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Salut romain

Le dernier évêque de Rome a fait dernièrement dans une homélie une étonnante déclaration, qui trahit l'acharnement de l'Eglise romaine à se situer en dehors de l'histoire. Cet évêque a en effet repris une critique adressée par Luther au clergé et à l'institution romains, sans paraître se douter que Luther décèle ainsi la clef de voûte de l'édifice juridique catholique romain.

"Il faut combattre le "syndrome de Jonas" qui nous porte à penser hypocritement que, pour nous sauver, nos oeuvres suffisent.

(...) Jonas avait les choses bien au clair à l'esprit : la doctrine c'est cela et c'est cela qu'il faut faire, que les pécheurs se débrouillent, moi je m'en vais. Ceux qui vivent selon ce "syndrome", Jésus les appelle hypocrites, parce qu'ils ne cherchent pas le salut des petites gens, des ignorants et des pécheurs. (...)

Tellement de chrétiens pensent qu'ils seront sauvés par ce qu'ils auront fait, par leurs oeuvres. Les oeuvres sont nécessaires, mais sont une conséquence, une réponse à cet amour miséricordieux qui nous sauve. Car les oeuvres seules, sans cet amour miséricordieux ne servent à rien. Et ce syndrome de Jonas, justement, n'a pas seulement confiance qu'en la justice personnelle, dans ses oeuvres."

Or le salut par les oeuvres est une invention de l'Eglise romaine, qui sans elle n'aurait pas connu la puissance qu'elle a connue ; l'impuissance et la ruine actuelles de cette Eglise autrefois triomphale résultent de la concurrence accrue de nouvelles oeuvres sociales. Elles indiquent le caractère organique et temporel de l'Eglise romaine, et non historique de l'Eglise des saints véritable, telle que présentée par les saintes écritures.

Cette invention du salut par les oeuvres est par où cette Eglise répète ou prolonge la synagogue des juifs, condamnée par le Messie et l'apôtre Paul.

"Car nous tenons pour certain que l'homme est justifié par la foi, à l'exclusion des oeuvres de la Loi." (Romains, III, 28)

Cette subversion de la parole divine - le mot n'est pas trop fort puisque le salut par les oeuvres prend la place de la charité véritable - a une cause institutionnelle et sociale. Autrement dit, le "salut par les oeuvres de la loi" répond à la vocation d'un corps ecclésiastique constitué, à qui il permet de postuler un monopole sur le salut.

L'évêque de Rome fait donc preuve d'une grande tartufferie, ou bien d'une grande ignorance de l'histoire de son Eglise. En effet, le pape ne trône sur rien d'autre que sur le salut par les oeuvres, et s'il y a bien quelqu'un qui est concerné par le "syndrome de Jonas", c'est celui devant lequel les catholiques romains se prosternent comme leur père.

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