Les promesses électorales ressemblent comme deux gouttes d'eau aux promesses amoureuses. C'est pourquoi je mets en garde sur ce blog contre l'aspect foncièrement ténébreux de la démocratie-chrétienne, dont la responsabilité dans la bestialité moderne est principale. La démocratie-chrétienne tend à l'humanité un piège d'une redoutable efficacité. La meilleure preuve en est qu'un suppôt de Satan autoproclamé comme F. Nitche MENT MOINS que ces chiens qui font des serments nationalistes sur la bible.
Une autre analogie possible est entre les moyens légaux d'assassiner -les armes des soldats modernes-, et les méthodes, techniques et discours de l'amour moderne afin d'enjoliver le coït.
L'anecdote de ce jeune tueur professionnel de 22 ans engagé dans les troupes d'élites françaises en Afghanistan, montré par la télé (afin de le rendre sympathique !) en train d'envoyer les bisous les plus niais à sa dulcinée restée en France, est on peut plus explicite. L'assassinat légal à l'arme blanche, ou les tournois de chevalerie anciens, peuvent être rapprochés de la manière d'aimer ancienne, comportant une certaine dose de responsabilité, tandis que le pilote de bombardier moderne qui anéantit de nuit un quartier sur ordre, inconscient, finira probablement entre les mains d'un de ces enfoirés de psychiatres. Musique et cinéma, dit-on, sont utilisés dans l'armée américaine afin de maintenir le plus possible le trouffion dans un état second. La conscience du meurtre est atténuée. Par ailleurs, comme dit l'autre, désormais on peut coucher des centaines de fois, des milliers de fois avec tel ou telle, sans que cela laisse la moindre trace. La littérature est désormais, comme dit Céline, "au niveau des nerfs", faite par des névrosés pour d'autres névrosés, car l'existence du citoyen lambda est faite de stimuli.
Shakespeare avait prévu que les génocides ou la bestialité modernes, seraient le fait de brutes sentimentales, maintenues dans cet état par leurs élites.
Commentaires
« Démocratie chrétienne », je dirais que c'est un oxymore : l'idée même de démocratie est contraire à toute doctrine traditionnelle, et donc au christianisme.
D'ailleurs, ce n'est que depuis quelques centaines d'années que le clergé catholique accepte tant bien que mal cette démocratie, par la force des choses, mais il va de soi que cet état de fait est contraire aux traditions chrétiennes romaine et orientale.
Ou alors on a une démocratie à l'américaine, qui est recouverte (mais seulement recouverte, pas vraiment imprégnée) d'une voil chrétien, ou plutôt d'une morale chrétienne, car dans les formes dites « protestantes » du christianisme, une fois qu'on a retiré la morale, il ne reste plus grand chose.
En défendant le christianisme, par sa distanciation avec la démocratie moderne, vous oubliez que celui dont vous parlez, autrement dit, la tradition romaine, ou même orientale, que je connais moins, représente le degré de subversion de la vérité qui peut être atteint. A partir du moment où l'Eglise, d'Assemblée constituée d'hommes, parfois lettrés ( Comme Saint Paul, qui, bien que fabricant de tentes, a été formé par des rabbins pendant quinze ans aux subtilités de l'Ecriture ), mais venant le plus souvent du peuple, est devenue une Institution, elle a été corrompue.
Remarquez que si je fais remonter cela à Constantin, peut-être que quelqu'un de plus informé que moi vous dira que le processus de subversion du christianisme est antérieur. Je laisse cette question en suspens.
La question n'est pas qu'une institution soit garante, ou non, de la Tradition, de la sophia perennis et toutes ces choses : ce n'est pas une question de degré mais de nature. Une institution est en soi mauvaise, car de par sa nature, elle mène à privilégier la Lettre au détriment de l'Esprit, à faire de ce dernier une gnose, à se poser comme médiatrice entre le peuple et la Vérité. D'où, immanquablement, intellectualisme, pharisaïsme et élitisme. Le satanisme médiéval, néo-platonicien, est cent fois plus intelligent et moins vulgaire que le nôtre, bien plus proche, en apparence de la Vérité, et conforme à ce dont vous vous revendiquez, mais il reste un satanisme, un détournement.
On dit bien, de rendre à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César, ainsi qu'on ne peut pas servir deux maîtres. A partir du moment où le pape couronne Charlemagne, comment voulez-vous, que, d'un point de vue chrétien, il reste crédible ?
Le pape médiéval était un chef d'état doublé d'un chef spirituel d'une grande puissance et influence. Il avait une armée, des terres, était riche, participait aux intrigues de cour européennes. Du point de vue intellectuel et spirituel, ceci avait peut-être plus de gueule que maintenant, ce qui n'est pas compliqué ; pour autant, il y a là grave contradiction avec les Evangiles, et compromission avec le monde, le siècle, ne croyez-vous pas ? Tout n'a pas commencé à dégringoler avec la Révolution Française...
Bonjour,
J'ai l'impression qu'on reproche à l'église catholique de ne pas avoir accompli une mission qui n'était pourtant pas la sienne. On lui reproche de ne pas avoir guidé les gens dans la compréhension de l'Évangile ? Oui, et alors ? Elle n'a jamais eu la prétention d'effectuer un tel travail, qui est de toute façon perdu d'avance pour l'immense majorité des croyants.
Car l'Église travaille sur les âmes, non sur les esprits : sa mission est de permettre aux gens de sauver leur âme, c'est à dire gagner leur salut. Il n'y a rien de spirituel là-dedans. Le Nouveau Testament est clair : pour gagner la vie éternelle, il faut croire à l'Évangile, la Bonne Nouvelle, c'est à dire croire que nous sommes sauvés car le Verbe s'est fait chair, est mort pour nous sauver et est ressuscité. C'est tout (et déjà énorme), pas la peine d'aller chercher plus loin.
