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eric zemmour

  • Z comme Zemmour

    Soulagement de ma part d'entendre Eric Zemmour à la télé affirmer qu'il n'est pas chrétien. Etant donné qu'il véhicule une idéologie à peu près "maurrassienne", fort justement qualifiée de satanique par le passé, c'est tout à son honneur de clarifier ce point et de se situer "à l'extérieur".

    "Politique d'abord !" : peut être mis dans la bouche de Ponce Pilate ou du zélote Judas Iscariote, mais certainement pas dans la bouche de Jésus. Il est impossible de relier l'idée d'"identité française" au christianisme, qui non seulement est étranger aux religions nationalistes mais les regarde toutes, à commencer par le paganisme romain, comme des religions babyloniennes ou égyptiennes. Si le christianisme avait à voir avec l'identité française, alors il serait la religion du maquignon inquiet pour l'avenir de sa petite entreprise de gavage de canards dans le genre de F. Bayrou ou D. Tilinac, mythomanes républicains, qui par leur manière de christianiser leurs monomanies et leur lâcheté paysanne atavique font penser au personnage de Sganarelle, imaginé jadis par Molière contre le parti des faux-culs jansénistes. Il n'est pas encore interdit de trouver Molière plus français qu'un gougnafier comme Bayrou.

    Le fait qu'il y a pu avoir des chrétiens franc-maçons jadis comme Joseph de Maistre, séduit par le régime napoléonien comme des pasteurs chrétiens ont pu être séduits par le régime hitlérien existentialiste, ne change rien au christianisme.

    *

    Mieux encore serait si Zemmour ne propageait pas sur le christianisme autant de ragots. Le dernier en date consistant, dans un débat l'opposant à l'idéologue Caroline Fourest (de la même secte républicaine prospère que Zemmour, comme quoi les chrétiens ne sont pas les seuls à être divisés), consistant à prétendre le christianisme la plus "féministe" des religions, sous prétexte que le christianisme libéral, depuis le XIXe siècle, est essentiellement animé par des gonzesses (d'où l'irruption dans le christianisme lors du Concile de Vatican II de questions... sexologiques, dérive aussi importante que les slogans maurrassiens ou la franc-maçonnerie et, si l'on veut bien se donner la peine de l'examiner de près, dérive semblable).

    Le féminisme est un discours POLITIQUE républicain ou libéral, qui n'a pas de sens en dehors de ce contexte (sur ce point C. Fourest connaît mieux sa religion que Zemmour, même si elle n'admettra jamais qu'il s'agit, comme Marx le démontre, d'une "religion", nettement anthropologique, mais d'une religion quand même, l'anthropologie étant le principal vecteur de la religion, ce qui explique la séduction du tribalisme, y compris dans ses formes les plus barbares, sur l'anthropologue, en qui les marxistes ont raison de voir un curé).

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    Or le Nouveau Testament est plein de préventions à l'égard de la politique. Que Jésus remette en cause le droit juif patriarcal n'implique pas qu'il lui en substitue un autre, plus favorable aux femmes. C'est d'un esprit païen comme Zemmour de penser qu'on ne puisse pas voir "par-delà le droit", se situer du côté + ou du côté - à l'écart des mécanismes politiciens. Un esprit pur (de réflexes païens) comme Marx a pu observer que l'égalitarisme républicain est une entourloupe théorique totalement hypocrite, telle que le sketch médiatique de B. Kouchner l'a encore illustrée récemment.

    De fait, ce qu'il serait historiquement juste d'affirmer, c'est que l'idée de laïcité est d'inspiration catholique, incontestablement, dans la mesure où l'universalisme va à l'encontre de l'organisation pyramidale cléricale politico-religieuse. Cet esprit laïc chrétien, constamment en butte au paganisme, a connu son apogée avec l'humanisme de la Renaissance, des penseurs comme Bacon, Shakespeare, Erasme, etc. Mais le modèle laïc républicain du XIXe siècle est aux antipodes d'Erasme ou de Bacon.

    Si superficiellement on peut croire cet esprit humaniste chrétien ressemblant à une laïcité du type de celle que les Etats-Unis connaissent aujourd'hui, il n'en est rien. Il y a du citoyen du monde de la Renaissance au touriste cinéphile yankee empêtré dans ses rêves érotiques contemporain comme un gouffre d'ignorance.

  • Z comme Zemmour

    Le problème n'est pas la teneur des propos d'Eric Zemmour du "Figaro" (Dassault) sur "les Noirs et les Arabes". Comme on se moque des bons sentiments contraires de Frédéric Bonnot "Europe 1" (Lagardère) en faveur des mêmes catégories. Le scandale est dans le pouvoir offert à des types comme Zemmour et Bonnot de matraquer des idées simplistes, dans cette propagande binaire droite-gauche au niveau de l'intellect d'un supporteur de football. Si le nazisme est quelque part, c'est dans le monopole des outils de propagande par l'Etat et les industriels qui le soutiennent.

    Le problème de savoir "ce qu'il est permis de dire ou pas en public" est une question exclusivement du domaine religieux, ce qui permet de mesurer l'imbécillité du mot de Malraux sur le XXIe siècle, qui sera religieux ou ne sera pas. La propagande, à un tel niveau, indique une religiosité extrêmement élevée en France, même si les Etats-Unis nous devancent là encore.

    Si le scandale religieux à propos d'une petite phrase d'un sbire assez insignifiant de Sarkozy prend une telle ampleur, c'est en raison du monopole des médiats et de l'extrême force de la censure. Un tel scandale n'aurait pu avoir lieu au XIXe siècle grâce au morcellement plus grand de la presse. Les industriels se paient aujourd'hui des types comme Zemmour et Bonnot pour faire oublier derrière des querelles de sacristains, l'extraordinaire gabegie de l'industrie et de ses VRP, qui ont transformé en peu de temps un pays de cocagne en asile de vieillards et de chômeurs.

    En France les propos les plus "racistes" qu'il m'a été donné d'entendre, tenus en public, l'ont été de la part d'un pote juif à propos des "Arabes". Mais je dois dire que plus de la moitié des amis de mon pote qui vit en banlieue sont d'origine africaine, et qu'il est capable de se déposséder d'une partie de ses biens pour l'un d'entre eux dans le besoin.

    Ce pote en apprenant que j'étais catholique m'a interrogé : "Dans ce cas-là, tu dois être antisémite ?"

    Bref, tout ça pour dire que les idées idiotes de ce brave type sur les Arabes qui menacent la sécurité d'Israël ou les catholiques français de sou, c'est le catéchisme de la presse et de la télévision. Ce qui compte ce n'est pas bien sûr ce que dit pour ou contre les Arabes et les Noirs tel ou tel mais ce qu'il FAIT pour ou contre.

    Il faut le dire et le répéter, la seule légitimité morale et intellectuelle de types comme Zemmour et Bonnot est une légitimité COMMERCIALE. La concentration des médiats reflète celle de l'industrie. Les communistes qui ont oeuvré avec la dictature gaulliste après guerre à l'uniformisation de la presse étaient des staliniens. Ils ont facilité le travail de Dassault et Lagardère.

    L'adjectif "poujadiste" généralement réservé à Le Pen devrait être accolé aussi au blaze de chaque journaliste. On peut parler de "nazisme" dans la mesure où la concentration de la propagande est un outil indispensable pour manipuler les foules, les retourner dans un sens ou l'autre. Les médiats, dans les massacres sanglants au Rwanda, ont joué un rôle décisif, couplés à la bêtise des soldats et des politiciens européens.

  • Rafle en Rafale

     

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    Tir groupé de compassion dans les médiats en faveur des déportés du Vel-d'Hiv. La compassion vis-à-vis des Juifs persécutés fait depuis quelques années partie de la morale officielle, à côté de la compassion pour les Beurs et les Blacks, un peu en perte de vitesse ces derniers temps compte tenu de leur plus faible poids dans les urnes. On ne sait trop des macchabées juifs ou du haschisch-prolétariat parqué en banlieue dans des ensembles résidentiels post-modernes qui est le mieux placé pour se féliciter du progrès offert par une telle religion ?

