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  • Totalitarisme médiatique

    Titre-gag d'un débat sur le service public : "Les médiats doivent-ils s'auto-censurer ?" Alors que les médiats ne sont QUE censure politique, morale et religieuse. Le procès des médiats est instruit par les médiats eux-mêmes : même les élus politiques sont plus exposés que les journalistes, Le Pen que Zemmour.

    Les journalistes prennent le public pour un imbécile s'ils croient qu'il ignore complètement que le pouvoir gaulliste a conçu la télévision comme un organe de propagande d'Etat. A la tutelle du pouvoir gaulliste n'a fait que se substituer celle, indirecte, des principaux cartels. Le monopole des médiats n'a pas d'autre explication. Ce sont d'ailleurs presque systématiquement des journalistes (Jacques Julliard, Alain Minc), qui prônent un système bipartite inspiré du modèle US encore plus verrouillé et imperméable à d'autres idées que les idées libérales.

    Dans l'histoire du totalitarisme et des religions, c'est sans doute un fait exceptionnel d'être parvenu pour les médiats atlantistes à faire applaudir par la France entière un président élu... aux Etats-Unis. Si ça n'est pas de l'hystérie religieuse, qu'est-ce qui en est ?

    Techniquement et financièrement, il pourrait très bien être mis fin à ce monopole religieux : on verrait alors se multiplier comme au XIXe siècle des médiats défendant des opinions beaucoup plus variées : bien qu'elle vient de subir une déroute historique, la religion libérale a à peine dévié d'un iota.

    Bien que lui-même libéral et prônant des idées esthétiques guère éloignées des idées nazies ultérieurement, le peintre Delacroix dès le milieu du XIXe siècle cernait le tropisme, la pente principale de la modernité-antimodernité capitaliste (pas de mode qui ne soit alternatif), qui "rapproche l'homme de ses désirs".

    Il est totalement faux de croire que le cinéma ou la télévision sont des progrès nécessaires. Tous les artistes majeurs du XIXe siècle ont exprimé leur mépris vis-à-vis de la photographie (sur ce point Delacroix et Baudelaire diffèrent de l'esthétique nazie), photographie qui, de fait, exprime la beauté de la charogne.

    Toutes les religions à travers les âges depuis l'Egypte antique jusqu'au nazisme ou au libéralisme se sont imposées en usant du pouvoir de fascination de la mort, celle-là même que la sexualité pédérastique libérale trahit. L'hérésie janséniste qui a fini par l'emporter définitivement sur les autres courants à l'intérieur de l'Eglise romaine au XIXe siècle à la faveur du mercantilisme, rejoignant ainsi le protestantisme, est elle-même appuyée sur des ressorts sexuels et doloristes sans grand rapport avec le Nouveau Testament.

  • Le Pen pressé à froid

     

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    Beaucoup trop tard pour s'intéresser à la politique. Le destin des hommes politiques et de leurs électeurs est d'être changés en fossiles. Pas le "quart d'heure de gloire" mais le "quart d'heure de combustible", il vaudrait mieux dire.

    Constat que Le Pen continue d'être le petit caillou au fond de la botte des politiciens libéraux, dont il fait ressortir l'hypocrisie. Plus ils se disent "de gauche", plus ils sont gênés, étant donné que personne n'a jamais vraiment cru à la sincérité de Sarkozy en dehors de ses électeurs pendant quelques jours. "Le Figaro" dit pis-que-pendre de l'islam tout en fourguant des armes à l'Arabie saoudite. Inutile de sonder plus profond l'éthique de la clique gaulliste.

    - Insécurité = immigration dit Le Pen. Aucun doute que l'immigration est une des principales causes directes de l'insécurité, pas plus qu'on ne peut nier que les immigrés sont les premiers à en subir les conséquences. Un communiste n'a qu'à simplement rétorquer à Le Pen : immigration = capitalisme, afin de renvoyer Le Pen à sa propre absurdité politique : Le Pen n'a aucune solution pour contrer le capitalisme et l'immigration, il n'a que des moulinets. Sarkozy n'a eu qu'à se saisir de la crécelle en sautant plus haut que les autres.

    Le "nationalisme" ou le "souverainisme", le "républicanisme", "l'identité nationale", quel que soit le jargon qu'on utilise pour exhausser cette religion de petits propriétaires inquiets, est indissociable du capitalisme. Jacques Attali est un abruti puisqu'il est nationaliste, mais au moins c'est un abruti rationnel avec sa théorie du gouvernement global ou de la nation-monde.

    Autrement dit il n'y a pas de solution politique à un problème provoqué par la politique. La politique est aussi nocive pour l'homme que la culture est nocive pour l'intelligence. Elle lui fait croire au plein là où il n'y a que du creux.

    Tout en étant le petit caillou dans la botte des hypocrites politiciens, Le Pen est un maillon de la chaîne solidaire des autres. Pendant trente ans il a assumé la fonction ingrate mais non négligeable d'empêcher le discours politique de paraître clairement aux yeux de tous le morne catéchisme existentialiste qu'elle est, la religion la plus emmerdante du monde selon Céline. Chacals les Français non dépourvus d'intelligence qui ont prêté la main à ce cirque.

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    - Connerie de Le Pen d'accuser les écologistes d'être d'"extrême-gauche". On ne trouvera pas de trace chez Marx ou Engels d'un soupçon d'écologie, pas plus que l'idée de s'avancer derrière un tel déguisement. Pas même chez Rousseau. Le Pen ne fera pas peur aux bobos qui votent "écolo" avec ce truc de l'"extrême-gauche". La bobo-attitude consiste précisément à faire croire qu'on est un révolutionnaire entre deux Picon-bières populaires.

    Pas plus on ne trouvera une seule idée marxiste dans le programme écologiste. L'écologie est plus proche de Darwin que de Marx, par conséquent du national-socialisme que du communisme (la "loi naturelle" de Darwin, ersatz de foutaises médiévales, contient toutes les inconséquences de l'écologie, carnaval parfaitement incarné dans le gugusse Cohn-Bendit, "juif et allemand", exactement les "identités" rejetées par Marx comme des fantômes pour grenouilles de bénitier.)

    Si l'écologisme a eu autant de succès en Allemagne, c'est que le national-socialisme auparavant était déjà plus ou moins une idéologie de jardinier boche. Voltaire contre Pangloss, soit, mais Voltaire tout de même un peu boche, sans quoi il n'aurait jamais été admis sous la coupole du Quai Conti, devenu le repaire de glandus qu'on sait.

    L'écologie est une idéologie de bobos. Point à la ligne. La politique est le chêne, qui dure moins que le roseau flexible.

  • Hegel = SS

     

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    Jean-François Copé, le "vautour de Meaux" qui rêve d'être calife à la place du calife, relie pertinement la question de l'identité nationale à la religion existentialiste.

    Mais on ne risque pas de voir J.-F. Copé sur le marché de Meaux expliquer à ses électeurs en quoi consiste l'existentialisme, car de toutes les religions, Marx démontre que l'existentialisme est la plus ésotérique. En matière de religion en effet, qu'importe le vin de messe, pourvu qu'on ait l'ivresse ; "existentialisme" : le mot à lui seul suffit à faire se pâmer les femelles dévotes. Les magiciens qui dévoilent leurs trucs n'ont pas de public. Aux yeux des pharisiens, Jésus est trop explicite : il déchire le voile de la religion et la prive de sa fonction (pas de fonctionnaire sans jargon ésotérique).

