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La Nuit avec Vladimir Holan

Le poète tchèque Vladimir Holan (1932-1970), a passé une nuit avec Hamlet ("Noc S Hamletem"). Hamlet sait tout, et il guerroie contre le monde qui ne sait rien, faisant comme si "être" était "avoir", et "pouvoir" une fin. A la fin du temps, Hamlet ressuscitera, non pas en raison de la foi mais de l'histoire.

Je viens de passer une nuit avec V. Holan.

"Sur le chemin de la nature à l'être

les murs ne sont pas à vrai dire très accueillants,

ces murs couverts d'urine par le talent et mouillés de crachats

par la révolte des eunuques contre l'esprit, ces murs,

ces murs d'un rien plus bas que leur propre naissance,

et ces murs où l'on voit déjà mûrir et s'arrondir tout fruit...

Pleine et fluide, la voix de Shakespeare

est invite à tout se permettre, et sa parole,

qui comme l'étonnement même se devrait d'être

une célébration, devient par la dévaluation du Temps (devant les preuves possibles de son absence),

un impôt d'usurier sur tous les appartements,

dans lesquels le metteur en scène s'est installé avec sans-gêne.

Seule l'escroquerie est ici certitude. Et quant au spectateur,

sans plus attendre il rampe vers la sortie comme le serpent de saint Georges,

pour se chauffer à la bile des critiques..." (Trad. D. Grandmont)

Depuis Samuel Johnson je n'avais pas entendu une parole sensée à propos de Shakespeare.

 

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