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La vie dure

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La sottise et le ridicule du personnage de Pascal Sevran ne doivent pas occulter que les idées malthusiennes qu’il exprime ne se sont jamais aussi bien portées en France. C’est en leur nom que des associations “humanitaires” sont allées dans le tiers-monde causer des catastrophes démographiques.
Malthus ne se cache pas seulement derrière l’idéologie humanitaire, mais aussi derrière l’idéologie écologiste, qui suggère de venir en aide aux pandas et toutes sortes de quadrupèdes en voie de disparition, de préférence photogéniques, cependant que dans certaines régions du globe, la corne de l’Afrique en particulier, la sécheresse tue… des êtres humains.

Il n’a pourtant pas fallu bien longtemps pour qu’on se rende compte que le malthusianisme n’avait que les apparences du bon sens, que ce n’était en réalité qu’une idiotie mathématique. Malthus (1766-1834) prévoit à la fin du XVIIIe que la population va doubler tous les vingt-cinq ans, tandis que les récoltes n’augmenteront pas dans les mêmes proportions, d’où, immanquablement, la famine à venir des plus démunis.
L’oubli par Malthus de tout un tas de paramètres est frappant aujourd’hui, mais, à la décharge de Malthus, il ne disposait pas de données démographiques fiables ; on se contentait alors de supputer le nombre de Français, par exemple, et beaucoup se trompaient à des dizaines de millions près ; et, même si c’est “à l’envers”, Malthus a au moins le mérite d’être un des premiers économistes à souligner l’importance du facteur démographique.
Tout ça pour dire que la comparaison avec Pascal Sevran n’est quand même pas très flatteuse pour Malthus.

Quant aux préjugés racistes de Sevran, le fait qu’ils soient aussi vigoureusement dénoncés par les médias est assez cocasse, non ? sachant le rôle primordial de ces médias, la télévision en tête, dans la diffusion des préjugés de toutes sortes aux quatre coins de l'Hexagone.

Commentaires

  • C'est vrai que la famine tue des êtres humains dans nombre de région, mais les êtres humains ne sont pas en voie de disparition...

  • Faut-il castrer Pascal Sevran ?

  • Faut reconnaitre que la plupart des gens reprend les bonnes idées parce qu'elles s'imposent, mais de là à en tirer les conséquences... l'attitude opposée au comportement c'est un équilibre confortable, rasssurant, bourgeois... bobo !... Pascal Sevran, c'est le nom du symptôme.

    c'est quoi qui t'as fait reconnaitre Balzac Lapin? l'idée ou la simplicité de son expression, la justesse du regard, ou tout bêtement le fait que je te bassine avec (je suis dedans ça fait des mois!)... tu en as lu de bon morceaux choisis, celui que je t'ai recopié était dans le médecin de campagne... je me disais que tu en avais vu très peu de cette Comédie Humaine (c'est une galaxie!) mais du coup tu connais toute une partie que j'ai pas encore explorée... mais enfin les lire,c 'est à la portée de n'importe qui, c'est comme pour sevran et Malthus n'est-ce pas...

  • Quand on connaît votre penchant pour Marx (ce philosophe qu'était pas tellement athée) on ne peut s'étonner de votre mépris pour Malthus. Reste que votre blabla n'explique pas tellement en quoi Sevran a eu tort de dire ce qu'il a dit (à part que c'était imprudent par les temps qui courent) ni en quoi c'était spécialement raciste. Quant à la "sottise" et au "ridicule" du personnage, on vous croirait mieux si l'on ne savait par ailleurs que vous réservez votre admiration à des lumières du style de Joey Starre.

  • une autre devinette, Lapin, (je peux pas m'empêcher de voir Eddy Mitchel en Chatiliez en disant Lapin) plus difficile:

    "Une époque peut ne pas se refuser à honorer de grands hommes, bien que leur célébrité soit due à des qualités et des oeuvres totalement étrangères aux objectifs et aux idéals de la masse. On admettra volontiers, toutefois, que seule une minorité sait les reconnaître, alors que la grande majorité les ignore. Mais, étant donné que les pensées des hommes ne s'accordent pas avec leurs actes, en raison au surplus de la multiplicité de leurs désirs instinctifs, les choses ne sauraient être aussi simples."

  • Sigmund ?

