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Explorations

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Depuis Mort à Crédit, il y a quelques mois, je n’ai pas lu un seul roman : la peur d’être déçu, de trouver tous les plats un peu fade en comparaison.
Dans la réédition en "poche" du Gilles de Drieu La Rochelle, je n’ai pas dépassé la préface. Contre le reproche qui lui est fait de trop se préoccuper de politique, Drieu se défend en mettant au défi de trouver un grand auteur qui se désintéresse de la chose politique.

Cet avis aussi - je le partage -, que la France est un pays de peintres, d’observateurs attentifs ; pas étonnant qu’elle attire autant les iconoclastes (Mais d’être d’accord avec Drieu ne me donne pas envie de lire un des ses romans pour autant.)

Je vois qu’on publie un volume du journal intime de Matzneff. J’ignore tout ou presque de la production de Matzneff, comme de celle de Drieu. Je lis quelques pages. La pédophilie ne m’intéresse pas, c’est une fiction juridique, comment peut-on fonder une littérature là-dessus ? Il faut être bien persuadé de la permanence des conventions humaines… C’est le désir sexuel pour les personnes âgées qui est plus rare et susciterait plutôt ma curiosité.
À plusieurs reprises Matzneff décrit ses rapports sexuels avec ses lycénnes chéries de cette façon à peu près : “Nous avons fait l’amour, c’était fantastique !” Une telle idéalisation du coït, ça fait un peu sourire, quand même. On dirait que Matzneff a quinze ans lorsqu’il écrit des choses pareilles. Est-ce qu’il le fait exprès ? Est-ce qu’il n’a pas peur tout d’un coup de se transformer en adulte ?
Ce n’est pas là-dedans non plus que je ferai mon miel ; probablement faut-il être soi-même lycéenne pour goûter cette littérature pleinement et je ne me sens pas l’âme d’une lycéenne aujourd’hui… Je prends donc finalement la résolution d’achever la petite biographie de saint Augustin par Lucien Jerphagnon.

Commentaires

  • Et quand on songe qu'il y en a qui prennent du viagra pour ça ! Un bon jogging cela fait aussi bien l'affaire, cela remue les sangs et empêche les artères de se boucher ...

  • Vieillesse et sexe ? Alors, il faut lire Kawabatta et sur le même thème, j'aime assez Mémoire de mes putains tristes de G.Garcia Marquez. Je suppose que ça doit être comme pour Céline, on ne peut pas être déçu.

  • Ah, je n'ai pas dit qu'on ne pouvait pas être déçu avec Céline ! mais que "Mort à Crédit" est assez relevé. Quant à Garcia-Marquez, après avoir lu sa "Chronique d'une mort annoncée" dans le train il y a une dizaine d'années, jusqu'au bout vu que je n'avais rien d'autre à me mettre sous la dent, j'ai juré qu'on ne m'y reprendrait plus.

    Reste plus que votre Kawabata.

  • Quant à Kawabata, on peut pas dire que ce soit très relevé : bien plus tendres nuances du lotus ou parfum délicat de cerisiers en fleurs que de wasabi...
    Mais j'en ai de bons souvenirs.

  • J'espère qu'il n'y a pas de malentendu de la part de Jeanette ; j'ai dit que j'avais le goût des femmes "bêtes", pas "bettes".

  • J'ai lu avec beaucoup de plaisir l'histoire de la Rome antique de Jerphagnon (en plus, j'ai lu cela en pays Viking, ça valait aussi pour le dépaysement !). Que vaut cette bio de Saint-Augustin ?

    Pour ce qui est des lycéennes de Gaby-la-Chauverie, je constate qu'en vieillissant, je mate toujours plus les jeunettes, plus par nostalgie de ma propre jeunesse que par goût pour le rose tendre.

  • Ah, Lapin, j'en ai trouvé une cocasse :

    savez ce que crie Gaby lorsqu'il s'insurge contre ses censeurs ?

    "pas de liberté pour les ennemis de la puberté !"

  • Oui, le pire de tout, c'est de devoir choisir un titre dans une libraire de gare. On deviendrait cruciverbiste à moins.
    Mémoire de mes putains tristes, c'est juste une déclinaison assez lisible des "belles endormies" de Kawabata. Sinon, je n'ai pas un mauvais souvenir de la Mala Hora, ni de 100 ans de solitude, mais je devais avoir 16 ans. Pour le reste, pas lu.
    Ca veut dire quoi relevé ? J'espère que ce n'est pas un synonyme d'engagé.
    Peut-être devrais-je me forcer à passer les premières pages de Mort à Crédit, pour voir...
    Kawabata, je trouve juste ça juste admirablement bien construit, en écho avec la plupart de mes obsessions et puis, on met toujours trop de wasabi.
    Entre nous, je vous trouve bien plus courageux à vous attaquez aux bêtes qu'aux "b(l)ettes".

  • Et moi, ami Lapinos, je vais entendre le discours d'un alim qui promet flammes et tenèbres à tous nos hommes du pouvoir

  • • Je reviendrai sur Jerphagnon et Augustin un autre jour, Kalle. À Matzneff je crois que je préfère un autre auteur "pédophile", Patrick Besson, que je trouve plus vraisemblable et plus ironique, bien qu'en plein marasme en ce moment.

    Il y a dans le journal de Matzneff quelque part cette réflexion qu'entre les bras de ces lycéennes dégourdies il oublie la "difficulté d'être", quelque chose comme ça… "Ainsi parlait Kamasutra" ; diantre, causer avec des lycéennes, moi, ça me filerait plutôt la migraine !

    • Jeanette, je crois discerner à travers vos propos une dragueuse hors pair, une "vamp" comme on disait naguère. Je le remarque d'autant plus que pour ma part j'ai toujours été un gaffeur de première catégorie. Il paraît que les Japonaises, je l'ai lu dans un guide touristique, sont toutes des vamps, justement, qu'elles fondent sur les hommes japonais qui sont bien trop timides pour faire le premier pas.
    Je ne suis pas sûr de vous l'avoir dit, mais j'ai une passion pour le portrait, biographie ou peinture à l'huile, un genre très français. Un jour il faudra que je fasse votre portrait imaginaire et que je vous l'envoie.
    Et puis Jeanette c'est typiquement le genre de prénom qui doit faire bander Matzneff, qui a un côté "boy-scout".

  • Finalement la littérature érotique à notre époque, tout genre confondu, a-t-elle son utilité ?

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