Assise, il est un peu surpris de devoir se coltiner d’expliquer l’histoire des stigmates. Avec des élèves de terminale, ça l’aurait pas étonné, mais là…
Cette anecdote me fait penser qu’il y a chez Hazan une nouvelle collection de bouquins d’art qui permet aux ignares de l’Éducation nationale de comprendre la peinture précontemporaine de manière intelligente, c’est-à-dire sans idéologie. C’est facile de faire le malin devant un Picabia, un peu moins devant un Giotto. Hem, à vrai dire je ne me fais aucune illusion contrairement à mon pote sur les dispositions d’esprit de ces gens-là. Mon pote, j’ai beau lui conseiller de ne jamais leur tourner le dos, il ne m’écoute pas, il pense pouvoir les convaincre. Le jour où il se retrouvera devant un tribunal avec une plainte déposée contre lui pour racisme parce qu’il a cité l’Empereur Manuel II en cours d'histoire, il pigera peut-être, ça lui apprendra à jouer les saints François (Xavier).
Dans La Nature et ses symboles, je relève la notice du lapin :
« Le nom latin du lapin, “cuniculus”, est dû à sa propriété de creuser de nombreux “cuniculi”, “galeries souterraines”.
Étant un animal très prolifique, il est considéré comme un symbole de lascivité, et, surtout à partir de la Renaissance, il figure dans les représentations de scènes amoureuses comme un emblème de la volupté.
Dans l’iconographie religieuse, il peut prendre une signification positive : un lapin blanc aux pieds de la vierge fait sans doute référence à la chasteté ou à la victoire sur les passions.
« Les bestiaires médiévaux citent parfois une autre propriété du lapin ou du lièvre : ces animaux peuvent courir extrêmement vite en montée si bien qu’ils réussissent à échapper à leurs poursuivants. Cette caractéristique a été interprétée comme une image de l’homme qui se tourne vers Dieu pour échapper aux tentations démoniaques.
« Toujours dans l’iconographie religieuse, le lapin peut aussi avoir une signification négative. Par exemple, dans certaines représentations de saint Jérôme au désert, il ferait référence aux passions et aux tentations coupables que le saint doit chercher à vaincre : en effet, saint Jérôme lui-même, dans une lettre à Eustache a avoué que jusque sous le soleil brûlant du désert il avait été tourmenté par le souvenir des plaisirs de sa jeunesse. »
Comme quoi il faut se méfier des interprétations univoques très à la mode aujourd’hui. Les peintres médiévaux faisaient la part belle aux animaux. Plus tard la pensée “schématisante” des philosophes dont nous avons hérité chassera un peu le merveilleux de la peinture.
C’est marrant parce qu’il se trouve justement que je suis assez rapide à la course en côte. Le terrain que je perds sur le plat, je le rattrape dans les côtes. San Francisco est une ville où je peux semer n’importe qui, par exemple.
Il faut donc que je m’attende à devenir en blanchissant un symbole de chasteté pour mon entourage.
Commentaires
J'aurais donc une chance de t'attraper en terrain plat.
Pour ma part, je suis très endurante.
J'ai l'impression que tu n'es pas très causante non plus, Suzette, ça serait un peu le mariage de la carpe et du lapin, nous deux (Je plaisante, bien sûr, je n'aime rien tant que les gonzesses qui évitent de se mêler des conversations politiques ou religieuses.)
Mais dans une de ses dérivations sémantiques, c'est l'aspect sexuel qui a prévalu. En tout cas une hypothèse de l'origine du mot "con" est l'ancien français conil, provenant de cuniculus et désignant au sens propre le lapin, et au sens figuré le sexe féminin, dans lequel on voyait un lapin comme on y voit aujourd'hui une chatte. Enfin je ne sais plus où j'ai piqué cette histoire, je m'aperçois que ce n'est pas du tout ce que dit oncle Robert.
Comment cela se représente un Lapin courant sur son blog dans l'iconographie religieuse ?
« Croiriez-vous que cordonnier vienne de ce que ceux qui exercent cette profession donnent des cors avec leurs chaussures ? Je le fis, l'autre jour, croire à un bien honnête homme. » (Voltaire).
Ah, alors sur le Dicosimo ici, la route au fond avec toirs pauvres pins et un bouleau c'est la montagne sacré? Mais ça n'explique pas pourquoi elle est toute tordue, la dame. C'est le lapin qui lui chatouille la cuisse?
Pardon...
« Les fautes de goût sont les seules fautes qu\'on ne peut pas pardonner » (Lapinos)
Le lapin, symbole de chasteté ? Quand on voit sa frénésie à se reproduire, on peut se montrer sceptique...