Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Revu et révisé

medium_boucher2.gif


Bien sûr, Hélène de Fougerolle ne peut donner qu'une vague idée de la distinction de la marquise de Pompadour, que les tableaux de Boucher ont gardée, et Vincent Perez une vague idée de la stature de Louis XV…
Néanmoins, le feuilleton diffusé récemment par une chaîne publique sur le règne de la marquise de Pompadour, je ne sais plus laquelle, je les confonds toutes (ces putains de la République !), ce feuilleton n'était pas délibérément, bêtement iconoclaste, comme le sont souvent les reconstitutions historiques. Les cinéastes étasuniens battent des records de "mauvaise foi sincère" dans ce domaine-là.

Il ne fallait pas trop en demander non plus, passez-moi l'expression, et le "parti dévôt" ne pouvait être décemment représenté à la télévision que comme un parti d'imbéciles méchants et coincés du cul. Quitte à en rajouter avec une tentative d'empoisonnement commanditée par le Dauphin lui-même. Mais la Reine, Marie Leczinska, jouée par Charlotte de Turkheim, sans doute pour bien montrer le vieillissement accéléré dû à dix grossesses en dix ans, la Reine était plausible.

De même l'arrestation de Diderot est un peu montée en épingle afin de bien nous enseigner de quels genre de maîtres nous tenons nos lumières. Heureusement, j'ai appris grâce à l'historien Raymond Trousson que Diderot n'était pas si bravache qu'on le voit dans le film. Il écrivait au Comte d'Argenson, excellent ministre du parti dévôt, justement, en charge de la police, après avoir été arrêté : « Un honnête homme qui a eu le malheur d'encourir la disgrâce du ministère implore votre clémence (…) Il se meurt de douleurs de corps et de peines d'esprit. Il se jette à vos pieds et vous demande la liberté. Il est désespéré des fautes qu'il a faites et bien résolu de n'en jamais commettre d'autres… ».

Ah, j'allais oublier la prestation très crédible de Jean-François Derek dans le rôle de Voltaire !

Commentaires

  • Très crédible également le dauphin... Très !

    Je n'ai pas noté qui était le conseiller "historique" de ce téléfilm... Gaxotte et quelques autres doivent ventiler leurs tombes à force de s'y tourner et retourner encore...

  • Lapinos ne fait pas l'unanimité, comme feue la marquise de Pompadour. Bonjour, Madame de ***.

  • Les conseillers historiques ne garantissent pas l'exactitude historique, Madame, ils servent souvent à cautionner la propagande. J'ai ouï-dire qu'il y avait quelques anachronismes dans "Alexandre", par exemple, bien qu'Oliver Stone se soit entouré d'éminents professeurs d'Oxford, une citation par Alexandre d'un philosophe grec qui n'était pas encore né, quelque chose comme ça. Le cinéma est un business, ne l'oubliez pas, les historiens peuvent bien donner toutes les précisions qu'ils veulent, c'est le metteur en scène qui décide en définitive et ses critères ne sont pas historiques ("L'Anglaise et le duc" de Rohmer, "La prise du pouvoir de Louis XIV" de Rossellini méritent cependant d'être vus, paraît-il.)

    Gaxotte, H. Méthivier, R. Trousson ont-ils sursauté ? C'est vous qui le dites. Moi je dis au contraire, avec les réserves que le genre cinématographique impose de faire presque toujours, que ce feuilleton n'était pas de nature à renforcer la caricature du règne de Louis XV. Même si bien sûr le parti dévôt ne comptait pas que des imbéciles aigris. D'Argenson, quel ministre, Madame, le genre qui nous manque.

  • A quelqu'un qui s'indigne de ses libertés avec la vérité historique : «Monsieur, vous violez l'Histoire ! », Dumas aurait rétorqué avec esprit : «Certes, mais je lui fais de beaux enfants».

    Tout est dit Monsieur car l'enfant que nous avons vu ces derniers jours manquait singulièrement d'allure je trouve à certains égards. Faire des concessions oui si le genre l'exige, et le cinéma a des exigences que l'histoire se doit d'ignorer. Soit. Mais je pense qu'il n'y a rien de plus à gagner en dénaturant, comme cela nous a été donné à voir, les rapports entre - par exemple- le roi et le dauphin. Plus de retenue et de fausseté aurait - ce me semble - allégé l'ensemble tout en étant plus proche de ce que devait la réalité historique... Mais ce ne sont que quelques infimes détails, je vous l'accorde.

    Dans la prise de pouvoir par louis XIV, l'erreur la plus crasse est d'avoir pris comme acteur pour jouer Louis le Grand un petit courtaud et rondouillard ...

    [bonjour Sébastien]

  • Mais Madame, Dumas, c'est de la littérature pour Chirac, ça !
    Dans vos efforts pour retrouver la grâce du passé, je suis un peu déçu que vous ne parveniez à remonter plus haut que le XIXe siècle…

    (François Ier, Louis XV, Louis XVI étaient de grande taille, 1m90 pour ce dernier, de quoi faire passer les statisticiens pour des menteurs, mais Louis XIV ?)

    Révérence tout de même, Madame.

  • Garenne, voyons, je cite Alexandre pour cette phrase qui me semblait coller à la situation que nous évoquions.

    Louis XIV était grand également, élancé et chatain clair. Je ne suis pas dans mes murs et ne puis vous citer une source mais m'engage à le faire au plus vite.

    Révérence, évidemment Monsieur !

  • "Je ne suis pas dans mes murs"

    En effet Madame, vous vous encanaillez dans ce terrier mal famé.