    Parmi les docteurs angéliques de la religion existentialiste : la figure d'âne bâté d'Heidegger, membre du parti nazi, afin de mieux rappeler comme la bourgeoisie libérale a su garder du nazisme ce qui lui a paru utile, fustigeant avec d'autant plus de vigueur les moustaches du Führer ; d'ailleurs toute tentative de comprendre l'histoire : clouée au pilori de la censure (Censuré par ex. Drieu La Rochelle qui a reconnu dans le nazisme un capitalisme ordinaire dès 1940 - de ce point de vue, Drieu est plus communiste qu'un syndicaliste qui signe des accords avec un patron gaulliste). Au vrai le principal tort d'Hitler aux yeux des bourgeoise libéraux est d'avoir péché par excès de franchise.

    *

    L'imposture d'Heidegger va jusqu'à changer le matérialisme d'Aristote, savant grec des moins religieux, en culte de la loi et de la mort pour officier de la SS.

    L'"être-soi" selon Hitler ou Goering, étant donné le sacrifice au veau d'or de la nation que leurs suicides représentent (aucune idée de la sorte chez Aristote, pour qui la politique est du domaine de l'anthropologie et donc des matières relatives), cette idéologie rappelle d'autres péripatétismes imbéciles de clercs mélancoliques du moyen âge, raillés par Rabelais sous le nom d'Alcofribas Nasier (homologue de Finkielkraut ou Luc Ferry aujourd'hui) ; l'idéologie nazie rappelle aussi la religion de la "bonne mort" calviniste ou janséniste, le fait une fois encore de grammairiens débiles (La leçon à en tirer, c'est que l'oppression politique a pour effet de transformer la science en grammaire et en mathématiques pythagoriciennes.)

    Blanchis Heidegger et Arendt. Et Céline ou Le Pen ? Pas assez universitaires ! Trop populaires ! Hitler lui-même ne reçut l'appui des cartels allemands que parce qu'il paraissait s'interposer entre le Kapital boche et les Bolcheviks. La peur du Russe, fantasme d'hypocondriaque allemand, prolongée aujourd'hui par BHL et son parti-pris d'alliance avec le Kapital yankee, alors même que la société yankee montre des signes d'hystérie satanique plus nets que la Russie : animisme freudien, goût pédérastique et hypocondriaque pour les armes à feu, convergence du puritanisme et de la pornocratie, substitution du cinéma à l'art et à la science, sidération mathématique et juridique, substitution du culte génétique de la famille au christianisme, enfants-rois martyrisés, livrés à la superstition du Père Noël, du rockn' roll et des vampires...

  • Brave Old France

    La question de la remontée du "Front National" et de ses conséquences électorales pour la gauche aux prochaines régionales n'a d'intérêt que pour la clique des journalistes-boutiquiers qui fait la pluie et le beau temps, voudrait pour cette raison exercer un droit de censure sur les blogues, et valse-hésite à se positionner en termes de carrière (bobo de droite ou de gauche ?) ; cette question ne passionne que les vieillards qui -à 90 %-, vont bourrer pieusement les urnes à chaque fois de leurs petits voeux de papier blanc comme monsieur tronche bobonne : avec le sentiment du devoir accompli. L'impuissance politique est sur le mode de l'impuissance sexuelle. Pouvoir intense de séduction de la politique sur les femelles.

    Pavé de bonnes intentions, l'enfer ressemble à un bureau de vote. Mon dégoût de la religion (que je crois "100 % français"), m'a toujours fait éprouver le sentiment, chaque fois que j'ai pénétré dans un tel bureau, d'entrer dans une petite synagogue de Satan, vu les bobines de pharisiens ou de publicains que tirent généralement les bonnes femmes scrutatrices des deux sexes dans ces lieux d'aisance, gonflées de l'importance de leur jeu de rôle.

    Le "secret de l'urne", c'est typiquement l'hypocrisie bourgeoise badigeonnée de chaux. Liberté d'expression ? Ah, on peut tout dire en France selon cette tête de noeud de Jean-François Kahn ? Alors ne chions pas seulement sur les flics, au ras du caniveau, mais aussi sur la déesse Marianne, femme-tronc grotesque sortie du sac de farces et attrapes républicaines, qui n'est qu'une grosse vache à lait sacrée. Même les petits partis anarchistes en France (ainsi que "Charlie Hebdo" et "Siné Hebdo") ne font rien d'autre que sucer le lait de cette salope qui porte le Capital en bandoulière.

    Que Xavier Matthieu saccage une préfecture, et alors la République ressort ses espèces sacrées, qui sont exactement les mêmes que celle de n'importe quel banquier suisse capitaliste : l'or et l'argent.

    Est-ce que la jeunesse n'a pas mieux à faire que "d'emmerder le Front National" pour le compte de tel ou tel gouvernement de droite gaulliste ou de gauche soixante-huitarde ? Est-ce que Sartre, en qui sont réunis l'esprit soixante-huitard et l'esprit gaulliste ne trempe pas les mains dans la politique par pur goût de la merde, comme dit Céline ? Plus efficace encore que le gâtisme gaulliste pour maintenir dans un état de dépendance, le gagatisme sexuel de Cohn-Bendit. La révolution sexuelle est un produit capitaliste et les anars façon Siné sucent l'Oncle Sam non moins que Sarkozy. Et même : lui est payé pour ça.

    Les péripéties économiques font d'ailleurs que le vote FN profite désormais alternativement à la droite et à la gauche, et que ce parti est donc désormais parfaitement intégré à la mécanique horlogère électorale telle que la prônait déjà Maître Jacques Attali il y a quinze ans, dont les Etats-Unis fournissent le modèle : l'alternance pour ne rien changer.

    Les gazettes trompent leurs lecteurs quand elles prétendent que Sarkozy a fait perdre son pouvoir de provocation à Le Pen. C'est la conjoncture économique qui a démodé Le Pen. Sarkozy n'a fait que suivre le tempo.

    Quant à Le Pen lui-même, il est assez amusant de constater que c'est -en tant que provocateur- la même corrosion que les anarchistes façon Siné qu'il a subie, celle de l'argent. Au fil du temps, son idéologie de petit propriétaire, de politiquement incorrecte qu'elle était dans le contexte industriel est (re)devenue "bien portée".

    La planche à billets tourne à fond désormais, pendant que de la cathédrale capitaliste monte une prière pour que ce dérapage ne soit qu'une syncope et pas la Chute finale.



  • Z comme Zemmour

    Pourquoi les idées de Le Pen,

    défendues aujourd'hui par Zemmour,

    n'ont plus la même saveur ?

    Le fruit défendu hier devenu confiserie

    Pour vieille douairière du "Figaro", vieux papy de l'Académie ?

    Tirons au moins leçon du "petit chose" Zemmour :

    De la France il ne reste plus,

    Que des images d'Epinal dans une boîte en fer émaillée,

    Rien de solide à quoi se raccrocher,

    Et c'est bien fait.

    Nique ta mère !

  • Feu sur le Ramadan !

    La confiance utopique de Tariq Ramadan dans une possible "neutralité" de l'Etat laïc français, garantissant la liberté de culte, est typiquement mahométane. On retrouve néanmoins un tel a priori favorable vis-à-vis de l'Etat dans d'autres religions judéo-chrétiennes proches. Le jansénisme en France, théologie de la secte de Port-Royal-des-Champs (tout un programme) a ressuscité durablement le providentialisme médiéval au XVIIe siècle, rompant avec l'humanisme de la Renaissance. Sainte-Beuve a fourni une analyse sagace bien que partisane de l'idéologie janséniste. Cette analyse permet d'entendre tout ce qui lie le XIXe siècle romantique et bourgeois au "Grand Siècle" de l'absolutisme, par-dessus les "Lumières françaises" du XVIIIe.

