Je peux dire que je suis né avec une cuiller en argent dans la bouche, bien qu'au milieu des scorpions, des menteurs et des pharisiens, comme tous ceux de ma génération. Enfant déjà j'étais misogyne, et je mesure à quel point cet instinct fut salvateur, et que j'ai été gâté de le posséder ; ça m'a beaucoup aidé à me hisser hors du "panier de crabes". Dès sept ou huit ans j'ai exigé de ma mère qu'elle cesse de me toucher, et, autant que possible, qu'elle ne me donne plus de conseils.
Le dégoût de la musique et du cinéma m'est également venu aussi assez spontanément, et probablement de façon complémentaire, car il n'est pas très difficile de piger en quoi le cinéma est un divertissement d'invertis - légers ou profonds. Ce que les nouveaux convertis au catholicisme ou les protestants ont parfois du mal à comprendre, c'est le complot ancestral du catholicisme contre le langage et pourquoi "ce qui sort de la bouche de l'homme souille l'homme", comme rapporte saint Paul.
Ce qui m'a demandé plus d'efforts, c'est de comprendre à quel point la famille est une institution "criminogène". D'autant que ma famille est à peu près normale, pas trop rongée par l'envie ou la jalousie. Une seule fois ma mère s'est plainte que mon paternel l'avait "trompée", mais elle avait déjà près de cinquante balais ; elle a compris que je risquais de devenir méprisant si elle insistait, ce qui a suffi à stopper net ses jérémiades.
Pour montrer à quel point la famille pousse au crime : sans la famille, on aurait évité les idéologies barbares de Freud ou Nitche, Kierkegaard, et sans doute encore pas mal d'autres encore.
Là, sur le point de la famille, j'ai un peu plus de mérite que pour le reste, d'autant que notre monde barbote dans un sentimentalisme cinématographique indépassable ; à tel point que le sado-masochisme est presque devenu un mode de relation logique. Et de soi-disant chrétiens osent même recommander les vertus morales du cinéma !
Avant Fourier ou Marx, le tableau de sa propre famille que Céline peint dans "Mort à Crédit" m'a aidé à comprendre. La pire de toutes les idéologies familiales étant bien sûr la dernière en vogue, celle où, finalement, le mariage se rapproche le plus de la prostitution, à savoir l'idéologie du couple qui a commencé par faire rage Outre-Atlantique.
Ainsi je n'ai jamais entendu d'expression plus mensongère que celle très usitée aujourd'hui d'"enfant-roi", censée décrire le sort des enfants actuellement, alors qu'il suffit d'ouvrir les yeux pour voir que les enfants n'ont jamais autant été massacrés, abusés, trompés, violentés, trimbalés, largués, qu'aujourd'hui.
Commentaires
Est-ce du Xième degré ??, :))
Je m'efforce autant que possible de rester au "premier degré".
Bien sûr ce n'est pas une coïncidence si les Etats-Unis sont à la fois la nation au monde où la famille et le couple sont des institutions idéalisées et portées aux nues comme jamais auparavant, et dans le même temps la nation où la prostitution est à l'échelle industrielle et engrange des milliards de dollars de bénéfices (plusieurs centaines de milliers de femmes des pays de l'Est ont été proposées aux consommateurs au cours des dix dernières années).
Le capitaliste du XXe siècle ne s'est pas amélioré avec le temps ; il a seulement ajouté aux crimes de son ancêtre du XIXe l'hypocrisie.
- S'il vous arrive d'entendre un chrétien faire l'éloge de l'"amour courtois" (tel l'ahuri Xavier de Guillebon) : alors vous saurez que vous avez affaire à un humoriste ou à un imbécile.
On en apprend certainement plus sur les vrais fondements de la religion "judéo-chrétienne" en lisant "La Sainte Famille" de Marx et Engels que les encycliques de Joseph Ratzinger. Et un chrétien qui a peur de voir la vérité en face est une proie facile pour Satan.