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guy sorman

  • Perle de culture

    "Les Chinois ont le matériel, nous avons le spirituel (...)" : Invraisemblable arrogance de J.-M. Domenach, mandarin franchouillard bombardé spécialiste de la Chine au JT sur le tempo du "Pt'être bien que Sarkozy a raison, pt'être bien qu'il a pas tort."... de faire sa visite à l'empereur des Chinois, imitant ainsi les dirigeants des petites républiques du bloc allant faire la cour au Soviet suprême pour réclamer une rallonge de crédits. Et merci à Georges Marchais, marionnette audio-visuelle, d'avoir battu sa coulpe et de permettre de repartir comme en quarante.

    Là encore, on réclame Miss Météo à gros cul à la place de Domenach. L'homonyme Domenech parafoudre du MEDEF ? Bien bonne déculottée des bourgeois lyonnais par les bourgeois munichois m'a mise de bonne humeur pour la journée.

    Il n'a pas été réclamé le boycott des jeux de Pékin en France par mépris des Chinois mais plutôt de David Douillet et de ses principes de tatami gaulliste. Parce qu'il ne paraît pas raisonnable du tout que la consommation des Français ou le Groupe PPR sauve les Chinois de l'esclavage, ni les essais de Guy Sorman.

    Pour montrer aux Chinois que le Français n'est pas raciste, il serait bien bon de la part des mouvements altermondialistes de réclamer d'ores et déjà le boycott des jeux de la City, et pour se faire pardonner d'avoir expulsé Marx dans la patrie de Shylock, qui y a fait plus d'émules que Shakespeare, comme pour prouver une fois encore que nul n'est prophète en son pays.

    Ah oui, j'oubliais, pour ce qui est de la spiritualité française, il serait peut-être temps à son âge que Domenach se rende compte que l'existentialisme est une religion que les Chinois n'ont pas attendu les Allemands pour inventer, exploration du néant sous toutes ses coutures. Pas croire que les Chinois sont assez pommes pour pas comme Bernard Arnauld collectionner les tickets de métro disposés avec joliesse.

  • Demain la Révolution

    Opposer le libéralisme à l'étatisme, c'est comme opposer la télévision publique d'Etat à la télévision privée de Bouygues. Seule une cervelle exposée aux spots télé ou aux clips vidéo durablement peut croire qu'il y a réellement opposition.

    Ce qu'"Arte" dit pour un public d'instituteurs laïcs, TF1 le répète dans le langage du petit peuple des supporteurs de foot.

    La meilleure protection du capitalisme, depuis le début, c'est l'Etat : en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, partout. Sans l'Etat et ses flics, il y a longtemps que les industriels "libéraux" auraient été "raccourcis" par le prolétariat.

    Sans la police chinoise, pas de Jeux Olympiques ni de capitalisme chinois. A tel point que le destin du capitalisme chinois et de la dictature militaire chinoise sont indissociables. Et les Etats-Unis dépendent désormais pour une large part de la capacité de la junte militaire chinoise à endiguer une révolution fort probable des esclaves chinois. On recommande à la junte de faire alors appel à des conseillers très spéciaux comme Guy Sorman ou Jacques Attali.

    Le capitalisme est lié à l'initiative privée, dit-on sur les plateaux de télé. Le panurgisme des yankis est une preuve suffisante du contraire. Sous prétexte qu'il est noir, Obama est un type bien ; sous prétexte qu'il n'est pas blanc, Obama est un sale con : voilà à peu près le niveau de l'initiative privée aux Etats-Unis. Alain Madelin a une gueule d'initiative privée, peut-être ? Il a surtout une gueule de con qui répète la même rengaine depuis trente ans, et qu'on nous ressort avec cette vieille peau imbaisable de Marie-France Garaud, comme si la France ne sentait pas déjà assez le moisi comme ça, après tant d'années de gaullisme.

     

  • Marx, le retour ?

    Il paraît que les Français, sur le plan économique, sont en train de devenir marxistes. Ils redoutent une crise boursière ou un krach pétrolier majeur et ça freine leur élan. Diantre !