  • La surpopulation n'a jamais été une cause de famine, Raziel, c'est dans ce sens que Malthus s'est complètement planté. Il a été réfuté très tôt, c'est-à-dire dix ou vingt ans seulement après la publication de son "Essai sur le principe de population" (1798), de son vivant.
    Je vous signale, Billé, que Marx est un de ceux qui ont réfuté la théorie de Malthus ; en aucun cas pour Marx la famine n'a sa cause dans la surpopulation. Il y a des économistes anglais beaucoup plus dignes d'intérêt (D'ailleurs j'ai dit que Marx n'était pas tellement athée dans le sens où l'intérêt principal de Marx réside dans sa praxis originale, qui régénère celle d'Aristote en quelque sorte - l'apport de Marx à l'athéisme est nul.)

    Malthus est surtout considéré comme l'inspirateur de Darwin, notamment à cause du "struggle for life", Darwin dont la théorie empruntée à Lamarck a mis plus de temps à s'effondrer. D'ailleurs, en France, la foi dans la théorie de l'évolution est loin d'être dissipée.

    L'insondable sottise de Pascal Sevran et sa culture d'animateur télé en font un malthusien ; manifestement il pense que le devoir de l'homme blanc évolué est de transmettre à l'homme de couleur ses idées malthusiennes supérieures ; c'est un préjugé raciste de type républicain, typique. Les préjugés sont inévitables, Billé, qui n'en a pas ? Mais les préjugés des animateurs de télé sont beaucoup plus contagieux et dangereux que les autres dans un société médiacratique. Voilà pourquoi il me paraît important d'avoir les idées claires à propos de Malthus.

    Voilà pour les petites contrariétés de Billé… Maintenant, Fodio, je reconnais que j'aurais pu me tromper, car Balzac est loin d'être le seul "poète" à pressentir et redouter l'avènement du bourgeois-Philistin : il y a aussi Delacroix, Ingres, Baudelaire… je ne cesse d'en découvrir de nouveaux, alors que je me figurais il y a dix ans que Bloy était un précurseur. En réalité les premières manifestations du capitalisme démocratique et bourgeois ont fait réagir les plus sensibles des artistes ; ça me rappelle un poète, que j'ai connu quand j'étais plus jeune : la vue, surtout le contact avec un objet en plastique l'indisposaient physiquement, généralement le faisaient entrer dans une rage folle ; ça n'était pas affecté, je pourrais en jurer. Il y a aussi des cas de répulsion-fascination comme Géricault ou Céline plus tard.

  • Les Lapins sont nés Lapins de toute éternité, ils sont apportés sur les blogs par des cicognes.

    Si tous les Lapins du monde se donnaient la patte - et la queue - cela ferait un joli clapier ...

  • Je sais bien que Marx était contre Malthus, c'est bien pourquoi je dis que puisque vous vous déclarez marxiste, il n'est pas étonnant que vous soyez anti-malthusien.
    Pas de sottise sur ce point chez Sevran, que du bon sens. Il est évident que l'abruti qui fait 15 lardons avant de s'apercevoir que c'est problématique à nourrir, ne doit s'en prendre qu'à lui-même et non au grand méchant capital.

  • Vous êtes têtu Billé ! Chez Sevran j'ai une idée de pourquoi des idées aussi stupides peuvent persister, c'est sans doute le dégoût viscéral du coït hétérosexuel et des mômes en bas âge. Chez vous, je m'interroge ?

    Je maintiens que Marx préserve de raisonnements aussi imbitables que celui que vous venez de tenir : extraire un individu du corps social n'a aucun sens.
    Revenons à la déclaration de Sevran, que vous déformez légèrement, Billé : « L'Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que leurs parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire. Il faudrait stériliser la moitié de la planète ! ».

    La surpopulation n'a JAMAIS provoqué de famine, ni en Afrique, ni dans le monde. C'est un pur slogan idéologique, Billé. Où, quand ?

