L'homme antique est trop peu replié sur lui-même pour douter de dieu, et baigne ainsi dans l'évidence d'une ou de plusieurs forces cosmiques supérieures - évidence qui n'a rien de rassurant, puisqu'elle peut inciter au suicide quand la vertu n'est plus possible.
Le problème du salut, c'est-à-dire de la part de l'homme à l'éternité, est une question beaucoup plus épineuse et pour ainsi dire le point de départ de la pensée proprement humaine. Beaucoup d'hommes ne se la posent jamais et demeurent pour ainsi dire au stade animal ou politique.
La pensée antique nous touche directement sur ce point de l'éternité et du salut. Pour le reste, les considérations d'ordre social ou purement humain, comme Virgile et le latin, l'antiquité est morte.