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Terrorisme et totalitarisme

Le terrorisme est le paravent du totalitarisme.

Au sujet du totalitarisme j'ai lu Marx, Orwell, Arendt, et quelques autres... Aucun n'aborde la question de l'islam. C'est bien plutôt le problème de l'échec de la révolution terroriste qui est abordé, et de la métamorphose de la révolution terroriste en Etat de droit totalitaire qui est intéressante (l'Etat napoléonien en France, par exemple).

Le djihad est un mouvement réactionnaire, dans la mesure où il prône le retour à un ordre social ancien ; il est moderne dans la mesure où il est terroriste et révolutionnaire, tirant son efficacité de moyens de lutte modernes. En ce sens, le nouveau califat qui menace l'Occident est un Etat moderne occidental - son succès dépend de sa capacité à imiter des méthodes terroristes qui ont contribué au renversement de l'ordre ancien en Occident.

Si le djihad était vraiment réactionnaire, les djihadistes utiliseraient des cimeterres et non des kalachnikovs ; il se priverait de l'aide des femmes et des enfants, que les guerres modernes totalitaires ont contribué à impliquer. Il n'userait pas de moyens de propagande sophistiqués. Surtout, le djihadisme n'a pas inventé l'ingrédient qui fait sa force : la peur de mourir qui règne au sein des régimes totalitaires, fragilité émotionnelle entretenue par les médias audiovisuels, qui disposent en l'occurrence du pouvoir religieux. Ne nous étendons pas ici sur cette "peur de mourir" ; disons seulement qu'elle est paradoxale au point d'être parfois une motif de suicide. Contentons-nous de souligner la fonction et l'usage particuliers de la mort dans la culture moderne, sur le plan "existentiel" et donc économique.

C'est la raison pour laquelle on peut examiner le problème du totalitarisme moderne de façon complètement indépendante de l'islam. L'islam n'est qu'un prétexte, utilisé à la fois par les chefs djihadistes pour promouvoir leur combat révolutionnaire, et d'autre part par les représentants des nations totalitaires ; ceux-ci occultent ainsi l'oppression qui découle de l'Etat de droit moderne, dont certains symptômes sont observables parmi les jeunes gens soumis à cet Etat de droit.

La culture de masse est, par exemple, une forme d'oppression caractéristique des régimes totalitaires, qui fait des victimes bien au-delà des seuls Occidentaux dont l'aspiration au divertissement est stimulée de cette façon.

Bien qu'ils n'abordent pas la question de l'islam, Marx, H. Arendt, Orwell, S. Weil, sont toujours autant d'actualité pour tenter de comprendre les tenant et aboutissant de la violence moderne.

- A cela il faut ajouter que les mathématiques modernes constituent le schéma-type du raisonnement totalitaire moderne, ce que Marx, Arendt, Orwell ou S. Weil ont tous entrevu. Aucune raison d'ordre moral, politique ou pratique, ne justifie l'apprentissage des mathématiques modernes au point où ils sont enseignés aujourd'hui dès le plus jeune âge. Seule une volonté religieuse préside à un tel décret de l'Etat. De même le caractère scientifique des "sciences humaines", de plus en plus envahissantes, est le plus improbable. 

Commentaires

  • Excellente synthèse !

    sinon, en ce qui concerne les sciences humaines, il me semble que c'est un bourbier qui se prête à l'inflation d'écritures dont l'intérêt est pour le moins sujet à caution du fait même du conflit des interprétations : en effet, selon les ancrages et présupposés d'auteurs se livrant à un même objet d'étude, les conclusions seront radicalement différentes, et le réel sera tamisé par des biais d'autant plus captieux qu'ils ne seront pas ou peu conscientisés.

    donc la sociologie m'évoque autant la tour de babel, au mieux, que le langage d'une bureaucratie autiste, pour le pire. mais, pour autant, l'apport de certaines plumes précieuses me semble indispensable pour comprendre ce qui est en train de se passer et interpréter plus finement les métamorphoses en court (bon, je cite chrisopher lasch par commodité, mais il y en a sans doute d'autres qui méritent une lecture attentive, tiens, je pense par exemple à thomas sauvadet, auteur du "capital guerrier"... que j'ai succintement parcouru et qui témoigne, d'un angle de vue débarrassé des scories de la morale laïque)

    Cordialement.

  • Bien sûr je n'ai pas la prétention de connaître tous les philosophes ou essayistes "post-modernes". Mais la spécialisation croissante des études par discipline, en vigueur dans l'université, est un facteur de déclin de l'esprit critique. Il explique aussi le développement d'un jargon technique, propre à chaque discipline.

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