    Je prétends, moi, que la réalité, cent fois plus "politiquement incorrecte", évidemment, c'est que l'Afrique crève en dépit de la présence d'organisations humanitaires qui font tout pour réduire la natalité depuis des lustres, qu'elle crève de ce qu'on veut lui imposer une idéologie démocratique dont découle une organisation politique abstraite qui N'EST MÊME PAS APPLIQUÉE EN EUROPE, qu'elle crève parce qu'elle a été le terrain de règlements de compte entre les soviétiques et les Yankis, ces adversaires historiques du colonialisme, ces néo-colonialistes dont le monde est en train de découvrir les méthodes cyniques et absurdes. Les Africains ont certainement des responsabilités, qui n'ont rien à voir avec leurs bites, mais ils sont sous la tutelle des organisations internationales dont la responsabilité est lourdement engagée.

  • La surpopulation cela existe pourtant pour les poulets : 4000 morts d'asphyxie dans un élevage de Haute-Marne.

  • Voilà, je me rends compte que je suis un extrémiste de la déconnade : soit on déconne à pleins tubes comme vous, Driout, et ça peut être très rigolo, soit on se pince, on est sérieux deux minutes et on arrête de prendre Sevran pour autre chose que ce qu'il est : un triste bouffon.

  • Lapinos: je vais vous poser une question sans aucune malice: Un couple si pauvre que six de ses neufs enfants vont mourrir de faim n'aurait pas contribué à réduire la famine à hauteur de six unités s'il s'était contenté d'en faire trois? Je ne doute pas que vous ayez raison, mais simplement, je ne comprend pas OU et POURQUOI vous avez raison.
    Dans l'attente de vous lire, comme on dit quand on écrit aux fonctionnaires.

  • Je connais mal le sujet de l'Afrique, mais j'avais lu une étude fort intéressante sur l'Inde, dont je n'arrive plus à retrouver les références. C'était un type qui avait démontré que les familles indiennes faisaient des tonnes d'enfants parce que ça correspondait à une rationalité économique. En changeant les conditions de cette rationalité, le comportement changeait aussi. Ce qui va plutôt dans le sens de Lapinos.

    Ceci dit, l'affirmation comme quoi la surpopulation n'a jamais causé la moindre famine ne veut pas dire grand chose. Effectivement, en théorie, il y a autant de gens sur terre qu'on en peut nourrir; en outre la capacité productive croît avec le nombre de bras. Mais ça reste très théorique, en pratique le niveau de population par rapport aux capacités productives et redistributives d'une société est évidemment un des termes de l'équation en cas de famine. Ah Lapinos, ce goût du paradoxe gratuit... Comme j'ai pu agacer les autres avec la même attitude...

  • Vous faites un raisonnement idéologique et mathématique XP, vous pensez que neuf enfants sont trois fois plus difficiles à nourrir que trois enfants, en réalité les enfants constituent une richesse en eux-mêmes, et Marx a raison de dire que dans le monde paysan, ils sont perçus comme tels, comme un capital. Le travail des aînés permet de nourrir les benjamins, il faut prendre ce genre de facteurs en compte. D'ailleurs la progression géométrique de la population est une donnée de l'équation de Malthus infirmée par les faits.

    Si vous voulez, il n'est pas exclu que le nombre d'enfants dans telle famille donnée, en Afrique ou ailleurs, puisse provoquer la mort de faim de certains ou de tous ses membres, mais ça ne s'est jamais produit à l'échelle d'une population. Il n'y a pas de paradoxe, Gloups, ni de théorie. La surpopulation n'a jamais entraîné de famine dans l'histoire, un point c'est tout, et Sevran est un con mal informé sur les causes des famines en Afrique.

    Prenez le cas de la France, plus familier, les famines que la France a pu connaître ont toutes été dues à des récoltes insuffisantes, dues elles-mêmes à des conditions climatiques particulières, à des guerres, à la destruction de ces récoltes, mais jamais à la surpopulation. Au contraire, les historiens sérieux s'accordent à penser que la France doit en partie sa puissance économique et militaire, à son apogée à la fin du XVIIIe siècle, avant les guerres napoléoniennes, à sa population proportionnellement très importante par rapport aux autres pays européens.

    Si vous voulez démontrer qu'il y a plus de morts en cas de famine dans un pays très peuplé que dans un pays qui ne l'est pas, Gloups, ce n'est pas très malin et personne n'en doute.

  • "Si vous voulez démontrer qu'il y a plus de morts en cas de famine dans un pays très peuplé que dans un pays qui ne l'est pas, Gloups, ce n'est pas très malin et personne n'en doute."