    Quoi qu'il en soit, on constate qu'en matière de propagande, le cinéma possède un net avantage sur la littérature ordinaire. Non seulement il n'est pas nécessaire que les masses sachent déchiffrer autre chose que des tickets de caisse, des bulletins de vote ou des romans-photo, mais le cinéma a pour effet d'entretenir l'incapacité du public à lire des bouquins sérieux -d'histoire par exemple.

    Allez donc voir "La Raflle", braves gens, et ressortez-en édifiés sur l'habileté des industriels et des banquiers à faire oublier qu'Adolf Hitler, sans eux, n'aurait jamais disposé de panzers. Ah, le beau discours de repentance de Jacques Chirac ! Il aurait cependant été préférable que les avionneurs français ne mettent pas leur savoir-faire au service de l'Allemagne nazie.

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    Le cas d'Eric Zemmour est avec celui de Dominique de Villepin un des plus grotesques exemples connus de cette propagande qui unit libéraux de droite et de gauche, justifiant Marx une fois de plus de s'intéresser aux mobiles économiques plutôt qu'aux discours de façade. Avec de tels énergumènes, l'histoire est transmutée en moraline à l'usage des abonnés du "Figaro". Le talent particulier de Zemmour est de faire passer son hypocrisie académique pour de la naïveté.

    Profitant de la ferveur religieuse autour de "La Rafle", Zemmour n'hésite pas à refaire le coup de Laval = pacifiste, et donc pacifiste = irresponsable et criminel de guerre en puissance. Venant d'un baveux comme Zemmour qui bosse pour le compte d'un consortium spécialisé dans le trafic légal "d'outils de défense nationale" (Dassault dixit), on ne saurait mieux transformer l'histoire en publi-reportage.

    L'idolâtrie de Napoléon, du niveau du gosse qui joue avec ses petits soldats de plomb et non de l'histoire réelle, participe du même subterfuge. Pourquoi un Iranien ne se moquerait-il pas des Juifs massacrés si un Français se moque des civils espagnols massacrés par les troupes de Napoléon Ier ?

    En outre Napoléon a servi de modèle à Hegel pour écrire une doctrine prônant un Léviathan mathématique et juridique qui ressemble à s'y méprendre au IIIe Reich ultérieur, parti pour mille ans de jeux olympiques, de poésie, de cinéma et de musique boche à la con. Quelle jubilation, la guerre ! aux yeux de pédérastes comme Zemmour qui seraient probablement jugés inaptes si elle avait lieu.

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    - Drieu La Rochelle, fachiste moins niais que Zemmour, faisait observer que la durée moyenne d'une civilisation étant de mille ans, un historien qui n'a pas un recul d'au moins quelques siècles est inapte à expliquer quoi que ce soit, si ce n'est comme Darwin explique l'évolution sur des centaines de millions d'années (allons-y gaiement !), par des "mutations" qui sont à la science ce que le tour de magie est aux arts libéraux.

    - Pour prouver que le pacifisme n'est pas en reste sur Zemmour et ses tours de passe-passe, citons l'exemple d'un pacifiste (dont le nom m'échappe), qui vu le manque d'efficacité de la somptuaire ligne Maginot et des branleurs composant l'Etat-major français en 1940, a proposé qu'on supprime carrément le budget des armées, pour recourir le cas échéant à un moyen qui a fait la preuve d'une plus grande efficacité à moindre coût : la résistance par le terrorisme.

    - L'animatrice boche d'"Arte" de style gauchiste bcbg, dans l'émission "Paris-Berlin" exprimait récemment le regret que la guerre en Afghanistan ne soit pas menée... avec tout le sérieux nécessaire. L'adjectif "sérieux" dans la bouche de cette grosse Bertha de propagande atlantiste ne prête pas moins à sourire que dans celle de Zemmour.

  • Putain de Marianne !

    Le football avec ses bavures est la honte de la bourgeoisie libérale à bout de souffle. Il exprime publiquement la trahison de la promesse faite aux classes moyennes de les conduire vers le progrès. Enfant de France, regarde-ça et méprise tes parents d'avoir été aussi lâches !

    A l'aune de la promesse d'un Progrès il a été décrété archaïque d'être juif, chrétien ou musulman. Au l'aune de cette promesse il a été décrété irresponsable de voter pour Le Pen ou un parti d'extrême-gauche : péché de gros beauf ou de jeune con.

    Au-dessus de l'enrichissement sans cause que Sarkozy a eu l'audace d'élever au rang d'idéal populaire, au-dessus de l'identité française qui n'est qu'un fantôme pour ahuris texans ou alsaciens, était la religion du progrès, que la religion romaine ou néo-nazie du football ridiculise parfaitement. Militant de gauche ou de droite, le bulletin de vote que tu me tends à l'entrée du métro, tu peux te le mettre au cul, je n'irai pas à l'abattoir avec toi.

    Quoi de pire qu'un abruti supporteur de foot (ou de rugby pour le public féminin qui n'aime rien tant que voir des gosses se mettre sur la gueule entre eux), si ce n'est les intellectuels supporteurs de foot : Bégaudeau, Zemmour, Finkielkraut, Pierre-Louis Basse, Eric Nolleau, infinie chienlit gaulliste et socialiste qui n'a jamais senti aussi fort ; à quoi on peut ajouter le coq Jean-Michel Aulas sur son tas de fumiers. Cocu il finira, comme tout bourgeois lyonnais. L'encens répandus par les fumiers ne parvient plus à dissimuler l'odeur. (On ne pardonne à Blondin d'avoir été chroniqueur sportif que pour cette sortie, ce pénalty de défenseur : "Il n'y a pas qu'au Danemark que règne la pourriture.")

  • Vivons cachées ?

    La femme, en France, a bien le droit d'être une pute, mais pas celui d'être soumise. Le maquereau succède au mari. Telle est la religion féministe, plus bête qu'Eric Zemmour (mais tout aussi capitaliste).

    L'hypocrisie féministe qui consiste à dissocier le pouvoir de l'argent se retrouve curieusement chez Maurras ; on comprend ainsi que le féminisme est un pur produit politique et culturel, un sexisme ordinaire, plus bas encore que le sexisme méditerranéen qu'il dénonce, car fondé sur une conception du sexe et de la politique plus mécanique encore.

    Pourquoi deux poids, deux mesures, alors que n'importe quel imbécile est capable de comprendre que la soumission à l'argent est la pire des soumissions, puisque l'argent concentre l'essence du pouvoir politique (On note lorsqu'on est chrétien que les trente deniers versés à Judas sont la conséquence de sa déception politique : Jésus n'est pas venu pour régner sur Israël) ?

    Bien sûr parce que la loi politique/naturelle du plus fort implique que la conjuration des putains et de leurs maquereaux, auxquels il est permis depuis Fourier d'ajouter les bons pères et les bonnes mères de familles bourgeoises abonnés à "Madame Figaro", cette conjuration pèse beaucoup plus dans la société civile que les quelques péquenots musulmans et leurs femmes en tchador.

    Ensuite parce que la prostitution est le mode de soumission préféré du bourgeois, celui qui épargne le mieux son tabou de l'inceste et préserve son désir de consommation.

  • Z comme Zemmour

    Le pire n'est pas que Zemmour définisse (à peu près comme Sarkozy) la France comme les Etats-Unis, Israël ou l'Allemagne : le pire est que cette invraisemblable tapette hétérosexuelle ne semble même pas s'en apercevoir ! (A cet égard, Fillon ou Sarkozy sont moins crétins qui savent bien le fossé qui reste à combler avant de transformer la France en "nation politique" -dixit Zemmour.)

    Mais il ne sert à rien de se scandaliser du crétinisme d'Eric Zemmour : mieux vaut en profiter pour cerner mieux cette idéologie de droite BCBG dont l'aventure Le Pen a prouvé qu'elle ne touche pas seulement quelques vieillards gâteux de l'Académie française assez prudents pour ne pas l'exprimer publiquement, mais aussi de jeunes chômeurs issus de milieux populaires.