    Pour parer à cette mauvaise humeur, l’expert-comptable Elie Cohen est dépêché dans les médias pour prêcher la bonne nouvelle libérale. Certes, dit-il, l’économie connaît de nombreux krachs, cinq en cinq ans, mais au bout du compte l’économie ne s’en porte que mieux, le volume des transactions ne cesse de croître tout compte fait.

    Je ne peux m’empêcher d’observer que le libéralisme, comme le jansénisme, a un caractère miraculeux. L’expression de “manne pétrolière” est significative. Dieu veille sur le monde capitaliste comme il a veillé sur le peuple juif au cours de sa traversée du désert.

    Bien sûr les chiffres et les courbes d’Elie Cohen ne prouvent rien sur le plan économique. Le volume des transactions boursières n’est pas un indicateur fiable de “santé” économique. Ce n’est pas parce qu’on vit au-dessus de ses moyens qu’on est riche. Les véritables bilans économiques sont historiques et non pas comptables, a posteriori et non a priori.
    Plus généralement les soi-disant économistes libéraux réfutent Marx sur la plus-value ou l’argent en arguant que l’équation de Marx comporte des failles, qu’il n’a pas pris en compte certaines inconnues. Alors que l’effort de Marx est précisément de démontrer que l’argent, le travail et la plus-value ne peuvent pas se mettre en équations mathématiques, que la loi de l’offre et de la demande n’est pas une loi mais une vue de l’esprit réductrice.
    Théoricien du “marketing” et prophète de son développement outrancier, Marx est le premier à indiquer que la valeur d’un bien est soumise à des variations qu’il est impossible de mesurer précisément.

    *

    Le raisonnement totalitaire kantien est conçu de telle façon qu’il évacue la réalité.
    L’exemple de fiasco algébrique le plus célèbre, ce sont les extrapolations de Malthus. Sur lesquelles Darwin repose. Il ne serait pas difficile de démontrer que le racisme national-socialiste, comme la morale laïque antiraciste actuelle, sont fondées sur des calculs mathématiques qui n’ont rien de scientifiques.
    Malgré leur nullité, Malthus, Darwin et Kant continuent de régner dans l’université et les médias laïcs et capitalistes.
    (Là encore on retrouve Pascal et ses probabilités insanes.)

    *

    L’apôtre Guy Sorman procède d’une façon encore plus primaire pour démontrer la supériorité économique du capitalisme. Il évacue systématiquement de son raisonnement les guerres qui ont ensanglanté l’histoire de la société industrielle depuis le XIXe siècle. Les historiens ont pourtant bien montré que la concurrence industrielle a joué un rôle majeur dans le déclenchement des conflits naguère, comme elle en joue un dans ceux qui se préparent.
    La prolifération nucléaire fait avant tout peser une menace sur l’économie yankie. Les Etats-Unis ont-ils vraiment le choix de faire la guerre ou pas à l’Iran ? S’ils ne la font pas, ils perdront leur monopole nucléaire ; s’ils la font, ils risquent de prouver une nouvelle fois leur impuissance militaire. La solution intermédiaire qui consisterait à faire bombarder l’Iran par Israël comporte elle aussi un danger énorme.
    Hitler voyait bien les conséquences que la rupture du pacte germano-soviétique pourraient avoir, il était au fait des déboires de Napoléon ; mais l’annexion des champs de pétrole russes était une nécessité pour l’industrie allemande, gourmande en matières premières comme en main-d’œuvre.

    La diabolisation de Hitler et de Staline, la glorification simultanée des gentils capitalistes yankis ou gaullistes, toutes ces histoires qu’on enseigne aux enfants dès le plus jeune âge au lieu de l’histoire réelle n’ont pas pour but la pacification des esprits mais la justification des entreprises destructrices capitalistes. Sans les industriels et les banquiers allemands, pas de Hitler ; sans la guerre de 14-18 pas de Lénine. Les soviétiques n’ont pas inventé le lavage de cerveau.

  • Collabos d'hier et d'aujourd'hui

    Ce qui rend la compromission avec les autorités chinoises particulièrement scandaleuse, c'est les leçons de morale laïque continuelles sur les vilains nazis, les méchants staliniens, l'horrible Le Pen, les immondes Talibans, ce salaud de George Bush, etc., dans tous les médias officiels.

