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Créationnisme (11)

Ce n'est pas seulement Pascal Sevran que le Niger devrait attaquer en justice en raison de ses préjugés évolutionnistes néo-colonialistes, mais tout le paysage audiovisuel français.

L'évolutionnisme est en effet un des dogmes les mieux partagés par les journalistes qui font désormais la pluie et le beau temps en matière de préjugés et d'idée reçues. Malthus, méprisé des contemporains de Flaubert, bientôt les capitalistes lui attribueront un boulevard.

Pas plus tard qu'hier, c'est un gugusse, bombardé spécialiste scientifique à Europe 1 (joujou d'Elkabbach, capitaliste pluridéficitaire), qui parle dans sa chronique de notre "proche cousin le singe" d'une voix de ravi de la crèche. Qu'est-ce que ça signifie, "proche cousin" ? Proche par la ressemblance ? Proche moralement ? Proche dans le temps ? Plus proche que le lynx ou le poisson-lune dans le tronc généalogique des évolutionnistes ? On serait dans une émission religieuse, je comprendrais, mais la chronique est censée être scientifique et un scientifique ne pas prendre forcément ses désirs pour des réalités.

Le gugusse en question poursuit en détaillant la théorie inepte d'un évolutionniste de Tel Aviv selon laquelle les larmes humaines, provoquées par l'émotion, un de nos "privilèges" par rapport au singe, les larmes ne seraient en fait que le résultat d'une mutation, une adaptation de l'homme à son environnement. Pour expliquer que les larmes constituent un atout dans la compétition entre les individus au sein de l'espèce, l'argument invoqué est tellement foireux et incohérent qu'il m'est impossible de le retranscrire ici de façon cartésienne.

En dehors d'un historien, Franck Ferrand, tous les journalistes d'Europe 1, à commencer par le directeur, donnent l'impression d'avoir fait leur éducation dans "Pif-Gadget". Chaque fois que j'écoute Franck Ferrand parler sur Europe 1, j'ai l'impression d'entendre le représentant d'une espèce en voie d'extinction.

Commentaires

  • Alors Lapinos, toujours aussi con ?

  • Puté ! j'y crois pas : tu veux succéder à Marc Ferro sur Arte, je te croyais pas capable d'une telle vilenie ...

  • "Si tu pleures, c'est qui tu es un homme" (Jules Vernes, je crois...)
    Or donc, Monsieur le Lapin, ne vous égarez pas à critiquer des singeries simiesques vides de tout et surtout, de sens.
    Moi qui ne suis ni créationniste, ni évolutionniste ; je n’ai ni religion, ni parti, ni philosophie, ni morale et qui suis finalement un chercheur (en rêvant d'être un voyant, sinon un voyeur) j'abonde en votre sens : Le singe est tout sauf un cousin.
    Il n'a que le bonheur d'appartenir à la même famille fictive et erratique des "primates" dont le blason n'a pas encore été symbolisé sur aucune tombe, et ce, par l’erreur de scientifiques de pacotille et d'autres siècles qui ne croyaient que ce que les autres souhaitassent qu'ils crussent. (Désolé éventuellement pour la concordance des temps et le massacre du subjonctif – que je hais)
    De plus, le "cousin" est aussi une espèce de moustique dont la génétique et l’utilité écologique est bien plus compliquée que celles du dernier des empaffés (d'Europe 1 ou d'autres ondes)

  • Arte, c'est BHL le dirlo, c'est ça ? A côté d'Elkabbach, c'est sûr qu'il passe pour un intellectuel, BHL.
    Parfois on se prend à rêver d'une télé qui ne serait pas évolutionniste, Jean-Pierre Cuzin qui parlerait d'histoire de l'art, Claude Allègre qui s'occuperait de l'histoire des sciences, les historiens compétents, c'est pas ça qui manque, la plupart des Français ne supporteraient pas ce régime, ils seraient obligés de bouger leur cul de leur canapé, fini "Les Experts" et les "Simpson" !

  • "La haine de l'imparfait du subjonctif n'existe que chez les imbéciles" (Bloy)

  • Vous savez bien que l'évolutionnisme sert de cheval de Troie à l'athéisme et à un égalitarisme consumériste qui a besoin de nous animaliser pour réaliser ses buts, et que la science ne peut s'abstraire du politique.