    - Je cite l'exemple des Etats-Unis, de l'Allemagne ou d'Israël où le fantasme de la nation est vivace (dans le cas d'Israël il ne s'agit pas seulement d'un fantasme mais d'un décret divin) ; on pourrait aussi bien citer le fantasme de la "nation musulmane", qui répond au même besoin de mobilisation militaire et religieux et fait fi de l'histoire et de la réalité d'intérêts nationaux divergents (comme chacun sait, "Le Figaro" de Zemmour est lui-même financé indirectement par l'islam le plus radical). Même si on prête le fantasme de Zemmour à tous les Français qui se déplacent pour voter, on constate que c'est une minorité et que le "goût du vote" est surtout répandu dans la frange la plus âgée de la population. Typiquement, "la mère de famille alsacienne périménopausée", pour reprendre la terminologie du publicitaire, est le type de Français qui fait le plus de rêves érotiques dans le même genre que ceux de Zemmour (Et sans doute quelques pucelles sentimentales, car la misogynie du pédé a le don de plaire aux gonzesses qui savent bien qu'elles ont barre sur les pédés. Les gonzesses veulent toujours plus : elles ne se satisfont pas du triomphe de la littérature pédérastique du type Houellebecq + BHL mais voudraient en plus rédiger elles-mêmes ce genre de trucs.)

    - Car c'est bien l'histoire que la politique refoule le plus. La doctrine marxiste représentait de fait un danger réel pour le ciment religieux yankee. A cet égard il paraît important de noter que ce n'est pas tant le folklore populaire que la doctrine marxiste menace que la religion des élites à base d'hypocrisie bourgeoise. L'URSS et les partis communistes européens ont eux-mêmes été contraints de purger la doctrine marxiste du vitriol qu'elle contient contre la religion de l'Etat (d'où vient la haine recuite des protestants et des jansénistes vis-à-vis de Marx qui dénonce le paganisme dans les religions théocratiques).

    Imbécile du même tonneau que Zemmour, le Russe Soljénitsyne qui croit que les Juifs russes ont été séduits par le caractère messianique (sic) du communisme, alors que c'est la fonction publique et le stalinisme qui les ont attirés - ou du moins ne les ont pas dégoûtés "a priori" (exactement comme Soljénitsyne lui-même !).

    Petite parenthèse pour dire pourquoi la religion des Hébreux (orthodoxes) est rebelle à l'histoire ; l'histoire ne commencera (ou ne commencerait) pour les Hébreux que lors de la venue du Messie : la statique s'impose en attendant, et la vertu de patience (Shakespeare qui est l'un des pères fondateurs de la science historique occidentale associe fort lucidement histoire et Epiphanie ; l'étoile, symbole de la connaissance, brille dans la nuit de l'histoire.)

    Pour montrer à quel point la femelle Zemmour refoule l'histoire du petit cabinet de curiosités que son âme habite, examinons le cas des deux veaux d'or qu'il idolâtre :

    - Napoléon Ier : il n'est pas besoin d'avoir fait beaucoup d'histoire pour savoir que Napoléon Ier, non seulement fut un dictateur sanglant, mais que le déclin définitif de la puissance française est une conséquence de son règne. Le culte de Napoléon est dépourvu non seulement de logique historique, mais même de raison. Il est d'ailleurs le fait d'énergumènes comme Max Gallo, Patrick Rambaud ou Dominique de Villepin, qui sont des imposteurs médiatiques, animés surtout dans le fond par le culte misanthropique d'eux-mêmes.

    - De Gaulle : seul le mépris de l'histoire autorise la franchouillardise qui consiste à adorer la baderne de Gaulle comme un homme politique de premier plan, alors qu'il ne tient même pas le rang dans sa catégorie d'un Franco ou d'un Pinochet, cela dans un siècle où la mécanique politique laisse peu de liberté aux politiciens. Le "gaullisme" en raison de sa disproportion est d'ailleurs une des idéologies qui justifie le mieux qu'on tienne parfois hors de France les Français pour des crétins arrogants. Les étrangers devraient savoir que la profession de foi gaulliste n'a jamais été en France que le fruit d'un rabâchage scolaire "a posteriori", et que la popularité de de Gaulle est aussi mythique que la "révolution de Mai 68" qui se résume en dehors de quelques slogans brillants à un conflit d'intérêt entre générations. Selon Marx lui-même le temps des conflits d'intérêt succède à celui des véritables révolutions dès l'élection de Napoléon III au milieu du XIXe siècle.

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    D'où vient le mépris de l'histoire exprimé par Zemmour, qui confond manifestement Balzac avec Proust (l'apologie du style et le déni de l'histoire sont chez Proust et non chez Balzac) ? Ce n'est pas assez de dire qu'il est pédérastique et sentimental. Il est lié au désir d'enracinement, qu'on rencontre plus fréquemment chez un déraciné que chez un Français "de souche". Les Anciens ont la sagesse de faire le lien entre la femme et la terre (mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle ils croient la terre stable). Le rapprochement qui est fait dans certaines religions entre Dieu et une matrice (pour les catholiques c'est plutôt le diable qui s'approche de la matrice en raison de son caractère binaire), un néo-païen comme Zemmour le pose entre la patrie, la nation, et une matrice. Toute l'ambiguïté sexuelle des régimes patriarcaux est d'ailleurs contenue dans ce vocable de "patrie". Le dynamisme de l'histoire, c'est de la dynamite pour les principes bourgeois défendus par Zemmour. La conception statique de la nation a bel et bien pour but de rassurer.

    Le vieil argument athée contre la religion chrétienne comme quoi elle viserait d'abord à rassurer ses fidèles aurait un sens (celui-là même qu'il a chez Shakespeare) si l'athéisme ou le néo-paganisme qui est à peu près la religion de Zemmour n'était pas devenu LA religion primordiale, dont celui-ci se fait le prêtre avec une jubilation indécente.

    On peut ironiser sur le fait que Zemmour est un immigré de fraîche date, un déraciné qui a mal assimilé le sens de l'histoire de France et ses nombreux revirements, plus préoccupé de culte que d'intelligence (T. Ramadan est plus nuancé, même si lui aussi se trompe en croyant que le droit a un quelconque rapport avec l'histoire, ce qui est à peu près comme gober que la loi Hadopi a un rapport avec l'art. Marx a cette observation profondément chrétienne -et shakespearienne- que le droit est toujours "animal" et par conséquent qu'il tend toujours à faire le jeu du plus fort), mais il vaut mieux voir que le propos de Z. est tout ce qu'il y a de plus politiquement correct sur le fond, même si la franchise avec laquelle Z. exprime son idéal d'un citoyen formaté par la Nation ne l'est pas.

    Reste un hypocrisie que Zemmour feint de ne pas voir, à savoir qu'il fait office pour "Le Figaro" d'article promotionnel, comme ces petites mascottes qu'on distribue avant la Coupe du Monde de foot aux gosses. C'est le même pharisaïsme que celui de Patrice de Plunkett, qui feint de se désolidariser du "Figaro" et du Pacte atlantique tout en vantant, par exemple, les mérites du président colombien Uribe, pur produit de la politique étrangère yankie.

  • Tulard le Barbare (2)

    (...) Je pourrais citer cinquante exemples frappants montrant que l'histoire aujourd'hui, telle qu'on l'enseigne dans les collèges, les lycées et l'université français, a moins à voir avec l'histoire qu'avec ce que les laïcs appellent pudiquement "l'éducation civique", pour éviter le mot "religion" ; on a pu ainsi dans cette veine voir successivement Eric Zemmour puis Caroline Fourest s'en prendre récemment à la télévision à Tariq Ramadan, au nom de la "laïcité", divinité étrange, avec un fanatisme qui a déstabilisé le Ramadan lui-même, pourtant habitué à négocier avec les plus théocratiques recteurs saoudiens. En ça Ramadan tombe dans le piège de l'oecuménisme, dont les chrétiens ont pourtant démontré auparavant qu'il est ou bien niais, ou bien pure hypocrisie (cf. l'oecuménisme d'A. Besançon, entièrement déterminé par sa haine latente de l'islam) ; pour être précis : un dialogue entre religions réduites à des partis politiques. Jamais une religion en position de force écrasante comme c'est le cas de la religion de l'Etat aujourd'hui, n'a concédé aux autres religions autre chose que des niches (Aux Etats-Unis règne une idée de la religion proche de l'"esprit d'entreprise", c'est-à-dire de la "simonie", et les Yankis ne cessent de répéter "Jesus-Christ ! Jesus-Christ" comme pour essayer de faire oublier qu'ils envoient des missiles en travers de la gueule de civils innocents chaque jour que Dieu fait.)