    Parmi les Français qui collaborèrent avec les autorités nazies, certains justifièrent leurs actes par la volonté d'obtenir en échange le retour de prisonniers, une plus grande clémence des autorités allemandes, certains avantages matériels pour la population...

    La collaboration du gouvernement Sarkozy, elle, est légitimée par la volonté d'implanter quelques hypermarchés "Carrefour" de plus sur le territoire chinois, l'achat d'une centrale nucléaire ou deux par la Chine, un renvoi d'ascenseur aux sponsors.

    Les "collabos" d'hier ne sont pas allés à l'Allemagne, c'est l'Allemagne qui est venue à eux. La prostitution, aujourd'hui, est complète ; la France fait la démarche positive d'aller se vendre en Chine. Faut-il recouvrir cette politique d'une couche de marketing, Guy Sorman est là, pour faire rimer "libération" avec "société de consommation" : plus néocolonialiste, tu meurs.

    L'esclavage industriel, tel qu'il se perpétue en Chine, a provoqué en Europe tout au long du XIXe siècle des révolutions et des guerres civiles sanglantes. Mais l'aplomb de Sorman et de ses semblables est celui d'un chef de rayon "gadgets idéologiques" méprisant de l'histoire.

    Et la fiction morale de l'esprit sportif et de l'esprit olympique... Laure Manaudou, qui fait quinze kilomètres par jour dans un bassin d'eau chlorée, une vraie mutante, qui peut croire une seconde qu'il s'agit-là d'une "amatrice" qui travaille à entretenir l'amitié entre les peuples ? Qui peut avaler ça en dehors d'un militant sarkozyste qui entretient son patriotisme en regardant les JO sur TF1 ou France 2 ?

    La bêtise viscérale de la droite libérale nuit gravement à la politique. Et la gauche, par son hypocrisie, elle, bafoue la morale. Tous ces discours moraux, ces cours d'éducation civique, pour, lorsque l'occasion se présente de passer du discours aux actes, se vautrer dans le cynisme et le double langage libéral. Bravo ! Belle victoire en tandem.

    Il n'y aura probablement aucun athlète professionnel à boycotter les JO pour une question d'honneur, à refuser d'apporter sa caution à un régime totalitaire. En revanche tous ces athlètes professionnels seraient probablement d'accord pour fustiger comme un seul homme la collaboration de certains Français avec l'Allemagne nazie. On peut s'attendre aussi à des pleurnicheries en cas de concurrence déloyale de la part d'athlètes chinois dopés jusqu'aux yeux. Une morale laïque de cochons élevés en batterie.

     

  • Le dernier des humanistes

    Simon Leys est un des derniers humanistes, ou du moins il essaie de l’être au milieu du chiendent. Humaniste, c’est-à-dire qu’il se distingue des intellectuels “à la solde de”, les BHL, Finkielkraut, Jean d’Ormesson, Guy Sorman, plagiaires agréés par le système.

    Leys fait observer que la “spécialisation” est une caractéristique de notre époque (décadente).
    C’est vrai à condition d’ajouter que la “polytechnique” résulte du même mouvement anarchique, dont le principal ressort est la division du travail à l’échelle mondiale.
    Une dislocation s’est produite, d’abord de l’économie, ensuite de la science et des arts, sous le régime bourgeois démocratique.

    Par conséquent il n’y a qu’un crétin de philosophe existentialiste pour croire que les “temps modernes” coïncident avec l’avènement de la technique et de la science, alors que notre époque est une époque d’amateurs, de dilettantes, d’hommes soumis à la machine, d’esclaves, d’irresponsables, d’impuissants, d’ignares.
    Cela fait cinquante ans au moins que les Etats-Unis vivent sur les acquis de la science nazie, et les Allemands n’étaient eux-mêmes que des bricoleurs adroits, pas des scientifiques.

    La caractérisation en “société du spectacle” est aussi stupide, si ce n’est plus. L’Antiquité grecque, par définition, est la société du spectacle, et nous sommes aux antipodes, comme l’affirme Benoît XVI, de la société grecque. Notre époque a même inventé la fête triste et le cinéma, ce théâtre glacé, cette pornographie, elle aussi aux antipodes de l’érotisme grec.

