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Ubu roi

Un mathématicien est attaché à l'infini comme une louve à ses petits.

Pour l'exemple d'aberration que le sentiment maternel peut provoquer, citons Georges Cantor, qui fait des efforts pour démultiplier l'infini, sans se rendre compte que cela revient au même que d'étirer un point pour en faire une droite.

Comme à tous les fonctionnaires méritants et des plus burlesques, son pays sait rendre à Georges Cantor un hommage vibrant chaque fois que l'occasion lui en est donnée par une coïncidence de dates.

Commentaires

  • Par ailleurs, fervent défenseur de la thèse Bacon/S. (c'est quoi son pays, la bochie?)

  • Tu m'apprends un truc, là. Les mathématiques animistes de Cantor sont pourtant à l'opposé de l'induction de Bacon ou des avertissements d'Aristote contre le risque qu'il y a à confondre l'objet ou le but de la science avec son outil.

    Mais Freud est également "baconien" de façon assez superficielle et interprète la mythologie d'une façon très différente de Shakespeare : l'interprétation de Freud tend à justifier la politique en se perdant dans les détails au-dessous du niveau de la ceinture qui intéressaient certainement peu les auteurs des fables grecques. Le propos de Shakespeare est autrement révolutionnaire ! La politique repose sur la morale, et la morale sur la famille, et la famille sur le sexe, et le sexe sur l'inceste et la peur...

    Erreur grossière de Freud quand il compare Hamlet à Oedipe, alors que c'est Claudius qui en possède les caractéristiques : il est roi, incestueux, assassin et... boiteux. Il n'est pas certain que "Oedipe" veuille dire "pied enflé", mais certain spécialiste de la mythologie relève que la dynastie des Labdacides a quelque chose de bancal ou de boiteux.
    L'adhésion de Freud à la thèse baconienne doit venir de ce qu'il a relevé l'intelligence profonde qu'a Shakespeare de la mythologie grecque, comme François Bacon.
    L'argument des universitaires est dans ce cas de rétorquer que ce genre de connaissances était assez répandu à l'époque. L'Université a probablement étudié d'un oeil un peu distrait l'usage très particulier que Bacon fait de la mythologie grecque, qu'il incorpore quasiment au "corpus" chrétien.

  • Dites, Lapin, qu'a à voir le sentiment maternel, ici ? (bon, si vous avez déjà couvert le sujet, pardonnez mon ignorance, hein, mais si alors vous pouviez m'indiquer où et quand, ce serait apprécié) Ne s'agirait-il pas plutôt de la part du féminin en Cantor ?

  • - Je peux plutôt vous donner ma définition de la pédophilie ; un pédophile est un nostalgique de l'enfance ; ex. : Marcel Proust, dont la critique littéraire est déterminée par la nostalgie. Je traduis aussi le goût exacerbé de la musique chez un adulte comme un symptôme pédophile, tant la musique est statique et primaire.
    - Pour prendre un autre exemple, il n'est pas difficile de voir en quoi l'aliénation de Nitche a un caractère pédophile : "Seules ma mère ou ma soeur auraient pu me faire renoncer à l'éternel retour." Nitche est incapable de voir que son paganisme vient de cette férule maternelle !! Il n'y a pas deux cons comme Nitche au XIXe siècle ! Et par-dessus le marché il prétend étudier la mythologie qui fournit pourtant l'explication du tempérament païen des femmes à travers la fable de Gaïa, terre-mère nourricière.
    - Cantor est le genre de branleur mathématicien dont le goût pour les matrices trahit le tempérament pédophile. Ce type de charlatan ignore d'où il vient, quels sont les préliminaires de ses calculs ; il sait seulement où il va, vers un trou noir.
    - Si vous voyagez aux Etats-Unis, vous serez frappée par le fait que c'est un peuple tout entier qui est marqué par la pédophilie, une extrême niaiserie. Le capitalisme favorise la recherche du temps perdu et les comportements pédophiles, dans la mesure où l'Etat capitaliste totalitaire tend à changer les citoyens en foetus pour mieux les asservir. L'Etat, étrange "personnalité morale", parvient à susciter chez les êtres humains les plus faibles le désir d'être soumis.

  • Intéressant. Cela dit, la formulation de votre note télescope plusieurs de vos idées de manière un peu trop obscure pour servir votre propos (ça dépend de vos objectifs, et puis je dis ça au cas où vous auriez un lectorat livresque, car la liberté bloguesque me paraît pouvoir s'autoriser plus de licence du fait de la possibilité de commenter).

    Quelques questions :

    - En regard de l'enfance, que qualifiez-vous de nostalgique ? C'est-à-dire qu'ici je suis curieuse de savoir quel regard vous proposez comme celui qui serait juste à son sujet.

