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Z comme Zemmour

Le pire n'est pas que Zemmour définisse (à peu près comme Sarkozy) la France comme les Etats-Unis, Israël ou l'Allemagne : le pire est que cette invraisemblable tapette hétérosexuelle ne semble même pas s'en apercevoir ! (A cet égard, Fillon ou Sarkozy sont moins crétins qui savent bien le fossé qui reste à combler avant de transformer la France en "nation politique" -dixit Zemmour.)

Mais il ne sert à rien de se scandaliser du crétinisme d'Eric Zemmour : mieux vaut en profiter pour cerner mieux cette idéologie de droite BCBG dont l'aventure Le Pen a prouvé qu'elle ne touche pas seulement quelques vieillards gâteux de l'Académie française assez prudents pour ne pas l'exprimer publiquement, mais aussi de jeunes chômeurs issus de milieux populaires.

- Je cite l'exemple des Etats-Unis, de l'Allemagne ou d'Israël où le fantasme de la nation est vivace (dans le cas d'Israël il ne s'agit pas seulement d'un fantasme mais d'un décret divin) ; on pourrait aussi bien citer le fantasme de la "nation musulmane", qui répond au même besoin de mobilisation militaire et religieux et fait fi de l'histoire et de la réalité d'intérêts nationaux divergents (comme chacun sait, "Le Figaro" de Zemmour est lui-même financé indirectement par l'islam le plus radical). Même si on prête le fantasme de Zemmour à tous les Français qui se déplacent pour voter, on constate que c'est une minorité et que le "goût du vote" est surtout répandu dans la frange la plus âgée de la population. Typiquement, "la mère de famille alsacienne périménopausée", pour reprendre la terminologie du publicitaire, est le type de Français qui fait le plus de rêves érotiques dans le même genre que ceux de Zemmour (Et sans doute quelques pucelles sentimentales, car la misogynie du pédé a le don de plaire aux gonzesses qui savent bien qu'elles ont barre sur les pédés. Les gonzesses veulent toujours plus : elles ne se satisfont pas du triomphe de la littérature pédérastique du type Houellebecq + BHL mais voudraient en plus rédiger elles-mêmes ce genre de trucs.)

- Car c'est bien l'histoire que la politique refoule le plus. La doctrine marxiste représentait de fait un danger réel pour le ciment religieux yankee. A cet égard il paraît important de noter que ce n'est pas tant le folklore populaire que la doctrine marxiste menace que la religion des élites à base d'hypocrisie bourgeoise. L'URSS et les partis communistes européens ont eux-mêmes été contraints de purger la doctrine marxiste du vitriol qu'elle contient contre la religion de l'Etat (d'où vient la haine recuite des protestants et des jansénistes vis-à-vis de Marx qui dénonce le paganisme dans les religions théocratiques).

Imbécile du même tonneau que Zemmour, le Russe Soljénitsyne qui croit que les Juifs russes ont été séduits par le caractère messianique (sic) du communisme, alors que c'est la fonction publique et le stalinisme qui les ont attirés - ou du moins ne les ont pas dégoûtés "a priori" (exactement comme Soljénitsyne lui-même !).

Petite parenthèse pour dire pourquoi la religion des Hébreux (orthodoxes) est rebelle à l'histoire ; l'histoire ne commencera (ou ne commencerait) pour les Hébreux que lors de la venue du Messie : la statique s'impose en attendant, et la vertu de patience (Shakespeare qui est l'un des pères fondateurs de la science historique occidentale associe fort lucidement histoire et Epiphanie ; l'étoile, symbole de la connaissance, brille dans la nuit de l'histoire.)

Pour montrer à quel point la femelle Zemmour refoule l'histoire du petit cabinet de curiosités que son âme habite, examinons le cas des deux veaux d'or qu'il idolâtre :

- Napoléon Ier : il n'est pas besoin d'avoir fait beaucoup d'histoire pour savoir que Napoléon Ier, non seulement fut un dictateur sanglant, mais que le déclin définitif de la puissance française est une conséquence de son règne. Le culte de Napoléon est dépourvu non seulement de logique historique, mais même de raison. Il est d'ailleurs le fait d'énergumènes comme Max Gallo, Patrick Rambaud ou Dominique de Villepin, qui sont des imposteurs médiatiques, animés surtout dans le fond par le culte misanthropique d'eux-mêmes.