    Le providentialisme, emprunt médiéval à la philosophie païenne romaine, en tant qu'il est procès de sacralisation du pouvoir politique, est inévitablement présent dans toutes les doctrines religieuses à tendance théocratique. Donc dans l'islam ou "les islams". Mais la philosophie nazie de G.W.F. Hegel, la morale existentialiste qui en découle est la déclinaison ultime de cette conception théocratique.

    Ce providentialisme peut aussi être comparé à une sorte d'idée maçonnique chrétienne, qui prête à la politique, qu'elle soit abstraite ou s'incarne dans un homme (ce qu'une idéologie peut difficilement éviter), qui lui prête peu ou prou le rôle de démiurge, de "grand architecte" traçant les plans du monde. Poussée à son point de rigueur et d'absurdité extrême (c'est ce qui en fait toute la valeur), le franc-maçon suisse Joseph de Maistre (cette géodésie totalitaire n'est pas sans rapport avec l'horlogerie) s'est fait le porte-parole d'une version quasiment "ottomane" de la France chrétienne (dont Baudelaire, sous l'influence délétère des spéculations juridiques de J. de Maistre, avoue le caractère satanique ; "Le prêtre, le poète et le soldat", ainsi Baudelaire résume-t-il l'arrière-plan moral et politique de son romantisme, plus romain que chrétien par conséquent).

    J. de Maistre se rêve en éminence grise d'un homme providentiel, Napoléon fournissant un exemple de criminel de guerre à la hauteur de son espérance (L'espèce de fièvre mystique de J. de Maistre évoque celle de Goebbels ultérieurement, même si la haine systématique de l'art, trait dominant chez de Maistre -haine quasi proustienne- fournit "a contrario" de précieux renseignements sur ce qui échappe au domaine de la seule mécanique ou du droit. La s–ret‚ du mauvais goût de cet horloger savoyard force en effet l'admiration.)

    A juste titre, Voltaire voit dans le jansénisme une sorte de reviviscence du judaïsme, iconoclaste et destructrice pour l'histoire. De fait le romantisme ne fait que sonner le glas de l'art, dont le cancer remonte à la période baroque. Rares sont les critiques qui au cours des derniers siècles ont su discerner dans la peinture de Rembrandt ou Rubens, par-delà leur virtuosité, les marques du délitement musical de l'art.

    Le contrat social de J.-J. Rousseau en revanche se rapproche assez de l'idéal de T. Ramadan. La rhétorique laïque grossière d'Eric Zemmour (petit "soldat belge" du cartel médiatico-militaire Dassault - "On n'est pas couchés", France 2 le 26 sept.) qui lui est opposée, T. Ramadan doit la prendre pour ce qu'elle est : un discours RELIGIEUX évacuant l'histoire, par quoi TOUTE thèse d'un pouvoir temporel neutre, repérable à son caractère statique, devra nécessairement passer. L'idée païenne du destin, véhiculée par Hegel jusqu'à nous sous la forme du providentialisme est en effet incompatible avec la recherche d'une logique historique. La propagande cinématographique capitaliste a poussé loin comme sa grande soeur nazie la destruction de la science historique, sans compter la tentation totalitaire récente de légiférer sur l'histoire.

    En l'occurence l'effacement des crimes de guerre atroces de Napoléon (ou de Gaulle) par Zemmour*, le refus d'en tirer la leçon (et au premier chef de voir la troublante ressemblance entre le régime napoléonien et le régime nazi, parfaitement équivalents sur le plan philosophique) s'apparente non pas à du "négationnisme", mais carrément à une négation cléricale de l'histoire elle-même.

    Goebbels pas mort !

    Deux exemples de mensonges grossiers, propagés à la vitesse du son par les médiats :

    1/ L'opposition binaire sans cesse réaffirmée entre un Etat "garant de l'intérêt général" et de grands groupes industriels et bancaires menant leur barque à leur guise - contre l'évidence que ces deux systèmes centripètes s'inscrivent dans le même cercle et ne peuvent être compris séparément. Pas de dictature ou de totalitarisme sans le sophisme, même sous-jacent, de la "loi naturelle". Le projet économique capitaliste COMME la doctrine de la nation laïque projet‚e vers l'avant reposent sur l'idéologie de la "loi naturelle" ; une loi naturelle d'engendrement, dont il faut avoir lu Aristote comme Marx pour comprendre qu'il s'agit d'un mouvement inéluctable de corruption. Shakespeare lui-même a vu venir cette pourriture et la nomme "Danemark", en référence à l'Apocalypse de Jean. Croire au destin revient à s'y soumettre. La mort préside au capitalisme comme au nazisme auparavant.

    Le voile de ténèbres baroque a ressuscité dans une Europe qui les avait vaincus, à l'instar des Grecs plus de deux mille ans auparavant, la fortune et le destin romains. Hitler n'est qu'un pion dans ce jeu d'échec.

    Complot médiatique contre la science traduite comme un complot

    Une illustration : le philosophe Luc Ferry, ex-ministre dont la philosophie est tellement circonscrite qu'elle possède toutes les caractéristiques d'une religion d'Etat elle aussi, ce clerc légitime à mots à peine couverts l'interdiction (renforcée récemment) faite aux parents d'élèves de concurrencer l'Education nationale en enseignant directement leurs enfants, par la raison que cette institution est la meilleure garante de la diffusion d'un idéal républicain commun. Libérer l'enseignement reviendrait à mettre en danger la foi dans l'Etat garant des libertés individuelles et de l'intérêt général, et n'irait sans doute pas dans le sens "capitaliste" qui est celui de Luc Ferry. La libre concurrence des idées est une liberté que l'Etat libéral totalitaire réprouve.

    2/ Deuxième mensonge convergent et aussi grossier, le mensonge selon lequel la "Révolution de 1789" marquerait un virage "humaniste" dans l'histoire de France, et même, la franchouillardise débridée de certains laïcards aidant, dans l'histoire de l'Europe, malgré le retard de plus d'un siècle de la France par rapport à l'Angleterre sur le terrain des idées et des efforts de la classe bourgeoise pour s'emparer du pouvoir. Si Tariq Ramadan a étudié de près la litt‚rature française comme il prétend, il peut constater :

    - que les régimes bourgeois qui ont suivi de près la Révolution ne correspondent en rien aux idées de Voltaire ou J.-J. Rousseau ; Napoléon et sa polytechnique assassine sont typiquement inspirés par la philosophie romaine - jusqu'à Stendhal qui prétend s'inspirer de la prose du code Napoléon ; tandis que Voltaire prend ses distances avec la théodicée germanique de Leibnitz :

    - que la France n'a jamais connu depuis la Révolution un régime de liberté d'expression aussi large que celui qu'elle connut sous Louis XV. Si Voltaire souhaite la libéralisation du régime de Louis XV, encore trop autoritaire à son sens, ni lui ni Diderot n'ont été traqués par la censure comme Marx et Engels l'ont été dans toute l'Europe il y a un siècle et demi seulement, à une époque où la presse représentait une force libre de contestation, danger écarté pour l'oligarchie désormais, notamment du fait de la fin de la lutte des classes en France dès le milieu du XIXe siècle (Déjà du temps de l'ORTF le danger n'existait pas, et personne n'a jamais vraiment pris la menace révolutionnaire des foules d'étudiants de Mai 1968 au sérieux, en dehors de de Gaulle lui-même et de quelques "bons pères de famille" bourgeois, vite rassurés.)

