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Dieu & la Science

Le génie n'a pas de place en science. Cette formule lapidaire permet d'indiquer le sens de la méthode scientifique révolutionnaire de Francis Bacon Verulam, développée dans le "Novum Organum" (1620) (dont la méthode de R. Descartes n'est qu'une pâle imitation).

En effet, l'entendement humain constitue un obstacle au progrès de la science, et le génie est une manière de signifier la logique humaine ordinaire, à peu près équivalente au "bon sens".

- A la science le génie ne suffit pas, explique Bacon ; si l'on veut que la science fasse des progrès, aussi bien sur le plan pratique que de l'élucidation du monde, la limite du génie commun doit être repoussée.

- L'observation attentive de certaines espèces vivantes, animales ou végétales, peut conduire en effet à en admirer le génie, parfois supérieur à l'homme, en même temps qu'il faudrait être stupide pour croire que les abeilles, néanmoins leur système politique admirable, ont quelque prédisposition à la science.

 

- Le génie humain en matière de science, complète Bacon, n'est rien en comparaison du Temps.

A en croire Bacon, l'histoire de la science qui se contenterait de fournir une explication de la science à travers le prisme du génie humain serait proche de la superstition.

C'est pourtant de cette façon que l'histoire de la science est enseignée le plus souvent aujourd'hui, comme une succession de "coups d'éclat géniaux", non seulement aux enfants mais parfois à des étudiants plus âgés. Sous couvert d'enseignement de l'histoire de la science, c'est donc le plus souvent la légende dorée qui est servie : légende dorée de Galilée, légende dorée de Descartes, de Newton, etc.

Ainsi il est beaucoup plus sérieux, compte tenu des développements de la science au cours des quatre derniers siècles, dans la mesure où la voie révolutionnaire tracée par le "Novum organum" n'a été que très peu suivie d'effets (Descartes l'imite en méconnaissant certains de ses principaux aspects), de décrire la science moderne depuis Bacon comme une science "contre-révolutionnaire", notamment occupée sur le terrain de l'enseignement de la science à réduire à néant la notion de progrès scientifique, autour de laquelle la pensée de Bacon s'organise.

Le thème du tournant ou de la révolution scientifique occidentale au XVIIe siècle, développés par certains historiens et enseigné comme une vérité, est dépourvu de consistance. Pour parodier Bacon, on pourrait dire que le génie occidental moderne (XVIIe-XXIe siècle) n'est rien à côté du Temps.

Rares sont les historiens qui font l'effort de s'enquérir de la conception révolutionnaire du progrès scientifique défendue par Francis Bacon. Ceux qui le font ne peuvent qu'avouer leur surprise de découvrir le fossé qui sépare la science contemporaine des préceptes énoncés par Bacon afin d'empêcher l'esprit humain de s'égarer, suivant l'inclinaison de la passion, ou encore de la volonté (bien que moins néfaste, ce dernier penchant fait courir le risque d'exclure les observations qui contredisent les lois de la physique).

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