Aussi égalitariste soit la société capitaliste, la différence de comportement entre hommes et femmes ne semble altérée qu’en surface.
La caissière de supermarché fournit un bon exemple de femme, non pas "virilisée" mais plutôt "déféminisée" ; et même dans cette branche pourtant, une minorité de spécimens perpétue une attitude de séduction passéiste.
Jusqu’à la féministe Isabelle Alonso : bien que chienne de garde, elle minaude et cligne de l’œil avec fard sans arrêt comme une chatte ibérique en chaleur, refusant pour elle l’androgynie qu’elle réclame pour les autres.
Il n’y a guère que la pomme d’Adam de Christine Ockrent qui soit une signe objectif de mutation propre à satisfaire le préjugé évolutionniste de la science actuelle.
Les revendications féministes, en outre, se présentent souvent comme un renversement du schéma de la domination prétendûment exercée par l’homme sur sa compagne.
Un aïeul à moi, juge de son métier, émut les chroniqueurs locaux en allégeant de moitié la peine d’un garçon qui s’était rendu coupable d’un viol, tenant pour une circonstance atténuante le fait que la victime se tenait sur le bord de la route dans une attitude provocante sur le plan vestimentaire (pas facile pour moi d’avouer un juriste dans ma généalogie).
Désormais la gent féminine a pris une place prépondérante dans la magistrature et elle est, à l’inverse de mon ancêtre, d’une sévérité accrue pour les délinquants sexuels, encore des hommes dans l’écrasante majorité des cas.
Si l’on observe la peinture du XVIIe ou du XVIIIe siècle en général, mettons de Watteau en particulier, on constate que les hommes et les femmes sont plus proches qu’aujourd’hui sur un point au moins, celui de l’élégance et du port distingué, y compris dans les classes subalternes que ce (petit) maître a décrites aussi.
Comment ne pas voir dans le féminisme l’héritage des idées folles qui sont nées au XIXe siècle ? D’une certaine façon, être féministe c’est se réclamer du XIXe siècle - les antiféministes comme moi ayant plutôt de l’admiration pour le siècle des Lumières.
(Dans ces cas-là, il y a toujours un crétin arithméticien pour affirmer que XIX c’est mieux que XVIII, et XX mieux que XIX, ainsi de suite ; mais prendre le parti de s’arrêter à l’opinion de chaque crétin aujourd’hui, c’est se barrer la voie du progrès.)
Un dernier point, plutôt d’interrogation cette fois.
A propos du mouvement “gothique”, que j’interprète comme une contestation plus profonde que celle de Mai 68 des valeurs bourgeoises capitalistes. Affirmer l’existence de Satan au XXIe siècle me paraît nettement plus révolutionnaire que le vague branlement idéologique de Mai 68, tout cet existentialisme sorbonnard porté à bout de bras par une poignée d’intellos oiseux qui compensent l’intelligence par la ténacité.
En même temps que du maquillage et des anneaux aux doigts, les damoiselles gothiques semblent posséder un pouvoir d’attraction érotique que leurs consœurs n’ont pas. C’est du moins la sensation que j’éprouve au contact visuel de la plupart d’entre elles. Idem pour les jeunes musulmanes issues de l’immigration.
Les bobos, elles, lorsqu’elles se piquent de vous séduire, ce qui est plus rare et ne précède jamais au moins une discussion sur un thème d’actualité ou un sujet plus spirituel, les bobos utilisent plutôt leur intelligence comme une arme de séduction, intelligence qu’elles enveloppent dans un regard pénétrant, à la manière des héroïnes de séries nord-américaines ; le but, la séduction, est toujours là, mais le moyen de parvenir au but diffère ; ce qui fait qu’à vingt-neuf ans les bobos échouent sur “Meetic” où elles se prostituent gratuitement.
Je conclus avec mes gothiques. Laissons de côté le maquillage, souvent outrancier chez les bobos aussi, pour nous concentrer sur les anneaux. Qu’est-ce que ça signifie ? Comment le lien se fait-il avec l’érotisme ? Ces bagues sur toutes les phalanges sont-elles portées comme un banal outil de séduction supplémentaire, ou sont elles plus profondément un clin d’œil lancé au tempérament dominateur masculin, destiné à faire chavirer leur cœur ? Est-ce prémédité ou pas ? Si quelqu’une a la solution de cette petite énigme, qu’elle n’hésite pas à m’en faire part (cadres sup. s’abstenir).
Commentaires
ce sraient pas des "armes" un peu, ces bagues ? les gothiques a mes yeux jouent plus avec le masochisme latent des messieurs que l'inverse. m'est avis que c'est la blancheur poudree qui vous trompe, le cote fantomatique errant de ces donzelles qui vous fait prendre des vessies pour des lanternes...