    Et vive Fidel Castro ! Aujourd’hui que les bobos de gauche ont lâché Fidel Castro derrière lequel ils planquaient leur égotisme bourgeois, je me sens à l’aise pour saluer la résistance de Castro face à la racaille libérale.
    J’entends dire que Raul Castro est plus communiste que son frère, qu’il l’était avant lui ; pourvu que ça soit vrai !
    Lorsqu’on voit l’anarchie qui règne à Neuilly, où les vieilles idées bourgeoises et les nouvelles idées bobo cohabitent, lorsqu’on voit cette chienlit impudente se déchirer pour la gestion d’un carré d’immeubles haussmaniens, comment ne serait-on pas communiste ?

  • La putain bourgeoise

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    On s'est longtemps figuré le capitalisme d'après les caricatures de Forain ou d'Hermann-Paul, comme un gros industriel qui fume le cigare en se frottant le ventre dans l'antichambre d'une grisette. Hélas, cette caricature est périmée ! Ainsi, dans le cas de BHL et de sa moitié, par exemple - je choisis exprès un exemple de capitaliste-philosophe -, dans ce cas on est bien obligé de constater les effets des régimes minceur, les efforts du capitalisme pour soigner sa télégénie. Même, pour éviter le cliché de la bourgeoise replète, Arielle Dombasle n'hésite pas à se déguiser en pute. En pute virtuelle, ça va de soi. Arielle nous fait le coup de la Goulue ; et BHL est son Lautrec, toutes proportions gardées.

    On mesure mieux le rôle précurseur de BHL maintenant que les petits sophistes de son espèce, toujours prêts à plaider la cause du système, se sont multipliés au point qu'il faut élargir les plateaux de télé pour leur faire de la place à tous et qu'ils se bouffent le verbiage philosophique sur le dos. Sans conteste, BHL, forcément un peu usé après toutes ces années de bons et loyaux services, BHL les dominait tous de la tête et des épaulettes !

    De tous les avatars de BHL, Guy Sorman est sans doute celui qui m'évoque le plus Pangloss, avec son faciès de saumon d'élevage surgelé et son petit sourire content. Il a trouvé la formule philosophique magique ; à qui ose critiquer le capitalisme américain, invariablement il réplique, et c'est comme une explosion de raison raisonnante : « Certes, mais qu'est-ce que vous proposez d'autre que le capitalisme ? »
    L'oligarchie capitaliste nous a poussés au bord d'un déficit profond ; économique, bien sûr, en orientant délibérément l'économie vers la production de gadgets et de services superflus de mauvaise qualité ; moral ensuite, en morcellant l'intérêt européen, notamment, en une multitude de petites revendications de consommateurs mesquins ; politique ensuite, en substituant au colonialisme brutal un néo-colonialisme beaucoup plus vicieux, dont il est difficile de distinguer les responsables, dissimulés derrière des raisons sociales abstraites, quand ce n'est pas derrière un discours humanitaire cynique ; au bord d'un déficit artistique enfin : où sont passés les poètes ? où sont passés les peintres ? Il ne reste plus que des philosophes binaires ou existentialistes… Alors, à question idiote réponse idiote : « À quoi bon vouloir changer un système qui a si bien réussi à Guy Sorman ? »

    D'ailleurs Guy Sorman revient d'un séjour d'un an en Chine. Il y a constaté la sévérité du régime communiste, malgré la conversion des dirigeants chinois au libéralisme économique. « Certes, mais que proposer d'autre que la Chine ? », voilà la conclusion de Guy Sorman.

    Les Yankis ont mis le poète Ezra Pound en cage, comme un singe. Tout un symbole… Puisque Sorman réclame des contre-propositions, je suggère qu'on flanque Guy Sorman et ses congénères, non pas dans des cages, il n'est pas question de s'abaisser au niveau des principes qu'ils défendent, mais dans un grand couvent vide, aux murs épais, afin que leurs points de vue philosophiques n'en sortent plus et que l'horizon soit ainsi un peu dégagé.