Ce qui rend la compromission avec les autorités chinoises particulièrement scandaleuse, c'est les leçons de morale laïque continuelles sur les vilains nazis, les méchants staliniens, l'horrible Le Pen, les immondes Talibans, ce salaud de George Bush, etc., dans tous les médias officiels.
Parmi les Français qui collaborèrent avec les autorités nazies, certains justifièrent leurs actes par la volonté d'obtenir en échange le retour de prisonniers, une plus grande clémence des autorités allemandes, certains avantages matériels pour la population...
La collaboration du gouvernement Sarkozy, elle, est légitimée par la volonté d'implanter quelques hypermarchés "Carrefour" de plus sur le territoire chinois, l'achat d'une centrale nucléaire ou deux par la Chine, un renvoi d'ascenseur aux sponsors.
Les "collabos" d'hier ne sont pas allés à l'Allemagne, c'est l'Allemagne qui est venue à eux. La prostitution, aujourd'hui, est complète ; la France fait la démarche positive d'aller se vendre en Chine. Faut-il recouvrir cette politique d'une couche de marketing, Guy Sorman est là, pour faire rimer "libération" avec "société de consommation" : plus néocolonialiste, tu meurs.
L'esclavage industriel, tel qu'il se perpétue en Chine, a provoqué en Europe tout au long du XIXe siècle des révolutions et des guerres civiles sanglantes. Mais l'aplomb de Sorman et de ses semblables est celui d'un chef de rayon "gadgets idéologiques" méprisant de l'histoire.
Et la fiction morale de l'esprit sportif et de l'esprit olympique... Laure Manaudou, qui fait quinze kilomètres par jour dans un bassin d'eau chlorée, une vraie mutante, qui peut croire une seconde qu'il s'agit-là d'une "amatrice" qui travaille à entretenir l'amitié entre les peuples ? Qui peut avaler ça en dehors d'un militant sarkozyste qui entretient son patriotisme en regardant les JO sur TF1 ou France 2 ?
La bêtise viscérale de la droite libérale nuit gravement à la politique. Et la gauche, par son hypocrisie, elle, bafoue la morale. Tous ces discours moraux, ces cours d'éducation civique, pour, lorsque l'occasion se présente de passer du discours aux actes, se vautrer dans le cynisme et le double langage libéral. Bravo ! Belle victoire en tandem.
Il n'y aura probablement aucun athlète professionnel à boycotter les JO pour une question d'honneur, à refuser d'apporter sa caution à un régime totalitaire. En revanche tous ces athlètes professionnels seraient probablement d'accord pour fustiger comme un seul homme la collaboration de certains Français avec l'Allemagne nazie. On peut s'attendre aussi à des pleurnicheries en cas de concurrence déloyale de la part d'athlètes chinois dopés jusqu'aux yeux. Une morale laïque de cochons élevés en batterie.
Commentaires
Lol..Tu vas qd même pas prétendre que les chinois sont tt aussi monstrueux que les nazis. Tu peux pas comparer l'eslavage indistriel en Chine avec le génocide des juifs.
euh............ben pourquoi, Gretel? Et le génocide des petits chinois avortés parce qu'il y a trop de population?ou toutes ces femmes stérilisées (pour la même raison)?
L'Allemagne nazie était beaucoup plus avancée dans la voie du capitalisme industriel que la Chine ne l'est aujourd'hui.
La Chine n'a même pas connu encore les soulèvements révolutionnaires de mineurs et d'esclaves qui se sont produits en Europe tout au long du XIXe et dont on peut craindre qu'ils se reproduisent en Chine. Contrairement à ce qu'essaie de faire croire la propagande libérale, la Chine reste un pays très pauvre.
Il est donc difficile de comparer l'Allemagne nazie, dans une phase ultime de conquête de ressources pétrolières, minières, de main-d'oeuvre nouvelle pour son industrie (les camps de concentration sont d'abord des camps de travail couplés à des usines chimiques ou d'armement), et la Chine encore très rurale.