    Heureux de vous entendre confirmer que la surpopulation est bien un des facteurs de la famine. Pas le seul, mais un. Une période de bonnes récoltes entraîne une augmentation de population, qui s'avère insoutenable sur le long terme du fait de la cyclicité des récoltes. Après vous pouvez dire que c'est la gravité qui vous fait tomber par terre ou que c'est le sol qui vous heurte, mais ça n'est qu'une question de point de vue. Et les deux sont vrais. Et non, ça n'est pas du relativisme. Et allez-y mollo avec les portes ouvertes, vous allez abimer la peinture.

  • Vous ne m'avez toujours pas convaincu, Lapinos, mais ce n'est pas la peine de vous mettre dans ces états. Tenez, je vous propose un compromis à l'amiable: on pourrait peut-être se contenter de stériliser Joey Starr, dans un premier temps...

  • "Vous faites un raisonnement idéologique et mathématique XP"
    Je vous répète que je ne fais aucun raisonnement, mais que je me borne à demander vous ai demander vos lumières, tant je préssentais sans comprendre pourquoi que vous tapiez juste.
    Mission accompli, j'ai compris. Sevran à dit des connneries.
    Je n'ai toujours pas lu Malthus, mais désormais, j'ai lu Lapinos. Plus difficile à citer dans les diners! C'est pas grave, je dirais que c'est du Malthus.

    Danke!

  • "extraire un individu du corps social n'a aucun sens. "

    C'est vrai qu'extraire un individu du corps social et l'examiner pour en tirer des conclusions sur la nature d ce corps social est une immence erreur.

    Ce precept peut s'appliquer à bien d'autres sujets, en cette époque ou les analyses sociologiques se substiuent à l'esprit de système ainsi qu'aux aux analyses historiques, philosophiques ou métapolitiques.
    Ainsi, vouloir comprendre les émeutes en allant interroger les émeutiers relève de la couillonade sociologique.

  • Ah, vous ne tombez pas, Gloups, c'est le sol qui vous heurte ? À ce genre d'énoncé je reconnaîs un disciple de Finkielkraut ou de je ne sais quel "penseur" du même acabit, qui ne sait plus faire la part des causes et des conséquences, de la réalité et de l'idéologie, ordonner sa pensée un tant soit peu. Il vous faut un traitement de choc mon vieux, c'est peut-être pour ça que vous revenez ici ?

    À part ça vous pouvez citer Marx, XP, plutôt que Lapinos. L'effort de gratter sous la peinture idéologique pour retrouver les mécanismes économiques et politiques est typiquement marxiste. Vous pouvez examiner toutes les questions, de la question de l'art en passant par celle des mœurs sexuelles contemporaines, l'éducation nationale, les prisons, à travers la "grille de lecture" marxiste, toutes elles vous paraîtront plus nettes ensuite, tandis que la généralisation d'un point de vue totalement subjectif, comme fait Sevran, ça n'a quasiment aucun intérêt, ça n'est révélateur que sur Sevran lui-même.

  • S'il n'y a pas un sol en béton mais une belle piscine chauffée à votre point d'impact, vous vous ferez moins mal, Lapinos. Si vous vous faîtes mal en tombant, c'est donc bien à la fois en raison de la gravité et en raison de la nature de la surface sur laquelle vous tombez. Et quand vous tombez, le sol vous heurte, c'est une réalité physique incontestable.

    De même, pour qu'il y ait famine dans la France d'avant le XIXe siècle, il fallait la conjonction d'une augmentation de population et d'une baisse des récoltes. Baisse qui n'a rien d'accidentel, en général, mais dépend, plus que des guerres, des aléas du climat.

    La phrase "la surpopulation n'a jamais causé aucune famine" n'a donc pas beaucoup de sens. Je ne crois pas que vous soyiez très bien placer pour parler de rigueur de raisonnement. Vous êtes un impressionniste dans le domaine intellectuel, comme la plupart des bobos.

  • "À part ça vous pouvez citer Marx, XP, plutôt que Lapinos"
    on va pas aller jusque là, quand même"

    "À ce genre d'énoncé je reconnaîs un disciple de Finkielkraut ou de je ne sais quel "penseur" du même acabit, qui ne sait plus faire la part des causes et des conséquences, de la réalité et de l'idéologie, ordonner sa pensée un tant soit peu."

