L'argent met tout le monde d'accord. Quand il y en a moins, les gens sont moins d'accord.
La révolution française est une crise fiscale d'abord, puis seulement une crise morale. Sans argent, il est plus difficile à une élite d'endormir les consciences.
Même "athée" ou "laïque", l'éthique des nations occidentales demeure bizarrement "judéo-chrétienne", aussi éloigné soit le message évangélique de prôner une morale utile aux nations.
On reconnaît le caractère "judéo-chrétien" de l'éthique contemporaine à plusieurs éléments, dont en l'occurrence, dans l'affaire de l'humoriste Dieudonné, l'utilisation des victimes juives de la shoah à des fins d'intimidation morale, décalque de l'utilisation du christ Jésus sur la croix, élément central de la morale puritaine chrétienne (subversif du sens de la parole divine), prêtant un sens salutaire à la souffrance, qu'elle n'a pas en réalité dans le christianisme, religion la moins sacrificielle de tous les temps.
On est donc en présence d'une éthique occidentale, dont la formule est "judéo-chrétienne", bien qu'elle s'impose aussi aux athées, voire aux nations sous domination occidentale - néanmoins cette éthique n'a rien d'évangélique, c'est une pure invention équivalente du purgatoire.
En outre, le principe de la liberté d'expression, qui plus est défendue par l'Etat, aurait bien fait rire les philosophes païens, qui l'auraient sans doute trouvée une ruse un peu grossière. Là encore on reconnaît une stigmate "judéo-chrétienne", et l'éthique judéo-chrétienne est un élément du totalitarisme, c'est-à-dire d'une tyrannie qui repose largement sur la complexité et des apparences trompeuses. "L'inconscient" est, pratiquement, une tare moderne (d'ailleurs au cours de son enquête à vocation scientifique, Carl Jung fait une découvert qui le déstabilise un peu, et qui a trait au rapport étroit entre l'alchimie médiévale et la psychanalyse moderne).
Le journaliste catholique Léon Bloy (accusé récemment lui aussi d'antisémitisme à travers un de ses ouvrages réédité par Alain Soral) affirmait qu'un journaliste chrétien doit s'efforcer autant que possible de mettre chaque sujet d'actualité en relation avec l'apocalypse, ou s'abstenir d'écrire.
Il y a là sans doute de quoi faire bien rire un athée comme Dieudonné ; cependant, l'apocalypse, on la retrouve dans l'actualité, sous la forme d'éléments de justification du pacte entre la nation israélienne et la nation américaine auprès d'une quantité de citoyens américains non négligeables.
Un juif authentique - non un médecin juif -, connaît d'ailleurs mieux que Dieudonné l'arbre de la connaissance du bien et du mal, qui se cache dedans, et ce qu'il signifie.
Commentaires
Mr M'Bala M'Bala nomme son fils Judas
Mr M'Bala M'Bala dénonce les pharisiens contemporains
Mr M'Bala M'Bala se fait violemment attaquer par ces derniers
Mr M'Bala M'Bala s'appelle Dieudonné
Faut avouer que tous ces signes ne sont pas des canards, d'autant plus s'ils arrivent à le bannir complètement du milieu du spectacle.
Judas et Jésus ont en commun de défier l'ordre public de leur temps. La soumission des juifs à l'ordre public romain afflige Judas Iscariote, dont on peut penser qu'il fut le disciple qui attendait avec le plus d'impatience la venue d'un Messie rétablissant la gloire d'Israël.
La déception de Judas vient de ce que la "gloire d'Israël" selon le Messie ne correspond pas à ce qu'il attendait. C'est sans doute la dimension universelle surnaturelle de la parole divine qui est la plus difficile à accepter pour l'homme, car elle lui retire toutes les sortes de prérogatives à quoi les différentes sortes de religions providentielles l'ont habitué.
C'est parce que le christianisme est la religion la moins providentielle qu'elle est la moins anthropologique de toutes.
"affirmait qu'un journaliste chrétien doit s'efforcer autant que possible de mettre chaque sujet d'actualité en relation avec l'apocalypse, ou s'abstenir d'écrire."
Déjà que nombre de chrétiens refusent l'eschatologie chrétienne au nom de l'incompatibilité de cette dernière avec leurs petits plans, alors un "journaliste chrétien"...
L. Bloy vise en particulier Louis Veuillot et son journal catholique romain, "L'Univers", bien avant que le journalisme chrétien ne donne dans les conseils psycho-sexuels aux jeunes filles de bonnes familles et les recettes de galette des rois.
- Plusieurs pièces de Shakespeare illustrent comment l'usurpation de la parole divine et de symboles chrétiens au bénéfice de l'ordre moral ou politique est "payée" lourdement par les usurpateurs, qui sont frappés par où ils ont péché. Thomas More, que le cas de Judas Iscariote fascinait, a chèrement payé le fait d'avoir mis le doigt dans l'engrenage politique. C'est même le plus cynique et rusé, le cardinal Wolseley, qui dans Shakespeare s'en sort le mieux, abjurant toutes ses intrigues et complots à la suite de sa brutale déchéance, et admettant ainsi sa trahison. La fin de Th. More est décrite pratiquement comme une forme de suicide.
Il n'y a pas de hasard chez Shakespeare, c'est pourquoi il paraît comme un roc dans notre monde qui navigue à vue.
Lorsque je parlais de "journaliste chrétien", je visais l'incompatibilité entre les deux. Un journaliste, un prof ou un scienteux professionnel, sont les catégories les plus éloignées de la compréhension d'une "dimension universelle surnaturelle de la parole divine". Si Judas en était déçu, ceux-là ne peuvent l'être, puisqu'ils y sont totalement rétifs.
Lorsqu'un chrétien créationniste tente benoîtement de se justifier par la science, il joute avec une arme dont son ennemi a conçu l'ergonomie spécialement pour qu'elle lui dérape des mains.
Je voulais juste préciser que l'idée de Bloy est qu'on ne peut parler de l'actualité de façon chrétienne sans tenter de trouver le sens eschatologique de cette dernière ; pour ce faire il faut une connaissance des prophéties apocalyptiques que les catholiques romains n'ont pas, contrairement à Swedenborg ou Shakespeare ; parce que le point de vue institutionnel catholique est fait pour masquer la vérité.