    (D’autant plus qu'on impose l’enseignement d’une vulgate. La physique quantique, domaine sans vérité officielle définitive est une autre question. Au reste, c’est là un domaine peu récupérable, surtout par les athées.)

  • En marxiste je vois les choses de façon un peu différente, Lev' : l'évolutionnisme, sorte de paganisme moderne en effet, qui pour 99 % des évolutionnistes est une vision du monde et de l'histoire simplette, l'évolutionnisme est un symptôme, pas une cause, comme l'idéologie en général, le libéralisme en tant qu'explication économique, le freudisme, etc.
    Au plan des "ressources humaines", il apparaît assez nettement que le système médiatique, une des pièces maîtresses, avantage nettement les imbéciles et/ou les individus peu scrupuleux. Ca aussi c'est un symptôme. On sent une réticence de plus en plus grande de la part des savants ou des gens honnêtes à se compromettre dans les médias où le souci de la vérité n'est pas essentiel, ce qui est essentiel c'est d'attirer le plus d'annonceurs possibles.

    Combattre les symptômes ne sert à rien si on ne combat pas le cancer capitaliste. Une difficulté supplémentaire c'est que ce combat contre le capitalisme est un des leitmotivs des syndicats et des partis trotskistes en France,alors que ceux-ci sont des alliés objectifs du capitalisme. Besancenot le factotum de Neuilly incarne cette fausse dissidence.
    La seule arme des dissidents catholiques,c'est donc l'intelligence. C'est peu, mais qui peut prédire comment les choses "évolueront" ?
    (Simone Weil a aussi écrit sur les "quantas")

  • Diagnostic indiscutable. Le problème est que, malgré l’évidente confirmation de l’analyse marxiste (notamment l’accélération de la concentration des richesses) bien des catholiques ne voient Marx qu’à travers le prisme de l’athéisme. Il reste l’homme de la religion « opium du peuple ». L’important est donc de convaincre les catholiques sincères qu’il est possible d’appliquer l’analyse, la lecture marxiste de la société capitaliste sans pour autant se renier. Il faut passer par-dessus certains préjugés, j’en sais qql chose. Pour cela, une certaine pédagogie a son utilité, expliquer qu’écouter Marx n’est pas canoniser TOUTE sa pensée. Mais un travail personnel reste obligatoire. Les premiers pères de l’Eglise, Saint Bernard plus tard regardèrent le travail avec la plus grade méfiance condamnant toute forme d’usure.
    La question qui fait problème : le capitalisme n’est-il pas inhérent à la nature humaine ? Beaucoup le croit. Le fruit du péché originel ? On doit pouvoir répondre, et l'intelligence reste la meilleur raison de continuer à observer, à espérer sans naïveté.

  • Eh, Lapinos s'est trouvé un copain, on dirait!

  • Et Lapinos se reposa tout le dimanche et même un peu le lundi !

  • Le spectacle des innocents à quelque chose d'émouvant...

    (Certains ne sont pas concernés...suivez le bleu de mon oeil)

  • Si quelqu'un à l'obligeance de nettoyer cet accent intempestif, qu'Engels le bénisse.

  • Tout ça ne nous dit pas pourquoi il n'y a pas de numéro 10 dans votre feuilleton créationniste. Il vous fallait un chaînon manquant ?

  • Le communisme fut qualifié d'"intrinsèquement pervers". La formulation n'a pas beaucoup de sens pour un marxiste, les idées n'ont pas d'existence propre. Dieu n'est pas une idée.

    Le but était de condamner un parti communiste particulièrement oppressif, qui continue de sévir en Chine, avec l'aide, notamment, des grandes puissances capitalistes.
    Depuis le syllabus de Pie IX, la condamnation du capitalisme n'a pas été réitérée nettement. Récemment Benoît XVI a parlé de "dissidence", c'est une façon indirecte de dire la même chose. Il ne faut pas laisser les démocrates-chrétiens transformer cette dissidence en un vague discours bobo.
    La dépendance financière du Vatican vis-à-vis des États-Unis a-t-elle un rôle ? Ou bien Benoît XVI estime-t-il qu'une condamnation plus sévère de la politique immorale des États-Unis réduirait encore son influence ? Serait utilisée par les communistes en Amérique du Sud ? Il faut renvoyer communistes et capitalistes dos-à-dos.