    Moi, je suis un disciple de Finky, et s'il y en a un qui "fait la part des causes et des conséquences, de la réalité et de l'idéologie", parmi ceux qui commentent l'actu, c'est bien lui.

  • Je suis atteint d'une maladie neuro-dégénérative qui me fait remplacer les participes par des infinitifs. Je vais me flinguer de ce pas.

  • Ta grand-mère ne t'as jamais raconté l'histoire du Petit Poucet ?

    Je m'en vais te la raconter ... ouvre bien tes oreilles !

    Il était une fois un pauvre bûcheron qui vivait dans une grande forêt, il avait sept garçons et le dernier était appelé le Petit Poucet à cause de sa taille.
    Un soir le bûcheron dit à sa femme : " Femme prépare les enfants demain matin, je vais les emmener en forêt et les perdre car nous ne pouvons plus les nourrir'.
    Sa femme pleura beaucoup mais le lendemain fit ce que son mari lui avait ordonné ...


    La suite si tu es sage ...

  • Marrant comme ça n'a pas l'air d'inspirer beaucoup tes lectrices cette note. L'effet Sevran sans doute.

  • Il est incroyable ce mec ! Il faut vous le dire dans quelle langue, Gloups, que l'augmentation de la population n'a jamais été une cause de la famine ?? Cette histoire de conjonction de l'augmentation de la population et de la baisse des récoltes est FAUSSE. Cherchez un exemple, vous n'en trouverez pas.

    Votre affirmation selon laquelle les aléas du climat sont un facteur plus décisif que les guerres est également FAUSSE. Les plus grandes famines en Europe, qui ont entraîné des millions de morts, sont les famines organisées en URSS, notamment par Staline en Ukraine : 1932-1934, 8 millions de morts.

    Le meilleur remède contre l'idéologie, ce sont les faits.

    (Comme comique, entre Buster Keaton, pour les gestes désordonnés et Raymond Devos, pour les jeux de mots alambiqués, j'apprécie aussi Finkielkraut, XP. Sa dernière vanne, involontaire ça va de soi : « Non, mon favori n'est pas Sarkozy, c'est Mendès-France. »)

  • La mort par la sous-alimentation est une mort silencieuse et lente, elle ne se voit pas dans les statistiques si facilement que cela (je suis généalogiste je t'en parle en connaissance de cause).
    D'autre part la sous-alimentation entraîne une plus vulnérabilité aux maladies, au froid etc.
    N'oublie pas d'autre part dans toutes les sociétés traditionnelles l'importance de l'infanticide sans parler des vieillards que l'on élimine quand les bouches à nourrir sont trop nombreuses.
    Quant aux guerres - et les autres bouleversements politiques - elles souvent causées par la nécessité d'aller chercher des ressources nouvelles dans les populations voisines.

    Si tu aimes les faits, on peut te citer l'île de Pâques où la population a disparu après avoir épuisé les ressources du sol.

  • Lapin, je ne sais pas exactement ce que vous cherchez à prouver en affirmant que la surpopulation n'est jamais à l'origine des famines. Que recourir à la contraception et à l'avortement est inutile pour remédier au sous-développement de certains pays africains ? C'est l'idée que vous avez derrière la tête ? Si c'est cela, franchement, convoquer Marx pour défendre une morale de grand-mère... Au moins vous continuez à nous faire rire avec votre marxisme de bonne famille.

  • C'est simple, Uhlan, je dis que les conceptions idéologiques de Sevran sont celles, sous-jacentes ou déclarées, des organisations internationales humanitaires qui sévissent en Afrique. Comme leur imbécillité a été démontrée depuis longtemps, je crois qu'on peut dire de la politique de ces organisations sur le continent africain qu'elle est idéologique et fanatique.
    (Excusez-moi, Uhlan, mais je ne suis pas sûr que votre philosophie vous permette de discriminer ce qui est de l'idéologie de ce qui n'en est pas, pas plus que de faire la différence entre un Magritte et un Gréco.)