Peut-être avez-vous raison ; en même temps on retrouve dans le costume gothique ce qu'on retrouve dans le costume avant l'avènement des régimes bourgeois, une différenciation moindre. Les hommes aux XVIIIe portent encore des chaussures à talons, des cheveux longs, des vêtements amples. Dans un premier temps la mode bourgeoise tend à une différenciation nette qui atteint son sommet avec le costard-cravate de rigueur d'un côté, la robe ou la jupe de l'autre. Aujourd'hui l'androgynie est à la mode, le jean-tee-shirt-basket ; c'est une mode très puritaine, très désérotisée, contrairement au costume XVIIIe ou au costume gothique qui n'effacent pas le corps mais le fêtent plutôt.
Je crois pour ma part que ces bagouzes sont destinées à faire signe du côté de la partouze. Un désir de se montrer coupable (suivant les pointillés). Ce qui est coupable est repéré du côté de la main, de la manipulation, désir d'une pléiade de mains sur leur corps. Il s'agit une fois de plus de nier la différence des sexes dans le syncrétisme, l'union des Crétois fait long feu!
Là vous devez avoir raison, il y a deux manières d'égaliser les sexes ; l'une puritaine qui consiste à les couper, en commençant par le plus saillant, et l'autre plus syncrétique.
Savez-vous que les jansénistes ont reproché aux jésuites leur syncrétisme, précisément ?
Je sais bien, hélas, que "l'attachement excessif aux conventions [...] est une caractéristique du bourgeois" (je vous cite)...
Pourtant, je ne peux m'empêcher de vous rappeler qu'on ne dit pas "la gente féminine", mais : la gent féminine.
Votre texte m'a passionné.
Je concède que votre idole manie mieux la langue que moi, Ricci. Cependant en accordant le droit de vote aux femmes il n'a fait que renforcer le règne de la démagogie, n'est-ce pas ? D'ailleurs les femmes ne réclamaient pas le droit de vote, elles s'en tamponnaient la coquille comme du football aujourd'hui qu'on essaie plus ou moins de leur imposer, pour ajouter la vulgarité à la démagogie.
De Gaulle, responsable - dès 1944 ! - de la tartufferie actuelle d'auto-victimisation des femmes et du processus de féminisation des hommes ? Je n'y crois pas.
Les femmes des années 1940-50 avaient traversé au moins une guerre, connu les privations alimentaires... Elles avaient dû se montrer dignes, endurantes, courageuses. Elles méritaient bien qu'on leur accordât ce fameux droit de vote.
Pourquoi la génération suivante, hommes et femmes confondus, s'est-elle laissé berner par la propagande des trotskystes et des anarchistes (mouvements pour la « paix dans le monde », lutte pour l'« émancipation » des femmes, des colonies, etc.), au point de faire de la prolétarisation de soi-même la valeur suprême et d'affecter dans ses moeurs une sorte de vulgarité volontaire ?
Je dirais que les femmes se sont prolétarisées, et que de leur côté les hommes se sont féminisés en prenant exemple sur ces nouvelles femmes, pour ne pas se trouver en retard d'un « progrès »...
Les gothiques (homme et femme) reprennent l'imagerie des mauvais garçons, des blousons noirs et autres mouvements de ce genre ; ils jouent sur ce qui, d'habitude, fait peur aux bobos et aux bourgeois pour à la fois se cacher, et ensuite se fondre dans un moule qui cache un autre type d'authenticité, plus sombre : authenticité musicale d'abord, puis culte des films d'ados plus ou moins gore, style de fringues et bijoux bien spéciaux et sexualité plus franche car avec moins de tabous.
En un sens, les gothiques sont des ésotéristes : ils se montrent très conventionnels dans leur style à l'extérieur pour que leur séduction vienne de l'intérieur, et aille au delà de l'apparence première, qui est finalement dans notre monde la façon classique de séduire. Au final, les filles gothiques attirent surtout les garçons ayant une attirance pour le morbide, n'est-ce pas cher Lapinos ;-).
Cet ésotérisme explique leur intérêt pour la magie, Satan, etc. C'est une démarche assez cohérente, même si elle a des côtés gamins et qu'elle a été très vite récupérée par le business. C'est aussi une façon de se démarquer, de se cacher, d'exister de manière alternative. C'est aussi souvent une preuve de tristesse quand c'est pris au premier degré.
une gothique, ça te ferait pas par hasard penser à Melinda Clarke en gore dans le "retour des morts vivants III"?
Il ne serait pas très marxiste de ma part d'imputer à un seul homme, De Gaulle, l'évolution de la France vers la bêtise libérale. Ce que je prétends c'est que, contrairement à la propagande, De Gaulle n'a pas résisté à grand-chose.
Si les femmes se sont "prolétarisées", c'est sous l'effet du développement du capitalisme industriel qui voit en elles avant tout une main-d'œuvre meilleur marché.
Le mouvement féministe s'attribue la conquête de droits symboliques ou effectifs à laquelle il n'a presque pas contribué.