    - Le cas du mercenaire Zemmour (tout salarié du "Figaro" est implicitement un "mercenaire", du fait de l'aspect médiatique de la guerre moderne), est d'autant plus absurde qu'il pare son lepénisme "light" le plus souvent de l'adjectif "historique", juste avant de se compromettre dans l'apologie des crimes de guerre napoléoniens et d'un régime qui a eu pour effet d'éteindre la puissance française définitivement et aussi sûrement que Hitler a entraîné son pays dans le chaos. Autrement dit, Zemmour ne fait que démontrer que le nationalisme ou la laïcité n'atteint sa pleine apogée que dans la guerre, c'est-à-dire poser un acte de foi étranger à la critique historique.

    On devine d'ailleurs vu le gabarit de Zemmour que son idée des guerres napoléoniennes est d'une bataille de petits soldats de plomb contre Jacques Chirac, grand rétameur de casseroles gaullistes lui aussi, avec son aide de camp Villepin tombé contre cinquante gosses à la bataille du CPE. A peu près de ce niveau d'histoire.

    - Du moins Mlle Fourest n'est pas bête au point de mettre en avant l'histoire comme Zemmour, mais plutôt une éthique républicaine seulement, très circonscrite dans le temps et l'espace du Marais, quoi qu'elle ait reçu l'appui de Jean-Louis Debré à son "libéralisme" sexuel (Marx n'est pas le moindre des historiens qui démontre que le progrès de l'histoire va à l'encontre de l'éthique sexuelle quelle quelle soit, étiquettée chrétienne ou républicaine.)

    Je dois me restreindre à quelques exemples de mensonges historiques au cours de cette semaine. Le premier, c'est ce qu'il convient d'appeler "le mythe de la Révolution française".

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    Le mythe de la "Révolution française de 1789" est intéressant dans la mesure où partisans (ultra-majoritaires) comme détracteurs de la Révolution française cautionnent le mensonge selon lequel la Révolution française serait LE grand virage de l'histoire moderne, alors que la révolution anglaise de 1688 est plus importante, d'une part (la plupart des penseurs des Lumières sont d'ores et déjà attachés à tenter de comprendre le sens du progrès politique et scientifique Outre-Manche), et d'autre part que la fracture qui s'est produite vers la fin du XVIe siècle, le basculement de l'Europe dans la théocratie puis le nationalisme, alors même que la théocratie était perçue auparavant comme une caractéristique de la religion ottomane ou mahométane. Les meilleurs humanistes inculquaient la défiance vis-à-vis du pouvoir politique en se fondant sur une exégèse plus moderne du Nouveau Testament (Shakespeare est le meilleur exemple, pilier de l'histoire moderne, mais on peut aussi citer Dante, charnière entre le Moyen âge et la Renaissance, Boccace, Erasme...) ; la rupture entre l'humanisme de la Renaissance (Bacon, Erasme) et la théocratie baroque (Hobbes, Descartes) est bien plus important qu'une "révolution" française qui n'empêchera que quelques années en France la bourgeoisie de prendre les rênes et d'obtenir ainsi le pouvoir renforcé qu'elle guignait en France comme en Angleterre depuis plusieurs siècles.

    Ce que l'esprit critique historique invite à remarquer plutôt, jusque dans les Lumières françaises disparates, c'est à quel point, bien que dirigées contre le XVIIe siècle et l'arriération janséniste (au moins autant que les jésuites), les Lumières françaises demeurent imprégnées par ce jansénisme (notamment Diderot, qui tenta de jouer un rôle de curé laïc auprès de l'Impératrice Catherine II et qui continue de prôner un art... moralisateur (!), ce qui vaut tout de même mieux que la haine de l'art exprimée par le sinistre Pascal mais qu'on peut juger moins moderne que Molière), ce qui atteste encore une fois de la profondeur de l'ornière baroque.

  • Zemmour & Nolleau

    Zemmour & Nolleau ont pris la relève de Lagarde & Michard. Critique de la critique pour un état des lieux du pays :

    - E. Nolleau, en six mois et sans trop forcer son talent, est devenu la première cervelle socialiste de France, très loin devant Ségolène Royal et BHL, même si le blindage médiatique de BHL a très bien résisté aux attaques de Nolleau. Le véritable homme de médias, c'est bien BHL ; et sa leçon : ne jamais céder un pouce de terrain. Ségolène Royal a tout de même une excuse, c'est que la politique rend stupide (cf. le blogue d'Alain Juppé contraint de lécher le cul de sa femme pour se faire bien voir et d'attaquer le pape allemand "droit dans ses bottes", et même disposé à être ministre de la Cuculture de Sarkozy, si ça se trouve).

    - E. Zemmour, lui, c'est pas Léon Blum comme Nolleau, mais plutôt "Marcel Proust fidèle au poste". Le moyen de comprendre que la pédérastie est transsexuelle, aussi bien hétérosexuelle que gay. Autrement dit, la pédérastie c'est la nostalgie, le contraire de l'histoire.

    Depuis que les gays revendiquent le droit de se marier, on sait que nul n'a pour le mariage et la société bourgeoise dévotion plus grande que le pédéraste ; autrement dit Proust c'est Blum en plus dionysiaque (le "truc" de pédé de C. Boutin consistait à chialer sans arrêt -le gémissement du gosse comme mode ultime de plaidoyer : chialer à l'Assemblée nationale, chialer à la radio quand papa Fillon la vire, les larmes de crocodile de Tartuffe) ; ça peut paraître paradoxal, étant donné que le pédéraste est la première victime de la famille. Paradoxal, mais comme on le comprend en lisant Proust (quelques pages suffisent) ou en écoutant Zemmour causer de ses joujous d'enfance sans aucune pudeur : la famille est la religion du pédé car elle contient l'enfance pure, qui est son Eden. Comme un aveugle recrée le monde à l'aide de la géométrie, le pédéraste s'emploie à rêver son enfance, à la retapisser entièrement de ses rêves s'il le faut. Nulle littérature n'est plus remplie d'artéfact, ne contient plus l'écran total médiatique entre la réalité et l'homme que la littérature de Proust. Houellebecq n'est pas loin, dont il est difficile de dire s'il dénonce la pédérastie ou au contraire en fait l'éloge ? En écartant les cuisses à tous sauf à lui, c'est à l'enfer que sa mère condamne le petit Houellebecq. Il est frappant de voir comme son complice BHL ne paraît pouvoir être accompagné que de femmes, Arielle Dombasle ou sa fille Justine, qui l'idolâtrent comme le nombril du monde et ressemblent comme deux gouttes d'eau aux prostituées sacrées qu'on appelle vestales.

    Eric Zemmour, on a envie de dire "Albertine" tellement ce sous-produit du sarkozysme fait le naïf, érige la violence nationale-socialiste en principe universel (à partir de Freud et d'après sa raison sexuelle) : la violence, le sado-masochisme dans la sexualité est utile au sexe masculin pour chasser l'inceste de ses pensées et épargner ainsi son désir sexuel. Autrement dit : le tabou de l'inceste fonde la pédérastie ; le penchant sexuel du pédéraste est orienté par ce tabou et dépasse la différence des sexes. Il n'est qu'une combinaison culturelle. Pour croire au fondement génétique de la pédérastie, il est nécessaire d'être soi-même nazi. Les déductions du sorcier Lévi-Strauss comme quoi la société s'érige contre l'inceste sont complètement démenties par le fait historique que le contrat social au contraire ORGANISE l'inceste (ici on décèle que Rousseau ou Fourier sont moins radicalement opposés à l'utopie politique (Léviathan) que Shakespeare ou Marx.

    Sur le plan religieux, le capitalisme comme le tribalisme range l'inceste dans la catégorie du "tabou". Dans la religion capitaliste, l'artifice (en l'occurrence le droit) est déclaré "naturel". Pour atteindre un tel seuil de stupidité et de sorcellerie nationaliste, l'étape baroque était bel et bien nécessaire pour opérer la transmutation préalable, avant que l'or ne soit changé en merdre, de la nature en "nombre d'or" (666). Le nécromane nazi partage d'ailleurs avec son grand-frère baroque, non seulement le fait d'avoir avalé Dieu et le diable, le fait d'occulter et trahir la Renaissance. L'oeil froid de Polyphème brille sur le XVIIe siècle.