- De Gaulle : seul le mépris de l'histoire autorise la franchouillardise qui consiste à adorer la baderne de Gaulle comme un homme politique de premier plan, alors qu'il ne tient même pas le rang dans sa catégorie d'un Franco ou d'un Pinochet, cela dans un siècle où la mécanique politique laisse peu de liberté aux politiciens. Le "gaullisme" en raison de sa disproportion est d'ailleurs une des idéologies qui justifie le mieux qu'on tienne parfois hors de France les Français pour des crétins arrogants. Les étrangers devraient savoir que la profession de foi gaulliste n'a jamais été en France que le fruit d'un rabâchage scolaire "a posteriori", et que la popularité de de Gaulle est aussi mythique que la "révolution de Mai 68" qui se résume en dehors de quelques slogans brillants à un conflit d'intérêt entre générations. Selon Marx lui-même le temps des conflits d'intérêt succède à celui des véritables révolutions dès l'élection de Napoléon III au milieu du XIXe siècle.

*

D'où vient le mépris de l'histoire exprimé par Zemmour, qui confond manifestement Balzac avec Proust (l'apologie du style et le déni de l'histoire sont chez Proust et non chez Balzac) ? Ce n'est pas assez de dire qu'il est pédérastique et sentimental. Il est lié au désir d'enracinement, qu'on rencontre plus fréquemment chez un déraciné que chez un Français "de souche". Les Anciens ont la sagesse de faire le lien entre la femme et la terre (mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle ils croient la terre stable). Le rapprochement qui est fait dans certaines religions entre Dieu et une matrice (pour les catholiques c'est plutôt le diable qui s'approche de la matrice en raison de son caractère binaire), un néo-païen comme Zemmour le pose entre la patrie, la nation, et une matrice. Toute l'ambiguïté sexuelle des régimes patriarcaux est d'ailleurs contenue dans ce vocable de "patrie". Le dynamisme de l'histoire, c'est de la dynamite pour les principes bourgeois défendus par Zemmour. La conception statique de la nation a bel et bien pour but de rassurer.

Le vieil argument athée contre la religion chrétienne comme quoi elle viserait d'abord à rassurer ses fidèles aurait un sens (celui-là même qu'il a chez Shakespeare) si l'athéisme ou le néo-paganisme qui est à peu près la religion de Zemmour n'était pas devenu LA religion primordiale, dont celui-ci se fait le prêtre avec une jubilation indécente.

On peut ironiser sur le fait que Zemmour est un immigré de fraîche date, un déraciné qui a mal assimilé le sens de l'histoire de France et ses nombreux revirements, plus préoccupé de culte que d'intelligence (T. Ramadan est plus nuancé, même si lui aussi se trompe en croyant que le droit a un quelconque rapport avec l'histoire, ce qui est à peu près comme gober que la loi Hadopi a un rapport avec l'art. Marx a cette observation profondément chrétienne -et shakespearienne- que le droit est toujours "animal" et par conséquent qu'il tend toujours à faire le jeu du plus fort), mais il vaut mieux voir que le propos de Z. est tout ce qu'il y a de plus politiquement correct sur le fond, même si la franchise avec laquelle Z. exprime son idéal d'un citoyen formaté par la Nation ne l'est pas.

Reste un hypocrisie que Zemmour feint de ne pas voir, à savoir qu'il fait office pour "Le Figaro" d'article promotionnel, comme ces petites mascottes qu'on distribue avant la Coupe du Monde de foot aux gosses. C'est le même pharisaïsme que celui de Patrice de Plunkett, qui feint de se désolidariser du "Figaro" et du Pacte atlantique tout en vantant, par exemple, les mérites du président colombien Uribe, pur produit de la politique étrangère yankie.

Commentaires

  • Salut Lapinos

    Je suis toujours ravi de te lire même si je n'accroche pas sur ton style d'écriture : je ne sais en effet jamais quoi écrire afin de répondre à tes textes.

    Je t'envoie ce message pour de te demander de l'aide. Je cherche à réaliser un paragraphe critique sur mon dernier livre qui a pour titre SILFRIED ISLAND. C'est l'histoire d'un Génie qui se retrouve en psychiatrie où la gente féminine va lui faire comprendre qu'il est un "dieu communautaire" depuis l'enfance.

    Il en est devenu complètement "sourd" et découvre le dialogue par la pensée ...

    J'ai vraiment besoins de ton aide

    Merci d'avance

  • Pas de style, moi. Le style c'est un truc de pédé comme Zemmour, qui cherche à tout prix à se faire remarquer des gonzesses. Dans un concours de drague, par exemple, je n'ai aucune chance contre Zemmour, qui récoltera toutes les sado-maso du bal masqué (et le diable sait qu'il y en a !).
    Moi, dès que j'ouvre la gueule, les gonzesses se barrent en courant, ce qui m'a fait gagner beaucoup de temps dans la vie.