    Existentialisme et pédérastie

    La "révolution sexuelle" a d'ailleurs un aspect pédérastique notable, et nul n'est plus porté à se prosterner devant le Léviathan qu'un pédéraste (Il existe même une association de "gays" chrétiens baptisée... "Jonas" ; Jonas est d'ailleurs le "Juif errant" contre lequel la révolutionnaire Simone Weil a les mots les plus durs, ne le cédant en rien à Voltaire pour ce qui est de l'antijudaïsme. On peut fort bien s'abstenir de stigmatiser les "gays", tout en soulignant à quel point leur sexualité repose sur l'angoisse, et combien la propagande totalitaire joue sur le registre de la sécurité civile. Du reste l'homosexualité, déterminisme inventé au XIXe siècle, n'est que la conclusion rationnelle du mariage ; les pédérastes sont probablement beaucoup plus sensibles que d'autres au caractère incestueux d'une sexualité "hétérosexuelle". Moi-même j'ai fréquenté quelques pédérastes dont les mères ressemblaient comme deux gouttes de sperme à la puritaine BCBG Christine Boutin.

    Toute la philosophie existentialiste ou presque, d'ailleurs, qui est une théologie chrétienne invertie, peut être résolue à une sorte de querelle familiale intestine. Le problème que se pose la philosophie laïque de la "fin de l'histoire" (sic) et la question de savoir ce que devient la famille au-delà de la pédérastie, ces deux problèmes n'en sont qu'un, parfaitement grotesque. D'une part parce que la philosophie et la science la‹ques se sont toujours tenues à l'écart de l'histoire ; d'autre part parce que le droit de la famille est un principe de dérogation à l'inceste qui évolue au gré de l'organisation patrimoniale et politique.

    Existentialisme et pédérastie peuvent être compris ensemble comme le triomphe apparent de Dionysos sur Apollon (Dans le seul but pour Apollon d'asseoir plus solidement son pouvoir ; la République bourgeoise n'a pas inventé l'idée de substituer pour une plus grande efficacité le divertissement à la terreur policière.)

    La voie antiromaine

    Le progrès de l'islam ne peut se faire que dans le sens d'une reconquête scientifique, d'une théologie de la Libération par la science. Même si l'interdiction formelle de servir deux maîtres -Dieu et César- n'est pas dans l'islam comme elle est dans le Nouveau Testament chrétien, l'histoire montre que les autorités politiques font toujours un usage policier des doctrines religieuses, jusqu'à les subvertir complètement comme c'est le cas avec le national-socialisme de Hegel et ses lieutenants du désordre que sont les philosophes existentialistes, amphigouriques suppôts qui ne se connaissent pas eux-mêmes. Et la science est forcément un combat, comme le révèle la vision de Jean, car de la Libération les systèmes étatiques fondés sur la peur ne veulent pas.

    Sur le chemin de cette reconquête, il est d'ailleurs un savant musulman qui pose de très sérieux jalons : Averroès, "au seuil de l'histoire", et donc de la révélation, moins près de la pente théocratique que ne l'est Thomas d'Aquin lui-même. Un thésard démocrate-chrétien pas très sérieux (Rémi Brague) a tenté récemment à coup de néologismes vaseux de démontrer l'apport décisif de Rome à la civilisation européenne ; thèse proche de celle du pape Benoît XVI, parfaitement antihistorique comme toute thèse boche qui se respecte. Le pape n'hésite pas d'ailleurs à se référer à des philosophes parfaitement abscons comme Adorno ou Horckheimer, Popper, Heidegger, branleurs de l'espèce susdite qui font regretter amèrement au Français que je suis que toute la philosophie allemande et pollack ne se soit pas suicidée à la suite d'Hitler et de son état-major, au lieu d'émigrer aux Etats-Unis.

    Non, ce qui caract‚rise la pensée occidentale, comme Aristote en son époque décadente, en quoi elle est différente des pensées orientales ou romaine, c'est bien plutôt par son matérialisme radical, celui de François Bacon (ennemi juré de J. de Maistre) ou de Karl Marx (On en décèle notamment la radicalité au fait que, contrairement à la très grande subjectivité des philosophes épicuriens ou romains, Aristote comme Bacon -la dialectique marxiste-, excluent l'idée animiste de vide, déguisé en "Néant" dans la mystique providentialiste, qu'elle soit chrétienne, nazie, athée, capitaliste. Ce qui me fait dire que Bernanos ne va pas assez loin, parlant du hasard comme "le dieu des imbéciles", car un chrétien doit savoir reconnaître Lucifer dans la roue de Fortune et ses rayons puissants.

    *Pourquoi Zemmour peut exprimer publiquement chaque samedi soir des idées qui ont valu récemment à Le Pen les foudres de l'Inquisition médiatique ? Cela dit presque tout de la société civile française depuis la Libération. Phénomène Zemmour-Le Pen analogue à la condamnation de Louis-Ferdinand C‚line pour propos antisémites et l'absolution des industriels de l'automobile et de l'aviation ayant pourtant mis leur polytechnique de mort au service de l'Allemagne nazie. Industriels actifs pour ce qui est d'exciter le patriotisme vindicatif, mais dont la seule patrie est l'argent.
  • Fier d'être misogyne

    On peut comprendre l'inversion de notre époque par ce biais : l'attribution aux hommes de vertus féminines telles que le goût pour le sexe et la guerre. "Génération et corruption" : en un titre, l'élève d'Aristote peut tout saisir de la raison totalitaire que nous subissons, au point pour les plus tarés de leur faire désirer la mort.

    Bien sûr, il y a des femmes plus viriles que des hommes, même si l'exemple de Simone Weil est le seul qui me vienne à l'esprit, et des hommes plus femelles que des femmes. Le grammairien judéo-boche Frédéric Nitche témoigne qu'il est le produit de l'angoisse vaginale, en concluant que seules sa mère et sa soeur auraient pu lui faire renoncer à son idée d'"éternel retour". Toutes les aberrations scientifiques participent d'ailleurs pour partie du raisonnement "génétique".

    Quelle signification peut avoir un "principe féminin" distinct d'une femme en particulier ? "Notre sainte mère l'Eglise" est de ces principes féminins, qu'il serait un peu long à disséquer. Elle est la première grande "personnalité morale" de l'ère moderne. Et lorsque des hommes politiques, Le Pen ou Kouchner, dépeignent les Etats comme des "monstres froids", il convient de rajouter que ces monstres froids auxquels sont dévoués les hommes politiques sont des femelles. Le capitalisme est un autre système féminin dominé entièrement par les cycles et la génétique, la recherche du temps perdu.

    C'est en appliquant la même logique aristotélicienne que Karl Marx a anéanti simultanément l'Eglise, l'Etat (national-socialiste) et le capitalisme afin de sauver de leurs griffes la Vérité, devant laquelle les femmes tournent le plus souvent les talons lorsqu'elles l'aperçoivent. Le prince des poètes, Baudelaire, pas très loin de l'homosexualité comme Nitche, conçoit même l'art comme une protection contre la vérité - étant donné qu'il fait aussi l'éloge du maquillage des femmes, on pourrait dire : comme un "masque de beauté". Le grand mérite de Baudelaire étant, contrairement au clergé actuel, de ne pas cacher qui lui inspire ses vers.

     

  • Définition

    Le "populisme", dont Le Pen a longtemps eu l'apanage médiatique, consiste à se foutre de la gueule du peuple et le mener en bateau. On ne peut donc mieux dire que le suffrage universel est populiste, surtout après l'engouement à l'échelle mondiale parfaitement spontané pour Barack Obama.