  • Ah, Nadine, vous savez que je suis assez remonté contre vous en ce moment, et pas seulement parce que vous êtes une Rothschild. Je peux vous poser une question : vous l'avez lu, D. Arasse ? Si oui, dans quelles proportions ?

  • J'ai lu "On n'y voit rien" et j'ai écouté la série d'émissions qu'il avait enregistrée pour France Culture il y a quelques années et qu'ils ont rediffusée un été récent suite à son décès. Rien que de très vulgaire, comme vous voyez. Et je connais une femme qui est sortie avec son fils mais ça ne compte pas, je suppose. J'écoute trop la radio, je sais, mais je n'ai rien trouvé de mieux à faire quand je repasse le linge.

    Je suis bien fâchée de voir que vous êtes remonté (?) contre moi. J'espère que cela vous sera passé quand je reviendrai de mes vacances de Rothschild, en août comme les congepeilles mais dans une crique aristocratique comme le gratin. Le dessus du panier garni, quoi. Profitez-en pour faire des tas de notes trop sérieuses pour moi et gardez donc les légères pour égayer la rentrée !

  • Le problème, Lapinos, ce n’est pas le Syllabus, c’est l’homme. Un jour après le grand écroulement, l’humain se sera remis au bizness. Comment l’en empêcherez vous ? A coups de trique ? Ca n’a qu’un temps…

  • (j'entends par Syllabus tout votre discours, vatican, dos à dos ect) Vous changerez pas la viande, Lap'. Et puis vous aurez toujours des types qui savent gagner de l'argent comme d'autres savent peindre ou écrire. c'est là dessus que j'eusse aiméà vous entendre.

  • Quand j'entends parler de "France-culture", je sors mon lance-pierre. Je comprends mieux votre affinité d'esprit avec cette autruche de Tlön, maintenant.
    Si le vulgaire se met à fréquenter les criques isolées, où iront les aristocrates ?

    Ce qui est appréciable chez vous, Nadine, par rapport à vos congénères, c'est que vous tendez des verges pour vous faire fouetter.

  • Mais, Lev, je suis surpris, car vous l'avez dit vous-même, le capitalisme n'est pas la seule économie possible, l'usure n'est en rien une nécessité, pas plus qu'il n'est nécessaire pour fourguer un produit d'inclure dans son prix 50 % de marketing et de publicité. La conjoncture et l'histoire sont deux choses différentes.

    Comme l'explique Marx, le fait que l'économie capitaliste finisse par échapper à tout contrôle politique, humain, n'implique pas que le capitalisme durera mille ans ni que l'immoralité soit une condition "sine qua non" de la vie économique.

    Le mode de production capitaliste, particulièrement asservissant, n'est pas une fatalité. Marx dépasse les théoriciens libéraux par sa synthèse de leurs analyses micro-économiques.
    De même Baudelaire condamne la morale des marchands, sans pour autant rêver qu'il n'y ait plus du tout de marchands ni de propriété (Marx n'est pas Lénine, il a au contraire freiné les velléités de ses compagnons en Allemagne, velléités qu'il jugeait beaucoup trop prématurées.)
    Je le répète, mais l'article est très clair, tout sauf de la philosophie, l'historien François Furet démonte l'idéologie contemporaine selon laquelle la science, le capitalisme et le progrès sont indissociables. On voit bien l'intérêt que Sarkozy et les capitalistes ou les syndicalistes qui le soutiennent peuvent avoir à diffuser une telle idéologie, qui ne résiste pas à l'analyse critique et historique.

    De même, sur le développement futur de la Chine, qui justifie aujourd'hui toutes les compromissions politiques et morales des droits-de-l'hommistes, féministes, et autres chrétiens-démocrates, les capitalistes font un pari, pas une prévision macro-économique.

    Je ne comprends pas bien votre inquiétude, Lev, vous semblez craindre qu'après la faillite du capitalisme, provoquée par les déséquilibres de plus en plus grands qu'il entraîne, les guerres qu'il a allumé et continue d'allumer un peu partout, les régimes qui suivront, les nations qui enterreront la domination yankie, à l'avenir ne tirent pas eux-mêmes les leçons de ce passé chaotique ? C'est fort possible, mais nous n'en sommes pas là. L'amplitude de la tâche que Marx ou Simone Weil se sont proposées, décrire la marche historique du monde et des sociétés modernes, ne les a pas découragés, ne les a pas réduits à une petite philosophie existentielle, à chausser des lunettes noires kantiennes.