    Parfaitement hypocrite de la part de Johnatan Littell de dénoncer la pédérastie nazie à partir d'une culture yankie excitant le désir pédéraste bien plus encore que la bourgeoisie hitlérienne nazie, dont le désir de consommation sexuelle était plus modéré. C'est exactement la même hypocrisie des puritains boutinistes lorsqu'ils s'en prennent aux "gays" : cette morale rétrograde de la religion gay qui repose entièrement sur la nostalgie, c'est le puritanisme lui-même qui l'a engendrée. La religion de la fonction politique empêche de voir qu'on est inscrit dans la même trajectoire vicieuse définie par Jarry comme une spirale.

    Soit dit en passant, que les églises chrétiennes se vautrent désormais au niveau de ces considérations génitales est un scandale énorme, bien plus grand que n'importe quelle partouze ou "gay pride" officielle.

     

     

  • Feu sur le Ramadan !

    La confiance utopique de Tariq Ramadan dans une possible "neutralité" de l'Etat laïc français, garantissant la liberté de culte, est typiquement mahométane. On retrouve néanmoins un tel a priori favorable vis-à-vis de l'Etat dans d'autres religions judéo-chrétiennes proches. Le jansénisme en France, théologie de la secte de Port-Royal-des-Champs (tout un programme) a ressuscité durablement le providentialisme médiéval au XVIIe siècle, rompant avec l'humanisme de la Renaissance. Sainte-Beuve a fourni une analyse sagace bien que partisane de l'idéologie janséniste. Cette analyse permet d'entendre tout ce qui lie le XIXe siècle romantique et bourgeois au "Grand Siècle" de l'absolutisme, par-dessus les "Lumières françaises" du XVIIIe.

    Le providentialisme, emprunt médiéval à la philosophie païenne romaine, en tant qu'il est procès de sacralisation du pouvoir politique, est inévitablement présent dans toutes les doctrines religieuses à tendance théocratique. Donc dans l'islam ou "les islams". Mais la philosophie nazie de G.W.F. Hegel, la morale existentialiste qui en découle est la déclinaison ultime de cette conception théocratique.

    Ce providentialisme peut aussi être comparé à une sorte d'idée maçonnique chrétienne, qui prête à la politique, qu'elle soit abstraite ou s'incarne dans un homme (ce qu'une idéologie peut difficilement éviter), qui lui prête peu ou prou le rôle de démiurge, de "grand architecte" traçant les plans du monde. Poussée à son point de rigueur et d'absurdité extrême (c'est ce qui en fait toute la valeur), le franc-maçon suisse Joseph de Maistre (cette géodésie totalitaire n'est pas sans rapport avec l'horlogerie) s'est fait le porte-parole d'une version quasiment "ottomane" de la France chrétienne (dont Baudelaire, sous l'influence délétère des spéculations juridiques de J. de Maistre, avoue le caractère satanique ; "Le prêtre, le poète et le soldat", ainsi Baudelaire résume-t-il l'arrière-plan moral et politique de son romantisme, plus romain que chrétien par conséquent).

    J. de Maistre se rêve en éminence grise d'un homme providentiel, Napoléon fournissant un exemple de criminel de guerre à la hauteur de son espérance (L'espèce de fièvre mystique de J. de Maistre évoque celle de Goebbels ultérieurement, même si la haine systématique de l'art, trait dominant chez de Maistre -haine quasi proustienne- fournit "a contrario" de précieux renseignements sur ce qui échappe au domaine de la seule mécanique ou du droit. La s–ret‚ du mauvais goût de cet horloger savoyard force en effet l'admiration.)

    A juste titre, Voltaire voit dans le jansénisme une sorte de reviviscence du judaïsme, iconoclaste et destructrice pour l'histoire. De fait le romantisme ne fait que sonner le glas de l'art, dont le cancer remonte à la période baroque. Rares sont les critiques qui au cours des derniers siècles ont su discerner dans la peinture de Rembrandt ou Rubens, par-delà leur virtuosité, les marques du délitement musical de l'art.

    Le contrat social de J.-J. Rousseau en revanche se rapproche assez de l'idéal de T. Ramadan. La rhétorique laïque grossière d'Eric Zemmour (petit "soldat belge" du cartel médiatico-militaire Dassault - "On n'est pas couchés", France 2 le 26 sept.) qui lui est opposée, T. Ramadan doit la prendre pour ce qu'elle est : un discours RELIGIEUX évacuant l'histoire, par quoi TOUTE thèse d'un pouvoir temporel neutre, repérable à son caractère statique, devra nécessairement passer. L'idée païenne du destin, véhiculée par Hegel jusqu'à nous sous la forme du providentialisme est en effet incompatible avec la recherche d'une logique historique. La propagande cinématographique capitaliste a poussé loin comme sa grande soeur nazie la destruction de la science historique, sans compter la tentation totalitaire récente de légiférer sur l'histoire.

    En l'occurence l'effacement des crimes de guerre atroces de Napoléon (ou de Gaulle) par Zemmour*, le refus d'en tirer la leçon (et au premier chef de voir la troublante ressemblance entre le régime napoléonien et le régime nazi, parfaitement équivalents sur le plan philosophique) s'apparente non pas à du "négationnisme", mais carrément à une négation cléricale de l'histoire elle-même.

    Goebbels pas mort !

    Deux exemples de mensonges grossiers, propagés à la vitesse du son par les médiats :

    1/ L'opposition binaire sans cesse réaffirmée entre un Etat "garant de l'intérêt général" et de grands groupes industriels et bancaires menant leur barque à leur guise - contre l'évidence que ces deux systèmes centripètes s'inscrivent dans le même cercle et ne peuvent être compris séparément. Pas de dictature ou de totalitarisme sans le sophisme, même sous-jacent, de la "loi naturelle". Le projet économique capitaliste COMME la doctrine de la nation laïque projet‚e vers l'avant reposent sur l'idéologie de la "loi naturelle" ; une loi naturelle d'engendrement, dont il faut avoir lu Aristote comme Marx pour comprendre qu'il s'agit d'un mouvement inéluctable de corruption. Shakespeare lui-même a vu venir cette pourriture et la nomme "Danemark", en référence à l'Apocalypse de Jean. Croire au destin revient à s'y soumettre. La mort préside au capitalisme comme au nazisme auparavant.

    Le voile de ténèbres baroque a ressuscité dans une Europe qui les avait vaincus, à l'instar des Grecs plus de deux mille ans auparavant, la fortune et le destin romains. Hitler n'est qu'un pion dans ce jeu d'échec.

    Complot médiatique contre la science traduite comme un complot

    Une illustration : le philosophe Luc Ferry, ex-ministre dont la philosophie est tellement circonscrite qu'elle possède toutes les caractéristiques d'une religion d'Etat elle aussi, ce clerc légitime à mots à peine couverts l'interdiction (renforcée récemment) faite aux parents d'élèves de concurrencer l'Education nationale en enseignant directement leurs enfants, par la raison que cette institution est la meilleure garante de la diffusion d'un idéal républicain commun. Libérer l'enseignement reviendrait à mettre en danger la foi dans l'Etat garant des libertés individuelles et de l'intérêt général, et n'irait sans doute pas dans le sens "capitaliste" qui est celui de Luc Ferry. La libre concurrence des idées est une liberté que l'Etat libéral totalitaire réprouve.