    A part ça j'ai pas pigé grand chose à ce que tu me demandes ? Ta dernière phrase me fait juste penser à une nouvelle de Villiers-de-l'Isle-Adam où un jeune type (Villiers) s'amourache d'une gonzesse canon à l'opéra, sourdingue mais qui devine tout ce qu'il va lui dire.

    (Et si t'es le même Nicolas (change de prénom) qui m'a réclamé un truc il y a deux ou trois ans, c'est mal barré vu que la boîte e-mail de ce mec était tellement pourrie que j'ai jamais pu lui envoyer ce qu'il demandait.)

  • J'ai toujours cru que tu étais une meuf. Nicolas DEBLED ta dragué il y a 6 mois tu ten souviens j'espère. Désolé mais je ne suis pas Gay. J'étais vraiment vraiment persuadé que tu avait une chatte. Je suis ainsi véritablement navré et honteux de te réclamer ainsi ton aide. Enfin Bref §

    Lapinos j'aimerais STP que tu me fasses un petit paragraphe sur les femmes qui nous rendent fou allier au point de nous diriger directement vers l'hôpital psychiatrique. Tu noteras également qu'elle font de nous heureusement des surhommes élevé au rang d'un dieu.

    J'espère que je suis maintenant clair dans mon énoncé.

    Merci d'avance

    Nicolas

  • Le surhomme Nitche finit à l'asile d'aliénés après avoir écrit "Le Gai Savoir". Il ne comprit jamais, pauvre enfant de choeur, que l'idée d'"Eternel retour" lui venait des menstrues de sa soeur, artifice qu'il prenait comme tous les pédés pour un phénomène surnaturel.

    Qui ramène l'homme à sa bite ? La femme, qui t'aimeras selon que tu es puissant ou impuissant, rarement en dehors de ce contexte sexuel. Quel type d'homme ramène l'homme à sa bite ? Le pédéraste, produit d'une idéologie féminine génitale.

  • Ha mon Lapin ce debled me fascine! J'ai du mal à le croire réel tellement il est criant d'une fantastique vérité, que tu décryptes avec la Grèce que l'on sait.

    "Je suis ainsi véritablement navré et honteux de te réclamer ainsi ton aide."
    y a de l'assassinat dans l'air!

    un "dieu communautaire" entre parenthèse s'il vous plait! une envie de polygamie, de partouze parousique en pleine psychia qui trique! et à la vodka pajalosta!

    Meilleurs voeux mon Lapin, que la grâce du grand manitou soit toujours avec toi!
    c'est rue des amis, au 77, oublie pas!
    (pas évident d'installer un PC de la révolution mondiale quand on a pas l'eau courante, les révolutionnaires de nos jours veulent des gadgets techno, des armes de pointe au laser et une douche, minimum! )

  • Là je crois que le gars a tout simplement lu quelque note où j'insiste sur l'aspect typiquement pédérastique de Nitche, comme Houellebecq ou BHL (Houellebecq a prouvé qu'on peut très bien draguer les gonzesses en étant misogyne : à condition qu'elles le prennent pour un aveu de faiblesse, c'est un truc qui peut très bien les séduire. De fait H. a comblé son désir de femme maternelle avec ses lectrices par milliers. Les codes de la séduction sont soumis à la mode : le "style Arditi" du lèche-cul à sa bonne femme est déjà complètement ringard.)

    Ah oui, je veux signaler ce fait authentique à Nicolas, qui a trait aux femmes et à l'aliénation. Une pauvre cloche aliénée qui dans mon quartier, à la nuit tombée, hurle "Maman, maman !" "Toutes des salopes sauf ma mère", ça c'est la misogynie politiquement correcte (de Zemmour), qui a au moins la franchise de divulguer le ressort pédérastique de sa sexualité.
    J'ai fréquenté pas mal de pédés et essayé de leur faire comprendre qu'ils étaient des victimes de la famille, c'est quasi-impossible. L'enfance est le Jardin d'Eden du pédé, quitte à le fabriquer entièrement de toutes pièces (comme Proust). Ce sont eux en revanche qui m'ont permis de comprendre que nul n'a de conception plus sacrée de la famille qu'un pédé. Entre Boutin et les pédés, c'est un conflit de générations à qui aura les plus grosses allocations familiales. Mets la Boutin et un pédé ensemble, tu peux être sûr qu'ils s'entendront comme chemise et cul "hors caméra" : c'est juste la question de l'héritage qui pose problème.

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