Non, ce que je compare, ce sont les collabos. Ceux qui collaborèrent avec l'Allemagne, et ceux qui collaborent avec la Chine aujourd'hui. Je dis que dans le premier cas, l'occupation de la France imposait "de facto" une certaine forme de collaboration, que certains ont pu justifier par des motifs nobles (Mitterrand) comme l'amélioration du sort de la population civile ou des prisonniers de guerre.
La collaboration avec la Chine, un propagandiste comme Guy Sorman, qui a pourtant vérifié le totalitarisme chinois sur place, à peine moins crétin que David Douillet, Sorman justifie la collaboration par le fait que la société de consommation fera le bonheur des Chinois ! Abstraction faite de toutes les révolutions et les guerres civiles européennes qui ont émaillé l'histoire du capitalisme.
Cette collaboration-là est purement gratuite, ou si tu préfères, complètement intéressée.
Comment veux-tu qu'un président comme Sarkozy ait ensuite la moindre crédibilité morale auprès de jeunes gens qui, dans les cités, souvent n'ont pas reçu la moindre éducation ? Quelques manifestations réprimées dans le sang en Chine ne doivent pas entraver le partenariat commercial avec la Chine, dit Sarkozy. "Business is business", le pire des voyous a assez de morale pour piger ce genre de discours au plus haut niveau de l'Etat.
Je n'ai pas bcp de sympathie pour les independantistes Tibétains Lapin, et tous les independantistes qui pour moi ne sont que des trouble-fêtes. Tu devrais remercier la République pour avoir imposer le Français de gré ou de force dans tout le territoire. C'est dur à gérer un pays non homogène.
Le capitalisme mène à l'anarchie, Gretel, dans le domaine politique, artistique et scientifique. C'est un facteur puissant des révolutions qui ont ensanglanté la France au XIXe, et des guerres civiles européennes du XXe siècle. Hitler avait écrit qu'il n'attaquerait jamais l'URSS, que cette folie de Napoléon, il ne la rééditerait pas. Il y a contraint à cause des besoins en pétrole de l'industrie allemande de rompre le pacte de non-agression.
Hitler ne s'attendait pas à l'hostilité farouche des Britanniques, dont il se sentait asser proche culturellement (une bonne partie de l'élite britannique était favorable à Hitler, qui n'était que l'élu du patronnat libéral-chrétien allemand).
La concurrence capitaliste a fait que les banquiers de la City ont jugé plus malin de s'allier avec les Etats-Unis (que les Britanniques méprisent profondément en réalité).
Colbert, le grand Colbert, ce n'est pas du totalitarisme, mais un effort civilisateur. Les intendants de Colbert luttaient contre le clientélisme provincial. Tu peux voir aujourd'hui que les capitalistes européens "réactivent" le régionalisme, sous couvert de lutter contre la bureaucratie, aboutissant en réalité à un clientélisme plus grand : incapables de faire l'Europe dont ils nous bassinent du matin au soir.
Les Tibétains ne m'intéressent pas spécialement non plus, surtout le Dalaï Lama et son crétin d'interprète français, Matthieu Ricard et son blabla libéralo-bouddhiste ; d'ailleurs les bonzes ne sont pas opposés aux principes du régime chinois. Il ne s'agit pas tant du Tibet que de l'alliance commerciale entre les Etats-Unis et la Chine qui risque d'entraîner des catastrophes, et d'abord en Chine peut-être, ce n'est pas exclu, étant donné le fossé qui sépare la bourgeoisie capitaliste chinoise des villes côtières et la paysannerie, le prolétariat exploité dans les mines et les usines.
Je suis désolé, Gretel, mais quand je vois des représentants du Maroc en France, ils me font penser à des crétins de ministres sarkozystes entichés de gadgets divers et variés mais sans grand sens de la politique.