  • Sainte Europe

    La Semaine sainte électorale approche. Un proche parent à moi qui a voté toute sa vie scrupuleusement me confie d'un seul coup, comme pris d'un remord :

    "- En politique, je suis agnostique !"

    C'est bien ce que pense, l'agnosticisme est la seule religion qui possède en France de nombreux fidèles pratiquants. Et dévôts avec ça ! "Dévotion, piège à cons !" : slogan à peindre sur les églises et les isoloirs.

    Etonnez-vous après ça que les Juifs et les Alsaciens prennent Sarkozy pour un homme providentiel, les cathos prennent Ségolène pour la Vierge Marie et Le Pen pour le Père Fouettard, et les musulmans qui croient encore vraiment en Dieu votent Dieudonné.

  • De Jaurès à Le Pen

    - Si le Parti socialiste avait voté CONTRE l'envoi de troupes françaises en Afghanistan pour assister les Etats-Unis dans leur stratégie d'acheminement des "tankers" remplis de pétrole du tiers-monde pauvre vers le tiers-monde gavé, alors il pourrait reprocher à Le Pen de "récupérer" le pacifiste Jean Jaurès. Mais il a voté POUR.

    - Si le Parti socialiste avait un électorat populaire, et non un électorat composé en grande partie de fonctionnaires intéressés à la survie de l'Etat jacobin, et donc du capitalisme, alors il pourrait reprocher à Le Pen de comparer son parti à celui de Jaurès.

    - S'il est vrai que les "200 familles", pour reprendre l'expression de Jean Galtier-Boissière, manipulent indirectement le parti de Le Pen, comme elles manipulent indirectement le parti de Besancenot, quant au Parti socialiste, lui, c'est DIRECTEMENT qu'il est actionné par ces "200 familles".

    Qu'est-ce que le conseiller économique du PS, Jacques Généreux, trouve à dire à l'occasion de la crise ? Que "C'est la faute à Sarkozy" et que "Les courtiers en banque n'ont pas une morale très reluisante".

    1. "Exit" le constat que la crise correspond au schéma marxiste décrivant une concentration du capital entre trop peu de mains, cause que les banques sont CONTRAINTES de jouer à la loterie et gaspillent l'argent comme aucun service public n'oserait le faire, c'est-à-dire par paquets de cinq ou dix milliards d'euros d'un coup.

    2. "Exit" le constat que le capitalisme a été préservé jusqu'ici de l'absurdité totale et de la paralysie générale par la manne pétrolière et l'arme nucléaire, celle-ci étant un moyen pour tenir en respect le tiers-monde ouvrier - deux "faits extérieurs" que Marx n'avait pas prévus.

    3. "Exit" cette vérité que le PS a mené une politique capitaliste active, probablement encore plus efficace que celle des gaullistes, car plus rusée (Fabius et Rocard, par exemple, se sont montré des dirigeants capitalistes extrêmement habiles si on les compare à Alain Juppé ou Dominique de Villepin, François Fillon).

    Maintenant, ce que Le Pen comme le PS occultent carrément, et ce n'est pas le moins important, c'est l'Histoire : le fait que depuis Jaurès la division du travail à l'échelle internationale, mouvement centrifuge décrit par Marx et qui finit par arracher les rênes des mains des industriels capitalistes eux-mêmes ("Le pire ennemi du Capital c'est le Capital lui-même."), ce mouvement a mis fin à la lutte des classes en Europe. A vrai dire la fin de la lutte des classes en France remonte même avant Jaurès : elle remonte selon Marx à 1850, c'est-à-dire à l'élection par la France rurale de Napoléon III, représentant de la bourgeoisie industrielle ; on verra ce type d'élection bizarre se répéter ensuite : c'est le cas notamment de l'élection d'Adolf Hitler en Allemagne dans des circonstances qui rappellent celles de l'élection de Napoléon III. C'est le cas de toutes les élections à la présidence de la République sous la Ve. Il y a selon Marx, de la "classe sociale" au simple "sentiment d'appartenance à une classe sociale", un fossé historique.

    La crise mondiale qui replace Marx "sous les feux de la rampe" est-elle l'occasion de redécouvrir ou de découvrir Marx ? On voit bien que non. Les médiats, la presse, font tout pour que cela n'arrive pas. J'ai dû entendre au total à la télévision et à la radio depuis le début de la crise deux personnes qui tenaient un discours marxiste cohérent.

    L'Etat laïc n'a jamais eu d'ennemis plus acharnés que Marx et Engels puisqu'il n'est à leurs yeux en quelque sorte rien d'autre que la structure religieuse du capitalisme. On peut même voir qu'il y a deux structures religieuses successives ; celle qui correspond au capitalisme industriel, phase au cours de laquelle le discours religieux est tenu par les instituteurs et les professeurs, que Péguy (le vrai, pas celui de Finkielkraut) appelle "hussards noirs" ; et celle que nous connaissons actuellement, depuis que les "services" se sont substitués à l'industrie, phase où les hussards noirs ont été destitués de leur rôle moral au profit des journalistes et des médiats, le cinéma y compris. Pourquoi les hussards noirs ont-ils été destitués au profit de ceux qu'on appelle "journalistes", mais qui ne sont en réalités que des mercenaires. Tout simplement parce que vendre des services plutôt qu'une production industrielle, étant donné la nature subtile de beaucoup de services, impose de la part des médiats une ruse et des accommodements avec la morale et la vérité plus grands encore.

    Pour quelle raison le marxisme est-il donc malvenu jusque dans le parti d'Olivier Besancenot ? Parce que la science marxiste est extrêmement dérangeante pour une grande majorité de Français qui préfère largement se vautrer dans des petits discours existentialistes à deux balles. Qu'est-ce qu'un ouvrier français syndiqué aux yeux d'un esclave chinois ? Un privilégié, comme le patron de cet ouvrier. On ne pas demander à un esclave chinois d'entrer dans des nuances trop subtiles. Parmi les aristocrates privilégiés qui furent exécutés au cours de la Terreur déjà, certains étaient beaucoup moins privilégiés que d'autres. Quand la misère explose, elle ne fait pas dans le détail.

    Le combat marxiste ou même "jaurèsien" n'a donc plus de sens désormais qu'en faveur du "haschich-prolétariat" de banlieue et des esclaves qui, dans le tiers-monde, fabriquent pour les privilégiés des gadgets en plastique et alu.

  • A couteaux tirés

    L'opposition gauche-droite, c'est le moteur à deux temps de la société civile française. La liste des crétins est longue, Jacques Attali en "pole position", de ceux qui proposent d'améliorer le rendement du moteur sur le modèle yanki, en se débarrassant de trublions comme Le Pen ou Besancenot.

    Combien de feuilletons débiles TF1 devra encore diffuser avant de faire de la France un pays de crétins parfaitement homogène ?

    En réalité Sarkozy, en faisant ressortir l'hypocrisie de la gauche, se montre beaucoup plus subversif que Le Pen et Besancenot réunis pour l'instant.

    Si la gauche était au pouvoir, c'est la droite qui feindrait de s'opposer à l'envoi de troupes françaises en Afghanistan, qui s'y collerait à la place d'Arnaud Montebourg (pas très crédible dans le rôle de Jaurès).

    Les médias français financés par les marchands d'armes sont plus nuancés : ils sont plutôt pour la guerre. Le souvenir d'un siège social de style "bauhaus" mis en miettes par des terroristes n'est pas près de s'éteindre. Mais les médias émettent tout de même une réserve : il faudrait que les trouffions français soient mieux équipés ; à côté des armes de frappes chirurgicales yankies, l'armée française à l'air de se battre avec des couverts Guy Degrenne.