    Driout est plus intéressant, car il essaie de se baser sur des faits, lui, au moins. Je passe vite sur la sous-alimentation, c'est un argument spécieux, car elle n'entraînait - jusqu'à une période très récente en France - que la mort de vieillards qui agonisent sous perfusion dans des hospices désormais. Et on compte les enfants qui meurent des suites de carences dans les famines. Ou vous n'êtes pas clair sur ce point, ou vous mélangez des faits qui n'ont rien à voir avec la famine. La famine dont nous parlons, c'est la mort, pas la mauvaise alimentation.

    Je m'arrête sur l'argument des guerres, qui revient à dire qu'on fait la guerre pour se nourrir, et que par conséquent, comme les guerres provoquent des famines, la question des ressources alimentaires est une cause de la famine. Ça c'est fortiche, Driout ! Je dois reconnaître que vous êtes beaucoup plus malin que Pascal Sevran (N'enflez pas trop quand même, ce n'est qu'un demi-compliment).

    Vous êtes d'accord pour mettre les guerres modernes de côté, Driout ? Je pense que vous ne prétendez pas que Hitler a envahi la Pologne parce qu'on manquait de blé en Allemagne ? Ni que Staline a affamé les Ukrainiens rien que pour leur piquer leurs céréales ? L'URSS exporte des céréales dans ces années-là.

    Remontons donc au Moyen-âge, Driout, car les guerres de Louis XIV sont aussi des guerres stratégiques. Selon le spécialiste Duby, les coûteuses guerres et tournois médiévaux appauvrissent en effet les paysans qui les financent, détruisent les cultures et sont donc une des principales causes de famine. Mais le même spécialiste précise que ce n'est pas la faim qui met ces petites armées de chevaliers en branle, c'est l'oisiveté et… la bite. Eh oui, on retombe sur l'expression de Sevran, mais pas du tout le même argument.

    C'est le manque de femmes à marier qui pousse, dit Duby, les jeunes chevaliers du XIIe siècle, à errer et à former de phalanges qui n'ont de cesse que d'en découdre avec leurs voisins, notamment pour leur piquer leurs femmes.

    Décidément on en revient toujours à Shakespeare : le sexe, le pouvoir, l'argent. Vous n'êtes quand même pas démocrate au point de proposer de couper toutes les bites pour instaurer une paix mondiale, Driout ?

    (Pour l'Île de Pâques, c'est une hypothèse qui va dans le sens de ce que je dis, mais ce n'est qu'une hypothèse.)

  • Ca alors, Lapinos, je vous savais de mauvaise foi, mais là vous vous surpassez. Je vous parle des famines cycliques d'avant la révolution industrielle, et vous me sortez la famine en Ukraine. Et votre réponse à Driout montre que vous aviez parfaitement compris de quoi je parlais... Vous n'avez vraiment honte de rien...

    D'accord avec vous pour dire que les guerres de Louis XIV et d'avant ne doivent pas grand chose à la recherche de moyens de subsistance. En revanche, leur rôle désorganisateur pour la production alimentaire est relativement anecdotique, à l'échelle du continent. Et ne me ressortez pas l'incendie du Palatinat, l'horreur qu'il a suscitée démontre assez son caractère exceptionnel. Au total, les guerres véritablement et massivement destructrices sont rares avant l'époque contemporaine. La Guerre de 30 ans est sans doute la première, en ce qui concerne l'Europe centrale.

    "Le sexe, le pouvoir, l'argent". Je crois que le fait de croire à l'omnipotence analytique de cette trinité constitue l'essence même de la vulgarité intellectuelle. C'est aussi un signe certain d'athéisme. Ce qui ne m'étonne guère de la part d'un faux croyant comme vous, attaché à l'idée divine pour des raisons de style et d'esthétique.

  • Pimpeleu> Je dois t'avouer que ce genre de débats, ça me stimule autant que le brushing de Pascal Sevran.

  • Jeanette> pareil

  • Vidons complètement l'abcès Gloups : même les famines du Nord de l'Europe au XIVe siècle ne correspondent pas à votre description tendancieuse. Il n'y a pas cette conjugaison entre deux facteurs, l'augmentation de la population et la baisse des récoltes. Pour autant qu'on sache, c'est la baisse des récoltes (1315) qui déclenche le processus, dans lequel la spéculation sur les prix des aliments joue un rôle assez important, croissance ou pas de la population.