En cela, l'Église a toujours joué son rôle. On peut lui faire de nombreux reproches par ailleurs, mais on ne peut l'accuser d'avoir manqué à sa première et principale mission.
La foi et le salut relèvent de l'âme, et c'est la compréhension qui relève de l'esprit. Tous les hommes peuvent croire, et c'est pourquoi tous les hommes sont concernés par l'Évangile. Mais la compréhension spirituelle n'est possible que pour une petite minorité de gens, et ceux-là, bien sûr, ne peuvent se contenter des dogmes déclarés par le clergé : ils devront chercher ailleurs, plus loin et plus profond.
Mais on a l'impression que beaucoup de gens voudraient éviter l'étape religieuse (qui concerne l'âme) pour s'attaquer directement à l'étape spirituelle. Mais c'est brûler les étapes : aucun travail sur l'esprit n'est possible si l'âme a été abandonnée en chemin. Et c'est ainsi qu'on voit tout un tas de « spiritualistes » qui cherchent à comprendre le message du Christ, à développer leurs connaissances spirituelles, alors que leur âme vagabonde au bord de l'enfer.
Je n'accuse pas l'Eglise romaine de ne pas guider les fidèles dans la compréhension de l'Evangile, mais de les tromper positivement sur son sens, de mentir, de faire exactement le contraire de ce que fait l'apôtre Paul. Ainsi aucun prêtre catholique romain n'est capable de justifier son sacerdoce au regard des évangiles, contrairement à l'apôtre Paul, qui explique la logique du sacerdoce nouveau, la révolution que le nouveau testament représente par rapport à l'ancien.
Le sacerdoce catholique romain imite celui de Judas Iscariote.
- Qu'elle soit traditionnelle ou démocratique, c'est-à-dire ubuesque, accomplissant l'oppression totalitaire au nom de l'égalité, le christianisme exclut le point de vue civilisateur, car c'est un point de vue juridique et non universel.
Marx fait la démonstration que la Révolution française est une fiction fondatrice de l'idéologie libérale, un récit de l'histoire, dit-il, du niveau d'un débat parlementaire ; il explique notamment comment la résistance de forces conservatrices, plus importantes qu'en Angleterre, a joué un rôle dans le déclenchement de la violence révolutionnaire. Etre pour ou contre la Révolution française n'est qu'une posture de militant débile.
Je me risque, parce que je me suis mal exprimé, à préciser ma pensée, fut-ce maladroitement et bancalement. On jugera peut-être cette précision puérile, mais tant pis.
Rassurez-vous ( dans la mesure où ça peut être un souci pour vous ) je ne suis pas un maurrassien nostalgique de l'Ancien Régime, et ne considère pas la Révolution Française comme une Chute avant laquelle tout était pour le mieux, et qui a été le prélude à toutes les catastrophes. Ni encore moins comme le début de la délivrance et de l'émancipation des hommes.
Quand je disais : "Tout n'a pas commencé à dégringoler avec la Révolution Française...", c'était par référence, justement, à ceux qui en sont convaincus. Pour ma part, je ne me positionne pas par rapport à cet évènement dont je ne connais pas assez les ressorts. Il y a des faits, j'essaie de les comprendre comme je peux et ça en reste là.
La révolution française peut s'expliquer, comme toutes folies auxquelles on a pu assister ces derniers siècles, comme une révolte contre l'esprit traditionnel, tout simplement. Bien sûr, cette révolte avait commencé bien avant : elle débute avec Philippe le bel qui prend ses distances avec l'Église. À partir de là, les rois de France n'ont eu de cesse de travailler à l'indépendance de la monarchie vis à vis du clergé, sans comprendre qu'ils venaient de déclencher un déséquilibre qui ne ferait que s'accentuer avec le temps et causerait plus tard leur propre perte, car une fois que les forces lucifériennes puis sataniques sont déchaînées, il est très difficile d'inverser la tendance.
Aujourd'hui, il n'y a plus qu'une gigantesque classe moyenne, qui n'est au fond rien d'autre qu'une classe médiocre, et qui détient les pleins pouvoirs.
J'avais bien compris, Benjamin, et voulais seulement préciser que les positions partisanes, pour ou contre la Révolution française, ne permettent pas de comprendre l'histoire. Bien ou mal intentionnés, les philosophes des Lumières se sont d'ailleurs prévalu des évangiles pour contrer la doctrine catholique romaine. Diderot fait ainsi valoir que nulle part l'ignorance scientifique n'est prônée dans les évangiles, ni encore moins le monopole d'un quelconque clergé sur ce type de question.
- Encore une fois, Bosnica, Nitche est plus logique que vous, et vous devriez vous interroger sur les liens entre votre dieu et celui que Nitche nomme Zarathoustra. Il est plus logique car il a conscience qu'on ne peut prôner une culture de vie traditionnelle sans condamner le christianisme, dont l'effort spirituel consiste à faire table rase de la culture afin de mieux voir dieu ; en effet la culture est idolâtre du point de vue chrétien, car elle ne fait que refléter l'homme.
- Nitche est plus logique, car il se garde bien de donner le moyen-âge en exemple de système traditionnel (ses propres exemples sont faux, mais ils ont une apparence de vérité plus grande), car le moyen-âge fut loin d'être idéal, notamment sur le plan artistique, critère de civilisation. Pour ainsi dire, les idéologies modernes totalitaires sont issues des monastères médiévaux. La plupart des concepts juridiques modernes décadents sont en germe au moyen-âge, résultant de l'impossibilité d'un droit civil ou d'un droit pénal chrétien. En introduisant la science juridique des Romains, les clercs du moyen-âge ont préparé les grands schismes de la Renaissance.