     

     

     

  • Devoir de vacance

    "De quoi Sarkozy est-il le nom ?" Il y a des sujets de dissertation plus excitants... Je dirais qu'au mieux il laissera son nom au théorème suivant : le libéralisme de gauche ou de droite + les idées laïques + les idées démocrates-chrétiennes + les idées d'extrême-droite = 0.

    Les raisons de haïr Sarkozy sont les mêmes que celles qui amènent à le détester. Le reflet que Sarko renvoit, d'une France schizophrène, on peut en tomber amoureux ou lui jeter des pierres. Les vieilles rombières démocrates-chrétiennes qui ont vu dans saint Nicolas le Messie et lui ont versé leur suffrage ne sont pas loin des vieilles bigotes laïques qui traquent dans les discours du Président le moindre blasphème.

    Sarkozy a été élu "Produit de l'année". Mais il tourne déjà à la caillette. La "recherche" se penche déjà sur le concept de 2012. Je ne suis pas un spécialiste, mais dans le genre "concept", Carla n'est pas mal pourvue.

    Tant que Le Pen est encore là pour nous dérider avec ses vannes qui font blêmir les médias : "Dieudonné est le futur Obama français !", passe encore, mais après ? Après ça sera l'Amérique.

  • Le théorème de Le Pen et Dieudonné

    Le théorème de Le Pen et Dieudonné est le suivant : "antiracisme = racisme x 2", qu'ils démontrent ainsi : "Un blanc raciste et un noir antiraciste peuvent très bien s'entendre."

    Et le bobo de perdre pied une fraction de seconde. Le seul moyen de s'en tirer sera de dire : "Oui, mais ils sont tous les deux antisémites, des ennemis d'Israël. Ce sont deux racistes. Un raciste blanc, et un raciste de couleur. Cqfd." (Tiens, j'ai entendu Alphonse Allais se marrer, tout là-haut, pas vous ?)

    Il ne manque plus à Dieudonné et Le Pen que de dénicher un rabbin pour former un trio. Si "l'Evangile ne rit pas", comme dit Baudelaire, en revanche il paraît que les juifs sont pleins d'humour...

  • Baptême français

    Il fallait voir la tronche des journalistes pour annoncer la nouvelle que Dieudonné a choisi Le Pen pour parrain de sa fille. Blêmes comme si Fourniret venait de s'évader de prison !

    Dieudonné et Le Pen, deux Français typiques, qui n'aiment rien tant que faire la nique aux bourgeois, se sont associés pour former un duo. Mais au-delà du sketche, ce qui peut légitimement inquiéter les bobos là-dedans, du "Figaro" à "Charlie-Hebdo" : l'idéologie antiraciste a vécu. Le pin's "J'ai la conscience tranquille, je ne vote pas Le Pen et je regarde des films antinazis", ce gagdet-là a perdu toute sa sacro-sainte valeur laïque.

    Le Pen continue de faire scandale dans les asiles de vieillards-nés de Neuilly ou Belleville, bien sûr, mais il ne fait plus figure d'épouvantail dans les banlieues.

    *

    Depuis un moment déjà, le Tiers-monde a commencé de perdre ses illusions concernant la politique impérialiste occidentale, qui passe elle aussi par la dénonciation hypocrite des crimes passés du colonialisme, pour mieux cacher que l'exploitation s'est intensifiée, que Kouchner perpétue la politique gaulliste carnassière. L'entente entre Dieudonné et Le Pen est le signe que les écailles dans les banlieues aussi sont en train de tomber, malgré l'épandage d'argent public pour acheter la paix des beaux quartiers.

    La conscience politique continue de progresser malgré la progande en continu de "Plus belle la vie".

    A quand un clip commun de Joey Starr-NTM et Le Pen pour dénoncer la police politique laïque dont ils ont été tous les deux victimes ? S'il y a bien une chose qu'on ne peut par reprocher à Le Pen, c'est de flamber son héritage capitaliste et de ne pas penser à la retraite, de n'être aux yeux des bobos confits dans leurs tabous qu'un vieillard indigne.

    (J'imagine BHL, dans un club Med. de Cuba ou d'ailleurs, déjà en train de fourbir un édito rageur à l'attention de son public de veaux décérébrés qui n'aiment rien tant que se faire fouetter par ce sadique monotone : "Désormais, Mesdames et Messieurs, l'antisémitisme TRANSCENDE les races !!")

  • Certifié non conforme

    Tant que l'Internet ne met pas en danger le pouvoir libéral démocratique, le pouvoir libéral démocratique n'a pas intérêt à le censurer.
    L’Internet est même au service de la propagande bobo. Si les régimes bourgeois occidentaux ne s’autolégitimaient pas, c’est pas les pays du tiers-monde qui le feraient à leur place !
    De temps en temps, un bobo bénin vient rappeler au bon peuple des téléspectateurs que la censure n’existe pas ou presque sous nos latitudes évoluées, et qu’au moins, de ce point de vue-là, c’est un monde meilleur que le nôtre, en toute objectivité.
    Comme par hasard ce sont toujours des gens qui n’ont rien à dire qui prétendent que l'autocensure n’existe pas.

    Le fait que Michel Houellebecq soit passé au travers de la censure, comme Le Pen avant lui, n’implique pas que la censure n’existe pas mais au contraire la prouve. On se trompe si on prend Houellebecq pour un écrivain, un poète ; c'est un acteur politique qui est parvenu à soulever le couvercle de la censure et à narguer le système pendant quelques années.
    On se souvient du tollé qu'il déclencha en racontant que le patron puritain de “Nouvelles Frontières”, Jacques Maillot, jamais avare d’un petit prêchi-prêcha, comme tout bon démocrate-chrétien qui se respecte, Jacques Maillot trempait dans dans le business du sexe en Asie.
    Même "bronka" lorsque Houellebecq prétendit que les Allemands étaient des gens plus sympathiques que les Français, ce qui n’est anodin que pour un crétin.
    Apparemment Houellebecq est retombé sous les fourches caudines de la censure démocratique depuis, même si son "pavé dans la mare", "Plateforme", est toujours d'actualité. C'est curieux, H. a l'air de douter que le prix Goncourt n'est qu'une garantie de finir dans les oubliettes de l'histoire, à brève échéance. D'une certaine façon, les provocations de Le Pen et de Houellebecq sont involontaires, spontanées. D'ailleurs aucun des deux ne remet vraiment en cause les fondements de la bourgeoisie, puisqu’on peut résumer Le Pen et Houellebecq à deux nostalgiques de la IIIe République, des anti-soixante huitards qui n’ont pas compris ou font semblant de ne pas comprendre que “Mai 68” n’était qu’un mouvement antirévolutionnaire conservateur. Seule la mode vestimentaire a changé. On comprend que Sarkozy ait pu séduire Le Pen et Houellebecq, qui ne font qu'exprimer un "désir de sincérité" presque enfantin. Ce sont des victimes de l'hyperhypocrisie qui se rebellent contre elle. Un peu comme Nitche.

    *

    La censure démocratique n'est pas "positive", elle ne répond pas à des principes moraux, comme sous Louis XV ou dans un régime communiste, en Iran ; la censure ne se réveille dans un régime démocratique que pour protéger le pouvoir bourgeois de critiques radicales qui pourraient saper ses fondements économiques et politiques.
    La traque de Marx à travers l’Europe à une époque où les pamphlets, les ouvrages politiques avaient un impact certain, cette traque n’est plus d’actualité depuis que la télévision et le cinéma ont pris le dessus. Rien n’est plus facile que de contrôler des lopettes décérébrées comme PPDA, Pujadas, Claire Chazal, toute la clique des animateurs télé. Pas besoin d’une conscience politique très développée pour comprendre ça.