    Par ailleurs vous faites comme Driout un amalgame entre la disette : on crève de faim au sens figuré - et la famine : on crève de faim au sens propre. Les famines à proprement parler ne sont pas à cette époque "cycliques", dans la mesure où ce terme donne l'impression d'une conjugaison des mêmes facteurs qui reviennent à intervalles réguliers, alors que les famines sont alors assez isolées et conjoncturelles.

    Assimiler la disette à la famine est un argument spécieux, encore une fois, car rien ne prouve scientifiquement que la disette ait favorisé les épidémies, entraînant des morts, etc.
    La grippe espagnole a fait des dizaines de millions de morts en Europe à une époque où les populations européennes étaient correctement nourries.

    Sinon, pour être plus exact, je crois à la force de l'esprit de Shakespeare, chez qui il y a aussi la crainte de Dieu, en plus du pouvoir, de l'argent et du sexe. Ma gratitude vis-à-vis de Dieu, qui ordonne ma foi, n'est pas seulement esthétique, je suis un être de chair et de sang ! Mais quand bien même, Gloups, ne savez-vous pas que les voies du Seigneur sont impénétrables ?

  • Vous avez une façon de prouver par A+B que j'ai raison et d'en conclure que j'ai tort qui me laisse absolument pantois... Je lâche l'affaire.

    En revanche, où trouvez-vous la crainte de Dieu dans Shakespeare? Je l'ai lu en long en large et en travers, et j'ai toujours trouvé Dieu singulièrement absent. Ceci dit je serais ravi de l'y trouver.

  • L'hypothèse que vous soyiez sincère comme Finkielkraut après tout n'est pas complètement exclue…

    « (…) Now, if these men have defeated the law and outrun native punishment, though they can outstrip men, they have no wings to fly from God : war is his beadle, war is his vengeance (…) » King Henry

  • Lapin, je n'ai peut-être pas assez de philosophie pour distinguer Magritte du Gréco (une connaissance minimale de l'histoire de l'art suffit...), mais j'en ai assez pour distinguer le marxisme de Marx du vôtre - si l'on peut dire.

  • Je change de sujet, Uhlan, je vois bien que vous étiez sincère quand vous repoussiez Marx avec dédain.
    Je change de sujet : qu'est-ce qui arrive à votre blogue, vous ne tolérez plus que les commentaires pertinents ? Ou alors c'est pour vous donner un genre ? Votre nouvelle procédure est bien trop stricte pour moi…

  • Une procédure trop stricte, vous trouvez ? Vous venez pourtant de me souffler une idée : cela donne un genre - je vais la conserver.

  • Mouais, du blabla conventionnel, dans une pièce patriotique à la gloire de la reine. Rien de tellement senti. Reste qu'à part sous forme de fantômes, la perspective de l'au-delà est largement absente chez Willy. Shakespeare est le premier homme sans dieu, c'est sa caractéristique principale.

  • auX quatre coins du monde ?

  • Et la propre épitaphe du grand Will, vous la connaissez ?

    « Good friend, for Jesus' sake forbear,
    To dig the dust enclosed here.
    Blest be the man that spares these stones,
    But cursed be he that moves my bones. »

    Forcément si on s'attend à ce que les héros de Shakespeare se vautrent dans un sentimentalisme chrétien comme des héroïnes de Stendhal, on est déçu.

  • Non, je ne connaissais pas l'épitaphe. Très British... Et pas chrétienne pour un sou.

    Pas lu Stendhal. Et je parle bien du contenu, pas du style.

  • Ben mince, qu'est-ce qui vous faut ? Quelle épitaphe chrétienne feriez-vous graver sur votre tombe, vous ?

  • Une épitaphe chrétienne ferait plutôt référence à la vie éternelle. Par ailleurs, la dépouille mortelle n'est pas sacrée pour les chrétiens. Maudire celui qui la "profane" n'est en aucun cas chrétien. C'est plutôt juif, ou païen.

    Quoiqu'il en soit, je doute qu'il faille prendre cette épitaphe au premier degré. Il s'agit d'une façon de défendre son secret et sa postérité, et d'interdire aux générations suivantes de spéculer sur quelqu'un qu'ils n'ont pas connu. On ne peut pas dire qu'il ait été exaucé.

    C'est surtout une façon de demander qu'on lui foute la paix.

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