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Apocalypse 2012

L'Apocalypse insulte l'avenir, c'est-à-dire les valeurs féminines ou le "gay savoir néo-nazi".

En tant que telle, l'apocalypse est le socle de la pensée anarchiste occidentale. C'est ainsi qu'il faut comprendre les pamphlets modernes contre l'apocalypse (G. Deleuze) : comme des procès d'inquisition.

Shakespeare, le plus apocalyptique des artistes occidentaux, a fait l'objet des mêmes attaques ou tentatives de sabotage (le "Shakespeare romantique" de Stendhal atteint sans doute le sommet de la connerie libérale, vu que le code napoléon est un ouvrage mille fois plus sentimental que ceux de S.).

Ce qui heurte la sensibilité féminine chez Shakespeare, et donc celle des "hommes de robe", c'est son manque de respect des choses sacrées. Il est bien sûr volontaire et récurrent de la part de Shakespeare-Bacon, en référence à la colère du Christ contre les marchands d'offrandes et d'espèces sacrées.

Shakespeare dénonce ainsi le procédé religieux ou culturel qui consiste à nimber les choses les plus triviales d'une aura religieuse, à commencer par le coït, le travail, le vêtement, la vie, la mort, le rêve, mais aussi l'architecture et la musique, domaine où la nature et les animaux n'ont rien à envier à l'homme (je rappelle que dans la science chrétienne de Shakespeare, l'homme bénéficie contrairement aux éléments naturels et aux bêtes de l'appui divin).

Le reproche de Deleuze à l'apocalypse de Jean est typiquement celui d'un publicitaire capitaliste : il reproche à ce texte de "manquer de style". Autrement dit, l'emballage n'est pas assez soigné. De fait, le goût féminin du style, omniprésent désormais, s'est imposé comme la morale féministe par le biais de la publicité et des publicitaires. Que fait l'homme de marketing occidental (S. Jobs), après le travail de production de l'esclave chinois ? Il confère une "valeur ajoutée" supplémentaire au produit ; celle-ci est bien d'ordre religieux ou de la "morale pure", comme dit Nitche, incapable de reconnaître dans le capitalisme un courant religieux beaucoup plus puissant et dionysiaque que sa propre bière moisie de muséographe boche.

On voit d'ailleurs le clergé républicain aujourd'hui frappé de la même imbécillité que le clergé catholique romain auparavant, incapable de comprendre que le nouveau discours religieux publicitaire démode les "valeurs républicaines" passées, prototype religieux désormais dépassé dans le domaine de la capacité à séduire les foules. Le clergé républicain n'a pas oeuvré contre l'esprit mercantile yankee et le néo-colonialisme sournois de BHL, déguisé en humaniste héritier des Lumières : il l'a préparé. Avec, depuis la Libération, ainsi que le souligne Bernanos, une faculté à mentir inédite.

Le message de Shakespeare est simple comme la sagesse : cette part de sacré ou de religieux que l'homme éprouve le besoin d'ajouter aux choses les plus banales, de dire "gastronomie" plutôt que "becqueter", "existentialisme" plutôt que "suicide à petit feu", est la part de folie la plus antichrétienne de l'humanité. Elle répond au besoin de l'homme de compenser d'une manière maladroite sa faiblesse, de boucher les trous d'une âme qui n'est, au demeurant, qu'un principe virtuel. La société procède ainsi à l'aide de la "culture", tentation à laquelle seuls les faux chrétiens cèdent, le christianisme étant SDF.

Car la société, contrairement à l'homme, ne peut pas autre chose que produire et engendrer. La guerre elle-même est un phénomène culturel majeur. En effet la société, contrairement à l'homme seul, est imperméable à l'imagination, qu'elle perçoit autant que la vérité comme un danger.

Shakespeare redit le message du Christ selon lequel Dieu n'a pas besoin d'offrandes sacrées ni de sacrifices, mais seulement le clergé, les pharisiens habiles à soutirer aux riches, en échange de paroles rassurantes.

 


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