1. L'art moderne est essentiellement spéculatif.
2. Bien qu'il paraît répondre à un besoin plus pratique, l'argent est doté de la même valeur mystique que l'art moderne. Molière souligne dans son "Avare" le caractère religieux de l'argent. La même pièce pourrait être écrite, mettant en scène un collectionneur attaché à ses objets.
3. Une réévaluation de la devise chinoise permettrait de hisser l'art moderne chinois au niveau de la concurrence new yorkaise, londonienne ou berlinoise.
4. La valeur spéculative de l'art ancien est largement tributaire de la valeur spéculative de l'art moderne, qui joue le rôle de locomotive.
5. Si l'art moderne perdait sa valeur spéculative, il resterait seulement la valeur décorative.
6. Le rituel romain de l'eucharistie fournit le modèle-type de l'art moderne, dont le processus sacrificiel est identique. Ce n'est pas un hasard si deux fils de prêtres romains, Delacroix et Baudelaire, ont inventé en France l'art moderne. D'autant moins un "hasard", que le hasard est le dieu commun des imbéciles qui se sacrifient égoïstement pour la société (le cinéma devrait être gratuit pour les SDF, comme l'hostie l'était pour les pauvres).
7. Si l'homme du peuple se méfie de l'art moderne, c'est parce que celui-ci a un effet euphorisant dont sa constitution le détourne, pour des plaisirs charnels moins virtuels.
8. Il n'est pas vrai que l'art moderne est une valeur refuge en temps de crise économique. Dans le domaine de l'alchimie, rien ne vaut mieux que l'or.