La grande connerie du marxiste, c'est qu'il croit que le totalitarisme existe depuis que la bourgeoisie a pris le pouvoir. C'est très net chez vous, et c'est peut-être l'unique raison pour laquelle j'ai toujours une certaine opposition à vos idées.
"Je suis désolé, Gretel, mais quand je vois des représentants du Maroc en France, ils me font penser à des crétins de ministres sarkozystes entichés de gadgets divers et variés mais sans grand sens de la politique.
"
Tu parles!! c'est limite s'ils ne sucent pas leurs pouces!! Qd j'en vois certains de nos intellectuels laiques entrant en polémique avec Tariq Ramadan, je suis carrément paralysée par la honte.
Moi, je tiens le choc.
Vous savez, au Portugal, la situation est encore plus horrible, ce pays est devenu un espèce de prototype de ce qui est décrit par Orwell - c'est certainement pire que les États-Unis d'ailleurs.
Mon paternel était amoureux du Portugal où il a séjourné plusieurs fois dans son enfance ; il y est retourné récemment et il a été consterné par ce qu'il a vu.
Vous avez raison, pour Huxley, qui n'est pas le seul mais qui a très bien décrit le totalitarisme, on peut dire que le totalitarisme est le régime de la société civile bourgeoise.
La spécificité de ce régime bourgeois totalitaire dans lequel les artistes sont maudits et suppléés par des photographes et des cinéastes, c'est la bêtise (Jarry et Allais, Bloy et Baudelaire aussi ont vu ça).
Il y a chez le démocrate un amour de l'asservissement et une haine de la liberté inédits du point de vue de Marx. Il n'en produit pas des preuves isolées comme Baudelaire, mais en fait une démonstration générale.
L'adhésion des communistes français aux thèses idiotes de la "post-modernité" est le signe de la transformation du prolétaire en petit-bourgeois.
Il faut définir "totalitarisme" - et ça m'étonnerait que la bêtise en soit la caractéristique : Flaubert disait de la médiocrité qu'elle était éternelle.
Je pense plutôt que le totalitarisme est le règne de l'inconscience. Rappelez-vous votre superbe définition du bourgeois: "Un anarchiste qui s'ignore".
Je vous signale que le bourgeois ne réclame des définitions que pour mieux les contourner. C'est tout l'usage du Code civil dans notre régime de plaideurs corrompus (Yves, le saint patron des baveux, travaillait "à l'œil").
J'écarte Flaubert, moins nul que Proust ; cependant si Flaubert est moins nul c'est précisément parce qu'il reconnaît : "Madame Bovary, c'est moi." D'ailleurs Flaubert, avec plus de subtilité et moins de haine aveugle que Proust, a défendu en tant que bourgeois la société civile bourgeoise CONTRE le christianisme.
Bien sûr la bêtise que Jarry ou Huxley pointe du doigt, c'est la même chose que ce que vous appelez "inconscience", qui n'a rien à voir avec Freud, bien au contraire, mais avec l'ignorance. L'ignorance, alors que les signes d'anarchie sont visibles partout, dans les sciences, les arts, la politique, la morale, de la réalité de cette anarchie interprétée comme la "capacité du capitalisme et de la démocratie à équilibrer l'économie et à organiser les relations sociales le plus harmonieusement possible."
Comme "bêtise" est plus radical, plus vrai, un communiste préfère dire bêtise.
Même le pape (je dis "même" car je suppose de sa part une indépendance plus grande des puissances financières et industrielles) : à l'Occident Benoît XVI reproche son excès de science et son manque de morale, alors que l'Occident pèche précisément par un déficit de science, mais aussi un déficit de technique (le travail à la chaîne n'est pas "technique", c'est un travail de primates évolués) et par un hyper-moralisme anticipé par Huxley.
Vous lisez les phrases bobo de Flaubert, soigneusement tirées de son oeuvre par les bobos. Flaubert s'est beaucoup de fois dit catholique, contre la bourgeoisie - et l'on connait son haine de la bourgeoisie bien sûr. Ses livres sont contaminés par "l'art pour l'art", personne ne le nie, mais d'une manière différente, acceptable.