    La police de Louis XV ne décida pas d’arrêter Diderot et de le mettre au vert pendant quelques semaines parce que sa prose "libertine" menaçait le pouvoir royal, solidement établi, mais parce que le pouvoir estimait qu’il avait publié un ouvrage licencieux, immoral. Le pouvoir de Louis XV ne voulait pas se protéger mais punir un contrevenant.

    *


    Sans même parler de la loi Fabius-Gayssot, dont on ne peut parler dans le détail sans tomber sous le coup de la loi et qui revient à promulguer l'histoire par décret (avec la complicité de la communauté "scientifique" européenne toute entière !) : la censure des ouvrages et sites pédophiles, qui a d'ailleurs elle aussi un aspect juridique délirant, cette censure a été mise en place sous la pression populaire, les manifestations gigantesques en Belgique qui ont déstabilisé le pouvoir belge, par exemple, et qu’on veut éviter de voir se produire en France. Le pouvoir politique bourgeois ne s'est pas avisé que la promotion de la pédophilie par le canal de l'Internet pouvait avoir des effets moraux désastreux, mais il redoute les manifestations populaires de protestation contre l'inefficacité de la Justice qui peuvent être dangereuses.

    Si le bourgeois a une hygiène, voire deux hygiènes par jour, histoire de récurer sa crasse virtuelle, il n'a pas de morale en revanche.

    Si l'internet devait pour une raison ou une autre menacer les fondements du pouvoir oligarchique en place, si la propagande télévisée perdait de son influence au profit d'autres médias, c'est évidemment très loin d'être le cas aujourd'hui, y compris aux Etats-Unis, alors les avocats de la liberté d'expression se transformeraient immédiatement en censeurs zélés ; aucun doute n'est permis là-dessus. A titre préventif, un certain nombre de penseurs bourgeois aussi différents que Jacques Julliard, Bernard Stiegler, Emma Drucker, Maurice Dantec, dénoncent déjà l'expression d'une pensée "différente" sur le ouaibe, "négationniste", "anti-américaine", "pro-nazie", "révolutionnaire" ou "islamiste". Ces cochons exigent la censure de ceux qui ne peuvent pas s'exprimer publiquement ou très peu.
    Et la probité, la déontologie du journaliste, rouage essentiel du système, n'est pas la règle : on ne rencontre cette probité et cette déontologie dans le journalisme que de façon exceptionnelle, à gauche comme à droite.
    Ni les bobos de gauche de “Libération”, ni les ringards de droite de “Valeurs actuelles” ou du “Figaro” ne peuvent prétendre sérieusement à un autre titre que celui de valets du capitalisme, des grandes banques d’affaires douteuses ou des marchands d’armes cyniques.

  • L'humanisme comme il va

    Seule la méconnaissance du grand public des notions historiques de base autorise le philosophe lambda sur un plateau de télé aujourd'hui à se dire à la fois "humaniste", puis quelques minutes après à s'affirmer aussi "de gauche" ou "de droite".

    Il est vrai que Philippe Val en humaniste, ça fait rire tout le monde sauf les abonnés à Charlie-Hebdo. Pourquoi pas Michel Charasse tant qu'on y est, cette tête de veau sauce socialiste, en philosophe héritier des Lumières ?

    Je ne veux pas porter de jugement sur le fond sur l'humanisme de Le Pen, il me faudrait pour ça le connaître mieux : simplement n'être "ni de gauche, ni de droite" est un préalable minimum à l'universalisme. Même s'il y a une contradiction flagrante, historique, entre le refus de Le Pen de tomber dans un schéma binaire et le nationalisme de Le Pen, issu des théories libérales et démocratiques les plus stupides et meurtrières. Sarkozy n'a pas inventé la démagogie, il n'a fait que la perfectionner.

    Bien sûr il y a des humanistes autoproclamés un peu moins crétins que Philippe Val ou Michel Charasse ; prenons Jacques Julliard, par exemple, l'éditorialiste à perruque du Nouvel Obs. Voilà un type qui joue le jeu d'être de gauche, mais qui sait bien dans le fond que ce n'est qu'un artifice juridique. Mais un artifice utile à ses yeux, puisqu'il fait de l'organisation yankie un modèle d'organisation politique à suivre. Sans rentrer vraiment dans le détail des différences monstrueuses entre les Etats-Unis et la France.

    Un autre type un peu plus sérieux que Philippe Val, par-delà les slogans, c'est Jean-Claude Martinez, l'expert-juriste du Front National. Son diagnostic d'expert rejoint celui de Julliard. La constitution gaulliste est en contradiction avec la réalité du pouvoir oligarchique et l'élection du président au suffrage universel, de nature à provoquer un immense malentendu et à paralyser le pouvoir politique.
    Diagnostics d'experts, pas d'humanistes. Ils oublient tous les deux ce grand principe universel : « Chassez le naturel, il revient au galop. » S'il y a bien une nation artificielle, c'est les États-Unis, dont les fondements économiques et militaires, mais aussi les fondements juridiques, historiques, moraux, sont artificiels. Ces deux sages experts marchent sur la tête. Ce sont des nostalgiques d'un ordre bourgeois idéalisé, à qui ils sont reconnaissants d'avoir fait d'eux ce qu'ils sont : des notables. Cette mentalité antirévolutionnaire est dépassée.

    Finalement Jean-Claude Martinez du FN et Jacques Julliard de l'"Obs" ne sont pas si différents que ça de Philippe Val de "Charlie-hebdo", ils partagent les mêmes principes juridiques bourgeois.

  • Table rase de la télé d'Etat

    La télévision publique de M. Patrick de Carolis du Figaro propose un nouveau reportage sur "Le Pen tortionnaire en Algérie", désormais un grand classique du cinéma d'horreur qui va encore faire frissonner dans les chaumières bobos.

    De la part de Patrick de Carolis, qui doit sa carrière à un fabricant d'avions de chasse, Serge Dassault, c'est bien généreux de se soucier du sort des victimes de la guerre. Il est vrai que dans la guerre moderne on ne torture plus, du moins pas officiellement, on se contente de frappes chirurgicales griffées Lagardère ou Dassault. Et l'ONU ne se bat pas, elle est là pour rendre service, demandez aux Hutus et aux Tutsis.

    *

    C'est plutôt un bon signe pour Le Pen, cette émission. Il n'est pas question de l'enterrer. Au contraire ; l'UMP - via Carolis -, craindrait un regain de popularité du FN suite à la déconfiture de la grande réforme américaine sur un air de Johnny Halliday de Sarko. & co. qu'elle ne s'y prendrait pas autrement.

    Étant donné l'aptitude des journalistes de la télé publique à truquer l'histoire et à la présenter sous un jour manichéen, on peut s'attendre à ce qu'ils expliquent comment l'armée française a pratiqué la torture en Algérie… sans que De Gaulle soit tenu au courant.

  • Confessions intimes

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    J'ai fait un curieux rêve hier soir après avoir éteint la télé, feuilleté quelques pages d'un des cinq bouquins que je lis en alternance en ce moment, et m'être endormi sans effort. J'étais dans un vaste bureau en compagnie de Jean-Marie Le Pen. Il y avait un très beau Bouguereau accroché au mur. Tout indiquait dans ma posture, je me tenais assez raide sur une chaise, sur les genoux une serviette en cuir et sur l'oreille un crayon de bois, que j'avais été embauché comme secrétaire particulier par le Président du Front National. Pas depuis longtemps, parce que j'essayais de deviner en plissant les yeux les titres des bouquins dans les vitrines en attendant que le Président, penché sur une lettre, daigne m'adresser la parole.

