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BHL, le Messie ?

On a pu voir récemment Bernard-Henry Lévy garantir aux Ukrainiens, place Maïdan, l'appui de la société civile française. Qu'est-ce que la société civile ? L'ensemble des hommes et des femmes qui "comptent" dans une société, c'est-à-dire qui disposent d'un certain pouvoir.

De cette société civile, BHL est en quelque sorte l'éminence grise ou le porte-parole, par-delà droite et gauche, c'est-à-dire le clivage qui régit un mode d'organisation interne subalterne.

L'usage de l'argument démocratique comme un refrain, est similaire de l'usage de dieu par certains prêtres au service de sociétés civiles plus anciennes. La démocratie, le peuple, a une existence purement rhétorique et conforme aux attentes de BHL. A quoi bon le cheval, s'il n'y a pas de cavalier pour l'enfourcher ? BHL caresse le peuple, comme le cavalier flatte l'encolure de son cheval, mais nul mieux que lui ne sait se passer du mandat officiel du peuple. Il a parfaitement raison, puisque, en réalité, la scène internationale est un domaine, une zone de non-droit. La méthode pour faire passer l'arbitraire pour la justice internationale est on ne peut plus grossière ; elle relève de la propagande et du négationnisme de l'histoire. Un esprit rationnel ne peut y souscrire, car il faut pour cautionner cette matière accepter que soient introduits dans le droit un certain nombre de fantasmes judéo-chrétiens.

Plus cynique encore la manière dont BHL s'adresse à la foule de la place Maïdan, comme si foule et démocratie coïncidaient. Or la foule est synonyme de bêtise et de violence, de force brute dépourvue de conscience. Il y a là l'application d'une méthode populiste par quelqu'un qui passe son temps à ternir le populisme en le qualifiant de nazisme. BHL se comporte d'ailleurs comme les démagogues se comportent dans ces cas-là : en chef- d'orchestre.

- BHL a quelques détracteurs en France, pour la plupart extérieurs à la société civile ; ils se contentent pour la plupart du temps de dire que BHL est un imposteur. C'est tout le contraire ; ce qu'on peut dire de la rhétorique progressiste de BHL, c'est qu'elle est parfaitement rigoureuse. BHL prolonge d'une manière étonnante à travers les siècles le type de l'inquisiteur du moyen âge. Il a parfaitement raison, car le mouvement moderne est un mouvement médiéval.

D'énormes efforts furent entrepris par le clergé catholique au moyen-âge pour inventer de toutes pièces une éthique judéo-chrétienne, une culture chrétienne, en contournant des textes saints et des symboles mythologiques qui ne le permettent pas, afin de restaurer le pouvoir du clergé et une formule théocratique chrétienne. De cet effort ancien, BHL est le continuateur ; il en propose une formule mieux adaptée que le catholicisme romain aux élites modernes qui dominent désormais le monde.

De même que les anciens clercs catholiques prêchaient la croisade aux soudards en se gardant bien de se mêler directement aux combats, BHL agite un peu partout où les pouvoirs publics et la "société civile" le lui permettent, l'étendard de l'éthique judéo-chrétienne humaniste.

Commentaires

  • Bonjour,

    Les clercs catholiques ne se sont pas contentés de prêcher la croisade sans prendre part aux combats : le pape a tout de même créé l'Ordre du Temple, dont les moines-guerriers, non seulement protégeaient les pélerins, mais prenaient aussi régulièrement part aux combats.

    Du coup, comparer cette crapule de BHL aux clercs catholiques de l'époque, ça reviendrait un peu à comparer BHL à Saint Bernard de Clairvaux, qui fut l'un des plus grands spirituels de la chrétienté, et l'un des principaux créateurs de l'Ordre du Temple, et à part le prénom, il n'y a vraiment rien de commun entre ces deux hommes !

    Par ailleurs, le clergé, en tant qu'autorité spirituelle, était parfaitement légitime dans son rôle, ce qui n'est pas le cas d'un vulgaire bourgeois comme BHL.

  • Plusieurs points communs entre le sinistre Bernard de Clairvaux et Bernard-Henry Lévy :
    - d'abord le mysticisme de la Terre sainte ou d'Israël, c'est-à-dire le détournement du sens spirituel de la bible au profit de l'appétit de conquête. Dans les deux cas, ce procédé relève de la fornication, c'est-à-dire du péché contre l'Esprit.
    - l'invention d'une éthique ou d'une morale judéo-chrétienne impossible, à l'aide de la philosophie païenne égyptienne de Platon, honnie des juifs et des chrétiens. C'est déjà en l'occurrence le péché des assassins du Messie.
    - l'infraction à l'interdiction juive ou chrétienne absolue de tuer. Ceux qui font usage de l'épée, périront par l'épée. Sont particulièrement abjects les clercs qui, encourageant des soudards au massacre, se tiennent à l'écart du champ de bataille.
    On sait que vos croisés étaient des sectateurs de Baphomet et non des chrétiens pour la plupart, comme René Guénon, et comme le sont tous les soi-disant défenseurs de la civilisation chrétienne occidentale.
    - Il y a beaucoup d'appelés au royaume de dieu, mais il y a peu d'élus, car la plupart des hommes préfèrent le refuge de la civilisation offert par Satan.

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