On croit souvent que les Français, comparés aux Yankees ou aux Allemands, sont sans religion...
La religion des Français est de se méfier de l'argent, le plus rassurant des dieux. Spéculer, c'est avoir la foi. L'argent, moins réjouissant que le vin. Ah, j'ai observé des gens riches : ils ne jouissaient même pas, ou peu, de la seule sécurité, qu'un sale cauchemar suffisait à chasser.
- "Mais qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?" Même Racine, le dévot Racine, a conscience de la part de l'argent et des banques dans le culte du langage et de l'inconscient collectif, propre aux païens.
Un Français veut dire de quelqu'un qu'il est un salaud antisémite, par exemple, il dit : "Ce type-là (Louis-Ferdinand Céline) aime l'argent."
Français veut dire sincère. Vous connaissez beaucoup d'hommes riches sincères ? L'homme d'avoirs ne se connaît pas lui-même. Il ignore ce qu'il vaut. Il peut toujours aller se faire psychanalyser, comme une femme allemande, ça n'y changera rien. L'argent est un peu comme le mariage démocrate-chrétien : un idéal d'asthmatique.
Les Français râlent toujours. Quand ils n'ont pas d'argent, contre la vulgarité de ceux qui en ont. Quand ils ont de l'argent, parce qu'ils savent qu'ils n'ont que dalle. Les Français râlent toujours, parce qu'ils n'ont pas la culture de vie, propre aux religions qui se prosternent devant le veau d'or.
François Fillon peut aller se faire voir aux Etats-Unis, avec son enrichissement sans cause de néo-nazi chrétien, qui confond dieu avec Satan. Et se faire rebaptiser Bernard, comme le moine de sinistre mémoire, buveur de sang au lieu du vin.