    Je sais d'où vient ce rêve. Outre la confidence de Le Pen, l'autre jour, sur son manque de foi dans la construction européenne, j'ai retenu aussi qu'il s'apprête à écrire ses mémoires, pour régler des comptes personnels. Eh, eh, voilà qui est intéressant et qui nous change des bilans comptables et des estimations habituels. Déjà que je n'aime pas les chiffres, si en plus de ça ils sont bidonnés, je ne vois vraiment pas l'intérêt de se prendre la tête avec.

    Le Pen s'est raclé la gorge et m'a demandé quel titre je pouvais lui suggérer pour ses mémoires ? J'ai un peu bredouillé, vu que je m'attendais pas à cette question : « Pourquoi pas Les Confessions… comme saint Augustin et Jean-Jacques Rousseau ? »
    Il n'a pas eu l'air convaincu, ou alors c'est ma précision sur saint Augustin et J.-J. Rousseau qu'il a trouvée un peu impertinente ? J'ai essayé de me rattraper en disant que le coup de Rousseau, de faire planer la menace de révélations fracassantes et de ne publier ses mémoires qu'à titre posthume était génial, qu'il devait absolument l'imiter - qu'on pouvait même perfectionner l'idée…

    À ce moment-là, Marine est entrée en coup de vent, elle a traversé le bureau en trombe, elle a pris un dossier sur le bureau de son paternel, et elle est repartie aussi sec sans même m'accorder un regard… La suite du rêve m'échappe. La seule chose dont je sois sûr, c'est que ça se terminait pas en cauchemar.

  • Campagne profonde (2)

    Le piment de Le Pen, c'est qu'il chahute l'"establishment". La partie de tennis démocratique qui se joue, si Le Pen n'était pas là pour ruer dans les plates-bandes et chiper la balle de temps en temps, serait d'un ennui mortel ! Ou alors il faudrait deux femmes, et non pas une seule, qui se crêperaient le chignon sans retenue sous nos yeux.

    L'ennui mortel, en revanche, est typique de la littérature démocrate-chrétienne, de Paul Bourget (qu'on réédite !) à Éric-Emmanuel Schmitt ; en toute logique les démocrates-chrétiens haïssent donc Le Pen - du bout des lèvres, comme tout ce qu'ils font. S'ils n'avaient pas enterré le diable, ils penseraient : « Ce Le Pen est diabolique ! ».

    Aussi le spectacle de la métamorphose de Bayrou - qui essaie de "s'hybrider" pour les besoins de son élection -, est-il assez étrange. Il peine à trouver son style. Appliquer la recette de Le Pen ne suffit pas, encore faut-il avoir le tournemain… On dirait que Bayrou drague un type d'électeur qui n'existe pas, un électeur théorique (En dehors de fournir un nouveau sujet de conversation aux journalistes, je lui vois un autre point commun avec Chevènement, à Bayrou : un orgueil disproportionné.)
    Bon, mais j'ai du mal à rester concentré plus de deux minutes sur ce que dit Bayrou ; qu'il soit dans son costard de démocrate-chrétien ou dans son nouveau déguisement de Zorro, il me fait bâiller.

    Retour, donc, à Le Pen, tangent à l'hémicycle, pour reprendre une des ces comparaisons géométriques que les philosophes affectionnent tant. Il m'a fait sursauter l'autre jour lorsqu'il a avoué qu'il avait perdu sa foi dans l'Europe après être allé reconstruire des digues effondrées sur la côte hollandaise, lorsqu'il était encore étudiant. Il aurait de ce jour-là compris que le désir d'un destin commun n'existait pas dans la tête des citoyens des différentes nations européennes… En voilà une triste idée ! Aller chercher le sentiment européen en Hollande, primo, ça n'a pas de sens, les Bataves ont toujours combattu tout ce qui est latin, à l'exception de la monnaie latine.
    Deuxio, Le Pen a une curieuse conception de l'Histoire s'il croit qu'elle ne peut pas se passer des desideratas du peuple. Qui peut dire ce que désire le peuple ? Lui-même ne le sait pas.
    S'il avait fallu attendre le désir des Bretons d'être Français, les Bretons en seraient encore à échanger des fables dans leur dialecte et Le Pen ne saurait pas se servir de La Fontaine pour railler ses adversaires. Finalement il n'y a pas que Bayrou qui soit hybride.

    Je crains que ce sentiment de Le Pen, qui existait aussi chez Mitterrand et chez Chirac, ne trahisse en fait le vieux préjugé persistant des Français vis-à-vis des Allemands, entretenu par la République française depuis plus d'un siècle. Qui sait si dans quelques lustres, à cause de notre orgueil et de notre philosophie, nous ne serons pas obligés d'accepter de nouveau sans discuter toutes les conditions que l'Allemagne, réformée, nous dictera ?

  • La Madone du Planning

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    Jusqu'à la voir, j'imaginais Caroline Fourest en bonne femme acariâtre, desséchée comme ses idées. Elle devait forcément être atteinte de frigidité.

    Quand je la vis pour la première fois, non pas en vrai mais à la télé, ce fut une révélation ! Tout d'un coup je compris pourquoi le microcosme médiatique bruissait du nom croustillant de Caroline Fourest. Car si cette gonzesse n'apporte rien de neuf aux vieilles idées malthusiennes et féministes cent fois récusées par la science mais sacrément coriaces - en revanche sa télégénie frappe d'emblée. Ainsi le secret de sa rhétorique était là !

    "La Madone du Planning", c'est pour faire un jeu de mot : en réalité la comparaison avec Jeanne d'Arc s'impose. Caroline Fourest s'habille en mec et on lit dans ses yeux clairs la détermination d'une nana affranchie. S'ils ne manquaient pas désespérément d'imagination, les fiers pédés de la "Gay pride" devraient la faire défiler en tête de leur carnaval, déguisée en Jeanne d'Arc, à califourchon sur une jument rose (ou verte). Elle serait parfaite dans le rôle.

    Pas question d'apparition divine pour Caroline, bien sûr, en revanche je me suis laissé dire que le diable lui est apparu une fois en songe : grand, blond, avec un œil de verre. De sa voix caverneuse, il faisait capoter les idéaux d'égalité des sexes et de fraternité au plumard ; comme dans les dessins de Cabu, il portait des bottes allemandes bien cirées et piétinait la liberté d'avorter, crrritch, avec une impavidité tout bonnement effrayante !
    Des diablotins portant qui des mitres, qui des képis, l'escortaient, agitant des sonnettes de curé, des crécelles, faisant un vacarme de tous les dieux monothéistes, à faire abjurer la saine laïcité à un instituteur de la FEN !!
    Et Caroline se réveillait, car elle ne croit pas aux apparitions, en nage : inquiète, à peine vêtue d'un blouson de cuir, prête à en découdre, elle se rendait sans plus attendre à l'Assemblée nationale pour l'avertir du danger et lui apporter son aide. Là Jean-Louis Debré lui remettait le "Prix du Livre politique" et la confortait dans son courageux combat à venir contre la calotte et le bandeau noir de Le Pen, le pirate de la politique française.

    Je suis convaincu que les petites fantassines des plannings de France doivent lui emboîter le pas, à Caroline, sans se poser de questions, avec une ferveur toute religieuse, et que leur combat est complètement fanatique et désintéressé.