    - Si l'esprit de généralisation m'est trop suspect pour susciter mon adhésion, vos considérations n'en demeurent pas moins intrigantes, d'autant qu'il y a quelque chose de vrai qui se dit à travers cette étiquette pédophile que vous apposez (un peu trop étroitement à mon goût, surtout quand vous prétendez cerner le réel, sans vouloir vous offenser...). Enfin, la difficulté que je trouve ici, c'est que ce caractère de soumission chez les humains a été exploité par bien d'autres régimes que celui du capitalisme - totalitaire ou pas - par le passé, non ?

    Enfin je me garde de discuter tout ce que vous dites de vos têtes de turc, mais j'ai mes réserves.

  • - Je qualifie de nostalgique ce qui s'apparente au cliché ou à la photographie. Proust a donné "le film de son enfance" : une succession d'instantanés - film dont on peut subodorer que le narrateur souhaite qu'il s'achève là où il a commencé : dans le sein chaud de sa maman. La maïeutique inversée, en quelque sorte.

    - L'enfance c'est la grande passion des peuples de vieillards et de satyres. Voltaire ou Céline ont introduit dans les récits plus ou moins romancés de leur enfance des événements historiques majeurs qui ont pour effet de les dynamiser.

    - Il me semble que je prends au contraire la pédophilie au sens le moins restrictif possible. Je cherche dans ma mémoire un chef d'Etat qui se promène avec sa femme comme un petit garçon tenant la main de sa maman à Disneyland, et j'avoue avoir du mal à en trouver d'aussi ostensiblement puéril que le dernier en date.
    La soumission aveugle de l'individu aux valeurs du groupe est sans doute plus grand à l'état tribal, vous avez raison ; mais la capacité du capitalisme à assujettir simultanément des masses d'individus paraît en revanche sans équivalent dans l'histoire.
    A l'esprit que vous dites de "généralisation" s'opposera forcément l'esprit d'"expertise", d'où procède l'imbécillité. Le meilleur moyen d'anéantir une science ou un art, c'est de le segmenter. Ainsi sont les fourmis : des expertes.
    La segmentation actuelle de la science est le résultat d'un raisonnement anthropologique dont le résultat est la plus grande confusion scientifique. C'est la leçon de Babel. Il est probable d'ailleurs que chaque engloutissement d'une civilisation dans le chaos est précédée par un tel phénomène de science spéculative faisant office de métaphysique. Marx a montré que c'était le cas avec l'épicurisme, dans lequel la science n'est plus guère que le support, le prétexte à l'élaboration d'un discours moral et religieux (moins la poésie, M. Onfray est une sorte de Lucrèce contemporain, avec son hédonisme de plateau télé).
    Comme la religion épicurienne, le capitalisme est non pas immoral ou amoral comme son clergé prétend ; et rien ne sert de tenter de le réformer moralement : il est "hypermoral", complètement "descendental".

  • Heureusement que j'ai fait mes gammes ce matin avant de passer chez vous, Lapin...

    N'ayant pas tout lu Proust, je ne saurais juger de votre avis, mais j'ai quand même une question qui aurait trait à une certaine littérature : et si retrouver son enfance avait pour but de vouloir célébrer ce qu'elle avait de plus beau de sorte à trouver à inciter à produire cette sorte de beauté ici et maintenant ? s'il s'agissait plutôt de trouver où et comment reprendre du pouvoir sur sa vie actuelle en examinant ce qui, du passé, a "fonctionné" ou a raté ?

    Mais c'est peut-être quelque chose d'analogue à ce que vous entendez à propos de Voltaire ou Céline ?

    "la capacité du capitalisme à assujettir simultanément des masses d'individus paraît en revanche sans équivalent dans l'histoire" : je crains que vous n'ayez raison, en effet.

    Quant au "meilleur moyen d'anéantir une science ou un art" que serait la segmentation, et à votre tentative d'écraser la fourmi en moi :-) , je regrette, mais c'est raté. Bon, j'admettrais volontiers que s'il s'en trouve pour qui segmenter est une fin en soi, vaut mieux foutre le bordel dans la fourmilière alors, mais perso il me paraît qu'aucune science ou art ne peut représenter un système parfait, et que segmenter peut alors servir à mieux cerner ce qui fait défaut et œuvrer à ce que ça porte le moins à conséquences. Faut pas être binaire comme ça, Lapin !

    "descendental", je vois assez, mais "hypermoral", j'suis pô sûre... voulez-vous dire que ça ressemblerait à une sorte de moral à la fois arbitraire et autoritaire ?

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