La réalité c'est que les femmes gagnent presque autant que les hommes. Elles sont par conséquent presque leurs égales à l'aune de ce critère désormais presque transcendantal dans la République des Traîtres de Sarkozy.
La condition des immigrés est proche de celle des femmes : on les flatte tant qu'on peut dans les médias pour mieux les faire travailler à bon marché dans le BTP. Toute cette démagogie immonde en direction des femmes et des immigrés, elle émane du patronnat et de ses organes médiatiques directement. Christine Ockrent et Isabelle Alonso ne sont ni Rosa Luxembourg ni Louise Michel mais des employées de France 2 !
Quant à De Gaulle il espérait un vote plus massif des femmes en sa faveur (à croire qu'il ne s'était pas regardé !).
Pour moi le style gothique n'est pas conventionnel du tout (je sais qu'il y a plusieurs tendances), mais plutôt ostensiblement démarqué du style bobo "Zadig et Voltaire" (J'en reviens toujours pas d'un nom pareil !) assez uniforme ; ou de tous les styles branchés plus ou moins inspirés des magazines de mode.
C'est plutôt le "plaisir aristocratique de déplaire" dont parle Baudelaire, un nouveau dandysme.
Et paradoxalement je ne trouve pas que les gothiques soient spécialement macabres ou tristes.
Enfin je ne crois pas que les signes extérieurs de richesse soient utilisés autant qu'avant pour séduire.
Ce que les gonzesses veulent désormais bien souvent, c'est un type qui soit attentif à leurs désidératatas, le genre couille-molle-lèche-cul - et en même temps un type qui leur rappelle le temps où leur papa les serrait bien fort dans ses bras pour les protéger de l'adversité - et si possible beau et riche, mais ce n'est plus un préalable. Cette contradiction réduit le spectre au maximum, d'autant plus que les mecs restent quoi qu'ils en disent fascinés par les idéaux-types de la pute et de la vierge.
Quel type a envie de se coltiner une bobo chiante et sa morale empruntée à "Elle" ou "Madame Figaro" plus d'une nuit ? J'en connais pas beaucoup. Si, une racaille de banlieue, histoire de relever le défi et d'épater ses potes.
Connais pas Mélinda Clarke, Gretel.
Il se trouve mon lapin que j'ai eu le bonheur de partager la vie (pas le logis) d'une de ces créatures (enfin, une ex-gothique, elle se reconnaîtra si elle ne t'a pas rejeté en me déjetant). C'est tout à fait ce plaisir aristocratique de déplaire dont tu parles, du moins en ce qui la concerne. Pour le reste, un simple et sain désir d'échapper à la folie de parents qui, pardonnons-leur, croient savoir ce qu'ils font.
Bien sûr, le rôle des parents est primordial dans le rejet des valeurs bourgeoises par les gothiques.
Je ne suis pas aussi indulgent avec les vieux cons que vous l'êtes. Après tout si la bourgeoisie désire s'euthanasier, personnellement je ne demande pas mieux, et même si les interruptions de vieillesse doivent avoir lieu en direct à la télé, commentés par Jean-Pierre Foucault ou Marc-Olivier Fogiel, le jeu en vaut la chandelle.
J'envisageais plutôt le knout, le glaive et la brouette pour évacuer ces cochons laïcs hygiéniques avec leur pacotille, mais les voies du Seigneur sont impénétrables.
C'est à un anneau, dit la légende, que Salomon devait sa sagesse. Les Arabes racontent qu'un jour il marqua du sceau de cet anneau tous les démons qu'il avait rassemblés pour ses oeuvres de divination et ils devinrent ses esclaves.
(Parallèle sympa à faire avec les goths.)
Il le perdit une fois dans le Jourdain et dut attendre qu'un pêcheur le lui rapporte pour retrouver son intelligence.
(Parallèle d'autant plus intéressant avec la misogynie!)
Sauf votre respect, Mister Lapinos...
Mouais, je passe sur les parallèles sympas; je sais pas pourquoi mais ça me parle pas ce gadget!
Et comment et pourquoi qu'il avait perdu son intelligence le Salomon?
Et le rapport avec la misogynie m'échappe totalement. Je dois être trop con ou trop bourré!
(sacré nom d'une pipe, mon lapin, j'ai trouvé une vodka au caramel nommée Olga, je l'invente pas, chez Netto! ça c'est de la bibine, par tous les saints!)
Mona Lisa n'est pas gothique !
Les femmes sont anachroniques jusqu'à la ménopause, réglées de l'intérieur, et ensuite elles virent nostalgiques pour la plupart. Je ne sais pas ce que vous en pensez, Fodio, vous qui n'êtes pas vraiment misogyne, mais je suis tenté de croire que le mouvement gothique est plutôt féminin au départ.
Quant à l'anneau il symbolise l'alliance ou l'esclavage.