Qu'est-ce que les bobos entendent à l'art ? Finkielkraut cite Péguy, ça ne l'empêche pas de ne rien comprendre à Péguy, probablement un des auteurs les plus radicalement opposés à la nostalgie antimoderne et laïcisante de Finkielkraut.
Bien sûr Flaubert est moins bête que Proust. Il n'est pas "sentimental et fier de l'être" comme Proust, mais juste sentimental. Si Mme Bovary, c'est Flaubert, alors c'est que Mme Bovary est une autocritique. Proust est incapable d'autocritique, de distanciation. Il ne se déplace que dans ses rêves, comme Chateaubriand (ou Nitche).
L'hypocrisie extraordinaire de Proust, elle est visible dans le fait qu'il dénie le droit à sainte-Beuve de séparer le bon grain de l'ivraie - il prétend, lui, qu'il faut aimer Baudelaire et Balzac comme des fétiches, c'est-à-dire les idolâtrer - tout en appliquant à Sainte-Beuve la méthode critique de Sainte-Beuve pour le discréditer et affirmer le principe bourgeois du divertissement.
Flaubert est beaucoup plus raisonnable : cela n'empêche qu'il voit dans le christianisme authentique une menace pour l'Etat et la société civile bourgeois, exactement comme certains démocrates-chrétiens ont pu voir plus tard dans le communisme une menace pour leurs intérêts avant tout, sans daigner se pencher sur le détail de la doctrine marxiste.
Flaubert n'est pas très loin de la position de quelqu'un comme Maurras, qui ne méprise pas le christianisme, au contraire, mais à condition qu'on ampute le christianisme de ce qui le distingue du paganisme.
"Flaubert est beaucoup plus raisonnable : cela n'empêche qu'il voit dans le christianisme authentique une menace pour l'Etat et la société civile bourgeois, exactement comme certains démocrates-chrétiens ont pu voir plus tard dans le communisme une menace pour leurs intérêts avant tout, sans daigner se pencher sur le détail de la doctrine marxiste."
Oui, mais Flaubert était contre la société civile bourgeoise. Il considérait que le catholicisme y régnait en maître ("On sera tous catholiques et américains" disait-il).
Sans oublier que Flaubert a salué les poèmes de Baudelaire, et Baudelaire de même pour son "Madame Bovary".
Arrêtez de me citer, ça va finir par me monter à la tête et ça prend trop de place. Vous croyez à l'infini mais pas moi.
Comment peut-on être catholique ET américain ? C'est impossible, à moins de mener une entreprise catholique de subversion des Etats-Unis.
Proust salue aussi Baudelaire, je vous signale, qui fait très chic dans son "cabinet de curiosités" moyen-bourgeois mais dont il peine à comprendre le catholicisme, semblable en ça au régime libéral-crétin qui condamna Baudelaire parce qu'il croyait moins aux bonnes moeurs que dans le Dieu trinitaire, ce sacrilège. La Pentecôte du côté de Baudelaire, le coup-de-foudre du côté de Proust ou de Nitche.
(Désolé, un petit tic que j'essaie de corriger - par contre, je comprends pas votre truc sur l'infini. "Croire à l'infini"? ; faut déjà définir hein, si on parle de l'infini aristotélicien, ou l'infini décrit dans les théories de Cantor...c'est toute une branlette intellectuelle dont je n'ai pas envie de débattre)
Qu'est-ce que j'en sais, c'est Flaubert qui le dit! Et il a finalement assez raison, car actuellement beaucoup sont catholiques, mais d'un catholicisme américanisé, vous, vous diriez "laïcisé". Mais il admirait l'ancien catholicisme, le catholicisme mort, qui avait tout pour le plaire.
Oui, mais Flaubert ne salue pas Baudelaire comme Proust le salue.
Flaubert critiquera le côté catholique de Baudelaire.