    2/ Deuxième mensonge convergent et aussi grossier, le mensonge selon lequel la "Révolution de 1789" marquerait un virage "humaniste" dans l'histoire de France, et même, la franchouillardise débridée de certains laïcards aidant, dans l'histoire de l'Europe, malgré le retard de plus d'un siècle de la France par rapport à l'Angleterre sur le terrain des idées et des efforts de la classe bourgeoise pour s'emparer du pouvoir. Si Tariq Ramadan a étudié de près la litt‚rature française comme il prétend, il peut constater :

    - que les régimes bourgeois qui ont suivi de près la Révolution ne correspondent en rien aux idées de Voltaire ou J.-J. Rousseau ; Napoléon et sa polytechnique assassine sont typiquement inspirés par la philosophie romaine - jusqu'à Stendhal qui prétend s'inspirer de la prose du code Napoléon ; tandis que Voltaire prend ses distances avec la théodicée germanique de Leibnitz :

    - que la France n'a jamais connu depuis la Révolution un régime de liberté d'expression aussi large que celui qu'elle connut sous Louis XV. Si Voltaire souhaite la libéralisation du régime de Louis XV, encore trop autoritaire à son sens, ni lui ni Diderot n'ont été traqués par la censure comme Marx et Engels l'ont été dans toute l'Europe il y a un siècle et demi seulement, à une époque où la presse représentait une force libre de contestation, danger écarté pour l'oligarchie désormais, notamment du fait de la fin de la lutte des classes en France dès le milieu du XIXe siècle (Déjà du temps de l'ORTF le danger n'existait pas, et personne n'a jamais vraiment pris la menace révolutionnaire des foules d'étudiants de Mai 1968 au sérieux, en dehors de de Gaulle lui-même et de quelques "bons pères de famille" bourgeois, vite rassurés.)

    Existentialisme et pédérastie

    La "révolution sexuelle" a d'ailleurs un aspect pédérastique notable, et nul n'est plus porté à se prosterner devant le Léviathan qu'un pédéraste (Il existe même une association de "gays" chrétiens baptisée... "Jonas" ; Jonas est d'ailleurs le "Juif errant" contre lequel la révolutionnaire Simone Weil a les mots les plus durs, ne le cédant en rien à Voltaire pour ce qui est de l'antijudaïsme. On peut fort bien s'abstenir de stigmatiser les "gays", tout en soulignant à quel point leur sexualité repose sur l'angoisse, et combien la propagande totalitaire joue sur le registre de la sécurité civile. Du reste l'homosexualité, déterminisme inventé au XIXe siècle, n'est que la conclusion rationnelle du mariage ; les pédérastes sont probablement beaucoup plus sensibles que d'autres au caractère incestueux d'une sexualité "hétérosexuelle". Moi-même j'ai fréquenté quelques pédérastes dont les mères ressemblaient comme deux gouttes de sperme à la puritaine BCBG Christine Boutin.

    Toute la philosophie existentialiste ou presque, d'ailleurs, qui est une théologie chrétienne invertie, peut être résolue à une sorte de querelle familiale intestine. Le problème que se pose la philosophie laïque de la "fin de l'histoire" (sic) et la question de savoir ce que devient la famille au-delà de la pédérastie, ces deux problèmes n'en sont qu'un, parfaitement grotesque. D'une part parce que la philosophie et la science la‹ques se sont toujours tenues à l'écart de l'histoire ; d'autre part parce que le droit de la famille est un principe de dérogation à l'inceste qui évolue au gré de l'organisation patrimoniale et politique.

    Existentialisme et pédérastie peuvent être compris ensemble comme le triomphe apparent de Dionysos sur Apollon (Dans le seul but pour Apollon d'asseoir plus solidement son pouvoir ; la République bourgeoise n'a pas inventé l'idée de substituer pour une plus grande efficacité le divertissement à la terreur policière.)

    La voie antiromaine

    Le progrès de l'islam ne peut se faire que dans le sens d'une reconquête scientifique, d'une théologie de la Libération par la science. Même si l'interdiction formelle de servir deux maîtres -Dieu et César- n'est pas dans l'islam comme elle est dans le Nouveau Testament chrétien, l'histoire montre que les autorités politiques font toujours un usage policier des doctrines religieuses, jusqu'à les subvertir complètement comme c'est le cas avec le national-socialisme de Hegel et ses lieutenants du désordre que sont les philosophes existentialistes, amphigouriques suppôts qui ne se connaissent pas eux-mêmes. Et la science est forcément un combat, comme le révèle la vision de Jean, car de la Libération les systèmes étatiques fondés sur la peur ne veulent pas.

    Sur le chemin de cette reconquête, il est d'ailleurs un savant musulman qui pose de très sérieux jalons : Averroès, "au seuil de l'histoire", et donc de la révélation, moins près de la pente théocratique que ne l'est Thomas d'Aquin lui-même. Un thésard démocrate-chrétien pas très sérieux (Rémi Brague) a tenté récemment à coup de néologismes vaseux de démontrer l'apport décisif de Rome à la civilisation européenne ; thèse proche de celle du pape Benoît XVI, parfaitement antihistorique comme toute thèse boche qui se respecte. Le pape n'hésite pas d'ailleurs à se référer à des philosophes parfaitement abscons comme Adorno ou Horckheimer, Popper, Heidegger, branleurs de l'espèce susdite qui font regretter amèrement au Français que je suis que toute la philosophie allemande et pollack ne se soit pas suicidée à la suite d'Hitler et de son état-major, au lieu d'émigrer aux Etats-Unis.

    Non, ce qui caract‚rise la pensée occidentale, comme Aristote en son époque décadente, en quoi elle est différente des pensées orientales ou romaine, c'est bien plutôt par son matérialisme radical, celui de François Bacon (ennemi juré de J. de Maistre) ou de Karl Marx (On en décèle notamment la radicalité au fait que, contrairement à la très grande subjectivité des philosophes épicuriens ou romains, Aristote comme Bacon -la dialectique marxiste-, excluent l'idée animiste de vide, déguisé en "Néant" dans la mystique providentialiste, qu'elle soit chrétienne, nazie, athée, capitaliste. Ce qui me fait dire que Bernanos ne va pas assez loin, parlant du hasard comme "le dieu des imbéciles", car un chrétien doit savoir reconnaître Lucifer dans la roue de Fortune et ses rayons puissants.

    *Pourquoi Zemmour peut exprimer publiquement chaque samedi soir des idées qui ont valu récemment à Le Pen les foudres de l'Inquisition médiatique ? Cela dit presque tout de la société civile française depuis la Libération. Phénomène Zemmour-Le Pen analogue à la condamnation de Louis-Ferdinand C‚line pour propos antisémites et l'absolution des industriels de l'automobile et de l'aviation ayant pourtant mis leur polytechnique de mort au service de l'Allemagne nazie. Industriels actifs pour ce qui est d'exciter le patriotisme vindicatif, mais dont la seule patrie est l'argent.
  • Napoléolâtrie

    L'espèce de petit pasteur laïc Eric Zemmour, employé du trafiquant d'armes Dassault et idolâtre de Napoléon, qui se mêle de donner des leçons de morale à Dieudonné parce que celui-ci refuse de gober l'histoire officielle de la seconde guerre mondiale : on peut dire qu'il y en a qui n'ont pas peur du ridicule...

    Zemmour est le genre de gugusse qui se plaint de la décadence de la République et de l'enseignement tout en entretenant lui-même la fiction selon laquelle le régime de Napoléon et celui d'Hitler ne seraient pas de la même nature.

    Mi-révolutionnaire, mi-réactionnaire, Hitler l'est tout autant que Napoléon. Toutes les monarchies européennes à commencer par l'Angleterre ont connu leur révolution chacune à tour de rôle. L'Allemagne, en retard, a connu la sienne dans l'entre-deux guerres. De la même façon que Bonaparte a rendu le pouvoir à la bourgeoisie en France, Hitler (en respectant davantage la légalité), a dissout la République de Weimar pour le compte des industriels et des banques.

    Dieudonné n'est pas un provocateur, il est juste interdit de dire autre chose que des banalités à la télé.

  • Télépathie

    Difficile de savoir si ce sont les flicailleries de Christophe Hondelatte, ou la philosophie gaulliste d'Eric Zemmour, la psychanalyse de Mireille Dumas et Jean-Luc Delarue, les calembours de Laurent Ruquier... à moins que ce ne soit la pornographie mémorielle d'Arte, qui rendent la télévision publique si fière de ses états de service ? Allez, je m'en voudrais d'oublier les cucultissimes adaptations de Josée Dayan ou les chiantissimes documentaires de Patrick de Carolis, propres à dégoûter n'importe quel ado de l'histoire-géo.