  • Et oui Sébastien, que voulez-vous ? Il faut bien que je vienne à Garenne puisque Garenne ne vient plus à moi...Il me croyait morte sans doute. Morte au monde et recluse on ne sait où...

  • Voilà que Haut et Fort est atteint de convulsion. Vous m'obligeriez Garenne en éliminant le commentaire redondant.

  • Nous vous croyions enfermée dans quelque couvent espagnol, comme la duchesse de Langeais. Sans doute un fougueux amant vous a-t-il enlevée de l'ermitage où vous aviez trouvé refuge. Vous n'avez pas encore perdu toutes vos illusions sur le monde.

  • Le lapin sera toujours à la royale pour moi avec ou sans la Pompadour.

  • Une chanson sur la marquise de Pompadour :

    Les grands seigneurs s'avilissent
    Les financiers s'enrichissent
    Tous les Poissons s'agrandissent
    C'est le règne des vauriens.
    On épuise la finance
    En bâtiments, en dépense,
    L'Etat tombe en décadence
    Le roi ne met ordre à rien, rien, rien.

    Une petite bourgeoise
    Élevée à la grivoise
    Mesurant tout à sa toise,
    Fait de la cour un taudis;
    Le Roi malgré son scrupule,
    Pour elle froidement brûle,
    Cette flamme ridicule
    Excite dans tout Paris ris, ris, ris

    Cette catin subalterne
    Insolemment le gouverne
    Et c'est elle qui décerne
    Les hommes à prix d'argent.
    Devant l'idole tout plie,
    Le courtisan s'humilie
    Il subit cette infamie
    Et n'est que plus indigent, gent, gent

    La contenance éventée
    La peau jaune et truitée,
    Et chaque dent tachetée
    Les yeux fades, le col long,
    Sans esprit, sans caractère,
    L'âme vile et mercenaire
    Le propos d'une commère
    Tout est bas chez la Poisson, son son

    Si dans les beautés choisies
    Elle était des plus jolies,
    On pardonne les folies
    Quand l'objet est un bijou.
    Mais pour si mince figure,
    Et si sotte créature,
    S'attire tant de murmure
    Chacun pense le roi, f, f, f [fou, fou; fou, [ou] fout, fout, fout]

    Qu'importe qu'on me chansonne
    Que cent vices l'on me donne
    En ai-je moins ma couronne
    En suis-je moins roi, moins bien:
    Il n'est qu'un amour extrême
    Plus fort que tout diadème
    Qui rende un souverain blême
    Et son grand pouvoir rien, rien, rien.

    Voyez charmante maîtresse
    Si l'honneur de la tendresse
    Est d'exciter qui vous presse
    D'obéir à son amour
    Ménagez bien la puissance
    De ce bien aimé de France
    Si vous ne voulez qu'on pense
    Qu'il ne vous a pris que pour, pour

  • Si vous croyez pouvoir lutter contre Boucher avec vos petites chansonnettes à la Renaud, Sébastien...

  • Ah bon ! Moi qui pensais que la dernière chanson de Renaud vous plaisait.

    Vous vouez un culte de dulie à cette roturière et vous oubliez que c’est elle qui a fini par avoir la peau de d’Argenson, cet excellent ministre de Louis XV. Et aussi celle de Maurepas. Un jour que ce dernier lisait son rapport au roi, elle lui lance :

    « Allons donc ! monsieur de Maurepas, vous faites venir au roi la couleur jaune… Adieu, monsieur de Maurepas ! »

    Avec elle, la France était bien gouvernée.

  • Je n'ai regardé que les deux premières minutes du premier épisode. Cette première rencontre entre la Poisson et Louis XV faisant si peu naturelle, je suis allé regarder "Femmes de loi". Non je déconne!

  • Oui, je la trouve amusante la dernière chanson de Renaud sur les bobos, cette histoire d'anarchiste embourgeoisé qui fait semblant de se dégoûter un peu lui-même, et puis qui fait des excuses à son public bobo parce que celui-ci l'a mal pris.

    Fautes de grives, Sébastien… C'est toujours mieux que ce pur fayot de V. Delerm.

    Plus sérieusement, je crois les spécialistes qui disent que c'est plutôt aux Parlements qu'il faut imputer les travers du règne de Louis XV. Et à Louis XV sans doute aussi un peu, qui manque de fermeté (mais qui reste un homme d'État, contrairement à son petit-fils). Car les intendants en province font un excellent travail, borné par la jalousie de cette noblesse de robe.

    L'éviction de Maurepas et d'Argenson est la solution d'une lutte d'influence au sommet de l'État comme il y en eut et il y en aura tout au long des siècles. La Pompadour a par ailleurs beaucoup fait pour le prestige des arts et des lettres du royaume de France. Quel politicien français contemporain peut se prévaloir d'un tel bilan, je vous le demande ?

  • Renaud Donnedieu de Vabres ?

  • PD n'est pas le vrai, le seul, l'unique P.D

  • Non, c'est moi qui suis unique, vous vous êtes double !

  • Ces mathématiques sont trop distinguées pour moi ...

  • Oh, la belle paire, vous n'avez plus qu'à vous marier pour qu'on vous confonde.

  • D'accord mais il faut que vous célébriez l'office avec votre belle mitre qui cachera bien vos longues oreilles ...

  • Bonjour,
    Savez-vous comment nomme-t-on les chansons diffamatoires en 1749 qui faisaient rage à Paris et en Province dont vous avez mis un exemplaire ci dessus (écrit par Sébastien le 21/10/06) ? merci d'avance.
    Nicolas

  • Libelles.

Les commentaires sont fermés.