    Telle est Simone Weil, à l'opposé des théoriciens évolutionnistes, la complexité du monde vivant, qu'elle mesure bien, n'anéantit pas sa liberté ni son espoir. Un exemple de dissidence.

    En un mot, vous ne seriez pas un peu "hégélien", Lev ?

  • Evidemment qu'ils font un pari, un pari qui nous a déjà coûté cher et qui finira mal. C’est un point qui ne se discute pas. Bon, il est possible que je sois hégélien, bien que ne croyant pas à la fin de l’histoire, pas plus qu'à l’incarnation de la « raison dans l’histoire. » Mais j’avoue mon ignorance quand à une vue plus complète de Hegel.

    Non, c’est plus simple, et vous avez vu juste : j’ai peur qu’une fois le chapiteau tombé on reparte pour un tour de manège marchand. Je ne remets certes pas en doute la médiocratisation via la marchandisation, ni l’immoralité foncière du système dont l’Amérique est le chantre et le fleuron. Je crois – et Baudelaire le sentait qui refusait de serrer la main à Hugo – que le « progrès » a causé des dégâts, irrémédiables en l’état, à l’âme humaine. Donc, la « catastrophe »ne peut qu’être salutaire.


    Disons que j’ai peur de l’utopie, toutes les utopies ont tendances à mal tourner. Alors comment se débarrasser d’un immoralisme inhérent à l’homme ? Mais je vous écoute. Avec cette question : et quand on en sera là? Je vous accorde que la question ne doit pas nous geler sur place -de toutes façons, l'histoire continue- mais l'idée d'un perpétuel cercle vicieux ne m'enthousiasme guère.

  • J'ajoute que je ne suis pas un pessimiste. Au contraire, et c'est bien parce que je pense qu'on peut "en être là" bien plus tôt que le monde ne se l'imagine que je me soucie de l'après-chaos. L'Eglise a montré qu'on pouvait réussir une société qui contrôle la tendance humaine au lucre. Je cherche des pistes et c'est la seule solution que j'entrevois.

    (rien à redire à votre analyse, évidemment)

  • Mais l'utopie, la grande utopie contemporaine, c'est le capitalisme, Lev. Croire qu'on peut parvenir au bonheur grâce à la libre circulation des marchandises…
    Comme le dit si bien Baudelaire, croire qu'on peut progresser sans effort, quelle imbécillité, une imbécillité qui rappelle celle des soixante-huitards, très proches idéologiquement, complices des capitalistes sur le plan moral du saccage de la nature et de l'art.
    Vous avez sans doute tort d'être inquiet, de penser qu'une telle civilisation puisse se reproduire.

    La libre circulation des marchandises, la loi de l'offre et de la demande sont elles-mêmes pures théories. Le fin abbé Galiani l'expliqua au libéral Diderot, qui n'était pas un de ces libéraux bornés d'aujourd'hui, incapables d'un raisonnement concret, et Diderot admit, beau joueur, qu'il avait rêvé.

    Le marché de l'art est révélateur de la nature utopique du capitalisme ; d'abord parce que l'art est bien sûr ce qu'il y a de plus élevé dans une civilisation ; c'est à ça, pas seulement mais en grande partie, qu'on évalue une civilisation ; les ruines grecques, leur statuaire amputée, néanmoins imposent encore le respect.
    Ensuite parce que ce prétendu marché de l'art n'en est pas un, il n'y a pas de marché plus truqué par rapport aux théories micro-économiques libérales. Ce n'est pas de l'art mais du marketing, de la spéculation, c'est-à-dire du bluff. D'ailleurs en France, nation peu capitaliste, l'utopie de l'art contemporain ne s'est pas vraiment implantée, sauf dans des couches sociales très particulières, directement intéressées à ce discours. La plupart des gens disent : « L'art contemporain, oui, oui, c'est très bien, génial ! », mais en fait ils s'en foutent complètement, ils l'ignorent, on apprend un ou deux noms pour ne pas paraître idiot dans un dîner bobo…

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