    Le plus intéressant dans un procédé quel qu'il soit, la télévision en l'occurrence, c'est ce qu'il fabrique de plus original : clips vidéos, spots publicitaires ou télé-réalité. J'aime beaucoup "L'Ile de la Tentation", diffusé sur TF1. Comment ne pas y voir une fable sur le mariage laïc ou démocrate-chrétien ? Rien que le titre, déjà... Ca pourrait aussi bien s'appeler "Au Jardin d'Eden". Même si saint Augustin lui-même ne pousse pas le bouchon aussi loin, certain exégète chrétien vit dans la pomme tendue à Adam par Eve le symbole de leur union charnelle.

    Cette interprétation était tombée en désuétude depuis longtemps, mais le puritanisme laïc l'a remise au goût du jour. Bien sûr, dans ce feuilleton, on guette la Chute fatale. N'allez pas croire que le péché consiste à copuler avec une autre que sa fiancée ; non, même TF1 a le sens des convenances et du service public. Embrasser ou peloter suffira amplement pour que les portes de l'Enfer s'ouvrent sur le fautif ou la fautive.

    Les candidats à l'Ile de la Tentation prennent ainsi le risque de s'exposer à l'opprobre des honnêtes gens. Quel grand sentimental qui envisage de contracter avec son partenaire un crédit sur vingt ans ne prendrait pas un minimum de garanties ? Certes, le divorce parachève le mariage, mais il ne règle quand même pas tous les problèmes concrets. Que ceux qui n'ont jamais fait appel à l'usure jettent la première pierre à tous ces couples d'amoureux qui prennent leur affaire au sérieux !

    Même la possibilité de se pardonner n'est pas exclue. L'influence du "Jour du Seigneur", sans doute. Mais on sent bien que celui qui passera l'éponge sur la première incartade repartira non seulement avec une réputation de cocu, mais en outre d'imbécile inapte à mener sa barque à travers les écueils de la vie. Car "Qui vole un oeuf vole un boeuf".

    Il semble qu'au paradis d'Allah et de ses septs vierges promises aux martyrs, la religion laïque ultramoderne n'ait guère mieux à opposer que l'"Ile de la Tentation" et ses sept putains. D'où vient le sentiment de supériorité du fidèle laïc sur le fidèle musulman.

     

     

     

     

     

     

  • Table rase du "Figaro"

    S'il y a bien un gosse, à la télé, c'est Eric Zemmour. Parfois la vérité s'échappe de la bouche des enfants. Lorsque Zemmour observe que l'islam est un "nouveau communisme", qu'il incarne le "parti des pauvres" désormais.
    Par conséquent tout ce que les bourgeois, les journalistes du "Figaro" pourront dire contre l'islam n'atteindra pas les oreilles du prolétariat délocalisé, c'est une évidence.

    Les discours de BHL, de Guaino et de Kouchner, il n'y a que les bourgeois occidentaux qui sont sensibles à cette propaganda uniforme.
    Plus la conscience politique du tiers-monde s'éveillera, plus les actions du cartel libéral seront menacées, leur idéologie fragile comme le béton près de se lézarder.

     Zemmour ne pourra pas dire plus tard à ses fils : "Je m'exprimais franchement au milieu des hypocrites", sans ajouter : mais, journaliste au "Figaro", j'étais manipulé par les hypocrites ; je jouais le rôle du bourgeois ringard dont les bobos se moquent pour dissimuler le même mobile bourgeois.

    *

    Un autre aveu naïf, c'est celui d'André Glucksman, philosophe puéril enrôlé dans le grand barnum médiatique de Sarkozy, destiné à jouer auprès des bobos le rôle que Johnny Halliday remplit auprès des beaufs.
    André Glucksman démontre que les manifestations de Mai 68 furent des manifestations anticommunistes, antirévolutionnaires et donc libérales. D'où la perplexité des crétins gaullistes, De Gaulle, Messmer, Chirac et Balladur (encore aujourd'hui), à contresens de l'Histoire (Qu'est-ce qu'un mafieux peut bien comprendre à l'Histoire, d'ailleurs ?)

    La ringardise de Finkielkraut, Glucksman ou Cohn-Bendit, saute aux yeux à vrai dire, mais c'est mieux quand c'est Glucksman qui le prouve : "Sarkozy est un enfant illégitime de Mai 68". "Enfant illégitime", si c'est pas le langage bourgeois typique, ça...

    Seulement voilà, comme les électeurs de Sarkozy sont des retraités âgés, plutôt hostiles à Mai 68, nostalgiques de la IIIe République, Sarkozy a choisi d'être Pétain-le-bref et de former un gouvernement d'Union nationale des cons.
    Ces électeurs nostalgiques, bien qu'ils soient au bord de l'Alzheimer, commencent à avoir l'impression un peu plus que vague d'avoir été "cocufiés" par le Rastignac de Neuilly.

    Ségolène, Villepin et Bayrou sont en embuscade, ils peaufinent leurs images d'Epinal. Mais Sarkozy n'a pas encore perdu, car après tout, un électeur, ça ne demande qu'à être cocufié, et recocufié, et rerecocufié encore. Les discussions de cocus, c'est le fond de sauce de la philosophie existentialiste de comptoir. Du bobo qui lit Heidegger et Nitche et fréquente les cafés-philo, au beauf qui se plaint des déboires de son club de foot ou de rugby préféré, c'est la même engeance de crétins qui ne demandent qu'à se faire enfiler.

     

  • Si j'étais…

    Si j’étais de droite, je crois que ça m’agacerait au plus haut point d’être “représenté” par Eric Zemmour du Figaro à la télé. Dans une certaine mesure, la gauche (Ruquier) a “inventé” Zemmour pour rendre la droite encore plus ridicule.
    Le problème de cette tactique, qui n’a pas marché avec Sarkozy, dont le ridicule saute pourtant aux yeux, c’est qu'elle est inopérante dans une large mesure vis-à-vis des personnes âgées, dont les sens sont émoussés.

    Certes, Zemmour est moins antipathique que Finkielkraut, parvenu qui fait semblant de cracher dans la soupe, parce que Zemmour, lui, est courageux ; il a des opinions idiotes, comme Finkielkraut, mais il les défend bec et ongles, un peu comme Le Pen en moins couillu.

    Mais Nolleau a beau jeu d’apparaître ensuite comme un type subtil à côté de Zemmour (Ce qui n’était pas le cas de Polac, nitchéen dont la vertu principale n’était pas la subtilité.)
    Sur le féminisme, par exemple, le dada de Zemmour. Contrairement à ce que Zemmour croit, le féminisme n’est pas un phénomène de société, mais un symptôme de société ; les femmes elles-mêmes ne sont donc pas les actrices principales, le moteur du féminisme - pas plus que les hommes, et même sans doute un peu moins. On peut penser qu'elles en seront les premières victimes, en revanche.
    Même Tocqueville avait fini par comprendre ça ! On n’enseigne pas Tocqueville dans les universités d’été de l’UMP ou quoi ?
    Cette évolution politique, dont le “féminisme” n’est qu’un produit, appelons-la par son nom : c’est l’anarchie. Une autre conséquence de l’anarchie, c’est justement que Zemmour ait pu accéder au statut de penseur, même “de droite”, et puisse se prendre au sérieux avec des bouquins qui ne le sont pas. De même Muray, Tillinac, Finkielkraut, Pascal Bruckner, toute cette “lumpenphilosophie” de gare.

    *

    Si j’étais de gauche, je crois que ça m’agacerait au plus haut point d’être représenté par Guy Carlier. D’abord parce que c’est un comique sinistre : même Bigard a plus d’autodérision et moins d’arrogance invincible. Ensuite parce que c’est l’ex-comptable du père de BHL, exploitant colonialiste dont le fils s’est reconverti dans le néo-colonialisme à l’américaine et le cinéma d’auteur

    Ce qui nous donne une différence entre la gauche et la droite ; la droite dit n’importe quoi mais elle ne le fait pas exprès ; la gauche, elle, est plus consciente de son hypocrisie et de sa démagogie.
    Étant donné qu'en politique la plus grande faute c'est la bêtise, on pourrait en conclure qu'il vaut mieux, quand même, malgré tout, être "de gauche" ; ça serait vrai si, désormais, la gauche et la droite n'étaient pas à peu près inextricablement mêlées, enlacées dans la chute. Spirituellement, on ne tombera pas de bien haut.

  • Table rase de la télé

    Ravages du féminisme : Patrick Besson, pour pouvoir s’acquitter de ses pensions alimentaires et continuer de résider dans le centre de Paris, vu que la littérature eût payé mais qu’elle ne paye plus, Patrick Besson brigue un fauteuil à l’académie française ou autre ; à moins qu’un producteur veuille adapter son dernier bouquin au cinéma ? Il met tout son cœur, il fait au plus niais pour rendre son style le plus cinématographique possible.
    Autant dire qu’il a décidé de s’intégrer complètement. Fini les serberies qui faisaient son charme et des victimes mieux choisies que celles de Milosevic. Place au Besson-BHL - à moins que ce ne soit un Besson-Sollers ?
    S’il était moins grand, je verrais bien aussi Besson jouer dans des films de Houellebecq pour gagner sa croûte vu qu'il a une gueule d’informaticien (cf. Bill Gates). Quand on est trop petit, on met des talonnettes, mais quand on est trop grand ?

    Entre l’impertinence et la franchise d’une part, et Jean d’Ormesson ou Éric Orsenna d’autre part, lorsqu’on n’a pas de pensions alimentaires excessives à verser, le choix n’est pas difficile à faire ; alors j’ai décidé de remplacer Besson et son “Plateau télé”, d’essayer de tuer la télé à sa place, Don Quichotte moderne (Bien sûr je refuse par avance toute offre de collaboration au Point - déontologiquement, c’est impossible.)

    *

    Un phénomène qui m’interpelle à la télé depuis quelques mois, c’est le phénomène Éric Zemmour. On laisse Éric Zemmour, bien qu’il ne soit spécialiste de rien en dehors de l’honneur perdu de Jacques Chirac, disserter longuement sur tout et n’importe quoi dans l’émission de Ruquier le samedi soir.
    Contrairement à Le Pen, Zemmour peut tenir tous les propos politiquement incorrects qu’il veut sans être inquiété par le syndicat de la magistrature, et dire à Harry Roselmack - en face, mesdames et messieurs, mesurez le luxe ! - que c’est parce qu’il est noir qu’il fait de la télé, et que c’est parce qu’il est animateur de télé qu’on publie son bouquin.
    Ou alors que le divorce généralisé fait grimper les prix des loyers à Paris.
    Il pourrait même suggérer à Laurent Ruquier de virer sa cuti et de fonder une famille nombreuse pour se sentir mieux que dans sa peau de pédé stakanoviste, ça passerait comme un suppo. bien graissé, avec un gloussement de l’intéressé. Comme si la censure n'existait pas !
    Bien sûr, il y a quelques huées parfois, venant du tas de beaufs volontaires massés dans des gradins derrière pour faire un public “vivant”, mais rien de bien méchant, pas de cailloux ni de lynchage en direct.
    Si Zemmour ne touche pas aux supers tabous démocratiques, il est quand même trop bien élevé pour ça, reste qu’il bénéficie d’un privilège exorbitant. D’où lui vient ce privilège ? Dire que Ruquier est moins servile que Guillaume Durand ou Jean-Pierre Elkabbach, c’est évident, mais c’est une explication insuffisante. Je vois deux autres raisons.

    En France aujourd’hui, ça remplace les quartiers de noblesse, si tu peux justifier d’un parent voire d’un vague cousin déporté à Büchenwald ou à Dachau, y compris via l’Algérie ou la Tunisie, t’es immunisé, tu peux raconter à peu près tout ce que tu veux sur l’histoire, la politique et l’économie, même si, dans le cas de Zemmour, l’histoire, l’économie, la politique, les religions, sans parler de la littérature, ne sont que de vagues notions apprises au Figaro.
    La deuxième raison, c’est que Zemmour défend peu ou prou la même idéologie que Sarkozy, mais en plus petit et en plus laid, avec plus de tics, ce qui est assez rare pour être souligné à la télé.

  • La Guerre des sexes

    Aussi loin que ma mémoire remonte, j'ai toujours été misogyne. Je suis donc habitué aux sarcasmes à l'égard des gens de mon espèce et je dois dire qu'ils ne me font ni chaud ni froid, à force. « Les chiennes aboient, la caravane passe… ».
    Cet instinct premier s'est transmué petit à petit, au fil des années, en idéal politique et social, et il m'arrive de me documenter sur le sujet de temps en temps. À ceux qui voudraient se renseigner sur le "parti misogyne" avant d'y adhérer, je ne saurais trop conseiller la lecture de quelques ouvrages "éclairants" (en partant du principe qu'on a déjà vu ou lu, bien sûr, certaines pièces importantes d'Aristophane ou de Molière, deux "joyeux réactionnaires" incontournables).

    Au risque de me mettre une ancienne maîtresse à dos, Isabelle, qui brûle d'une vaine passion pour Éric Zemmour, chroniqueur politique au Figaro et chez Laurent Ruquier - pas plus tard que la semaine dernière elle me confiait au téléphone : « Zemmour est si courageux de défendre ses idées, seul face à la meute médiatique ! Il me fait vibrer ! S'il n'était pas aussi laid je coucherais bien avec lui… » - réflexion typiquement féminine - eh bien je dois dire que j'ai feuilleté l'essai à succès d'E. Zemmour mais qu'il ne m'a pas paru très sérieux (Le Premier sexe).

    Zemmour se perd en conjectures pour tenter d'expliquer la perte de virilité des hommes en Occident, concomittante à l'accroissement du pouvoir des femmes. Ces explications diverses ne sont pas très cohérentes. Il est vrai par exemple que l'Église catholique "drague" les femmes depuis longtemps et néglige de s'adresser aux hommes, mais l'Église catholique a perdu toute influence morale réelle sur la société depuis longtemps. En outre, peut-on dire que les deux pour cent d'hommes catholiques pratiquants restants en France sont moins virils que les autres ? En ce qui concerne les démocrates-chrétiens, c'est incontestable, ils sont à la limite de l'impuissance, mais si on fait une moyenne, je ne crois pas qu'il y ait une différence importante avec les païens, que les catholiques pratiquants soient plus "féminisés" que les païens. Le rôle joué par l'Église dans la promotion des idées féministes semble assez marginal.

    Zemmour signale par ailleurs la misogynie de certains auteurs dits "des Lumières", Voltaire ou Rousseau, en réaction à l'influence politique de la Pompadour. Je ne vois pas où il veut en venir ? Et puis c'est du bidon, la marquise de Pompadour les ménageait en tant que littérateurs de premier plan ; d'ailleurs il serait naïf de croire que Voltaire ou Rousseau ont eu de l'influence sur le cours de l'Histoire.

    Encore une explication foireuse : la terrible guerre de 1914-18 aurait durablement dégoûté les hommes de remplir leur devoir d'hommes !? Tout ça ne tient pas debout. Du reste on voit bien en quoi cette idée de "dévirilisation" des hommes est de nature à séduire les femmes d'aujourd'hui. Je suis persuadé que la majorité des lecteurs de Zemmour sont des lectrices de Elle ou de Madame Figaro. Peut-être pas les plus connes, mais quand même.

    Non, il vaut mieux lire un auteur plus sérieux que Z. lorsqu'on est un homme, un vrai ; même s'il n'est pas lui-même misogyne, l'historien Georges Duby, à travers une étude approfondie de la condition féminine dès le XIIe siècle, en arrive à la conclusion que la "guerre des sexes" n'est pas une nouveauté. Même lorsque le destin de la femme était entièrement entre les mains rudes et calleuses de leur père ou de leur mari, déjà leur tempérament les incitait à guigner un pouvoir plus grand, à s'émanciper, à la faveur de circonstances favorables telles que le décès de leur mari, ou son absence prolongée.

    À celles qui, sarcastiques, la ramènent avec le mythe "nitchéen" de la superfemme ("Überfrau") - l'homme ayant cédé une part de sa virilité à la femme en échange d'un peu de grâce féminine, main dans la main ces deux humanoïdes nouveaux atteindront ensemble le nirvana de l'accumulation maximum de biens de consommation courante et de loisirs culturels - à ces femmes inconséquentes, on doit cet avertissement : l'histoire des guerres montre qu'elles ne sont jamais plus violentes, plus longues, que lorsque les adversaires disposent de forces à peu près égales…